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M.O.R.I.A.R.T.Y de Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Stevan Subic

 

Titre : M.O.R.I.A.R.T.Y

Auteurs : Fred Duval & Jean-Pierre Pécau (scénario), Stevan Subic (dessins), Scarlett Smulkowski (couleurs) et Nicolas Siner (couverture)

Editeur vf : Delcourt

Année de parution : Depuis 2018

Nombre de tomes  : 3 (en cours)

Histoire : Dans un Londres steampunk, Sherlock Holmes affronte un automate joueur de cartes au club de Diogène, tandis que le docteur Jekyll survit à des blessures par balles infligées par la police à Mr Hyde.

Mon avis :

Tome 1 : Empire mécanique 1/2

Je lis peu de bandes dessinées mais j’essaie vraiment de réparer ça depuis quelques année et notamment grâce à l’initiative des 48h de la BD qui propose à chaque fois, pendant un weekend, une sélection de séries à découvrir à prix cassé : 2€ ! Cette année, M.O.R.I.A.R.T.Y et sa sombre couverture ont fait partie de ceux qui ont attiré mon regard. Il faut dire que j’aime beaucoup l’univers de Sherlock Holmes et de son rival de toujours, et que chaque occasion est bonne pour les retrouver.

Le titre M.O.R.I.A.R.T.Y est une collaboration entre Fred Duval et Jean-Pierre Pécau au scénario, Stevan Subic aux dessins et Scarlett Smulkowski aux couleurs, Nicolas Siner venant parachever le tout en réalisant la couverture. Je précise au passage que pour les 48h la couverture a été revue en enlevant le superbe arrière-plan qu’il y avait à l’origine, déception… Je ne connaissais aucun des auteurs et artistes, mais les scénaristes pour le moins ont un bibliographie assez chargée comme le présente l’éditeur à la page 2. Nous sommes donc là avec des professionnels confirmés et cela s’est ressenti tout au long de la lecture de ce tome 1 qui est en fait la moitié seulement de la première intrigue, Empire mécanique, de la plus vaste série M.O.R.I.A.R.T.Y.

J’ai d’abord été séduite par l’univers steampunk de l’histoire. Les auteurs ont en effet choisi de placer leur histoire dans un Londres de 1899 où cohabite les décors que l’on connait de cette métropole et des inventions tout droit sorties de leur imagination mais qui s’appuie sur des inventeurs et personnages connus. C’est assez fascinant. On voit ainsi évoluer Sherlock Holmes dans un prototype d’avion monoplace, se déplacer en voiture sans chauffeur, ou encore confronté à un automate plus perfectionné que ce qui existait réellement à l’époque. Superbe !

Ce dernier sera d’ailleurs le point d’entrée dans l’histoire. Sherlock, au détour d’une partie de cartes, tombe sur un automate contrôlée par une mystérieuse femme et qui avait pour but de ruiner les lords anglais. Il décide alors d’enquêter pour découvrir qui est derrière tout ça. En parallèle, un marchand d’opium des bas quartiers est attaqué par une mystérieuse bête humaine qui met les policiers londoniens à feu et à sang. Les deux affaires seraient-elles liées ?

En plus de l’univers de steampunk qui m’a de suite beaucoup séduite, j’ai encore plus succombé pour cette série en découvrant les références qu’elle recélait. Les auteurs connaissent l’époque, connaissent les auteurs et personnalités d’alors, ainsi que l’univers de Sherlock Holmes et ils en usent avec beaucoup d’astuce. On se retrouve ainsi avec une histoire mélangeant Sherlock Holmes, Dr Jekyll et Mr Hyde, guerre de l’opium et expériences tout court. On croise au détour de l’enquête le célèbre frère de Sherlock ou encore le chien qui lui a tant fait peur, son colocataire est omniprésent, on entend parler de sa rivalité avec Moriarty et de comment tout ça a fini dans certaines chutes d’eau. Mais chose surprenante tout ça se mélange très bien et sert vraiment l’histoire.

Celle est passionnante à suivre, car on part d’un mystère pour arriver à un autre et encore un autre, à chaque fois cela s’ajoute et nous emmène encore plus loin. Étrangement malgré l’incongruité de ce que l’on suit, tout est crédible au niveau des intentions et actions de chacun. Ainsi, l’enquête que mène Sherlock est palpitante et avec de très bons rebondissements. Le/La méchant(e) qu’il poursuit est très convaincant(e) dans ses plans et intentions. En parallèle, ça parle d’addiction, de militarisme, de science. J’ai vraiment beaucoup aimé.

Le seul point noir et c’est le cas de le dire, ce furent pour moi certains dessins. J’ai eu un gros problème d’emblée avec la mise en couleur des personnages. Ils ont sur leur corps, pour faire les ombres, des taches noires qui donnent l’impression qu’ils ont la lèpre ou une autre maladie de peau, et c’est franchement désagréable. Je ne peux pas empêcher mon regard de focaliser là-dessus et ça me gâche un peu la lecture. De plus, souvent le manque de luminosité rendait la lecture des émotions des personnages plus difficile que je n’aurais souhaité. C’est dommage parce que les décors, eux, sont vraiment splendides ! J’ai adoré aussi bien les paysages londoniens et leur célèbre smog, que les intérieurs qui sont tout autant réussis, que ce soit une fumerie d’opium, un club cossu, un labo d’expérimentation ou l’intérieur d’un dirigeable. Il y a un grand soin apporté aux décors et deux permettent vraiment de plonger tête la première dans cette ambiance steampunk que j’ai tant aimé.

Maintenant, ô frustration, je n’ai lu que la première moitié de l’histoire, il me reste à me procurer la fin pour voir si elle est à la hauteur de mes attentes. Et ô déception, le duo de scénaristes s’est associé à un autre dessinateur pour l’histoire suivante et ça ne rend pas pareil sur les trois pages que j’ai pu en voir (cette édition des 48h de la BD proposant de voir un bout du tome 2, la suite de notre histoire, et du tome 3 avec le nouveau dessinateur)… Du coup, je sais que je prendrai le tome 2 mais je ne suis pas sûre de continuer ensuite. Dommage, je pensais avoir trouvé ici une série sur Sherlock qui me plaisait enfin !

Ma note : 15,5 / 20

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© 2018 Delcourt

17 commentaires sur “M.O.R.I.A.R.T.Y de Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Stevan Subic

  1. Pfff, c’est quoi ces 48H BD qui coupent les tomes en deux ? J’ai eu la même frustration avec Gung Ho !
    Cela dit, vu ton avis, je sens que je vais quand même me régaler avec cette première partie.^^ Le mélange d’univers est original. Il me tarde de découvrir cette BD qui, je l’espère, me séduira autant que toi.

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    1. Je me suis mal exprimée, la coupe n’est pas due aux 48h, c’était déjà le cas dans l’édition originale. Désolée si toi t’as eu ce problème avec Gung Ho, là c’est moins cool parce qu’à moins d’acheter l’album entier je ne vois pas comment faire ^^!
      J’espère aussi que l’originalité de l’univers te plaira !

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      1. Mais oui totalement :/ Ca donne l’impression qu’ils ont lissé la couverture pour ne laisser place qu’aux personnages. Mais bon, elle a tout de même trouvé grâce à mes yeux dans la libraire, alors je vais arrêter de la critiquer 🙂

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  2. J’ai un peu le même ressenti que toi sur cette bd, j’ai envie de connaître la fin de cet histoire, un univers steampunk que j’ai bien aimé. Par contre j’ai réellement eu du mal avec le dessin et ces tâches noires sur les personnages… Mais j’ai quand même hâte de connaître le fin mot de cette histoire

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  3. Ce manque de luminosité que tu pointes semble se retrouver, dans une certaine mesure, dans la couverture que je trouve néanmoins très belle, du moins, la version originale.
    Quand j’ai vu le titre, je n’ai pas hésité à prendre cette BD en espérant appréciant autant que toi les multiples références et l’univers steampunk.

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  4. Je suis extrêmement mefiant avec ces series a l’americaines qui enchaînent les albums avec changement de dessinateurs et stars sur les couv. Je trouve cela tres malhonnête. Vraiement dommage car pecau et surtout Duval sont des scénaristes de tout premier plan. Ce que tu dis de ce debut me donne tres envie de tenter même si les dessins m’ont pas mal refroidis au feuilletage. Ma bibliothèque a la serie, tant mieux! Pour gung ho vous pouvez continuer sans risque, c’est vraiment tres bien! Et une première integrale format comics est parue, ce qui permet de demarrer a petit prix.

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