Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Spirits Seekers d’Onigunsou

Titre : Spirits Seekers

Auteur : Onigunsou

Éditeur vf : Pika (seinen)

Années de parution vf : 2019-2024

Nombre de tomes vf : 15 (en cours)

Histoire : Hyôma Kunato haît les Tsukumogami. Ce jeune homme a vu son frère et sa sœur se faire tuer par l’un d’eux, alors qu’il était enfant. Botan Nagatsuki les aime. Cette jeune fille cohabite avec des Tsukumogami qui sont, pour elle, comme une famille. À Kyôto, capitale millénaire, Hyôma et Botan se rencontrent et se voient obligés de vivre sous le même toit. Tous deux, à travers les combats qu’ils mèneront ensemble, confronteront leurs visions de ces esprits capables de posséder les objets antiques…

Mes avis :

Tome 1

J’aime bien de temps en temps avoir un lecture mélangeant un peu ésotérisme et action, Spirits Seekers d’Onigunsou, nouvel auteur pour moi au passage, tombe donc à pic !

Dans un monde où croiser des esprits d’anciens objets (Tsukumogami) qui habitent des corps humains est monnaie courante, on suit Hyôma Kunato qui déteste ces derniers. Normal quand on a vu son frère et sa sœur se faire tuer par l’un d’eux. Mais son grand-père en a assez et veut changer cela, il le confie donc à Botan Nagatsuki, une jeune fille qui cohabite avec des Tsukumogami qui sont, pour elle, comme une famille. À Kyôto, capitale millénaire, Hyôma et Botan se voient obligés de vivre sous le même toit et à travers les combats qu’ils mèneront, ils confronteront leurs visions sur ces esprits.

Avec le thème des esprits, je m’attendais au début à tomber sur une histoire un peu dans le style de XXX Holic des Clamp avec juste un peu plus d’action. Mais non, l’auteur nous propose un récit original qui prend une toute autre direction. Nous nous attachons plutôt aux visions opposées de deux jeunes gens sur ces esprits capables d’habiter pacifiquement ou non le corps d’un humain. J’ai trouvé le concept assez plaisant. J’ai aimé voir ce dont ces esprits étaient capables et d’où ils venaient, mais aussi découvrir qu’il y en avait en quelque sorte des « bons » et des « mauvais » même si rien n’est aussi simple, comme on le découvre au fil des pages. L’univers est sombre, un peu désespéré. On tremble devant ces esprits qui peuvent à tout moment s’en prendre aux humains passant par là. Mais face à eux, il y a une lueur d’espoir avec ces groupes d’individus qui soit les affrontent pour les renvoyer chez eux soit leur parlent pour comprendre leur tourment.

Dans ce premier tome, l’auteur nous livre énormément d’informations pour nous plonger dans son univers, mais l’ensemble reste encore bien mystérieux. On comprend à peine le fonctionnement basique de celui-ci et on sent qu’il reste encore plein de tenants et aboutissants à découvrir pour en comprendre toutes les subtilités. C’est assez prenant.

Par contre, j’ai trouvé les personnages un peu lisses et basiques pour le moment. Ce sont des archétypes connus, tels qu’on peut en croiser d’en d’autres seinen avec des personnages un peu poseurs. Le héros fait le type froid qui renferme sa colère qui ne demande qu’à éclater. La jeune fille qui est son opposée est assez passive pour le moment. Les compagnons de celle-ci sont totalement sous son charme sans qu’on sache pourquoi et feraient tout pour elle. Ce sont des dynamiques déjà connues et ce ne sont clairement pas elles qui m’ont fait accrocher au titre.

Le trait de l’auteur est déjà vu également. Il n’a pas été sans me rappeler celui qu’on trouve dans Bungô Stray Dogs avec le côté froid et poseur des personnages, ainsi que le dynamisme des combats qui claquent visuellement. Il y a tout de même une belle variété des profils de personnages et ils ont des expressions variées. C’est toujours réussi et ce dessin léché ne souffre d’aucune carence. C’est du bel ouvrage, même si les décors sont peut-être un peu trop absents.

En conclusion, j’ai donc passé un bon moment de lecture dans un univers qui m’intrigue et titille ma curiosité. L’aspect ésotérique du titre ainsi que son absence de manichéisme sont ses gros points forts. L’ensemble ne demande qu’à se développer et les mystères qu’à être percés. En tout cas, si vous cherchez un titre avec de l’action, des combats et des esprits, vous êtes à bon port !

Tome 2

Après un premier tome d’exposition assez fourni qui avait permis de ce faire une bonne idée de l’univers et de la patte graphique de l’auteur, le deuxième creuse ce sillon avec succès.

Retour sur le passé de Botan, les pouvoirs qu’elle renferme, découverte d’autres types de Tsukumogami et de différentes relations assez complexes entre les différents intervenants, voilà encore un tome dense à lire durant lequel on ne s’ennuie pas.

L’auteur s’amuse en plus à varier les temps. On passe de chapitres amusant révélant qu’on souhaite faire de Hyôma le fiancé de Botan, à d’autres chapitres plus nerveux où les différents protagonistes se font attaquer. Humour et actions sont donc bien au rendez-vous et l’ensemble est très bien dosé. On est encore dans une belle ambiance ésotérique où une voile sombre semble planer et nous observer sans qu’on sache bien ce qu’il nous réserve, mais la tendresse des Tsukumogami entre leur maîtresse apporte une touche de lumière et de douceur bienvenue.

Les personnages, eux, en dehors de Hyôma évoluent peu par contre je trouve. Les Tsukumogami sont plus en retrait. On a préféré mettre en avant Hyôma et Botan et la relation qui doit se tisser entre eux, le premier devenant de plus en plus le protecteur de la seconde. Hyôma cherche vraiment à comprendre qui est Botan et en faisant cela il s’ouvre et devient moins insupportable qu’on début. Il y a même un décalage savoureux entre ses deux personnalités dont les Tsukumogami semblent bien s’amuser.

Spirits Seekers confirme donc son statut de saga ésotérique divertissante au décor intéressant et intrigant qui prend petit à petit de l’ampleur. Je suis encore en phase de découverte par contre et j’attends le moment où ça va vraiment décoller et se corser.

Tome 3

Avec toujours le même mélange savoureux d’ésotérisme, de combats et de culture traditionnelle japonaise, Spirits Seekers poursuit son fascinant parcours un brin flou où Saenome et Tsukumogami déviants s’affrontent dans une Kyoto revisitée pour l’occasion.

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’univers complexe et un brin flou tout de même de cette série. J’aime toujours autant le grain ésotérique et sombre qui s’en dégage avec la mélancolie portée par ces personnages mystérieux et ambigus où toute notion du blanc et du noir font défaut finalement. C’est assez fascinant. Ceci est de plus renforcé par le trait fluide, explosif et plein de noirceur du mangaka. J’aime beaucoup.

En revanche, les tenants et aboutissants restent particulièrement flou. Pour le moment, on assiste juste à la lutte entre deux clans, mais ceux-ci son assez variables au fil des tomes, ce qui n’aide pas toujours à s’y retrouver. Le héros, Hyôma, est parfois soutenu par ceux appartenant à la même branche que lui et parfois non. Il est également parfois aidé par certains Tsukumogamis tandis qu’il doit en combattre d’autres. Alors ce n’est pas simple de s’y retrouver…

Dans ce nouveau tome, la première partie est consacrée à la rencontre du héros avec ceux qui dirigent sa branche à Kyoto. Un moment tendu où on sait pas bien s’ils souhaitent le tester ou le piéger. On y découvre de nouveaux personnages mystérieux et charismatiques. Le milieu du tome, plus léger, revient sur sa relation avec Botan et la fait gentiment avancer d’un pas. Puis le final offre un affrontement sombre et terrifiant comme la série sait bien le faire.

On retrouve donc tous les ingrédients disséminés dans les tomes précédents, condensés ici, pour un tome encore une fois prenant où l’auteur prend soin de conserver sa petite touche qui le différencie des autres. J’aimerais juste un peu plus de clarté dans l’intrigue qui renferme pour le moment plus de mystères que de réponses à mon goût.

Tome 4

Peut-être est-ce le fait d’avoir enchaîné les deux tomes, mais j’ai trouvé celui-ci bien plus clair que le précédent et si je ne suis pas toujours fan de l’atmosphère détendue que l’auteur a tenté d’installer par moment, je retrouve au moins une ligne clair dans l’intrigue. C’était ce que je souhaitais.

A partir de ce tome, le manga a changé de magazine de prépublication au Japon. Je ne sais pas si c’est à cause de ça, mais j’ai vraiment senti une cassure à ce niveau-là dans le tome. Le premier chapitre est extrêmement sombre et revient sur le but d’Hyôma : éliminer le Tsukumogami à l’origine de la mort de ses frère et soeur. Il se découvre une alliée qui a bien connu ses derniers et on le voit à l’oeuvre dans un combat assez bluffant, vraiment très bien orchestré par le mangaka. La suite, elle, est plus légère et flirte entre le trop léger et le bon léger avant d’asséner un moment plus dur.

En effet, l’auteur a recentré son histoire sur la famille de Tsukumogami qui accueille Hyôma et que dirige Botan. On a ainsi droit à des moments légers où certains tentent de rapprocher les deux fiancés entre qui il ne se passe pas grand-chose habituellement. C’est franchement totalement superflu et ça m’a peu intéressée. En revanche, j’ai aimé qu’on se serve d’eux comme moteur pour faire évoluer l’histoire et revenir ou ajouter plusieurs mystères. Ainsi, j’ai appris de nouvelles choses sur les saenome et leurs costumes, sur Hyôma et le pouvoir qu’il utilise, sur Botan et celle qu’elle était autrefois et sur Botan et sa relation avec le Karakasa. C’est très intrigant. Je regrette jusque que ces éléments majeurs soient abordés de manière un peu trop légères, au détour d’un moment qui se veut drôle mais ne devrait pas l’être. L’équilibre humour / moment sérieux est un peu à revoir.

Pour le reste, j’ai trouvé ce tome plus agréable à suivre que le précédent, plus clair et mettant au centre les grandes questions qui animent ce titre. C’était agréable de voir le héros évoluer et ne plus être bouffé par sa haine aveugle des Tsukumogami. C’était intrigant de faire la découverte de nouveaux mystères. Spirits Seekers reste vraiment un bonne série ésotérique dynamique que je prends plaisir à suivre.

Tome 5

L’auteur semble avoir trouvé son crédo avec cette alliance entre un ton léger qui plaisante de la vie sentimentale de ses héros et un ton plus sérieux où l’ésotérisme et les combats ont toute leur place. C’est ma foi plutôt réussi encore une fois.

Avec l’orientation autour de Botan et de l’esprit qui l’habite, ce tome propose d’en apprendre plus et c’est fort intéressant. J’ai beaucoup aimé les questions qui apparaissent autour des traumatismes d’enfance et de la notion de confiance ainsi que de la question des différences.

Cela pousse l’autre à mettre en scène un rapprochement plus évident entre Botan et Hyoma. Et si je le craignais, je le trouve quand même bien amené dans l’ensemble. Seul le fait de voir Botan jouer les filles énamourées m’agace un peu… En revanche, je trouve que maintenant l’intrigue se dessine de mieux en mieux avec d’un côté le thème de la vengeance d’Hyoma et de l’autre le thème de la protection de Botan contre l’esprit qui l’habite. Tout cela se mélange dans le rapprochement nécessaire de celle-ci vis-à-vis des hommes et Hyoma représente le vecteur parfois. Donc tout se marie bien.

Cependant l’auteur ne peut s’empêcher d’instiller des petits moments plus légers, qui s’ils sont amusent, cassent parfois un peu trop l’ambiance et ça a pu m’agacer à plusieurs reprise, parce que j’étais vraiment prise par ce qui se racontait sur Kyoto, le passé de Botan, les Tsukumogami et la famille d’Hyoma.

Avec la découverte de la 3e famille, l’intrigue est relancée une nouvelle fois. On rencontre de nouveaux personnages, on voit de nouveaux pouvoirs à l’oeuvre et on croise un nouveau Tsukumogami qui en rappelle d’autres. C’est intrigant et tendu à souhait sur la fin.

Un tome qui offre une belle dynamique et un final percutant.

Tome 6

A venir

Tome 7

Trahison et action, voici les deux mots qui résument le mieux ce tome ultra dynamique à lire !

Après la découverte de la trahison du clan des Gagakuryô qui sont de mèche avec les types à l’ombrelle, il était normal de s’attendre à une belle mêlée, c’est ce à quoi nous avons droit pendant tout ce tome. D’un côté le trousseau de la mariée est attaqué, de l’autre l’ensemble des alliés de Botan le sont également, tandis que celle-ci doit se défendre au coeur de tout ça avec Hyôma, car elle est la clé du plan de ses ennemis.

J’ai beaucoup aimé la mise en scène très dynamique de ce tome. Les scènes de combats s’enchaînent dans un effet percutant dévastateur. C’est une narration graphique classique pour ce type de scène des seinen et shonen fantastiques avec des coups percutants, des attaques surprenantes et de retournements réguliers. Hyôma joue à merveille les chevaliers servants, protégeant une Botan peut-être un peu trop statique, mais elle est tellement sous le coup de ce qui vient de se passer qu’on lui pardonne. Le duo qu’il va former au cours du combat est bien trouvé et rajoute à l’intensité de celui-ci. Il y a d’ailleurs de belles trouvailles stylistes dans la mise en scène de celui-ci grâce aux pouvoirs des uns et des autres. J’aime beaucoup surtout que ça conserve une belle dimension asiatique à cause des éléments de ce folklore qui y sont repris.

L’auteur alterne entre le duo principal et les personnages plus secondaires en périphérie. Cela rythme d’autant plus un combat qui aurait pu être perçu comme un peu trop classique autrement. Le tempo choisit est donc parfait. On alterne combat, discussion et révélation. On alterne les points de vue aussi. Du coup, on tourne les pages à vitesse grand V.

Au début, l’ensemble peut sembler un peu flou mais lorsque les révélations tombent sur le rôle de Botan, cela coule de source. Ce sont les motivations des traîtres que j’ai du mal à saisir. Je trouve ça bien léger. Cependant cela apporte une nouvelle dimension au récit comme l’illustre également le masque qui se fissure à la fin du tome et qui nous engage vers une nouvelle voie.

Quittant les chapitres un peu anecdotiques où on découvrait d’autres tsukumogamis, la trame de fond autour du mystère entourant Botan prend enfin toute son ampleur pour nous livrer un tome riche en actions finement mises en scène par un trait vif et percutant. J’aime décidément beaucoup cet univers fantastique et ésotérique asiatique même si c’est assez classique sur le fond.

Tome 8

Avec ce tome, l’auteur nous prépare à de grands bouleversements, il fait donc le grand écart avec un début hyper tendu et son combat de haute volée, et une suite pleine de discours important quant à l’avenir des 3 clans et de Botan.

Le tome s’ouvre sans temps mort avec la suite du combat opposant le Trousseau de la mariée, Hyoma et Botan au clan de l’ombrelle et à celui des instruments de musique qui se sont alliés contre eux. Echanges de coups parfaitement orchestrés avec un dessin fin et léché plein de vivacité qui n’est pas sans me rappeler celui d’Oh Great sur Enfer et Paradis. C’est le genre de page qu’on prend plaisir à admirer. Cependant tout s’enchaine vite et semble un peu facile finalement.

L’auteur semble vite se débarrasser de cet épisode pour entrer dans la nouvelle phase de son récit. Botan est désormais une proie encore plus convoitée à cause de ce qu’elle renferme et dont veulent s’emparer ses ennemis. Sa sécurité a été mise en danger, ses protections n’ont pas fonctionné comme elles l’auraient dû. C’est donc l’occasion pour les 3 grands chefs de clan de se réunir autour de la question. On enchaîne donc une phase très active et vive avec une beaucoup plus lente et insidieuse faite de nombreux échanges de paroles à fleurets mouchetés.

En effet, la série entre dans un moment plus complexe, plus complotiste aussi où chacun des trois grands clans présentés régissant cet univers semble avoir une philosophie totalement différente sur ce qu’il faut faire pour Botan. Chacun avance donc ses pions sans vraiment tenir compte des autres et nous nous retrouvons avec une sorte de guerre des clans au plus haut sommet alors que leur but fondamental devrait être commun. L’équilibre est dur à trouver et la solution qui en ressort est une triple protection de Botan avec les trois héritiers de la jeune génération qui vont tous aller cohabiter avec elle. Une nouvelle vie se dessine.

Ce tome offre donc une transition de qualité, quoique un peu trop bavarde et statique parfois, avec un nouveau grand affrontement autour de la personne de Botan. Les différents camps affutent de plus en plus leurs armes et se préparent en coulisse. Nous connaissons désormais bien l’une des forces risquant de s’en prendre à Botan, tandis que celles la protégeant sont un peu plus floues et changeantes avec de nombreux secrets non encore exposés ni expliqués.

Spirits Seekers reste une série fantastique ésotérique offrant de belles scènes de combats, des mystères sombres et intrigants et des relations complexes entre différents clans aux personnalités forts différentes. La composition n’a rien d’original mais l’ensemble reste fort agréable à lire car tout est bien mené.

Tome 9

Après pas mal de moments intenses, je pensais que l’auteur allait vouloir casser un peu le rythme et prendre à nouveau son temps. Sous ce prétexte, il nous a bien eu avec un tome présentant un bouleversement majeur pour la suite qui rebat ainsi les cartes.

Tout démarre tranquillement, on suit le nouveau quotidien de Botan et de tous les habitants de sa maison, tout en sachant tout ce qu’elle renferme. Cependant, ils ne sont clairement pas là pour jouer à la dinette et les non-dits et autres mystères sont bien et bien présents et pesants. Ainsi, l’enquête des Saenome se poursuit des trois côtés, l’air de rien, entre deux attaques, deux moments d’amusement, ou deux moments d’un quotidien normal. Hyoma parvient à maîtriser à nouveau son arme à lui, délaissant celle de ses frère et soeur, et montrant la belle évolution qu’il a connu. Botan sort avec ses amies de la fac. Les Tsukumogami vaquent à leurs occupations et Sumire et Yuri poursuivent leur surveillance.

Tout bascule quand Sumire révèle à Hyoma la véritable raison de sa présence. Un retournement de situation parfaitement maîtrisé et calibré pour changer les perspectives. D’un rythme tranquille pépère, nous passons à un rythme plus rapide et tendu où tout s’accélère d’un coup ! L’ambiance s’assombrit et on commence à douter de tout le monde surtout après l’agression qui se produit dans la dernière partie. Il est intéressant de voir l’auteur tourner enfin notre regard sur Botan et le Trousseau de la mariée pour comprendre comment ils en sont arrivés à la protéger. Cela avait déjà été rapidement abordé mais assez légèrement, là il y a une volonté d’en percer les mystères après les dernières révélations sur celle-ci.

De plus, cela pousse à créer une belle tension entre les nouveaux personnages, car ceux-ci, sous un trait peut-être un peu trop poussés et caricatural parfois, semble cacher bien des secrets. Leur caractère est également changeant ce qui ajoute tension et mystère. On se demande si tout cela est normal, si c’est vraiment eux, ce que cela signifie. Une belle ambiance de thriller ésotérique finalement.

Spirits Seekers est cela, un thriller ésotérique bien construit, à la tension montant progressivement, où l’auteur aime jouer des changements de rythmes, de lieux et d’ambiances pour mieux susciter la surprise. Dans ce tome, elle fut totale et les dernières pages m’ont séchée. Vivement la suite !

Tome 10

Promesse tenue par l’auteur avec ce tome ultra tendue où les antagonismes explosent pour donner lieux à de riches surprises et des combats non moins intenses.

On sentait en effet depuis quelques temps la tension monter. La couverture annonçait également un peu la couleur avec cette composition dynamique où on voyait un Hyoma sur le pied de guerre. Le tome est à l’aune de ces promesses, plein de tensions et de combats. Cela débute par le danger de mort qui se rapproche du Trousseau de la mariée accusé à tort d’un crime qu’il n’a pas connu. Et là, l’auteur matérialise à merveille ce sentiment d’injustice qu’on ressent en faisant tout exploser. Le tome s’emballe alors impossible de stopper l’engrenage.

J’ai beaucoup aimé cette sensation d’emballement inéluctable qui s’empare de la série. Plein d’éléments intrigants des tomes précédents prennent sens ici et quand tout explose les rouages se mettent en place pour notre plus grand plaisir. La trahison à laquelle on assiste fait mal, elle est d’une ampleur inattendue et en même temps logique vu ce qui se fomentait. Cela donne une toute nouvelle ampleur au récit. Celui-ci qui était déjà sombre le devient encore un peu plus, avec le sentiment que l’espoir nous abandonne peu à peu et qu’on doit lutter contre une force dantesque. C’est jouissif pour le lecteur.

Les combats sont alors superbement mis en scène, grâce au trait fin, précis et très sombre du dessinateur. Celui-ci s’en donne à coeur joie pour faire danser ses personnages vers la mort. Tout le monde entre en guerre et la lutte est âpre. On se croirait sur une scène de théâtre guerrière où chacun avance ses pièces de manière tragique. Les combats sont donc nombreux, dynamiques et originaux avec des attaques dantesques et vraiment la peur que certains n’y réchappent pas. Quel excellent retournement ! Quand l’allié devient l’ennemi, ça envoie vraiment du lourd !

Ainsi, j’ai à nouveau beaucoup aimé l’utilisation faite de ce folklore ésotérique. Certes, c’est un tome 100% baston comme on a pu en voir et en revoir dans les shonen et seinen mais l’auteur s’en sort à merveille et nous passionne avec de belles surprises sombres à souhait. Les cartes sont rebattues et le lecteur n’a plus qu’une envie, voir le nouveau jeu de l’auteur !

Tome 11

Plus on avance dans les tomes, plus on pénètre profondément dans les arcanes de ce riche univers fait de combats et enquêtes ésotériques. C’est graphiquement beau et pêchu et scénaristiquement prenant et dense.

Dans un tome qui alterne combats d’ampleur et révélations tonitruantes, l’auteur avance d’un bon pas dans son intrigue nous remuant bien le cerveau. Tout commence avec la trahison de l’une des grandes figures de l’organisation des Saenome qui surprend tout le monde. Les suites du combat contre Kokutan sont âpres mais font bien évoluer les héros.

Dans cet univers fait de noirceur, chacun doit grandir et se confronter à ses limites, que ce soit son trop grand attachement à son père qui efface son jugement, ou sa peur panique de l’attachement qui l’empêche de s’épanouir. Les héros de cette histoire vont devoir se bouger et l’électrochoc de cette trahison est parfait en ce sens. J’ai ainsi beaucoup apprécié la remise en question émouvante de Sumire et celle non moins poignante de Botan. Chacune ose enfin aller à l’encontre de ses limites pour se trouver encore un peu plus.

Un arc de révélation est également au coeur de ce tome avec le récit, enfin, de la naissance de Botan et de ce qui a fait d’elle ce qu’elle est : l’hôte d’un esprit très puissant. Cette révélation est sans surprise mais elle met enfin à plat ce dont on se doutait depuis un moment et elle permet d’avoir une meilleure vision d’ensemble des manigances de l’ensemble des clans et de la place de Botan dans tout ça, ainsi que de ce qu’elle reste. C’était donc nécessaire et bienvenue à ce moment-là de l’histoire. Surtout que cela implique de beaux moments de vie et de jolies séquences d’émotions entre les différents personnages, notamment entre Botan et Hyoma, ce qu’on attend depuis un certain temps.

Force est de reconnaître également que les combats présents ici ont quelque chose d’ultra dynamique et pêchu. Onigunsou les dessine à merveille, faisant virevolter son trait dans toute cette noirceur. Ils ont toujours quelque chose de surprenant dans leur mise en scène, avec des entrées en scène ou actions inattendue et concrètement les pouvoirs, les sorts des personnages sont vraiment classes avec cet appui régulier sur les fondements de la relation shintoïste et animiste japonaise. Cela donne une touche folklorique vraiment sympa car teintée de modernité en prime.

Avec un tome qui oscille entre moments tendus à l’aide de combats stressants et moments plus calmes propices aux révélations et aux remises en question, je ne me suis pas ennuyée un seul instant dans cette lecture pourtant copieuse où il vaut mieux rester concentré pour suivre tous les tenants et aboutissants de ce monde d’enquêtes ésotériques bien riche.

Tome 12

A venir

Tome 13

Ça y est la série est entrée dans son climax que c’est explosif et donc jouissif à lire. Onigunsou met toute sa maestria, notamment graphique, dans les combats qui parsèment le tome et c’est hyper percutant !

Botan a été enlevée par les big boss de l’histoire, des esprits maléfiques qui rêvent d’utiliser son pouvoir pour conquérir la Terre et semer le chaos. Mais le Trousseau de la mariée et Hyoma ainsi que leurs amis saenome ne comptent pas les laisser faire. Ils se lancent donc à leur poursuite, bien décidé à les vaincre et à récupérer Botan à temps.

Avec un scénario somme toute assez classique, le mangaka parvient quand même à nous faire vibrer. Sa narration est fine et percutante. Il emploie avec beaucoup de doigté des éléments du folklore japonais assez méconnus chez nous pour élaborer une histoire complexe à plusieurs niveaux. Ainsi le déchaînement de pouvoirs ésotériques est-il vraiment explosif et original.

En plus, sa mise en scène tout en éléments hyper léchés rend cela encore plus beau à voir. Quand notre héros aidé de ses alliés part dans l’autre monde pour récupérer Botan, s’ensuit une avalanche de combats plus beaux à voir les uns que les autres grâce à la science du mouvement du mangaka. La façon dont il anime chaque étoffe, chaque objet, pour le faire valser dans l’espace, rend la lecture assez surnaturelle. C’est beau, c’est classe, c’est explosif !

Ajoutez à cela une belle émotion, puisque chaque combat est personnalisé. Hyoma va affronter son grand-père et ainsi affronter sa plus grande faille pour en sortir grandi. Les Yatchima mère et fille combattent en duo et là aussi montrent une belle évolution qui aura des répercussions sur leur clan. Quant au Trousseau, lui aussi, montre combien il a changé depuis notre première rencontre. Tout est fait pour souligner avec beauté et force ces changement qui se sont opérés en chacun, comme dans tout bon nekketsu.

Alors oui, nous avons un tome 100% combat, mais on a de la variété, des combats classes, des attaques qui claquent, des personnages qui démontrent leur évolution et des dessins à couper le souffle. Finalement le ressort de la princesse en détresse n’est pas si mal quand il donne lieu à des telles pages !

Tome 14

Onigunsou accélère et semble vouloir nous conduire au bout du tunnel. Pour cela, retrouvez un tome punchy, concentré d’action et propice à quelques révélations bien senties !

Sous de bonnes intentions, vouloir rendre la lecture dynamique et vive, le mangaka est tout de même un peu tombé dans le piège de la valse des points de vue. Résultat, on se retrouve avec une narration punchy mais terriblement brouillonne aussi, où on passe sans prévenir d’un combat à l’autre, rendant la lecture de ceux-ci parfois à la limite de la nausée. C’est dommage.

Le tome se résume en plus essentiellement à ceux-ci. On assiste aux différents duels de nos héros partis dans l’au-delà récupérer leur amie. Chacun est en proie à un adversaire de taille, que ce soit le trousseau, la famille de Sumire, le vieux Kadomori ou Shirayuki. Les combats sont heureusement très joliment mis en scène avec ce mélange d’arts martiaux chinois et de pouvoirs de Tsukumogami imaginés pour l’oeuvre ici présente, c’est très beau, très vif, très tranchant. L’auteur nous réserve en plus de belles surprises avec le retour inattendu de personnages clés croisés autrefois qui vont venir corser les choses et prêter mains fortes. Les duos – trios sont en cela fort bien trouvé pour faire monter la tension et un semblant d’émotion.

Onigunsou cherche en effet à combler un peu les manques du scénario en tissant des liens entre ses personnages, en expliquant les déviances de certains pour toucher le coeur des autres. Le procédé est louable même si ça n’a pas trop fonctionné sur moi du fait du moment choisi et du manque de pages pour développer tout cela. Cependant j’aime l’idée que rien n’est figé, que tout peut être trompeur et que chacun a ses propres motivations que l’autre ne comprend pas toujours forcément mais qui ne veut pas dire que c’est mal par essence. C’est joliment nuancé.

L’affrontement de nos héros prend donc une belle tournure et semble s’acheminer vers un nouveau tournant concernant Botan mais aussi chacun d’eux. Ce combat n’aura pas été que pour elle. Certes, ce tome est un concentré d’action au point de nous donner la tête qui tourne, mais le mélange avec la touche ésotérique et émotionnelle de la série est toujours là et l’auteur s’y astreint d’une belle manière. Il m’a peut-être juste manqué un peu plus de lisibilité, moins d’effets de manche et plus de coeur plutôt que de flamboyance, ici.

Tome 15

L’arc final est bel et bien lancé avec ce tome explosif qui enchaîne combat sur combat.

Depuis quelques temps, je sentais monter et monter la tension de Spirits Seekers, ce n’est que pour mieux s’approcher donc de ce final tant attendu et de l’affrontement contre THE ombrelle, celle à l’origine de tout, celle ayant tué le frère et la soeur du héros. En attendant, l’auteur nous fait patienter avec panache.

Tome surtout rempli de combat, Onigunsou nous fait plaisir et se fait plaisir avec une mise en scène pleine de virevoltes et de maestria où les héros et leurs ennemis s’affrontent sans merci. C’est graphiquement très sombre et hyper léché. Les noirs sont beaux et profonds. Les attaques sont spectaculaires et s’inspirent à merveille du folklore japonais, ses rubans, ses étoffes, ses fumées. C’est sombrement enchanteur à regarder.

Côté intrigue, nous avons le trousseau de la mariée qui donne tout pour défendre leur dame et nous offre ainsi un joli moment d’émotion avec quelques réminiscences au passage de la petite Botan. C’est touchant tout plein. Ryoma, lui, se retrouve à ce qu’il y avait de pire pour lui : le retour de son frère et sa soeur sous une autre forme, toujours aussi tragique. Le duel occupe logiquement une place centrale dans ce tome pour permettre au héros de réaliser sa dernière évolution qui lui permettra d’affronter le dernier big boss. C’est ici aussi émouvant car on entre enfin dans son intimité qu’il nous tenait encore cachée, lui, ce garçon si réservé. On comprend encore mieux l’importance de ce frère et cette soeur pour lui, pour sa construction et c’est émouvant.

L’intrigue, elle, au final avance peu. On est plus sur un tome de combats que de résolution et avancement. On se débarrasse petit à petit des gêneurs, des seconds couteaux pour arriver à l’ultime affrontement. Les adversaires ont cependant un rôle significatif et on aime assister à la transformation de chacun, Ryoma et Trousseau. C’est tout dans l’émotion mais aussi avec des manifestations de pouvoir qui claquent de chaque côté, chacun acquérant de nouvelle capacité ou en débloquant des cachées. On est dans une bonne dynamique de nekketsu. Après, je ne peux m’empêcher de parfois trouver le tout fouillis et surtout aguicheur avant d’être réellement profond.

Bon manga défouloir avec un habillage ésotérique et folklorique dramatique qui fait monter la tension et offre de belles pages d’action, Spirits Seekers s’achemine lentement mais sûrement vers sa fin à travers ces ultimes duels conduisant au big boss final. Chacun montre combien il a grandi et continue à le faire devant nous lors de combats classiques mais qui ont le mérite d’être classe. Après, j’attendais peut-être plus de profondeur, mais l’ultime chapitre me l’offrira peut-être.

(Merci à Sanctuary et Pika pour ces lectures)

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