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Kaze no Shô : Le Livre du vent de Jirô Taniguchi et Kan Furuyama

Titre : Kaze no Shô : Le Livre du vent

Auteur : Jirô Taniguchi et Kan Furuyama

Editeur vf : Panini Manga (seinen)

Année de parution vf : 2004 (réédition 2017)

Nombre de pages  : 239

Résumé : En l’an de l’ère Keian, époque d’Edo, deux clans s’affrontent dans une guerre sans merci autour d’un manuscrit secret, Les Chroniques secrètes des Yagyû. Dans es pages se trouvent des secrets capables de faire trembler le shogunat des Tokugawa. C’est à Yagyû Jubei, escrimeur légendaire et gardien des chroniques secrètes, d’empêcher le Japon de sombrer dans une guerre civile sanglante. Une fascinante plongée dans l’histoire du Japon, mise en scène par deux auteurs cultes du manga, Jiro Taniguchi et Kan Furuyama

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Mon avis :

Depuis plusieurs années, je me plonge dans la bibliographie de Jiro Taniguchi. J’en ai déjà lu ceux qu’on considère comme ses principaux titres et je me penche actuellement vers des titres plus confidentiels. Dans le cas présent, cela se couple de mon envie d’en apprendre plus sur l’Histoire du Japon, ce qui tombe à merveille !

En 2017, Panini avait eu la riche idée de rééditer Le livre du vent (Kaze no shô), titre que Jirô Taniguchi avait écrit avec Kan Furuyama en 1992. Cette édition format beau livre cartonné, avec pages couleurs et notes explicatives à la fin, est un beau cadeau aux fans.

Les deux auteurs s’intéressent ici à un personnage historique : Yagyu Jubei, un célèbre escrimeur du XVIIe siècle, qui a protégé le régime dans l’ombre avec sa famille et leurs alliés. Richement documenté, ce récit revient sur l’un des conflits politiques majeurs de l’Histoire du Japon tout en faisant la part belle à l’action grâce à un personnage connu pour ça.

J’ai adoré découvrir le Japon de cette époque-là sous cet angle-là. En effet, nous sommes sous le Shogunat des Tokugawa, tel qu’il est raconté dans le Pavillon des Hommes, mais ici, bien que l’histoire soit totalement fictive, nous en apprenons beaucoup sur les relations politiques tendues entre les deux entités clés de l’époque : le shogun et l’empereur. C’est passionnant de voir tout ce que cela implique, qui vit où, qui fait quoi, qui est protégé par qui, qui croit en quoi…

Cela se couple à un héros proprement fascinant dont le charisme est parfaitement mis en avant par les auteurs. Yagyu Jubei est l’un des grands noms du sabre au Japon aux côtés de Musashi Miyamoto ou Kojiro Sasaki. Les auteurs reviennent longuement sur sa philosophie de vie, son rôle auprès du shogunat, mais aussi son art. On le suit dans sa voie vers le perfectionnement. Mon seul regret ici, c’est que malgré les intentions claires de Taniguchi de nous faire vibrer avec lui quand il a son sabre à la main, j’ai trouvé ça plat. Je m’explique, après avoir lu des titres comme Vagabond et L’Habitant de l’infini où l’art du sabre était porté à des niveaux stratosphérique, ici c’est bien fade et bien pauvre. On sent l’envie de l’auteur de rendre les mouvements vifs, le sabre coupant, mais il n’y parvient pas pleinement, c’est trop propret et surtout trop facile et répétitif. Ça ne fonctionne pas.

Heureusement dans cette histoire, nous vivons une belle aventure entraînante quoique fictive. L’empereur, qui est dépossédé de tout pouvoir et vit dans une cage dorée, s’enfuit et veut soulever les autres nobles. En parallèle, l’un de ses hommes vole le texte sacré et secret des Yagyu, l’armée secrète mais terriblement efficace du shogunat, qui est chargé de surveillé l’empereur. Le fils du chef de ceux-ci est chargé de récupérer les deux et va parcourir le Japon pour cela. Entre fuites, batailles, duels, nous n’allons pas nous ennuyer et les échanges philosophiques et politiques qui en ressortent sous tout aussi intéressants.

Taniguchi, lui, fait encore du Taniguchi. Nous avons de très beaux paysages, des personnages aux costumes et coiffures d’époque réussis. Les cases sont limpides et s’enchainent sans fausse note grâce à une narration fluide et sans faille. Les combats bien que ne me faisant pas vibrer personnellement sont quand même de toute beauté, notamment quand les combattants sont en nombre. C’est ultra bien fait et calibré pour plaire, notamment à un public européen pas obligatoirement amateur de manga, mais curieux du Japon. Tout cela fait assez réaliste.

Jirô Taniguchi et Kan Furuyama nous offre ici un manga historique solide, avec un cadre politique passionnant et des hommes qui incarnent à merveille l’esprit de cette époque, sa philosophie mais aussi sa dureté et sa complexité. Il est juste dommage que Taniguchi ne parviennent pas à nous faire vibrer lors des scènes d’action. Un bon classique.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Chez Mo, Sorbet Kiwi, Mangalerie, Blog KBD, Oasis de Lettres, Vous ?

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6 commentaires sur “Kaze no Shô : Le Livre du vent de Jirô Taniguchi et Kan Furuyama

  1. Je n’attends rien de précis des scènes d’action, le manga pourrait donc me plaire, notamment dans sa dimension historique et politique. N’accrochant pas vraiment aux illustrations, j’espère néanmoins pouvoir m’orienter vers un emprunt.

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