Livres - Policier / Thriller

Arsène Lupin, Gentleman cambrioleur (Illustré) de Maurice Leblanc et Vincent Mallié

Titre : Arsène Lupin, gentleman cambrioleur (Illustré)

Auteurs : Maurice Leblanc et Vincent Mallié

Editeur : Margot

Année de parution : 2021

Nombre de pages : 160

Histoire : QUAND VINCENT MALLIÉ S’EMPARE DES AVENTURES D’ARSÈNE LUPIN !
Découvrez les aventures d’Arsène Lupin, le plus téméraire des cambrioleurs, dont les seules armes sont l’esprit et l’audace ! Dans ces neuf nouvelles, il réalise d’incroyables tours de passe-passe pour voler les bourgeois. Jamais vraiment le même, toujours différent, Arsène Lupin est insaisissable ! Texte intégral, magnifiquement et richement illustré à l’aquarelle et à l’encre.

Mon avis :

Honte à moi, malgré mon goût pour les oeuvres inspirées de ce classique, je n’avais jamais lu celui-ci… Alors quand j’ai entendu parler du très bel objet illustré par Vincent Mallié que comptait sortir les éditions Margot cet automne, je me suis dit que c’était l’occasion de réparer cela.

L’objet livre ne m’a pas déçu. Dans un format un peu plus grand que le A4, l’éditeur nous offre un beau tome à la reliure cartonnée et au dos toilé bleu nuit du plus bel effet avec l’impression de son titre en doré dessus. Les dessins de Vincent Mallié embarquent totalement dans l’ambiance rétro de cette lecture et émaillent généreusement la lecture des différentes nouvelles de ce recueil, imprimé sur un beau papier. Ne manque que le signet !

Pour la petite histoire, Arsène Lupin, Gentleman cambrioleur est un recueil de neuf nouvelles policières, écrites par Maurice Leblanc au tout début du XXe siècle et constituent les premières aventures d’Arsène Lupin. La première nouvelle du recueil, L’Arrestation d’Arsène Lupin, est publiée en juillet 1905 dans le journal Je sais tout. Il s’agit de la première nouvelle mettant en œuvre Arsène Lupin et celle-ci ayant rencontré le succès, Maurice Leblanc est encouragé à écrire la suite par son éditeur. Or, comme l’auteur est perplexe sur la façon de poursuivre les aventures d’un héros qui vient d’être coffré, l’éditeur lui suggère de le faire évader. La saga du Gentleman cambrioleur est née. Plusieurs nouvelles paraissent dans Je sais tout, à intervalles irréguliers, jusqu’en 1907, avant d’être regroupées en volume. Le recueil sort en librairie le 10 juin 1907.

L’éditeur actuel présente cependant cela sous la forme d’un roman, sans avertissement préalable, avec un chapitrage qui peut induire en erreur le lecteur qui n’est pas au courant. Pour ma part, je le savais heureusement, ce qui n’a pas influé sur ma lecture, mais cela a de quoi déstabiliser autrement car les nouvelles se suivent parfois sans lien préalablement établi.

Ces neuf nouvelles permettent cependant de faire un joli tour d’horizon du talent d’écrivain de l’auteur mais aussi de la richesse et des thèmes récurrents de son univers. Cependant, elles sont inégales. J’ai pour ma part été totalement emballée par la toute première L’Arrestation d’Arsène Lupin, puis par Le sept de coeur, et enfin par Herlock Sholmès arrive trop tard, tandis que les autres m’ont laissée froide.

En effet, la première nouvelle surprend par le ton entendu du narrateur qui connait Arsène, mais aussi par l’entourloupe que l’on devine très vite, et la chute finale inattendue. Le sept de coeur nous plonge dans un passé qu’on ne s’attendait pas à voir dévoilé. Et Herlock Sholmès arrive trop tard permet une rencontre au sommet entre deux génies de l’intrigue policière. Les autres nouvelles semblent bien fades et convenues en comparaison, puisque l’auteur peu inspiré se contente de reproduire les mêmes schémas et dynamiques.

Pour qui découvre la plume de Maurice Blanc, il ne peut être que séduit par sa vivacité, son humour pince sans rire, son sens du dialogue, sa narration franche et directe et ses nouvelles à la dynamique éculée mais toujours actuelle. J’ai eu l’impression de replonger dans les ambiances de certaines de mes oeuvres de fiction préférées comme Cat’s Eyes, les romans d’Agatha Christie, les romans de Sherlock Holmes, Detective Conan, etc. On sent combien l’auteur s’est et a inspiré les autres. C’est vraiment une oeuvre culte.

Pourquoi est-ce culte ? Parce qu’il a su créer un héros vraiment singulier qu’on a du mal à cerner. On prend plaisir à découvrir sous sa plume la science du déguisement et de la mise en scène d’Arsène. Celui-ci surprend sans cesse et nous mettre dans la tête d’un de ses amis racontant ses aventures crée une certaine proximité. C’est culte aussi, parce que c’est le produit d’une époque. On sent le souffle de cette société moderne balbutiante et de cette bourgeoisie à l’ancienne qui vit ses dernières heures sous cette forme-là en tout cas. C’est vraiment un titre rétro pour le lecteur actuel et ça donne une saveur particulière au récit.

Alors, j’ai peut-être fait l’erreur pour ma part de vouloir lire une à deux nouvelles par jour alors que je pense que j’aurais préféré si j’avais espacé mes lectures pour moins sentir le sentiment de répétition que j’ai eu.

Cependant, je me sentie obligée de craquer face aux beaux dessins chaleureux et un peu oldies de Vincent Mallié qui mettent vraiment dans l’ambiance. J’ai adoré la beauté lumineuse de sa palette, la classe de dandy de son héros efflanqué, les petits détails qui parsèment les pages quand il n’y a pas de grandes illustrations, comme ce chat dont on suit les péripéties. C’est du très bel ouvrage.

Si comme moi, vous ne connaissez pas Arsène Lupin et que vous souhaitez le découvrir dans un bel écrin, foncez ! Si vous aimez déjà l’oeuvre, n’hésitez pas non plus à craquer devant de ce très bel objet livre, qui ne donne envie que d’une chose, que l’éditeur poursuive sur cette lancée et nous publie l’ensemble des recueils du héros sous cette forme ! Un très beau cadeau de Noël à faire 😉

> N’hésitez pas à lire aussi les avis bien plus pointus de : Sir this and lady that, Vous ?

12 commentaires sur “Arsène Lupin, Gentleman cambrioleur (Illustré) de Maurice Leblanc et Vincent Mallié

  1. Je retrouve ce que j’ai ressenti à la lecture de ton avis concernant ce premier « tome ». J’ai aimé le style et l’ambiance, tout comme l’anti-héros, mais toutes les nouvelles ne se valent pas.
    J’attends encore un peu avant de me lancer dans la suite mais je ne suis as très inquiète, Maurice Leblanc apporte une dynamique vraiment sympathique à ses histoires.

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