Livres - Jeunesse / Young Adult

Balto – L’homme à la Torpedo rouge sang de Jean-Michel Payet

Titre : Balto – L’homme à la Torpedo rouge sang

Auteur : Jean-Michel Payet

Editeur : L’École des loisirs (Médium +)

Date de parution : 15 juin 2022

Nombre de pages : 402

Histoire : Paris, 1922. Le soir de son anniversaire, Madame Gambette, la mère adoptive de Balto, ne rentre pas à la roulotte. Malaise ? Rendez-vous secret ? Enlèvement ? Notre gars de la Zone alerte Émilienne, sa complice journaliste, alors que dans la ville, les disparitions se multiplient : une pharmacienne, un confiseur, un invalide de guerre, un juge à la retraite… Madame Gambette figure-t-elle sur cette macabre liste ? Quel est le but de cet assassin qui sévit dans les rues de Paname, et disparaît à bord de sa Torpédo rouge sang ? Les enquêteurs sont sur les dents, la presse s’enflamme et, du théâtre du Grand Guignol au vélodrome d’hiver, Balto désespère de retrouver sa daronne… avant qu’il ne soit trop tard.

Mon avis :

L’année dernière, je découvrais les aventures de Balto, jeune parisien, qui tentait de résoudre le meurtre d’un modeste réparateur de vélo, dans le Paris des années 20. J’avais été enchantée par son parler très populaire et cette ambiance d’autrefois parfaitement rendue. J’ai donc rempilé pour une nouvelle aventure où cette fois notre héros cherche à découvrir où est passée sa mère adoptive, Madame Gambette.

Tout comme la première fois, l’Ecole des loisirs nous offre un bien bel objet à la couverture magnifiquement travaillée pour nous rappeler l’ambiance de ces années-là. J’adore le petit liséré arc déco qui entoure l’illustration principale et la composition qui permet de mettre en lumière des éléments clés de la future histoire tout en nous donnant très envie de nous lancer dedans grâce à une illustration principale énergique ! Il y a de plus une belle harmonie entre les couvertures pour donner un effet collection parfait.

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Tout comme dans le tome précédent, notre héros se retrouve donc plongé dans une histoire plein d’aventure où il va devoir faire preuve d’astuce et d’intelligence pour percer le mystère auquel il va être confronté. J’ai été ravie en cela de le retrouver épaulé toujours d’Émilienne, cette journaliste que nous avions déjà rencontrée et avec qui il forme un si joli duo, drôle et efficace. Ensemble, ils vont se lancer sur la piste de celui qui kidnappe des parisiens apparemment de manière aléatoire.

Tout comme la dernière fois, cette aventure est surtout un très joli prétexte pour l’auteur pour évoquer le Paris des années 20 et que c’est joliment fait. Il nous embarque à nouveau à travers les rues et arrondissements de la ville pour mieux nous faire voyager. Il évoque aussi le paysage politique d’alors, les conséquences de la guerre, la vie artistique avec le Moulin Rouge et Coco Chanel. C’est bourré de références pour l’amateur ou le curieux et cela crée un vrai écrin à cette histoire, lui donnant une touche d’exotisme historique dépaysant mais aussi un verni réaliste.

Notre héros, lui, a grandi et ses hormones le travaillent. Il est alors amusant de voir ses histoires de coeur se mêler à l’enquête en cours mais de manière assez subtile, puisque jamais ses histoires avec Léonie d’un côté et Émilienne de l’autre ne viendront se mettre en travers de l’enquête.

Celle-ci bien que classique est passionnante à suivre. Elle repose sur une mécanique bien huilée et déjà connue avec un mystérieux agresseur qui enlève et tue des gens à priori au hasard, puisque sans lien apparent, appartenant à des classes sociales, des familles, des arrondissements différents. On se lance donc sur sa piste sans trop savoir comment. On cherche à comprendre qui il est, pourquoi il fait ça et le fait qu’il envoie des petits mots pour avertir de ce qu’il va faire crée rapidement une proximité qui développe un vrai jeu du chat et de la souris, un ressort efficace.

Pour mener l’enquête, j’ai apprécié que se mélangent la débrouillardise du gamin des rues de Paris, avec cette petite aura des gamins de Baker Street qui aidaient Sherlock Holmes, et l’enquête en mode « journaliste » d’Émilienne, qui propose ainsi d’autres méthodes. Les deux se marient très bien et c’est l’occasion de découvrir de grands journaux et de grandes figures journalistiques de l’époque.

Le rythme de cette aventure est donc soutenu de bout en bout et si ce n’est ce parler de titi parisien qui continue à fragiliser ma lecture, car bien qu’étant immersif, il n’est pas toujours simple à comprendre, je me suis régalée de bout en bout avec cette intrigue qui mélange fait divers, presse, Histoire, grande guerre et histoire plus personnelle. C’est vraiment très bien écrit.

Ainsi, une nouvelle fois ce roman policier pour la jeunesse m’a convaincue par sa vivacité, son ingéniosité et sa profondeur. Il reprend des classiques du genre tout en leur donnant sa propre patine. Pouvant se lire séparément des autres tomes de la série, comme précédemment, il offre encore une aventure rondement menée avec des personnages qui ont de la gouaille et de la ressource, mais qui sont aussi très humains et qui grandissent mine de rien. Leur enquête était vraiment prenante et dynamique à suivre, prenant place dans un cadre historique parisien riche parfaitement maîtrisé dans lequel l’adulte s’amuse à retrouver ce qu’il connaît de l’époque et où l’enfant peut faire de multiples découvertes sur la politique, l’art et la société de l’époque comme les Gueules cassées. C’est vraiment le genre de titres que j’aurais adoré lire enfant et avec lequel je me régale adulte.

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