La Bibliothèque des vampires de David Boriau et Man Luo

Titre : La Bibliothèque des vampires

Auteurs : David Boriau et Man Luo

Éditeur : Glénat (Tchô ! La collec…) 

Année de parution :  Depuis 2022

Nombre de tomes  : 1 (en cours)

Résumé : Alice qui adore dessiner, va enfin faire sa rentrée dans une nouvelle école d’art. Dès son arrivée, elle se lie d’amitié avec Azalea, une jeune fille un peu fantaisiste qui a déjà sa petite théorie : quelque chose ne tourne pas rond dans cet établissement. Elle a bien l’intention de découvrir ce qui se trame et décide de commencer à chercher du côté de la bibliothèque. Malgré les idées farfelues de sa camarade, Alice accepte de se prêter au jeu. Il est vrai que la bibliothécaire ressemble étrangement à un zombie et que Tio, son assistant a l’air totalement inexpressif… on dirait presque un vampire. Tout s’éclaire le jour où les deux amies découvrent ébahies, les souterrains de l’école ! Leur exploration va les mener jusqu’à une salle dédiée à d’étranges cérémonies. Certains indices ne trompent pas… Se pourrait-il que l’école soit dirigée par un groupe de Vampires. Mais que veulent vraiment ces vampires, et à quoi peut bien servir cette école ?

Mon avis :

Tome 1

Des histoires sur les vampires, j’en ai lu et vu tout plein, il devient donc difficile de me surprendre. Et pourtant avec ce savant mélange de Harry Potter à l’école des sorcière, d’ambition bibliothèque à la Buffy et d’art, le duo David Boriau et Man Luo m’a offert une très belle première incursion dans leur univers.

C’est attirée par les très beaux dessins de Man Luo et l’ambiance qui se dégageait de sa couverture que j’ai eu envie de tenter l’aventure. Celle-ci a vraiment une composition qui interpelle le lecteur avec de trio qui tient mystérieusement un livre tandis qu’une silhouette de vampire se dessine dans l’ombre. On revient un peu aux classiques du genre dans les codes présentés mais dans un univers moderne ce qui me séduisait. En ouvrant l’ouvrage, pas de mauvaise surprise, les dessins sont à la hauteur de la couverture et on retrouve la même ambiance un peu brumeuse propre au genre mais avec le peps d’adolescentes actuelles. Pari gagnant pour moi.

Même si c’est fort classique, cela m’a plu de suivre le récit d’une jeune adolescente douée en art, appartenant à une famille un brin dysfonctionnelle avec des parents qui se disputent beaucoup, et qui va intégrer une mystérieuse et prestigieuse école d’art où sa grand-mère avait été. Les auteurs nous vendent du rêve dès le début avec une aura très particulière dans cette école propulsée par une jeune camarade de classe d’Alice qui annonce directement la couleur : elle veut percer le mystère de la bibliothèque de l’école ! A un rythme soutenu, nous allons donc suivre ces deux adolescentes qui vont de suite remarquer des petits détails qui clochent et l’aventure sera au rendez-vous.

 Destiné à un public jeunesse de part sa collection, le titre utilise certaines grosses ficelles assez visibles à nos yeux d’adulte, comme une amie qui sort de nulle part et est au courant d’un mystère sans qu’on sache commun, les pièces qui s’assemblent super vite, la révélation qui tombe bien trop facilement… Mais qu’importe, c’est l’ambiance et le thème qui comptent et ceux-ci m’ont beaucoup plu.

J’ai aimé que dans cette école aux faux airs de Poudlard, avec une directrice aux allures de Dumbledore, qui a une relation avec Alice, rappelant celle du grand magicien avec Harry, se cache un secret mélangeant art et fantastique. J’ai rarement lu des textes où les auteurs avaient lié les pouvoirs des vampires à l’art à travers l’âme de leurs artistes. J’ai trouvé cela original. J’ai aussi rarement lu des textes où l’on mélangeait différents types de vampires, souvent les auteurs leur donnent à tous les mêmes caractéristiques parmi celles qu’ils ont établies. Ici, c’est est bien plus nuancé, varié et j’ai aimé cela car c’était nouveau pour moi.

Pour l’instant cependant la caractérisation de chacun est assez légère. Alice est la jeune artiste prometteuse qui a des problèmes avec ses parents et n’est pas reconnue à sa valeur. Son amie Azaléa est un zébulon tout feu tout flamme qui fourre son nez partout. Le jeune Tio est un mystérieux garçon qui a du mal à exprimer concrètement ses émotions. La directrice de l’école est une ancienne grande artiste sur le déclin qui a vécu une grande histoire d’amour. Rien que de bien banal. J’espère donc qu’ils seront un peu étoffés par la suite.

Ce sont l’ambiance et le décor qui sont plus travaillés et pour cela les dessins de Man Luo aident beaucoup. Ceux-ci ont vraiment une jolie patte. Il y a d’abord son travail sur la couleur que je trouve superbe avec cette impression parfois d’ajout d’un film à l’aide d’une éponge pour ajouter une texture, un filtre fantastique, ainsi que son méchage des couleurs pour ajouter ombre et épaisseur. C’est très beau. J’aime aussi beaucoup le travail qu’il fait sur les yeux de certains personnages qu’on dirait étirés à l’eyeliner. Il confère ainsi une véritable ambiance légèrement étrange à son récit pourtant résolument moderne avec son trait rond et enfantin. Un joli mélange.

Très belle pépite du rayon jeunesse, cette nouvelle incursion dans l’univers des vampires sous la plume et le pinceau de David Boriau et Man Luo m’a enchantée. J’ai beaucoup aimé l’ambiance et la façon d’aborder cet univers pourtant mainte fois vu en lui ajoutant une dimension artistique et humaine poignante. Reste à confirmer l’essai dans les prochains tomes peut-être en caractérisant de manière plus forte les personnages.

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