Livres - Fantasy / Fantastique

Daevabad : La cité de Laiton de S. A. Chakraborty

Titre Daevabad : La cité de Laiton / Le royaume de cuivre

Auteur : S. A. Chakraborty

Éditeur vf : J’ai lu (Fantasy)

Année de parution vf : Depuis 2022 (en poche)

Nombre de tomes vf : 2/ 3 (en cours)

Histoire : Dans les rues du Caire du XVIIIe siècle, Nahri est une jeune escroc aux talents inégalés : lecture de la main, exorcismes et un mystérieux don de guérison ; elle a fait des nobles ottomans sa cible principale dans le but de survivre. Un jour, pendant l’un de ses « coups », elle invoque accidentellement Dara, un mystérieux guerrier djinn, et elle va comprendre trop tard que même les stratagèmes les plus intelligents peuvent avoir des conséquences mortelles.
Forcés de fuir Le Caire, Dara et Nahri voyagent ensemble à travers des sables chauds et balayés par le vent, grouillants de créatures de feu et de rivières où dorment les mythiques Marids. Des ruines de métropoles humaines autrefois magnifiques aux montagnes où les oiseaux de proie ne sont pas ce qu’ils semblent, leur périple a pour destination Daevabad, la légendaire Cité de Laiton.

Mon avis :

Tome 1 : La cité de Laiton

Je commence toujours par dire ça quand je chronique un roman édité à l’origine chez De Saxus, mais entre eux et moi, ça passe ou ça casse, et souvent ça casse plutôt. Les sagas que j’ai donc lues en entier chez eux sont assez rares car je trouve souvent que je ne suis pas le public cible. Mais ici entre l’univers des Mille et une nuits qui m’attirait et l’avis plus qu’enthousiaste de Steven, je sentais que ça allait le faire. Ça l’a tout à fait fait !

Qu’est-ce qui m’a séduite dans cette aventure somme toute très young adult qui reprend même quelques clichés du genre à petite dose ? Justement que c’est à petite dose. Là où souvent, je trouve le décor un peu accessoire dans ce type de lecture, ici c’est ce décor qui est fortement mis en avant avec un gros travail sur les détails et descriptions pour nous immerger dans ce monde aux grosses inspirations des Mille et une nuits, et moi j’adore les descriptions (Fan de Robert Jordan – La roue du temps – Powaa !) et les contes arabiques m’ont toujours fascinée. Ce fut donc un bonheur.

Je reconnais cependant que le rythme risque de ne pas plaire à tout le monde. Après un début assez dynamique permettant de faire la connaissance de Nahri, notre héroïne, voleuse dans le Caire du XVIIIe, qui souhaite devenir médecin pour exploiter au mieux ses dons, la suite va être longue mais longue… L’autrice pense avoir trouvé une riche idée, j’imagine, en nous offrant une narration à double point de vue alterné, avec d’un côté Nahri et de l’autre Ali, prince de la cité de Daevabad, ville légendaire gouvernée par des djinns, sauf que cela ne donne pas le rythme attendu. On a d’un côté une avancée très lente de Nahri vers cette cité après sa rencontre clé avec Dara, un ancien rebelle ostracisé, et de l’autre une pseudo intrigue de palais, avec Ali et sa famille qui a du mal à gouverner la cité en ce moment, qui manque de piment. Alors que ça aurait dû donner lieu à une aventure enlevé et piquante, ce n’est pas le cas, mais étrangement, j’ai aimé ce faux rythme, que j’ai trouvé entêtant et immersif car il permettait de prendre son temps pour découvrir le riche univers de la série.

Celle-ci repose sur un subtil mélange de traditions orales faites de différentes tribus de djinns, d’éfrits, de goules et autres marids, des créatures issues des contes arabes, et d’intrigues de bases de toute oeuvre de young adult à l’habillage fantasy. Le premier niveau est entêtant. J’ai aimé plongé dans le mystère de cet univers, sa noirceur, ses drames et son humanité contrariée. Le second niveau est intrigant car on sent de nombreux secrets et peut-être plusieurs niveaux de lecture avec rebondissements et retournements à la clé. L’autrice prend son temps pour nous y entraîner, délivrant de très belles et riches descriptions de celui-ci nous faisant sentir le sable sous nos pieds, les odeurs d’épices dans nos nez et la richesse des étoffes et demeures, mais aussi l’étouffement des souks et autres allées plus populaires. J’ai aimé vibrer au rythme de ces allures de contes arabiques.

Les personnages ont aussi fait usage de leur charme bien qu’ils soient assez classiques dans le genre pour qui a déjà lu un roman de Y.A. Dara est l’ancien, un peu mystérieux, qui va prendre en charge Nahri en découvrant ses pouvoirs et ses possibles origines. Il a un charme ténébreux et a vécu des choses assez dures en tant que djinn réduit en esclavage par ses adversaires en punition de ses crimes. Il dévoile assez peu de choses au final et ce mystère lui conférera toujours une aura de révolté au sang bouillonnant mais également des allures de salle gosse. Nahri, elle, est l’archétype de la fille lamba au début cachant ses dons puis plus et se révélant être la dernière de sa tribus, avec des pouvoirs, non encore maîtrisés, que beaucoup convoitent. Je l’ai trouvé plus attachante au début, ensuite elle tombe trop dans les archétypes du genre pour vraiment me plaire, surtout qu’elle se laisse assez facilement manipuler par un camp ou par l’autre. Reste ensuite Ali, jeune prince un temps ambigu dont on ne saisi pas tout le rôle, et qui va se retrouver pris entre deux feux une fois qu’on lui demande de faire ami-ami avec Nahri pour la convaincre d’épouser son frère aîné. C’est peut-être celui qui a le plus de potentiel pour évoluer dans les prochains tomes avec son côté guerrier et érudit à la fois, gentil mais pas trop.

La mise en place est longue, le développement l’est tout autant, mais voir monter peu à peu les plans et la tension est assez plaisant. On sent que derrière cette eau calme, quelque chose bouillonne. Il y a de nombreux mystères attachés au royaume et au passé de cette Cité de laiton et de ses gouvernants, avec un worldbuilding fort intéressant sur les différents types de djinns et les créatures fantastiques autour d’eux, ainsi que leurs pouvoirs. La thématique récurrente de lutte contre une société sectaire était toute trouvée ici mais l’autrice n’en fait pas des tonnes non plus, ce qui fait que ça reste crédible. La seconde thématique d’une élite toute puissante cherchant à conserver le pouvoir coûte que coûte était également assez évidente et là on retrouve des ressorts un peu trop usités pour pleinement me satisfaire. Ainsi, ce sont plus les mystères sur ce qui est arrivé par le passé, sur le fonctionnement de ces différentes créatures et les interactions qui se nouent entre les personnages qui ont vraiment éveillé mon intérêt même si j’ai parfois oscillé entre le « ouais bof » et le « c’est trop chouette ! ».

Je reste cependant très très sceptique sur tout le volet romance qui m’a encore fait lever les yeux au ciel, entre l’héroïne qui craque un peu trop facilement pour le premier venu au passé sombre, puis le prince qui ne s’intéresse pas aux femmes qui se met à craquer pour elle, créant un triangle amoureux des plus basiques et agaçants avec ces duels de mâles… Certes, cela procure de la tension, des rebondissements, des affrontements et un peu de piment, mais c’est quand même très basique, facile et prévisible. Ce qui n’est pas le cas du reste et notamment du final.

Charmée, je l’ai été par la peinture de cet univers de mille et une nuits malgré son rythme lent et grâce à ses nombreuses descriptions immersives. Intriguée, je l’ai été par les mystères passés et présents de cette civilisation méconnue. Un peu plus blasée, j’ai été par le recours, encore une fois, à des thèmes, ressorts et interactions vus et revus dans nombres de romans pour jeunes adultes. J’aimerais tellement sortir de ces schémas et avoir autant de variété d’écriture que c’est le cas dans le volet adulte (ou alors ce sont les choix des éditeurs français qui font que…). Mais, je reconnais être là en présence du haut du panier avec une vraie belle gestion de l’intrigue principale et un final vraiment surprenant qui rebat tout ! J’aime.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis bien plus pointus de : Steven, Lianne, L’Ours inculte, Alice in neverland, Zina, Jabber, CaroLivre, Anna, Silenthings, Mon monde de papier, L’Encre de tes mots, Vous ?

Tome 2 : Le Royaume de Cuivre

Après avoir pris grand plaisir à découvrir l’utilisation de l’univers des mille et une nuits sous la plume entêtante de S.A. Chakraborty dans la première variation de son histoire, il me fallait absolument voir ce qui allait arriver à nos héros. Une fin aussi tonitruante ne pouvait que laisser des séquelles !

Pour des raisons différentes, j’ai beaucoup aimé ce tome et pour des raisons différentes j’ai aussi trouvé des faiblesses agaçantes à celui-ci…

Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé le changement de paradigme de ce tome. Nous ne suivons plus les mêmes duos et dynamiques que dans le tome 1. L’échec de la révolte de Dara et les conséquences de celle-ci ont tout changé à Daevabad. Nahri va être encore plus plongée au coeur de la politique tortueuse de cet état et de cette cité au Roi décidément bien tordu mais elle aura un nouveau compagnon : le prince qu’elle a épousé. J’ai beaucoup aimé ce changement et tout ce que cela provoque comme changement chez elle. Là, où nous avions un petit agneau fragile centré sur elle-même dans le premier tome, elle réalise sa place au sein de son peuple, ce qu’elle pourrait apporter avec ses pouvoirs, et l’influence qu’elle peut avoir grâce à sa place d’épouse de l’héritier du trône. Ça change tout. J’ai beaucoup plus aimé Nahri dans ce tome. J’ai aimé la voir chercher à bâtir un pont entre les deux peuples et se confronter à la réalité politique et familiale de la dynastie où elle est entrée. J’ai aimé suivre ses projets, ses alliances, ses peurs, ses batailles, ses découvertes.

L’autrice m’a vraiment fait plaisir dans ce tome avec la façon dont elle a agencé le développement de l’ensemble des personnages. Il y a encore ce côté très intimiste, presque refermé sur lui-même de l’univers, qui le rend oppressant et étouffant. J’ai eu le sentiment d’être à la fois face à des personnages qui en étaient prisonniers et qui se débattaient pour en sortir sans y parvenir. Les princes furent un modèle du genre. J’ai beaucoup aimé chacun d’eux. Muntadhir, le premier prince, occupe bien l’espace dans un premier temps avant qu’Ali vienne le rejoindre et le voler la vedette, enfin c’est vite dit puisque c’est quand même Nahri qui reste aux commandes. La vie dans Daevabad sous la coupe de ce Roi fou et oppressif est très bien rendu avec ces peuples qui s’entre-déchirent, tout ça à cause de peurs ancestrales secrètes.

D’ailleurs, j’ai encore trouvé le décor inspiré des mille et une nuits très puissant. Nous sommes dans une temporalité et géopolitique qui font presque de cette oeuvre une uchronie à notre monde, car au final nous sommes avec des terres et lieux parfois existant, il y a juste la touche fantastique en plus avec cette ville secrète dédiée aux djinns (je simplifie). L’autrice se joue des différents statuts de ces djinns, daeva, effrits, goules et j’en passe. Avec eux, elle divise pour mieux régner sur nos esprits et ça marche. J’ai beaucoup aimé sentir la tension monter dans la ville entre eux, tandis que le Roi s’en prend de plus en plus à ceux qui sont différents de lui, autorisant des choses abjectes faisant remonter des tensions autrefois apaisées, mais ce qui était logique après le coup de Dara. A l’extérieur, c’est encore plus intéressant de voir ce que monte et prépare Dara et ceux qu’il a rejoint. Avec eux, on a des révélations, on comprend mieux ce qui s’est passé dans le premier tome, dans la mythologie de la série et en ce moment même dans la ville. On vit et on respire vraiment djinns, magie oubliée et mystères.

L’intrigue est très très longue à lire, parfois un peu trop. J’aime qu’on prenne son temps, qu’on approfondisse, qu’on fasse vivre un décor, un univers, mais je reconnais qu’ici, j’ai souvent eu l’impression de tourner à vide en tournant en rond. Ce sont donc les mystères, ceux du Roi, ceux de Dara, ceux d’Ali, ceux de leur histoire qui m’ont maintenue à flot. Les bonds dans le temps furent les bienvenus, mais en même temps, j’ai eu du mal à voir ce qu’ils apportaient réellement à l’histoire, car l’autrice tout en délayant son histoire ne la rendait pas forcément plus consistante, se contentant souvent de se répéter au lieu de creuser son intrigue et ce qu’il y avait autour. C’est assez paradoxal. Elle nous fait ainsi longtemps mijoter avec ce plan préparé par Dara et consort qui ne trouve son expression que dans les derniers chapitres, le reste étant insipide et vain, de même pour les révélations sur la famille de Nahri ou sur le lien entre Ali et les Marid. Il faut donc être patient et savoir grappiller les détails intéressants quand ils nous sont enfin donnés après avoir élagué tout le reste…

Enfin une série Young Adult / New Adult avec un beau décor oriental, puissant, immersif, entêtant. Cette suite est à la hauteur, elle fait grandir son héroïne et son intrigue, et nous fait partager bien des mystères et des sentiments d’indignation au sein de cette ambiance oppressante. Je regrette en revanche que l’autrice délaye autant son histoire pour rien, car non, ce n’est pas une écriture qui enrichit l’histoire au fil de ces milliers de signes, c’est juste de la redite. Il faut savoir faire plus concis et/ou percutant, on n’en perd pas en émotion et profondeur, regardez P. Djèli Clark, Robert Jackson Bennett ou la grande Robin Hobb.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Steven, Dup, Zina, Eleanara, Lilie Read, Vous ?

Tome 3 : L’Empire d’or – Fin

Avec sa couverture plus riche, plus profonde et plus sombre, S.A. Chakraborty semble nous faire de belles promesses quant à cet ultime volume d’une saga dont le décor arabique a su pleinement me convaincre mais où j’ai beaucoup plus de bémols sur la forme prise par la plume de l’autrice. Il en sera de même pour ce dernier tome.

J’ai à nouveau pris un vif plaisir à suivre les nouvelles aventures de Nahri et Ali qui ont fui la cité millénaire des djins et autres créatures magiques pour se réfugier au Caire tandis que leur grande ennemie tragique Manizheh y a pris le pouvoir. C’était touchant de leur voir tenter de reconstruire quelque chose malgré les souvenirs qui les hantent puis de se rendre compte qu’ils ne pouvaient tourner la page ainsi, et passionnant ensuite de les voir partir à l’aventure pour y retourner. L’autrice sait raconter ce genre d’aventure en y insufflant rythme et graines de suspense. Elle nous fait ainsi bien voyager dans le Caire XIXe-XXe de son imagination avec des relents de colonisation occidentale et elle tente de nous toucher avec les sentiments qui tenaillent ses héros. Ce sont souvent de belles histoires de femmes ordinaires : femmes, mères, soeurs, épouses… Elle en fait de même de l’autre côté du voile, dévoilant un Dara de plus en plus nuancé et intéressant – mon coup de coeur ! ❤ – contrairement à Manizheh dont la caractérisation me déçoit un peu, je l’avoue, justement par son grand manichéisme en dépit de ce qui avait été écrit avant.

Le cadre oriental est toujours aussi parfaitement réussi, grâce aux multiples descriptions de l’autrice quant aux décors, tenues, lieux, ambiances, us et coutumes. C’est vraiment un régal et c’est en plus très immersif sous sa plume. On voyage vraiment à travers bateau et sable avec nos héros. On rencontre vraiment ces drôles de créatures que sont les marids et les goules. Les pouvoirs de nos héros se développent et nous frappent par leur dimension tragique très inspirée de la philosophie orientale, notamment sur le devenir des âmes. L’autrice a un donc pour incarner ses univers et nous les donner à visualiser ensuite. C’est magique et totalement dépaysant pour quelqu’un comme moi qui en a peu rencontré avant.

Le développement de l’histoire, lui, répond pas mal aux attentes des lecteurs habitués à ce type de récit. Quand on a lu un peu de fantasy Y.A./NEw Adult (N.A), on voit et devine parfaitement où l’autrice nous conduit et quelles étapes attendent nos héros. Mais ce n’est pas désagréable car il y a du rythme, du dépaysement et de l’action. On prend donc un réel plaisir à vivre ces aventures de reconquête et de libération à leurs côtés, sur fond de lutte collective pour un futur meilleur tous ensemble, malgré les obstacles d’années et années de ségrégations et racisme de chaque côté. Ce sont de belles valeurs et l’héroïne incarne à merveille ces ambitions avec son double héritage. Elle fait en plus de belles rencontres au cours du tome. J’ai particulièrement aimé son duo avec son frère, Jamshid, qui fut l’une de mes révélations ici. J’ai donc pris plaisir à suivre la destinée de chacun et leurs choix souvent cornéliens pour eux.

Cependant, il me faut aussi parler des points faibles de la série et ils ne sont pas négligeables… Je suis plus que réservée quant à l’écriture des personnages, qui, pour beaucoup, ont perdu en force dans ce volet à mes yeux, à de rares exceptions. J’ai eu l’impression qu’on me les rajeunissait et rendait plus « adolescents », alors que les épreuves vécues auraient dû les rendre plus matures et plus sombres. Je n’ai pas accroché. Ainsi la « romance » entre Ali et Nahri prend trop de place et m’a trop souvent fait lever les yeux au ciel par sa naïveté assez ridicule ici vu l’ambiance générale du récit, ça ne colle pas pour moi en terme de maturité et je les trouve ennuyeux là où j’avais beaucoup aimé la sensiblité de leur écriture avant. Je n’ai pas compris. Je trouve aussi qu’en général, malgré le GRAND nombre de pages du récit, au final, le seul personnage dont la psyché est développée, approfondie, est Dara. Les autres sont tous survolés au mieux, caricaturaux au pire. C’est flagrant dans ce dernier tome surtout porté sur l’action et c’est un grand manque, notamment avec une antagoniste comme Manizheh dont le ressentiment ne repose pas juste sur son désir d’être « méchante », ce qu’on a tendance à oublier ici vu comment elle est présentée. J’aime le divertissement, j’aime les beaux décors mais j’aime encore plus les personnages bien écrits et profonds, ici, je n’ai eu que des archétypes rapidement brossés dans ce dernier tome, alors que les situations étaient propices à plus au vu de ce qu’ils vivaient. L’autrice est passée à côté de quelque chose. En plus, son histoire était extrêmement prévisible et peut-être un peu trop « gentille » dans son dénouement, comme si le happy-end était obligatoire. J’aimerais un jour que les auteurs assument leur noirceur jusqu’au bout et rendent des conclusions plus nuancées.

Comme lors des autres tomes, je ne peux que saluer le bon divertissement entraînant imaginé par l’autrice dans un univers arabique trop peu croisé chez les grands éditeurs. Je reste cependant énormément sur ma faim au vu du potentiel de l’univers et de ce qui en est fait. Des personnages à l’écriture trop superficielle me gâchent un peu mon plaisir, alors que leur magie, leur bestiaire magique, leurs problématiques raciales et tant d’autres sujets m’ont plu. J’attendais et surtout voulais plus, mais j’ai l’impression d’avoir toujours le même schéma et le même manque d’approfondissement dans nombre de Y.A et New Adult publiés chez nous. C’est peut-être moi qui fais une fixette mais il y a quand même un schéma qui se dégage. Bref, je vous réinvite à vous tourner vers des auteurs à la plume plus assurée comme P. Djèli Clark pour le côté arabe, Robert Jackson Bennett ou Sanderson pour le worldbuiding et son exploitation, ou Robin Hobb pour le développement des personnages. Il y aurait des leçons à prendre.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Steven, L’écho littéraire, Fantasy books addict, Vous ?

 

19 commentaires sur “Daevabad : La cité de Laiton de S. A. Chakraborty

  1. Cette série m’aurait tentée pour son contexte, mais les longueurs me freinaient. J’hésitais encore, mais ce que tu dis de la romance est rédhibitoire pour moi. Et je suis d’autant moins encline à passer là-dessus que, dans un contexte plus ou moins similaire, je suis en train de lire Maître des Djinns de P. Djéli Clark et que c’est vraiment très bon. Je n’ai pas envie de revoir mes attentes à la baisse après celui-ci!

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    1. Je te comprends parfaitement. Passer d’une écriture riche et poétique qu’on adore à quelque chose de moins maîtrisé, plus jeune, peut assurément amener à une déception.
      Même si pour avoir lu les nouvelles du Monsieur, je trouve les deux très différents, pas dans le même esprit.

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  2. Entre DS et moi, c’est plus que compliqué, en général je ne regarde même plus leurs sorties.
    Cela dit, ton retour sur celui-ci rejoint d’autres que j’ai pu lire, plutôt enthousiastes mais pas dithyrambiques non plus (et bien argumentés, et en nuances). Je m’étais déjà dit que ça pourrait le faire – et puis tu as pointé la romance. Et là, c’est le drame 😀 Au secours, ce que tu en décris me faire fuir à toutes jambes !
    Cela dit, merci pour ton retour détaillé, je vois beaucoup plus les atouts de ce texte et sa dynamique ! Je sais que je pourrai le conseiller à des lecteurices YA par ex.

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    1. Je t’avoue que ça me rassure de lire que je ne suis pas la seule à avoir des problèmes avec l’éditeur car je trouve plus d’avis enthousiastes qu’autre chose…
      Merci pour les compliments quant à cette chronique, j’ai vraiment essayé d’y peser le pour et le contre, et je suis ravie d’y avoir réussi apparemment ^^

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  3. Dommage que le côté romantique de ce premier volet ne t’ait pas autant convaincu que ce délicieux et savoureux voyage en terres orientales si bien mis en valeur par la visuelle plume de l’auteure !
    C’est d’ailleurs les émotions ressenties lors de ma découverte de l’univers que je retiens le plus de cette chaleureuse aventure 🙂

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    1. On semble plus nombreuses que je le croyais dans cette situation.
      Contente de t’avoir donné envie. Pour ma part, je compte poursuivre dans les semaines à venir car après tout on n’a pas tant que ça (ou juste moi) de romans dans ces univers arabiques.

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  4. Quel merveilleux avis qui démontre tout autant les forces et faiblesses de ce second volet qui t’a tout de même fortement convaincu !
    N’ayant pas souffert de ces nombreuses longueurs, je ne sais dire si la conclusion de cette série – du même acabit quant au nombre de pages – en souffre également.
    Néanmoins, je suis certain que l’univers t’envoutera et t’emportera une dernière fois dans ses méandres !

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    1. Avec plaisir ! Il faut juste que tu prévois pas mal de temps devant toi car comme tu as vu le tome et l’univers sont copieux, mais c’est un total dépaysement et c’est hyper agréable. Bonne découverte !

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  5. Je regrette ce constat quant à ton ressenti envers tes personnages car et sans cette impression, ta lecture aurait été des plus savoureuse tant ton enthousiasme envers l’univers reste inchangé !
    Je suis tout de même ravi que tu aies réalisé cette dépaysante lecture et cela me donne plus qu’envie de me procurer le dernier volet et, pourquoi pas, en réaliser une lecture en ta compagnie.

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    1. Tu m’as bien cernée, c’est effectivement les personnages qui m’ont mis dedans malheureusement et je le regrette, car l’univers, lui, a bien tenu ses promesses.
      Si tu n’es pas pressé et que tu es prêt à attendre sa sortie en poche, ce sera avec plaisir que je replongerai une dernière fois dans cet univers avec toi !

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