Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Blooming Girls de Mari Okada et Nao Emoto

Titre : Blooming Girls

Auteurs : Mari Okada et Nao Emoto

Éditeur vf : Delcourt-Tonkam (shonen)

Années de parution vf :  Depuis 2023

Nombre de pages : 6 (en cours)

Résumé : Kazusa fait partie du club de littérature de son lycée. Un jour, l’une d’elles annonce qu’elle voudrait faire l’amour avant de mourir. Cet aveu marque le début d’une période agitée pour les héroïnes qui, chacune à leur façon, vont se confronter à leur propre désir.

Mon avis :

Tome 1

Ce n’est pas toujours facile de renouveler les comédies romantiques lycéennes. Les auteurs ont un peu tout écrit sur eux et trouver de nouvelles idées se fait rare. Pourtant Mari Okada y parvient ici avec un angle inattendu : la curiosité des jeunes filles pour les premiers émois sexuels et les désirs qui vont avec. Ça change !

Mari Okada est une scénariste qui officie dans le manga et les animes depuis plus de 10 ans maintenant. On lui doit notamment le mignon Ano Hana en manga ou l’émouvant Jun la voix du coeuen film d’animation où déjà elle aimait plonger dans le quotidien des adolescents. Elle s’est mise en binôme, ici, avec Nao Emoto qu’on a eu le plaisir de découvrir chez Pika avec Fragments d’elles puis de retrouver chez Delcourt-Tonkam avec Josée le tigre et les poissonsLeur duo offre quelque chose de classique mais très drôle et frais en même temps avec un charme indéniable comme en témoignent les couvertures.

Je m’arrête d’ailleurs un instant sur la drôle de proposition de l’éditeur français ici : les acheteurs ont droit à deux jaquettes cansonnées par tome plutôt que la désormais habituelle jaquette réversible. C’est louable et en même temps pas très écolo ni très pratique au vu de l’épaisseur de celles-ci… Mais au moins peut-être profiter du très bon design de chacune. 

Mais qu’apporte Blooming Girls par rapport aux autres comédies romantiques lycéennes ? Le titre nous plonge dans le quotidien d’un groupe de jeunes filles membres du club de littérature qui depuis quelques temps sont travaillées par la dimension érotique des textes qu’elles lisent, ce qui les questionne aussi sur la présence de ce désir partout autour d’elles. D’habitude dans les shonen, car le titre en est un, ce sont plutôt les garçons que ça travaille et j’ai aimé ici voir la question traitée sous un autre angle. J’ai beaucoup ri de la naïveté des jeunes filles et de leurs rapports différents entre elles à la chose, me rappelant mes années collèges où c’était aussi pour nous une grande préoccupation.

Les autrices nous proposent ainsi le portrait de 5 jeunes filles assez différentes qui vont chacune s’interroger sur le désir. Il y a Kazusa, l’héroïne de ce tome, qui semble douce et banale pour ne pas dire assez naïve, ne s’étant jamais posé de question et étant peut-être un peu choquée de basculer si vite dans le monde des adultes. Elle était autrefois très proche de son voisin et ami d’enfance mais la pression des autres filles, jalouses, l’en a éloigné. Elle se rapproche à nouveau de lui au détour d’un incident assez truculent. C’est elle qui est au coeur de ce tome de présentation qui introduit également les autres jeunes filles, nul doute qu’elles auront aussi leurs heures de gloire et développement comme Kazusa ici. 

Alors, présentons-les. Il y a Rika, la sérieuse présidente du club, qui rejette tout en bloc et se fait mal voir sous ses dehors frigide mais qui est la classique beauté cachée qu’un garçon de sa classe, banal mais solaire, va remarquer. Vient ensuite Niina, la jeune beauté du club, elle est mystérieuse et attire les regards de loin telle une Madone. Elle dit explicitement vouloir faire l’amour avant de mourir. Quant à Hitoha, l’écrivaine de l’ombre, elle traine sur les sites louches pour en apprendre plus sur le sexe afin d’enrichir un roman érotique qu’elle écrit. Enfin, Mo est un peu comme Kazusa, très pure, gentille et naïve. Elle me semble un peu redondante avec celle-ci pour le moment. 

La façon assez tendre et drôle de suivre les interrogations de ses filles est vraiment le gros atout de ce titre. C’est plein de charme de retourner dans ces années où la chose nous questionnait aussi beaucoup. C’est frais et plein de souvenirs du coup. Le ton se veut léger mais les autrices posent tout de même les bonnes questions sur ce que devrait ou pourrait être le sexe et ce qu’il est dans la réalité, dans toute sa variété et sa moralité ou immoralité. Même si c’est léger, ça donne souvent juste et la fraîcheur des héroïnes les rend particulièrement attachantes. On a envie de suivre leurs histoires et de voir quels rapports elles finiront par avoir avec le sexe.

Enfin un shonen où ce ne sont pas seulement les garçons qui s’intéressent au sexe mais également les filles, c’est tendre et plein de fraîcheur. Avec une ambiance qui pourra rappeler à certains leurs années collège ou lycée, les autrices nous embarquent dans les réflexions charmantes et amusantes de leurs héroïnes sur cette question cruciale dans la vie : c’est quoi le sexe ? Pourquoi tout le monde en parle autant ? Gentil guide pour les curieux afin de les décomplexer de se poser des questions, mais les réponses ne sont pas encore là. Je suis curieuse de voir la forme qu’elles prendront.

Tome 2

Sorti en même temps que le tome 1, cette suite propose de continuer à explorer le questionnement de nos adolescentes sur le sexe et les relations. Entre maladresses et clichés, le titre reste cependant très tendre et frais, une sorte d’éducation sexuelle très très soft.

Le but des autrices de ce titre ne semble pas d’être de fournir un catalogue exhaustif de réponses aux questions que se posent naturellement les ado sur le sexe. Dirigez-vous vers Step up love story pour ça. Non, mais plutôt de décomplexer un lectorat de cet âge et lui faire comprendre que c’est normal de s’interroger.

Nous continuons donc de suivre en parallèle le parcours de chacune des filles et si c’est souvent assez cliché, cela reste mignon et rigolo à suivre dans l’ensemble. Je regrette juste qu’entre des romances parfaitement saine se profilant avec des garçons de leur âge, nous ayons droit également au sempiternel fantasme de la relation prof-élève qui me fait toujours lever les yeux au ciel et me rend particulièrement mal à l’aise, même si l’autrice essaie de ne pas trop tomber dans la vulgarité… 

Il faut dire que chaque fille représente un type d’histoire différente. Il y a Kazusa avec son ami d’enfance où le focus est fait sur l’intérêt supposé de celui-ci pour le porno après qu’elle l’ait surpris à se masturber devant un film. Moment ô combien drôle aux conséquences tout aussi loufoques quand elle retombe sur le film. Mais c’est le cliché de l’amour entre amis d’enfance où chacun a du mal à avouer ses sentiments à l’autre. Puis avec Rika, il y a la fille sérieuse qui se transforme en belle fille pour le gentil garçon qui l’avait remarqué. C’est plein de maladresse et très mignon. Il y a ensuite Niina qui semble craquer depuis longtemps pour son prof de théâtre. A voir quel âge a celui-ci, mais je crains le pire… Il en va de même pour Hitoha quand on découvre qui se cache derrière le pseudo avec lequel elle discute sur un forum bien louche… Heureusement, Mo, la petite dernière, la plus pure, va peut-être offrir quelque chose de différent, elle qui n’a jamais ressenti ça. Si elle pouvait être aromantique ou lesbienne, ce serait chouette pour la diversité car on est quand même très très hétérocentré pour le moment.

C’est un peu ce que je reprocherai au titre. Il se lit très facilement, rappelle des questions qu’on se posait ado et des situations qu’on a pu vivre. Les personnages sont gentils et mignons. Mais l’ensemble est également un peu trop léger et surtout déjà vu dans l’ensemble. Les autrices s’appuient trop sur de nombreux clichés du genre qu’elles remettent en avant à leur sauce ici (amis d’enfance, élève-prof, pseudo grand frère, garçon populaire…), ça manque de finesse et d’originalité. 

Heureusement, les dessins sont mignons et ça fleure bon l’adolescence. C’est souvent assez cocasse également et on rit des situations où ils se mettent. Mais l’ensemble manque d’envergure.

Comédie romantique lycéenne qui ne manque pas d’aplomb, Blooming girls n’hésite pas à parler de sexe avec ses adolescentes très curieuses que sont notre club de littérature. Si la sauvegarde dudit club est au coeur de ce tome, leur curiosité pour le sexe l’est encore plus et les autrices prennent plaisir à développer les relations de chacune avec plus ou moins de réussite et de maladresse. Cela manque d’originalité mais c’est mignon et pétillant à lire.

Tome 3

Nouvelle incursion plaisante et surprenante dans les préoccupations de ces lycéennes sur le sexe et le désir à travers des cas concrets étranges et en même temps terriblement humains.

Malgré un ton décalé et singulier, je prends vraiment plaisir à retrouver de tome en tome ces lycéennes bien curieuses qui tentent de trouver des réponses à leurs questions existentielles dans la littérature et qui plus est la littérature classique. Cela confère une aura assez particulière au titre, presque intellectualisante et surtout poétique par moment, alors qu’il traite de sujets très terre à terre.

Dans ce tome nos adolescentes sont confrontés à un amour sans retour, à un amour interdit, à un amour naissant et à un refus de se laisser aimer ainsi. Chacune a su m’attendrir à sa façon dans sa démarche et son cheminement de vie, pourtant ce sont des relations assez clichés, vues et revues, dans les romances, mais ici nos jeunes héroïnes dégagent quelque chose de naïvement curieux qui touche le lecteur et donne envie de les épauler dans leur parcours amoureux, sensuel et émotionnel.

Kazusa ouvre le bal avec son ami d’enfance Izumi. C’est elle qui mène la danse et s’interroge sur ce passage de l’enfant sans désir à l’adolescent qui y pense sans cesse. Je trouve juste dommage qu’elle soit à ce point l’archétype de l’héroïne des shojos romantiques pour adolescent(e)s. Surtout qu’Izumi ne la calcule pas et semble plutôt se tourner vers son amie Nina, qui elle aussi est un archétype, celle de la fille mystérieuse dont on ignore les pensées… Et si, j’ai trouvé intéressant mais dérangeant à travers elle d’aborder la question de ses gens malades qui aiment les petits enfants « purs » mais se désintéressent des adolescents sexualisés, je ne parviens pas à la cerner et à l’apprécier. C’est également le cas avec l’écrivaine du groupe, Hitoha, qui essaie d’instaurer une relation interdite avec son prof. Ça me dérange énormément et si l’auteur couple ça avec un éveil au désir pour enrichir son écriture et la rendre plus réelle, ça ne passe pas pour moi.

Reste heureusement deux personnages que je trouve plus sains et intéressants : la présidente Rika et la naïve et peut-être aromantique Mo. La première est en passe de connaître l’amourette la plus classique du genre après une transformation physique, en attirant le gentil garçon un peu benêt et foufou du coin, mais c’est mignon tout plein et touchant pour celle qu’on traitait de mocheté. Le passage sur la déclaration qu’il lui écrit est très émouvant. La seconde est plus atypique encore. Elle semble être la caricature de la fille cruche, mais ce n’est qu’une façade et j’aime voir avec elle, cette obligation qu’on ressent parfois à sortir avec quelqu’un pour être dans la norme, alors qu’on n’en a pas du tout envie. J’ai hâte qu’elle ose dire tout haut ce qu’elle pense tout bas et qu’elle remette en place ce beauf, en plus de s’affirmer !

Quintet toujours aussi sympathique, notre 5 filles archétypes des héroïnes de romances à la sauce japonaise, offrent un beau panel de relations contrastées à explorer et analyser. C’est toujours aussi frais de suivre leurs réflexions sur la chose et leur évolution, tantôt classique, tantôt plus surprenante, mais toujours touchante. Il y a quelques sujets touchy qui me dérangent mais dans l’ensemble, je trouve cela assez fin, ce qui en fait un bon guide pour questionner et se questionner à l’adolescence.

Tome 4

Petit creux dans la vague adolescente de nos passionnées de littérature qui sont bien en peine à essayer de préparer le festival de leur lycée.

En effet, j’ai eu l’impression que l’autrice marquait une pause dans ce tome et peinait à renouveler ou faire avancer son intrigue. Peu de romance dans ce tome, juste quelques bribes par-ci par-là et des focus sur les problèmes relations de chacune mais sans réellement trouver de solution. La lecture en est donc étrange, un peu hachée, un peu entre deux.

Je n’ai pas détesté, mais je me suis un peu ennuyée ici. Chacune des héroïnes m’a gênée à sa façon. Elles font à la fois de mauvais choix et du surplace. Pas ce qu’il y a de mieux pour donner envie. Il y a celle qui continue de poursuivre ses assiduités son prof, ce qui me met particulièrement mal à l’aise. Il y a celle qui cache sa relation, ce qui met à mal son amoureux, le pauvre. J’ai espoir qu’elle change cela rapidement car elle semble en avoir envie. Il y a celle qui peine à se déclarer, pourtant le pauvre garçon n’a rien demandé. Et il y a les deux dernières, assez étranges chacune à leur façon, et qui me font m’interroger sur leurs préférences. L’une en a marre qu’on croit sans cesse que, parce qu’elle est belle, elle veut piquer les copains des autres, mais du coup elle en fait des caisses pour rendre son amie jalouse et la pousser à la confrontation. Pas terrible. Et la dernière joue un peu trop les observatrices sans oser aider personne… pas non plus la meilleure des attitudes.

Le seul point positif, c’est que tout cela se lit bien et que les tensions explosent au cours d’un séjour à la campagne pour organiser leur participation au festival de l’école. Tandis qu’on les pousse à changer qui elles sont pour plus plaire, elles restent droites dans leurs bottes et assument. Ça, j’aime assez, tout comme le choix de la jeune écrivaine parmi elles de foncer et écouter son coeur, quitte à ne pas faire exactement ce qu’on lui demande. J’aime cet aspect de l’oeuvre : des filles qui s’assume et assume. Ça fait plaisir de voir de jeunes fleurs en apparence fragile et pourtant aussi solide que le roseau qui ploie mais ne rompt pas. Bravo à elles !

Les sentiments adolescents sont ainsi toujours capturés avec douceur et une certaine finesse. J’aurais aimé un peu moins de clichés, un peu moins de prévisibilité, un peu moins de naïveté aussi. J’ai plus l’impression de suivre des collégiennes que des lycéennes. Ça manque un peu de maturité, tout comme ça manque un peu de rythme et de profondeur dans ce tome qui se laisse vivre et n’avance pas beaucoup. On veut plus.

Après un bon démarrage, la série marque le pas ici, avec un tome qui fait un peu du surplace et où les héroïnes ne sont pas des plus appréciables à cause de leurs choix souvent douteux. J’aime leur fraîcheur et leur répondant tout en restant elles-mêmes. Je n’aime pas trop leur rapport à l’autre, amoureux ou ami. Il y a encore des progrès à faire !

Tome 5

L’exploration des sentiments de nos héroïnes fans de littérature continue dans cette bluette lycéenne efficace et émotive portée par le joli coup de crayon de Nao Emoto.

Même si Delcourt-Tonkam a mis fin à la jolie expérience des doubles jaquettes cansonnées présentant les héroïnes en négatif / positif comme avec les pellicules photos, c’est un plaisir de retrouver le doux univers de Okada et Emoto, avec cette illustration mettant en avant l’héroïne dont on parle pourtant le moins dans le tome ici présent…

En effet, c’est l’heure du festival de l’école et ce sont plutôt les sentiments de Nina et Kazusa qui sont mis en avant avec leur rivalité non officielle pour décrocher l’amour et l’attention d’Izumi, l’ami d’enfance de la seconde. Il y a aussi Rika qui doit éclaircir ses sentiments pour Shun qu’elle repousse un peu trop souvent alors qu’ils sont officieusement en couple. Il est temps de tout clarifier ! Et les autrices s’y échinent avec la délicatesse et la tendre gentillesse, un tantinet rigolote, qu’on leur connaît. Elles capturent toujours avec émotion cet imbroglio de sensations qu’on a du mal à démêler à l’adolescence. Cela donne un tome plein de naïveté et de fraîcheur, de rougeur et de déclaration, grâce à ces adolescentes qui se cherchent et finissent par se trouver.

Il y a cependant une dimension problématique qui persiste lourdement dans l’oeuvre et me dérange : ce fantasme positif de la romance d’adolescentes avec des adultes. Les autrices semblent un peu trop fantasmer elles-mêmes là-dessus et ça me dérange. Non, ce n’est pas normal qu’un adulte fasse une fixette sur une enfant / adolescente comme l’ancien prof de Nina et ce même si c’est un artiste. Assez d’histoires sortent désormais pour le dénoncer et ici il n’y a même pas un avertissement pour les jeunes qui vont lire ça… Idem avec M. Milo que l’héroïne en couverture poursuit de ses assiduités, c’est malsain. Pourquoi présenter cela comme un but à atteindre ? Non, j’attends vraiment un travail sérieux de dénonciation et remise à plat de ces sentiments qui peuvent exister de la part d’adolescentes, après tout la maturité fascine, mais qui doivent être mieux explicités et surtout on ne doit pas véhiculer que c’est bien de la part d’adultes d’être attirés par des enfants !

Voici donc une série qui me partage. Je trouve très mignonne la façon d’aborder les sentiments de certaines des filles dans cette comédie romantique lycéenne en mode harem, car c’est doux, c’est frais. Mais d’autres sont et restent bien plus problématiques avec une implications malaisantes des adultes qui manque de critique et de relief, prêtant cela au fantasme et engageant les jeunes lecteurs dans une voie qui me pose problème.

Tome 6

Alors que le tome précédent m’avait laissée un peu dubitative, j’ai été totalement charmée par la confusion des sentiments de ce tome très joliment décrite et mise en scène pour montrer le tourbillon émotionnel que peut être l’adolescence.

Je pestais contre les questions de relations ado-adultes dans le tome précédent, demandant plus de critique et de nuance aux autrices, j’ai le sentiment d’avoir été bien entendue dans ce tome où on revient avec force dessus mais pas que. Les autrices remontrent enfin la subtilité que je leur avais trouvé au début et ça me parle à nouveau.

J’ai vraiment aimé leur mise en scène un peu maladroite et chaotique des relations sentimentales de chacune. Il y a Kazusa qui est désormais avec son ami d’enfance et qui cherche à trouver le bon rythme, à faire les bons gestes, tandis que ce dernier est aussi confus qu’elle malgré l’assurance de leurs sentiments. Ça montre bien que même en couple rien n’est gagné et le fait de pouvoir entendre les pensées de chacun est un vrai plus ici pour bien voir la façon dont ils se cherchent. C’est également un peu le cas du plus vieux couple de l’histoire Rika et Shun mais qui ont un côté bien plus pur et qui sont peu présent ici vu qu’on a bien parlé d’eux avant.

Il y a ensuite toujours Nina qui est vraiment source de confusion et de malaise pour moi. Avec ce qu’elle a vécu, elle ne semble pas bien comprendre ce qu’est l’amour et sème le trouble partout où elle passe, même si les autres semblent lui dessiner enfin quelque chose. A ses côtés, Mo est confronté à la violence quotidienne de certains hommes qui imposent leurs désirs aux femmes et les rabaissent dans le cas contraire. Elle ne se laisse pas faire mais ça lui cause un électrochoc ! Son duo avec Nina risque de me surprendre agréablement s’il prend la voie que j’espère.

Reste la problématique Hitoha qui me fait peur depuis le début avec sa fascination pour le prof responsable de leur club. C’est vraiment l’un des points d’achoppement de la série pour moi avec Nina, et je dois avouer que les autrices trouvent enfin la pirouette qu’il faut, même si elles vont, à mon goût, trop loin dans le WTF pour en arriver là. Enfin, elles confrontent celle-ci à ce prof qu’elle poursuit et qui n’est pas tout blanc non plus. Je reste mal à l’aise avec cette relation parce qu’elle est mal partie, avec des échanges inappropriés sur le net, mais je dois avouer que j’ai apprécié la réaction du prof et la mise à distance qu’il a tenté ici, même si la manière de s’y prendre est très très condamnable et pas du tout nécessaire… C’est vraiment la grosse maladresse de l’histoire que les autrices peinent à réparer.

Je ressors ainsi plus satisfaite d’un tome vraiment essentiel dans la construction de chacun où on assiste à des réflexions pertinentes sur les relations homme-femmes et où on voit des relations évoluer et se questionner, le tout avec une belle fraîcheur adolescente souvent maladroite mais aussi touchante. A deux tomes de la fin c’est bien plus encourageant que les tomes précédents même s’il reste un gros cas problématique.

4 commentaires sur “Blooming Girls de Mari Okada et Nao Emoto

  1. Je m’interrogeais sur ce titre qui vient d’arriver dans notre médiathèque et j’espérais bien que tu en parlerai. Merci pour cette présentation et retour de lecture. Je ne pense pas me pencher dessus mais je laisse la porte ouverte à mes filles…

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