Livres - Romance

Panique chez les Montgomery d’Evie Dunmore

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Titre : Panique chez les Montgomery

Auteur : Evie Dunmore

Editeur vf : J’ai Lu (Regency)

Année de parution vf : 2021

Nombre de pages v  : 402

Histoire : 1879. Brillante mais sans le sou, Annabelle a été admise à l’université d’Oxford grâce à une bourse offerte par une ligue de suffragettes. En contrepartie, elle doit rallier à leur cause le duc de Montgomery. Une véritable gageure. Soutien des conservateurs, Sebastian a une vision archaïque de la gent féminine. Pour autant, Annabelle ne s’attendait pas qu’il lui demande d’être sa maîtresse. Elle s’en étouffe d’indignation.
Comment ose-t-il ? Femme libre et indépendante, elle ne risque pas d’accepter pareille proposition ! Mais c’est oublier un peu vite que ce redoutable séducteur possède un charme irrésistible…

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Mon avis :

Avec Light and Smell, on commence à prendre nos petites habitudes en faisant des LC autour des titres qu’on ne veut pas trop voir traîner dans notre PAL. Ici, on s’est dit que cette petite romance, recommandée par plusieurs d’entre vous sur la blogosphère, serait parfaite pour clore le mois d’août. Et si elle ne m’a pas apporté toute la passion que j’attendais d’elle, j’ai passé un très bon moment à suivre le mouvement des Suffragettes aux côtés de ses héroïnes !

Avec Panique chez Montgomery, et deux autres titres que je n’ai pas achetés, J’ai Lu a eu envie de s’essayer à lancer une collection uniquement avec des titres se passant dans l’Angleterre du XIXe. Ça tombe bien, c’est ma période préférée pour les romances ! Ici, je ne sais pas si c’est le cas dans les autres titres de la collection, ce cadre historique aura d’ailleurs toute sa place et sera l’un des éléments phares de la lecture.

Ce roman est en fait le premier d’une saga traduite en Français sous le nom des Rebelles d’Oxford, A League of Extraordinary Women en vo, où des jeunes femmes se battent pour leurs droits dans le mouvement des Suffragettes. Ainsi, l’autrice Evie Dunmore s’inscrit dans le courant des nouvelles voies de la romance historique avec des héros acteurs de leur destin, défendant des valeurs plus moralement acceptables de nos jours. J’aime ce vent de fraicheur, même s’il faut reconnaitre que d’autres auteurs l’ont précédés sur cette voie, et surtout j’adore la modernité que cela donne dès la couverture, où l’éditeur a enfin abandonné ses montages photos pour des dessins plus modernes et humoristiques, je trouve.

Mais revenons-en à l’histoire. Celle-ci met en scène Annabelle, une brillante mais pauvre étudiante d’Oxford, qui va militer, on ne sait pas trop comment, parce qu’on ne dirait pas que c’est sa passion première, pour le mouvement de libération des droits des femmes. On va la missionner pour tenter de faire changer de camp l’homme politique le plus en vue du moment : le Duc de Montgomery. Mais une suite de mésaventures va plus les rapprocher sentimentalement que politiquement.

Dans cette histoire, j’ai aimé voir une autrice qui offre vraiment une place importante à son cadre historique. Elle décrit vraiment par le menu le climat politique de l’époque, les différents camps, les hommes et femmes en vue, le rôle de la Reine et de ses conseillers, etc. Elle exploite aussi à fond la vie à l’époque et ce que cela signifie pour les femmes de vivre sous l’autorité des hommes de leur famille, pour leur vie de femme, mais aussi leurs études, leurs finances, etc. L’autrice nous décrit aussi à renfort de détails le quotidien de celles qu’on nomme les Suffragettes en opposition avec la vie de ceux de la Haute. Pour qui ne connait pas la période, nous avons ici un bien beau roman historique plutôt complet, à tel point que la romance m’a semblé un peu faiblarde en comparaison.

Cette romance qui démarre sur un coup de foudre restera jusqu’au bout un peu trop superficielle pour moi, malgré les questions de différence de classes, de liberté de la femme et de confiance, qui vont l’émailler. La façon dont Annabelle et le Duc développe des sentiments manque de conviction, ce qu’a ressenti aussi, je crois, ma collègue Audrey de Light and Smell, même si elle a été plus convaincue que moi ensuite par leur évolution. L’autrice veut nous faire croire qu’ils sont chacun séduit par la force de caractère et l’intelligence de l’autre, sauf qu’elle ne leur donne que peu d’occasions de vraiment échanger. Ainsi, alors que je m’attendais à une romance pleine de piquant, de répartie et de drôlerie voire de cocasserie, j’ai plutôt eu une romance très sérieuse, trop mélodramatique et avec une passion qui ne m’a pas convaincue et que je n’ai pas ressenti. J’en suis la première déçue.

J’en suis déçue car l’autrice offre pourtant tout un éventail de situations un peu rocambolesques pour rapprocher les deux héros, de leur rencontre dans la rue, à l’invitation à une partie de campagne, en passant par un quiproquo dans une bibliothèque, une balade à cheval, une maladie qui pousse l’un au chevet de l’autre et j’en passe et des meilleures. Les situations romantiques sont belles et bien là, mais ni l’un ni l’autre n’est vraiment poussé par ce sentiment pendant longtemps. Annabelle représente la femme qui a été refroidie par une relation passée qui s’est mal terminée et a ruiné sa réputation. Sebastian, le Duc a dû divorcer de sa femme pour une raison qu’on apprendra tardivement et qui explique que comme Annabelle, il a peur de faire à nouveau confiance. Ainsi, ce n’est pas une grande suite de déclarations entre eux.

Au contraire, l’autrice a mis beaucoup de sérieux dans leur relation. On passe ainsi plus de temps à les voir lutter contre la société dans laquelle ils vivent et qui leur met des bâtons dans les roues, qu’à vraiment être ensemble. Sebastian est trop arrogant. Il m’a hérissée plus d’une fois dans ses propos en vers elle. Annabelle n’assume pas assez son intelligence et la beauté de son coeur. C’est donc un long combat entre eux qui s’engage tout au long de la seconde partie du récit et qui heureusement trouvera, vous vous en doutez, un beau dénouement qui fait chaud au coeur mais fait regretter tout ce temps passé à tourner en rond.

A me lire, on pourrait vraiment croire que je n’ai pas aimé cette histoire et c’est loin d’être le cas. J’aurais juste préféré un autre style de romance, quelque chose de moins dramatique et sérieux, quelque chose de plus léger et passionné, plus pimenté et gouailleur. J’ai cependant été touchée par chacun des héros. J’ai adoré la passion d’Annabelle pour ses études sur la mythologie. J’aurais aimé les voir plus mises en avant. J’ai adoré la fibre familiale de Sebastian, sa droiture, sa franchise, sa capacité à se remettre en question et à agir. C’est un homme solide. J’ai beaucoup aimé les amies Suffragettes d’Annabelle à qui seront consacrés les prochains tomes et j’ai hâte de voir chacune sur le devant de la scène. J’ai été attendrie par Peregrine, le frère de Sebastian, et leur drôle de relation si typique.

Même si ce ne fut pas la lecture que j’attendais, j’ai donc tout de même passé un très bon moment aux côté de nos rebelles d’Oxford et du Duc qu’elles voulaient convaincre de les rejoindre. L’autrice a vraiment écrit un beau roman historique sur ce mouvement et cette période à défaut d’une romance qui m’aurait passionnée. J’ai hâte de découvrir les prochains tomes et j’espère bien qu’ils seront traduits en Français.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Light and Smell, Maven Litterae, Les papiers de Mrs Turner, Les Lectures de Mylène, Des livres des livres, Vous ?

14 commentaires sur “Panique chez les Montgomery d’Evie Dunmore

  1. J’aime aussi beaucoup le ton donné aux couvertures, des couvertures qui, je n’en doute pas, jouent bien leur rôle dans le succès de cette collection 🙂
    J’avoue que je n’ai pas ressenti le côté mélodramatique mais peut-être parce que j’associe le terme à ces romances où l’un souffre d’une maladie incurable ou l’autre des pires traumatismes de l’enfance… Mais je suis assez d’accord, j’ai aimé la romance et son évolution, mais on reste sur quelque chose de superficiel par rapport à d’autres histoires d’amour.
    Par contre, j’avoue être plus dure que toi avec les personnages secondaires que j’ai trouvés faiblards par rapport, par exemple, aux Caprices de Lady Violet où ils ont une vraie présence et un rôle. Ici, j’ai eu l’impression qu’ils étaient là juste pour signaler aux lecteurs qu’on les retrouverait plus tard. Sauf Lady Lucie et le frère que tu sembles également avoir apprécié 🙂
    En tout cas, encore une chouette LC et des échanges toujours enrichissants !

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    1. Je pense aussi que les couvertures jouent beaucoup sur ce succès.
      Je n’ai malheureusement pas lu Lady Violet pour comparer.
      Mais oui c’était chouette d’échanger surtout avec nos visions différentes ^^
      A bientôt pour la prochaine lol

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  2. Malgré le ton décevant – ou du moins différent de ce à quoi tu t’attendais – je suis content de voir que ce premier volet soit parvenu à te charmer. Personnellement, j’ai adoré cette romance que j’ai trouvé vraiment pétillante et légère.
    C’est drôle mais moi ce sont certaines parties du cadre que j’ai trouvé assez superficielles, j’aurais tellement aimé en apprendre davantage sur le côté universitaire de cette période historique par exemple.

    Maintenant il faudrait que je me penche sur les nouveaux titres parus dans cette collection 😉

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    1. Je pense que notre ressenti vient clairement de notre passé de lecteurs. Connaissant bien les romances historiques de l’éditeur, j’ai surtout comparé le titre à celles-ci, alors que toi je pense vu que t’as plus de classiques à ton actif tu as dû le comparer à ceux-ci, non ? D’où nos divergences, je crois.
      Mais ça reste très chouette et ça change. Il faut aussi que je regarde les nouveautés du mois ^^

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