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Deep 3 de Mitsuhiro Mizuno et Ryosuke Tobimatsu

Titre : Deep 3

Auteurs : Mitsuhiro Mizuno et Ryosuke Tobimatsu

Traduction : François Boulanger

Éditeur vf : Mangetsu (shonen)

Année de parution vf : Depuis 2022

Nombre de tomes vf  : 7 (en cours)

Résumé : Depuis sa plus tendre enfance, Damian Kawai consacre sa vie au basket dans l’espoir de se rendre un jour aux Etats-Unis pour intégrer la meilleure ligue du monde : la N. B. O. Hélas, malgré son talent prometteur, il est frappé par des troubles moteurs paralysant ses bras lorsqu’il s’approche du panier : le yips. Alors que le garçon s’efforce de surmonter ce handicap, son médecin lui annonce avec gravité que sa pathologie est incurable.
Plongé dans les affres du désespoir par cette terrible nouvelle, Damian découvre néanmoins un moyen d’échapper à sa condition… Voici l’histoire d’un jeune basketteur prêt à fournir tous les efforts pour remonter la pente.

Mon avis :

Tome 1

En férue de manga sportif, il m’était impossible de passer à côté du nouveau titre annoncé par Mangetsu à grand renfort d’images percutantes totalement ravageuses où on sentait les joueurs exploser sur le terrain. C’est exactement ce que je recherche dans ce genre de titre. Cependant, je ne pensais pas avoir droit également à une petite originalité avec un héros souffrant d’un trouble qui va grandement compliquer son ascension. Entre classicisme et nouveauté, Deep 3 est parti pour nous faire vibrer !

Dans une édition impeccable où seule peut-être la police d’écriture choisie dans les pages me dérange, Mangetsu nous propose d’aller à la découverte de la création de Mitsuhiro Mizuno et Ryosuke Tobimatsu, deux auteur/dessinateur qui se sont bien trouvés, le premier ayant lui-même pratiqué le basket et en étant un grand fan et le second sachant le dessin de manière vraiment percutante, à couper le souffle. Ensemble, ils imaginent un objet qui happe et capture le lecteur avec une grande facilité.

Sous ses allures de shonen sportif archi classique, se déroulant encore dans le cadre du sport lycéen avec ses clubs et ses tournois, nous allons à la rencontre d’un jeune métis, qui ignore qui est son père mais le fantasme en Earvin Johnson, c’est-à-dire Magic Johnson, ancienne star des Lakers dans les années 80. Tout comme lui, il rêve de jouer pour la NBA et il a un talent certain, mais sa vie bascule au cours d’un match clé et rien n’est plus pareil depuis. Il souffre désormais de yips : une contraction et des tremblements involontaires des muscles lors de l’exécution d’un geste sportif entraînant une gêne et une diminution de la qualité du jeu avec une anxiété répétitive de la peur de l’échec. Son parcours va être plus compliqué que prévu.

J’ai beaucoup aimé le mélange de shonen sportif classique qu’on retrouve dans le titre et de thématiques plus complexes apportées par les auteurs qui lui apportent de l’originalité. La question du métissage dans ce Japon encore si raciste m’intéresse, surtout avec une mère célibataire et un père inconnu. De même, j’espère que la question de l’apport des joueurs d’origine étrangère dans les équipes lycéennes afin de faire grimper le niveau de jeu sera plus développé. Enfin, le trouble dont souffre le héros va induire une toute autre dynamique dans le développement de l’intrigue, qui ne peut qu’enrichir celle-ci.

Dans le cadre de ce basket lycéen, on prend plaisir à découvrir petit à petit l’équipe de Damian dans ce premier tome. Passant de joueurs qui semblent un brin mesquin au début, à joueurs compréhensifs qui vont épauler ce dernier afin qu’il retrouve sa place au sein de l’équipe, j’ai trouvé ceux-ci intéressante pour le peu qu’on en a vu, notamment leur capitaine et celui qui est entré dans l’équipe car il admirait Damian avant. Cependant, c’est vraiment celui-ci qui est au coeur du récit pour le moment, c’est normal pour un premier tome, mais il est à espérer qu’ensuite cela s’équilibre, car pour le moment les adversaires qu’on rencontre déjà ont plus de charisme qu’eux…

Cependant, j’ai beaucoup aimé suivre le début du parcours de Damian, de ses heures de gloire, à sa blessure, son trouble, sa descente puis le début de sa remontée. C’est émouvant de voir un héros vaciller puis remonter peu à peu à la seule force de son mental et de l’aide de son équipe. Certes, c’est un ressort classique du shonen mais ce sont toujours des valeurs qui font mouche et ici c’est narré à la perfection. On enchaîne les matchs qui font grandir le héros dès ce premier tome, chose rare. On ne perd pas de temps à construire l’équipe, elle l’est déjà. On se concentre plutôt sur le but du héros : pouvoir jouer en NBA malgré son trouble et tout écrit dans ce but. Ce ne sera pas l’histoire d’une équipe qu’on suivre mais l’histoire d’un joueur. Cela peut ne pas plaire à tous, mais moi, je trouve que ça change et j’aime.

En plus, graphiquement Ryosuke Tobimatsu envoie du lourd. Il maîtrise dès ce premier tome les codes du manga sportif et rend chaque action percutante et dynamique. On sent qu’il a dû bien faire son travail préparatoire et observer pas mal de matchs car les postures des basketteurs font très réalistes. Il n’y a pas de faute comme on en voit souvent dans les placements ou les gestes. En plus, comme sur la couverture, c’est tout feu tout flamme et très explosif aussi bien dans les gestes sportifs que dans les échanges entre joueurs où on sent une vraie tension. Même le trouble de Damian est très bien rendu avec ce corps qui se fige brusquement et empêche le basketteur d’agir comme il l’aimerait avec son corps. C’est excellent ! Et je ne parle pas du design des personnages auquel personnellement j’adhère totalement tant je les trouve classe comme les vrais joueurs de NBA et surtout plein de variété.

Après, ce premier tome est surtout une vaste introduction à l’univers, réussie certes mais également fort classique dans sa mise en place. Il y a certes l’originalité de la particularité du héros, mais le reste est vu et revu, avec des adversaires au jeu différent, d’autres surpuissants par rapport à eux mais qui remarquent le héros, une équipe qui soutient ce dernier et lui permet de briller, etc. Ce sont des éléments forts classiques des mangas sportifs, ce qui rend l’ensemble un peu lisse et formaté. Il faut donc espérer que les éléments originaux perçus seront encore plus développés par la suite car c’est quand même fort accrocheur.

Après Ao Ashi, voici le second shonen sportif que je découvre chez Mangetsu et force m’est de reconnaître que nous avons les mêmes goûts avec celui qui les choisit chez eux. Tout comme lui, j’aime les titres qui sous couvert de mise en scène classique me font vibrer par l’intensité de la passion de leur héros. Ici, avec en plus un focus original sur les yips, le titre sort du lot, et les dessins de Ryosuke Tobimatsu soignent en plus le lecteur en lui offrant des scènes magiques. Un très beau début !

> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : Le parfum des mots, Vous ?

Tome 2

Bien qu’ayant des thématiques toujours fort intéressantes et prenant une direction qui aura su me surprendre, j’ai moins accroché à ce tome, moins soigné esthétiquement que le premier et aux émotions moins vives…

Les shonens sportifs et moi, ça passe ou ça casse. Deep 3 passe plutôt bien grâce à un héros dont le rêve le dépasse mais qui n’oublie pas quand même qui il est et les valeurs qui le soutiennent. Quand il dit qu’il pense que la vie est un miracle en soi, il me parle. Quand il croise un joueur qui lui dit que pour devenir un grand joueur le chemin le plus rapide, c’est de devenir quelqu’un de bien, il me parle également. Malheureusement entre les deux, il y a aussi du moins bien, du plus classique et du plus fade…

J’ai d’abord été surprise dans ce tome par le brusque virage pris à toute vitesse par le héros pour se retrouver aux Etats-Unis. Je ne m’attendais pas à ce que ça aille si vite. J’ai apprécié de quitter le basketball lycéen qu’on connaît déjà bien pour celui universitaire, en plus au pays roi, qu’on connaît moins bien. C’est plaisant et grinçant d’en découvrir les rudes mécanismes. L’auteur ne nous épargne rien du business universitaire et montre combien c’est quelque chose de très individualiste et égoïste, ce que je n’apprécie guère même si c’est réaliste, j’en conviens.

Cela amène donc le héros à être en pleine galère : galère pour trouver sa place auprès de ces mastodontes, galère pour trouver une école et un club dans ce pays étranger, galère pour s’intégrer au milieu de valeurs contraires, ce qui le fait ressortir encore plus. Ce que je reproche ici, c’est qu’on dirait presque qu’il est le seul type bien, tout ça parce qu’il vient du Japon et que les méchants américains sont des égoïstes. C’est extrêmement cliché et j’espère bien que ça sera vite battu en brèche pour montrer l’importance du collectif dans ce sport, ce qui est déjà suggéré lors de trop brefs passages.

Malheureusement cela a des répercussions sur le jeu pendant ce tome. Celui-ci se transforme en quelque chose d’assez insipide pour moi. Ce n’est pas tant les problèmes que Damian rencontre dans ce nouveau milieu qui rendent les matchs compliqués à regarder pour moi, que l’état d’esprit de ces joueurs voulant à tout prix se montrer eux et écraser les autres. Je trouve ça tout sauf agréable à regarder, ça n’a aucune saveur. En plus, le dessin est bien moins percutant qu’auparavant. On se retrouve avec des personnages au corps ressemblant à un tronc d’arbre et où leur cou disparaît dans l’épaisseur de leur corps de bûcheron, les muscles sont mal dessinés, les actions n’ont pas l’impact des débuts. Je suis assez déçue après un premier tome que j’avais adoré à ce niveau.

Tome nécessaire pour lancer pleinement l’intrigue et le héros vers son rêve et montrer la complexité de celui-ci avec un certain réalisme, il n’en est pas pour autant agréable à lire. Là où le premier tome m’avait enthousiasmé par ses belles valeurs et son entrain, cette suite m’a un peu plombée et j’ai été déçu par la vision très caricaturale de ce sport, ainsi qu’un dessin en baisse de forme. Cela reste très sympa à suivre et on imagine déjà le chemin du combattant que ce sera pour le héros mais j’ai lu mieux.

Tome 3

Zut, de tome en tome, je continue à sentir une baisse de régime dans cette série. Là où Ao Ashi m’avait progressivement fait ressentir l’intensité de la passion de son héros, ici, c’est plutôt le marasme que vit le héros et forcément, ça m’accroche moins.

Pourtant l’intention de l’auteur est louable, il cherche à montrer que ça n’a rien de facile pour un jeune nippono-américain qui souffre de yips que vient du Japon de s’en sortir aux Etats-Unis et de se faire recruter. Il ne crée pas un personnage parfait qui d’un coup serait remarqué et recruté pour ça. Il truffe son parcours d’obstacle à l’inverse qui, j’imagine, seront moteur d’une belle émotion quand il les surmontera, mais pour le moment, cela a aussi un côté too much et cliché entre le père ancien drogué et taulard, le coach qui veut se servir de lui pour faire sa pub et ses coéquipiers qui ont tous des allures de voyous d’Harlem ou presque… Du coup, l’ambiance a du mal à prendre avec moi.

Je ne peux pas dire que ce soit mal écrit. On suit une ascension bien écrite pour ce jeune basketteur. On le voit trimer. On le voit tenter d’empêcher l’éclatement de l’équipe qu’il a rejoint et pour laquelle il est reconnaissant d’être là. On le voit surtout s’entraîner et s’entraîner encore et au cours des matchs se sacrifier quand c’est nécessaire car c’est l’équipe qui compte avant tout pour lui et non son petit cas individuel contrairement aux autres. Le discours de l’auteur est donc salvateur : il faut préserver le collectif. Sauf qu’on le sait et il le dit lui-même, le basket, c’est aussi un sport où il faut se faire remarquer individuellement, alors bon courage à lui pour trouver le juste équilibre, car pour l’instant on n’y est pas.

Deep 3 me rend donc un peu chafouine. Il y a des éléments que je trouve très intéressants dans la construction de cette histoire, ce personnage et son évolution en tant que joueur solo et en équipe, mais il me manque quelque chose dans l’ambiance et l’écriture contrairement à d’autres titres du même genre, ce qui fait qu’au lieu de sentir la passion monter, je la sens décroître à chaque tome. Que faire ? Continuer pour voir si Damian va enfin se dé-s’empêtrer de tout ça et moi aussi.

Tome 4

J’ai toujours cette énorme envie d’adorer la série et toujours ce sentiment de décalage à la lecture entre les intentions et la réalisation qui font que ça m’empêche de pleinement apprécier ce qui se joue contrairement à un Ao Ashi chez le même éditeur où les sentiments des personnages transpercent les pages.

Derrière ses couvertures qui claquent, je ne peux m’empêcher de trouver, souvent à l’intérieur, les planches de l’auteur bancales. Il y a des problèmes de proportions dans ses représentations massives des joueurs qui me sortent totalement de la lecture. C’est quoi ces cous et bustes de taureaux ? C’est tellement dommage.

L’intention, elle est là. On prend plaisir à suivre l’évolution de Damian, même si c’est peut-être un peu trop facile même si on parle de ses yips, au final il avance bien vite et est reconnu bien vite et c’est le hic. Je ne parviens pas à pleinement ressentir la force que son histoire devrait susciter. Il est d’abord sur le banc puis on l’installe bien vite dans le quintet final. Il rate ses tirs puis il en réussi quelques uns et est trop vite porté aux nues. Je ne dis pas qu’il ne le mérite pas mais la mise en scène elliptique fait qu’on n’arrive pas à ressentir la force de cette montée, ça va trop vite. On a besoin de voir pleinement, en entier, un match dans ce type d’histoire et ce n’est pas le cas. Ça manque.

Il y a cependant heureusement des à côté bien intéressants à l’image du rival de Damian, Allen Hatano sur lequel on met le focus ici et qui raconte avec force le destin de ces joueurs non spécialisés, bons à plusieurs postes sans y exceller, qu’on appelle des « Tweener » (= In between). J’ai apprécié une fois de plus de plonger dans les coulisses de ce sport lycéen, puis universitaire, puis pro aux Etats-Unis. J’apprends plein de choses.

Autre focus intéressant du tome, le retour de Rasheed Mason dans l’équipe et son rôle pour cimenter celle-ci et lui redonner corps. J’aime beaucoup ce rôle de leader involontaire et à contre-emploi, quand on le voit, qu’il endosse si bien et qui va si joliment guider son équipe vers un nouveau stade. De la même façon, les quelques pages sur Delonte sont un modèle du genre, avec ce loubard qui tient tête aux gangs et continue à soutenir son équipe dans l’ombre. C’est un peu excessif dans les deux cas, mais ça prend bien, car on aime voir de telles personnalités mises en avant. Mais ça appuie d’autant plus sur le côté trop lisse et gentil du héros qui du coup passe au second plan bien souvent dans cette lecture…

Je suis une nouvelle fois partagée… La série m’avait emballée dans son premier tome et depuis, je trouve chaque lecture un peu plus en-dessous. Il me manque vraiment quelque chose. Je n’adhère pas vraiment à la narration d’ensemble de l’auteur où il y a trop d’ellipse et pas assez de matière pour construire un héros fort et charismatique. J’ai du mal parfois avec son dessin maladroit. Mais j’ai envie d’y croire car j’aime ce qu’il montre des coulisses du basket américain. On va y arriver !

Tome 5

Que je suis contente, les auteurs commencent enfin à arriver à la symbiose que j’attendais, celle permettant de dépasser le handicap dont ils ont affublé leur héros pour parler d’autre chose, c’est-à-dire d’équipe et de sport ! J’adore !

Depuis le début de la série, les auteurs ont voulu affubler leur héros d’un handicap : les yips, sauf que je ne trouve pas qu’ils ont vraiment fait les choses comme il faut. Au début c’était intéressant mais très vite j’ai eu l’impression qu’ils avaient arrêté de travailler la chose pour juste en faire de temps en temps un ressort scénaristique. Alors quitte à le laisser tomber, autant bien le faire et c’est le cas ici.

Nous avons un tome où certes le héros a toujours de temps en temps ses yips mais où ça ne le définit plus et où on le voit plus comme un moteur et un élément central de son équipe, occupée à chercher comment évoluer en profondeur. Les mangakas s’attardent donc dans ce tome à trouver la quintessence du jeu de chacun pour faire progresser toute l’équipe et ça fonctionne du tonnerre de dieu !

Entre matchs de tournois où chacun va briller à sa façon, par son jeu, son attaque, ses lancers, sa défense ou juste sa capacité à motiver les autres, on va découvrir qui sont les coéquipiers mais aussi les adversaires de Damian et ils sont diablement intéressant. C’est ce qui enrichit la série et lui donne plus de coffre, de personnalité, enfin. J’ai beaucoup aimé le parcours du n°8 Muggsy, ancien enfant génie mais qui en ne grandissant pas va devenir une ancienne vedette has been. Il a de la niaque et est super classe sur le terrain à se donner à fond. J’ai encore plus aimé voir Rasheed, le mentor de Damian dans l’équipe, le prendre en main pour faire évoluer son jeu et l’éclairer dans ce qu’il doit faire pour atteindre son but. Enfin les cas Chris et Joe m’ont beaucoup plu aussi car derrière leur future ascension en Division 1 se cachent des joueurs peu sûrs d’eux mais qui vont travailler dessus.

Ainsi les auteurs ne se cachent plus derrière leur héros handicapé mais proposent de vraies belles écritures d’autres joueurs également, avec juste Damian comme pivot rassembleur, ce qui fonde et soude leur équipe donnant quelque chose de génial à voir sur et hors des terrains. On sent une vraie énergie, une vraie symbiose naître, ce qui donne des pages qui claquent lors des matchs et de belles séquences émotions en dehors, notamment quand l’un d’eux ne va pas bien. Il se passe quelque chose !

Série qui aura mis du temps à démarrer, Deep 3 commence à trouver ses marques aux Etats-Unis avec enfin ce que j’attends d’un titre sur un sport collectif : un travail d’équipe. Ainsi, le héros brille-t-il plus pour ses qualités humaines que pour son jeu (même s’il fait de sacrés progrès), j’aime ça. Sentir cette équipe naître et se souder sous nos yeux, ça n’a pas de prix ! Vivement les prochains matchs du tournoi où ils sont invités où il y a plein de cadors, ça va donner plein de belles scènes de dépassement de soi et de jeu d’équipe !

Tome 6

Je suis une fan de mangas sportifs, mais je ne sais pas pourquoi ce titre ne parvient définitivement pas à me transcender et me parler. Pourtant il offre du beau jeu, des trajectoires de joueurs, une narration explosive, mais peut-être est-ce justement le surjeu des auteurs qui ne passe pas.

En effet, quand on ouvre ce tome, nous sommes dans un remake d’Olive et Tom avec terrain à la hauteur et longueur improbables, joueurs aux membres anormalement longs et drame trop trop poussé. Pas les meilleures conditions pour re-rentrer dans le match. Heureusement cela se calme un peu ensuite mais j’ai envie de dire que le mal est fait.

Le ton employé par les auteurs avec ce mix de langage / ambiance de rue et de sport pris vachement au sérieux, ce qui est normal vu le niveau, est assez singulier et je n’y accroche pas. Je n’arrive pas à trouver cela sincère ou réaliste et en même temps on n’est pas non plus dans la parodie et l’humour. Cet entre-deux ne fonctionne pas sur moi.

Alors après, je ne me traîne pas non plus pour lire les tomes. Ici, j’ai apprécié de voir s’ajouter dans le match la dynamique du fait que Rasheed allait arrêter s’ils perdaient. C’est un personnage leader que j’ai vraiment appris à apprécier. J’ai également aimé ce que les auteurs disent de ce sport, qui est un sport d’équipe où les individualités ont quand même un gros impact. Même si le passage de relais est fait trop brusquement, j’ai aimé voir Damian briller et placer comme nouveau leader de l’équipe sous les encouragements de son père. Les auteurs montrent bien combien sa maladie, les yips, reposent avant tout sur le mental du joueur. Il y a donc pas mal de choses intéressantes.

C’est juste dommage qu’ils cherchent à en faire dis fois trop pour moi sur ce côté racaille, gosses des rues, grandes gueules des joueurs, notamment dans l’équipe adverse. On en vient vraiment à les détester pour les saletés qui sortent de leur bouche, leur jeu trop physique, leur non-esprit sportif. Je ne sais pas les autres lecteurs mais moi ce genre de match accroché où l’équipe adversaire est imbuvable, ça ne me fait pas rêver. Ça me coupe tout plaisir et possibilité, presque, de voir des joueurs se dépasser vu les situations.

Tonalités un peu trop sombres et surjoués à mon goût, même si c’est chouette d’entrer dans le sport pré-pro, pré-universaire américain, les auteurs en font trop et ça me coupe une partie du plaisir que je devrais ressentir. Ni assez sérieux, ni assez différent, l’entre deux de ce titre ne me convient pas. Slam Dunk et I’ll restent mes références en basket et Ao Ashi ma référence en sport pré-pro, Deep3 ne leur arrive pas à la cheville.

Tome 7

Nouvel arc, nouvelle équipe, nouvelle montée en tension et  Mitsuhiro Mizuno construit intelligemment son récit, nous plongeant toujours plus au coeur de la réalité du basketball américain.

Si je ne ressens toujours pas la fougue que ses aînés ont procuré chez moi, je salue le sérieux de cette série qui a le mérite d’aborder nombre de zones d’ombre de ce sport quand on ne le pratique pas ou ne s’y intéresse pas IRL. J’apprends ainsi énormément sur la façon dont sont constituées les équipes en fonction des divisions, sur les parcours des joueurs après le lycée et les différentes portes qui s’offrent à eux. C’est très instructif.

Après cela ne s’arrête pas là, on suit vraiment un héros attachant et attachiant un peu aussi, qu’on aime pour son courage mais qui peut agacer par la caricature du gentil japonais travailleur, sérieux et propre qu’on fait de lui. Damian porte littéralement la série sur ses épaules, ce sont ses questionnements, ses recherches qui font avancer celle-ci et lui donne cette si jolie couleur faite d’abnégation et de courage à toute épreuve, mais également ses fragilités.

Ainsi, j’ai apprécié dans ce tome pour ce qu’il m’a proposé de nouveau dans le parcours de Damian : une nouvelle équipe, de nouveaux coéquipiers, certains connus d’autres non, de futures nouvelles dynamiques et un héros qui continue à grandir mais sans tirer toute la couverture à lui. L’auteur prend ainsi le temps, comme à chaque fois, de nous parler aussi de ses coéquipiers et c’est toujours intéressant d’avoir leur parcours mais aussi leur point de vue, permettant de continuer à enrichir l’ensemble. Ici, on nous promet maintenant une montée en Première Division avec quand même des matchs qui auront une autre ampleur, des joueurs qui auront une autre expérience et technique, et donc plein de situations nouvelles d’apprentissages pour Damian. La nouvelle dynamique qui va se former avec lui et les deux autres petits nouveaux de l’équipe m’enthousiasme déjà et je n’ai qu’une hâte, vite les retrouver !

Tome de transition annonçant une sacrée décision dans la carrière de Damian, il fait le job en montrant un héros toujours en réflexion, toujours en action, qui ne baisse jamais les bras et cherche toujours des solutions. Cette attitude positive est vraiment un excellent moteur et on se plaît ainsi à le suivre dans chaque nouvelle avancée de son parcours de joueur. Je suis déjà impatiente de le retrouver avec ses nouveaux coéquipiers et de voir les merveilles qu’ils vont faire ensemble.

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2 commentaires sur “Deep 3 de Mitsuhiro Mizuno et Ryosuke Tobimatsu

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