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Love Fragrance de Kintetsu Yamada

Titre : Love Fragrance

Auteur : Kintetsu Yamada

Editeur vf : Kana – Life (Big)

Année de parution vf : Depuis 2021

Nombre de tomes : 1 (en cours)

Histoire : Asako, une jeune femme complexée par son hyperhidrose – le fait d’avoir une transpiration excessive – est un jour interpellée par Kôtarô Natori. C’est le concepteur star des nouveaux produits de soins corporels de la société où elle travaille.
Ce dernier lui déclare de but en blanc : « Votre odeur est magnifique, laissez-moi la sentir pour développer notre nouveau produit ! »
Qui aurait cru que cette rencontre incongrue serait le début d’une grande histoire d’amour ?

Mon avis :

Tome 1

Love Fragrance est le dernier titre en date de la collection Life de Kana avec laquelle j’ai un rapport compliqué : soit j’adore les titres, soit ils ne me parlent pas ou me mettent mal à l’aise… Et ici, je suis plus proche de la seconde catégorie.

Seinen publié dans le Morning magazine de l’éditeur Kodansha au Japon, le titre est désormais fini depuis quelques semaines et comptera 11 tomes. Première série de l’auteur, elle a rapidement fait parler d’elle, notamment en étant lauréate du Grand Prix du manga numérique en 2019 et en étant nommée dans de multiples concours.

C’est cependant une RomCom (comédie romantique) on ne peut plus classique, faite avant tout pour un public masculin au Japon, si on regarde le magazine dans lequel elle est publiée et les tics scénaristiques qu’on y retrouve, et c’est justement peut-être pour ça que je l’ai bien moins apprécié que d’autres titres de cette collection.

L’histoire démarre de façon assez amusante. C’est d’ailleurs le concept qui m’attirait à l’origine. Cependant, je suis plus mitigée après avoir vu son traitement… En effet, tout débute lorsque l’héroïne, qui a d’importants problèmes de sudation et un gros complexe à cause de ça, se fait renifler par l’un de ses collègues de travail qui a un coup de foudre pour son odeur corporelle. Cet homme, Kotaro, est l’un des concepteurs des produits de cosmétiques et d’hygiène de leur entreprise. C’est plus communément ce qu’on appelle un Nez. A partir de là, il ne va pas pouvoir s’empêcher de la suivre partout pour la renifler, développant une vraie addiction…

Vous voyez venir ce qui m’a dérangée ? L’auteur présente cela comme une comédie alors que pourtant le comportement du héros n’a rien de très sain. Je sais que chacun à le droit d’aimer ce qu’il veut, qu’on a le droit d’être fétichiste et tout ça, mais franchement, le voir s’imposer comme il le fait et voir l’auteur mettre ça sous le tapis d’un trait d’humour à chaque fois, ça a eu du mal à passer. Tout le premier chapitre est vraiment dérangeant… Le héros lui-même se rend compte que son comportement a tout de celui d’un pervers mais ce n’est pas pour autant qu’il en change vraiment au début. Heureusement par la suite quelques nuances sont apportées mais le mal est fait…

Peut-être que le comportement de Kotaro ne m’aurait pas tant dérangée si face à lui nous n’avions pas eu une héroïne aussi nunuche. Asako incarne malheureusement le cliché de la femme japonaise pure et vierge, douce et réservée. Tout ce que je n’aime pas. Elle n’ose donc pas répliquer face à son comportement gênant, mal à propos et tout sauf normal. Elle accepte assez passivement et c’est bien là le problème. En plus, on la voit se jeter sur Kotaro et coucher avec lui dès la fin du premier chapitre. Incompréhensible pour moi ! On est là dans du pur fantasme masculin, car je ne vois pas du tout comment, une femme comme elle, qui a de tels complexes et une telle réserve depuis toujours, pourrait brusquement changer du tout au tout aussi rapidement pour un homme qui certes l’a protégée une fois mais passe surtout son temps à la harceler sexuellement ou olfactivement, c’est selon.

A partir de là, dur dur pour moi de voir au-delà de ces points forts dérangeants au début, mais j’ai insisté. Après tout, l’éditeur et d’autres amis blogueurs me présentaient le titre comme une romance sensuelle et charnelle pour adultes montrant bien les premières étapes de la vie de couple, alors que souvent celles-ci sont absentes des romances classiques. Du coup, je suis allée plus loin que ce fameux chapitre 1 et si ce n’est pas un coup de coeur, ce ne fut pas la détestation ni le malaise que j’attendais.

Même si la romance va beaucoup trop vite pour moi, même si l’héroïne reste trop nunuche et que le héros est un brin détraqué avec son fétichisme des odeurs, je les ai trouvés mignons ensemble. C’est touchant de voir leurs premiers pas en tant que couple, de suivre leurs hésitations, leurs interrogations, ces moments où on doute de ce que veut l’autre, de si on fait bien les choses. J’ai trouvé cela vraiment bien raconté. Kotaro évolue petit à petit se rendant compte (légèrement, ne poussons pas quand même) de ce que son comportement a d’anormal surtout en société. Il apprend donc à se contenir. Asako prend même un tout petit peu plus d’assurance dans leur couple osant exprimer quand elle sent que quelque chose ne va pas. Mais c’est très très léger et ce n’est pas ce que j’ai eu envie de retenir.

Non, le plus intéressant, c’est le double questionnement sur les premières fois (sexe, sorties, dormir chez l’autre, jalousie…) et sur la gestion d’une relation amoureuse au boulot (prévenir ou non les autres, où se voir, qu’est-ce qu’on se sent en droit de faire ou non) qui a su titiller mon intérêt graduellement au fil des chapitres. En plus, la narration dynamique de Kintetsu Yamada n’a pas été sans me rappeler celle d’Otaku Otaku mais avec des chapitres plus longs, donc malgré mes réserves, j’ai trouvé que ça se laissait lire assez facilement.

En revanche, je suis beaucoup plus dubitative concernant les dessins et leur mise en page. Je les ai trouvés soit hyper lisses et conventionnels, soit maladroits. Je ne suis pas du tout fan du regard bovin du héros (désolée pour les fans) et encore moins de ce besoin de donner des gros seins à l’héroïne sous ses airs coincés. Cela fait très cliché pour ne pas dire que ça sort direct de certains fantasmes masculins que je ne partage absolument pas ^^! Bref pour moi, ça manque beaucoup de nuance et de vie.

J’ai donc globalement un avis mitigé sur cette nouvelle série de la collection Life. Clairement la collection a un côté un peu fourre-tout du moment qu’il y a des adultes vivant une romance. Là, le titre est selon moi majoritairement à destination d’un public masculin et ça s’en ressent dans les fantasmes qu’il véhicule et qui ne me parlent pas… Je suis plus en recherche d’une autre sensibilité. Alors ça se laisse lire mais plusieurs choses sonnent fausses et peuvent mettre mal à l’aise, ça dépend de la sensibilité de chacun. Cependant l’idée de départ de présenter de jeunes adultes vivants pour l’une sa première relation et pour l’autre son premier crush olfactif est drôle et original et peut plaire à un certain public.

(Merci à Kana et Sanctuary pour cette lecture)

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24 commentaires sur “Love Fragrance de Kintetsu Yamada

  1. Bravo pour ta chronique qui pointe bien les différents points faible du titre. Pour ma part, j’ai trouvé ce titre assez mauvais et qu’il n’avait rien à voir avec le label « life ». Il parait que ça s’améliore au fil des tomes et que Kotaro a un comportement moins malsain. Je pense que ça se fera sans moi…

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    1. Merci, tu m’en vois ravie.
      J’avoue que j’hésite à poursuivre. Si on me le propose j’y jetterai encore un peu un œil mais je ne pense pas non plus le poursuivre de moi même, c’est pas mon trip pour rester polie 😅

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  2. Honnêtement je trouve les couvertures dérangeantes. J’ai jamais trop aimé le côté dominateur de l’homme dans certains mangas. Et là typiquement c’est le genre de titre sur lequel je ne m’arrêterais pas encore plus après avoir lu ton avis!

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      1. Ah ben parfait, faut jamais rester sur une défaite 😁
        J’ai beaucoup aimé une touche de bleu aussi ! Je m’y attendais pas, vu la nullité des deux autres titres de la collection Shojo + 😂

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      2. C’est le seul que j’ai pris et j’ai été agréablement surprise pour un premier titre (pour la mangaka). En revanche, je ne suis pas du tout tentée par les autres, à raison apparemment lol

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      3. On peut le faire tout le temps, c’est la loi française, tu gardes ton ticket de caisse et tu as 7 jours de rétractation. Je pratique la technique depuis des années 😂

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  3. Le tome 2 de Love Fragrance n’a rien à voir avec le tome 1. La tonalité et les propos, les comportements, tout a changé. Le gars n’est plus un pervers mais devient prévenant, la fille commence à s’affirmer et à exprimer ses besoins. Et ça devient plus une chronique du développement d’une relation de tous les jours. Néanmoins, sans s’attarder sur les couvertures repoussantes, ce n’est quand même pas le manga de l’année. On est maintenant dans un certain classicisme, pour ne pas dire un classicisme certain. Mais je comprends mieux le label life accolé à a série. Je pense que Kana aurait dû sortir les deux premiers tomes d’un coup.

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    1. Merci pour ton commentaire, ça me permet aussi de mieux comprendre ce choix que je trouvais incompréhensible.
      Je jetterai peut-être un oeil par curiosité à cette suite qui se veut totalement différente dans le ton et donc moins dérangeante même si j’ai peur de la trouver un peu fade vu le classicisme que tu pointes ^^!

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    1. Non non impossible, j’ai vraiment pas envie même si on me dit qu’il y a du mieux. J’ai tellement d’autres belles romances auxquelles je suis plus sensible que je préfère ne pas perdre de temps avec celle ci, désolée 😆

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  4. Ce titre me met mal à l’aise à cause du comportement de Kotaro. Le mangaka a beau lui donner un côté mignon et faire passer son comportement par de la maladresse, je n’arrive pas à passer outre ses gestes du début envers la jeune femme. Et de son côté, elle n’est pas mieux… elle ne s’impose pas. Puis il y a des dialogues tellement cringe comme « je suis content d’être le premier » ou jsais plus quoi lors de leur première fois… qui arrive encore plus rapidement qu’un tgv reliant paris à Marseille. Je pense que c’est le point du vue masculin du mangaka qui me dérange. Il fait passer le tout pour de la maladresse. Il y a des moments mignons en couple, mais je n’y arrive pas. C’est vraiment pas pour moi.

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      1. C’est ça! Je vois ces chroniques qui disent que c’est la meilleure relation de couple qu’ils aient vu depuis un moment, et j’ai l’impression de pas avoir lu la même chose qu’eux. Et quand ça vient derrière « mais continue c’est trop bien » je suis là… non ? Le gars me met mal à l’aise depuis le début. On en parle de la scène où il veut tellement la sentir qu’il arrive même pas à se concentrer sur le film au cinéma ? Que du coup elle pense qu’il s’ennuie. Ou de la main sur la cuisse alors qu’ils sont COLLÈGUES DE TRAVAIL et qu’il a la tête d’un camé en manque et pervers ? Je peux pas passer outre ce genre comportement surtout qu’il s’en excuse qu’à demi mot et que APRÈS il est récompensé par une relation sexuelle.

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      2. La même et je ne comprends pas qu’on puisse d’ébahir là-dessus ! J’ai envie de leur dire, mais allez plutôt lire Switch me on chez Akata qui là respire le couple se parle et est mutuellement conscient de l’autre même sexuellement sans que ça fasse cringe !

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