Gestalt d’Ivan Kwiatkowski

Titre : Gestalt

Auteur : Ivan Kwiatkowski

Editeur vf : Le Chant du Cygne

Année de parution : 2021

Nombre de pages : 346

Histoire : Nous sommes tous égaux devant la mort.
Ni les rois, ni les mendiants ne peuvent s’y soustraire. Elle soulève des questions universelles : à quoi consacrer nos vies avant qu’elles ne s’achèvent ? Quelles causes méritent le sacrifice ultime ? L’amour ? La justice ? Le devoir ? Aucune d’entre elles ?
Ce roman de dark fantasy relate les existences croisées de sept personnages condamnés par le destin. À travers leurs oppositions, il explore ce que signifie « être un héros ». Sur le continent de Gestalt au bord de la guerre, les corps sont détruits, les âmes volées et les idéaux broyés.
Ne reste qu’un vide béant dans lequel il appartient à chacun d’insuffler du sens.

Mon avis :

Je remercie tout d’abord les éditions du Chant du Cygne, jeune maison d’édition qui vient de se lancer, pour l’envoie de son tout premier ouvrage à la couverture si impactante signée Damien Nagy (lien vers son site rempli de superbes réalisations).

Je suis cependant bien embêtée par cette lecture car c’est moi qui l’ai demandée et je suis partagée depuis que je l’ai terminée…

J’ai aimé la plume, belle, poétique et puissante d’Ivan Kwiatkowski.
J’ai aimé l’écriture des personnages, tous des anti-héros en puissance qui commettent le meilleur comme le pire car leur monde est en guerre, leur monde est rude, leur monde les fait souffrir. C’est sombre et complexe comme l’âme humaine, avec un auteur puisant dans ses tréfonds les plus sombres. Une noirceur vraiment bienvenue pour une fois dans un paysage médiéval.
J’ai aimé le cadre avec les différentes groupes me faisant penser à Berserk, ce manga de DarkFantasy qui est un monument pour moi. On y retrouve la même ambiance entre ses mercenaires qui ne savent plus à quel saint se vouer, ses créatures dangereuses que certains font revenir pour leurs propres desseins, ces mages surpuissants, et cette quête d’un des héros pour sauver celle qu’il aime.

Mais le tout n’a pas fonctionné ensemble pour moi. Le choix de hacher sans arrêt l’histoire en donnant la voix à tour de rôle aux différents personnages et donc différentes intrigues m’a cassé tout le rythme, et ce du début à la fin… Je me suis donc sans arrêt sentie ballottée d’un lieu à l’autre, d’un personnage à l’autre, d’une intrigue à l’autre et je peinais à suivre. Je n’ai jamais réussi à pleinement entrer dans l’histoire, car à chaque fois que j’étais lancée, paf, ça coupait !
J’ai également cherché un fil rouge consistant mais il n’arrivait jamais et au final à part savoir que la mercenaire qu’on suivait a perdu tous ses amis, et que le mage qui voulait retrouver son aimée a échoué, je n’en retiens pas grand-chose. Je retiens juste cet univers sale et âpre où l’espoir fuit tout un chacun, où le désespoir est omniprésent et les crimes étouffent toute lumière.

Pourtant l’univers était séduisant, sombre à souhait et tenant ses promesses de DarkFantasy avec pas mal de morts, de combats violents, de traîtrises, de relations complexes, avec ces personnages malmenés par la vie et le destin qui ont si peu d’espoir de s’en sortir. Après le titre était peut-être quand même un peu trop classique pour moi qui ait lu pas mal de Fantasy, car sous cet habillage j’ai eu l’impression de lire une aventure d’héroïc-fantasy déjà rebattue à laquelle il manquait le petit truc un plus pour se démarquer. Mais c’est probablement dû à mon passif de lectrice et quelqu’un qui aura moins lu de textes de ce genre et en cherchera un sombre mais écrit avec complexité, trouvera ici son bonheur.

Je retiendrai cependant la belle plume de l’auteur qui me donne envie de le relire sur un autre texte où il y aurait la même poésie et la même noirceur, mais peut-être avec une autre construction et plus d’audace.

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