Livres - Fantasy / Fantastique

Circé de Madeline Miller

Titre : Circé

Auteur : Madeline Miller

Editeur vf : Pocket

Année de parution vf : 2019

Nombre de pages : 549

Résumé du tome 1 : Helios, dieu du soleil, a une fille : Circé. Elle ne possède ni les pouvoirs exceptionnels de son père, ni le charme envoûtant de sa mère mais elle se découvre pourtant un don : la sorcellerie, les poisons et la capacité à transformer ses ennemis en créatures monstrueuses. Peu à peu, même les dieux la redoutent.
Son père lui ordonne de s’exiler sur une île déserte sur laquelle elle développe des rites occultes et croisent tous les personnages importants de la mythologie : le minotaure, Icare, Medée et Ulysse….
Mais cette existence de femme indépendante et dangereuse inquiète les dieux et effraie les hommes. Pour sauver ce qu’elle a de plus cher à ses yeux, Circé doit choisir entre ces deux mondes : les dieux dont elle descend, les mortels qu’elle a appris à aimer.

Mon avis :

Cadeau offert par une amie à mon anniversaire de l’an passé, je me suis enfin décidée à ouvrir ce roman qui m’intimidait un peu, je l’avoue. Contrairement aux titres de fantasy que je lis habituellement, celui-ci revisite l’univers de la Mythologie et de l’Antiquité, je pensais donc à tort que la langue serait peut-être un peu complexe ou sèche, ce ne fut pas du tout le cas.

Madeline Miller, l’autrice, a déjà sévi auparavant avec Le Chant d’Achille qui se passe également dans le même univers. Circé est donc, non un second tome, mais un roman qui se pose dans la même veine, sauf que cette fois au lieu d’avoir un héros masculin, nous avons une héroïne. Circé est une déesse grecque, fille du Titan Hélios, qui est différente de ses soeurs et qui a été rejetée par son père. Elle vit donc seule sur une île, loin de tous, où elle développe ses pouvoirs de « sorcière ».

J’ai d’emblée été frappée par la simplicité de la plume de l’écrivaine. M’attendant à un texte ampoulé, j’ai eu la surprise au contraire de tomber sur une plume simple et une narration dynamique où on ne ressent quasiment jamais la solitude de son héroïne. Parce qu’avec une Circé qui vit seule sur une île, on aurait pu s’attendre à un récit plat, or ce n’est pas du tout le cas. L’autrice se sert au contraire de la situation de celle-ci pour en faire une spectatrice privilégiée de ce qui se passe loin d’elle dans sa famille au sens large. C’est donc l’occasion de revivre, à travers le personnage de Circé, bien des épisodes célèbres de la Mythologie grecque et de recroiser des personnages très connus. Étant pour ma part friande de ce type de récits dans mon enfance, c’est avec plaisir que j’ai redécouvert leurs aventures, souvent sous un autre angle en plus.

Ainsi, grâce à Circé, j’ai pu revoir Dédale, son labyrinthe, son minotaure et son fils ; plusieurs Dieux et Déesse de l’Olympe : Hermès, Apollon, Athéna… ; Jason et Médée ; Ulysse et les Argonautes ; Télémaque et Pénélope… A chaque fois, l’autrice apporte sa petite touche ce qui fait que ce n’est jamais une redite complète de ce qu’on connait. J’ai aussi fait des découvertes, comme la signification de l’expression « tomber de Charybde en Scylla« . En effet, son héroïne est souvent une actrice de ces épisodes et avec elle, c’est une vision plus féminine qui se fait jour. Il est question de ses relations avec sa famille à cause de sa différence, de la violence des dieux et de leur cruauté, de l’envie de certains d’être toujours sous les feux des projecteurs, d’amour maternel et d’amour romantique, de maternité, de famille etc. C’est très riche et l’autrice ose tout. Elle décortique les sentiments de ses personnages d’une très belle façon.

J’ai ainsi adoré le personnage de Circé qui se révèle être une femme très singulière, fragile et forte, qui a elle-même su développer ses forces et capacités. Elle part de fille rejetée par sa famille pour devenir une femme puissante et sûre d’elle, de ce qu’elle est et de ce qu’elle mérite. Elle s’affirme notamment à travers son identité de femme, et même si elle devra surmonter des épreuves difficiles et douloureuses, elle trouvera au final le bonheur qu’elle mérite et c’est là l’essentiel. Les personnages masculins qu’elle croise m’ont beaucoup plu eux aussi. Je les ai trouvés complexes et très bien travaillés. On ne l’a pas beaucoup vu mais Dédale est un beau personnage, un homme manuel, de talent, un bon père et un amant attentionné. Ulysse représente la figure de l’homme qui fait voyager et rêver, qui semble solide mais qui n’en demande pas trop, qui peut être un bon ami et compagnon. Quant à Télémaque, comme son père c’est quelqu’un de fiable et solide, mais aussi de simple et compréhensif. Enfin, il y a Télégonos, le fils difficile mais aimant et qui rêve d’être aimé. Ce sont tous de très beaux personnages et encore j’en oublie tout plein.

J’ai ainsi été surprise d’autant aimer cette lecture. Elle est simple à lire grâce à la plume de l’autrice et en même temps complexe à cause des émotions compliquées des personnages croisés. On redécouvre des épisodes célèbres de la mythologie grecque de façon différente et surtout plus féminine avec des questions actuelles, par exemple sur l’amour à porter ou non à ses enfants et comment les élever. J’ai vraiment beaucoup aimé et je compte bien découvrir désormais son titre sur Achille.

Ma note : 16 / 20

12 commentaires sur “Circé de Madeline Miller

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