Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Hug me, please d’Ayu Watanabe

Titre : Hug me, please

Auteur : Ayu Watanabe

Éditeur vf : Pika (shojo)

Année de parution vf : Depuis 2023

Nombre de tomes vf  : 2 / 6 (en cours)

Résumé : Il ne trouve le sommeil qu’au creux de ses bras…
Sora est l’aînée d’une famille de quatre enfants qui a toujours aidé son père à coucher ses petits frères. Les berceuses, ça la connaît, et ses services de baby-sitter sont très demandés. Un jour, elle s’endort à l’infirmerie et a le choc de sa vie lorsqu’elle se réveille dans les bras d’Arashi, le garçon le plus populaire du lycée. Mais loin de s’excuser de s’être allongé près d’elle, celui-ci lui avoue être insomniaque et lui propose de la payer pour qu’elle l’aide à s’endormir !

Mon avis :

Tome 1

Le nom d’Ayu Watanabe ne devrait pas être inconnu pour les amateurs de romances lycéennes, elle a commis autrefois la série fleuve L-DK sur deux jeunes lycéens qui allaient cohabiter et plus. Elle revient cette fois avec un sujet pas si éloigné que ça : un lycéen qui n’arrive à dormir que dans les bras d’une de ses camarades !

Soyons franc, le sujet de départ de Hug me, please est totalement improbable et hautement barré. Comment l’autrice a-t-elle pu avoir une telle idée ? Je ne sais pas mais c’est tellement saugrenu que cela a retenu mon attention, donc en soi c’est réussi pour cela !

Nous allons à la rencontre, dans ce premier tome, de Sora, aînée d’une famille de quatre enfants dont la mère est décédée, et qui doit donc gérer ses deux petits frères de 4 ans. Pour arrondir ses fins de mois, en plus, elle travaille pour une appli de service à la personne comme nounou et/ou femme de ménage. Mais un jour, alors qu’elle est fatiguée, elle va se reposer à l’infirmerie, et Arashi, un jeune prodige du piano qui a du mal à dormir, fini par se reposer dans ses bras qu’il trouve bien confortable. Ayant trouvé la solution à ses insomnies, il décide de ne plus la lâcher !

Comme je le disais, le scénario est totalement saugrenu, hautement improbable et pourtant il fonctionne. On trouve un réel plaisir à suivre les débuts de la relation de Sora et Arashi car tous deux sont des personnages profondément douces et gentilles. L’autrice n’en fait pas des tonnes, elle n’en a pas besoin avec un tel départ, il lui suffit de glisser de temps en temps une petite réplique rappelant les envies du jeune homme pour grandement nous amuser. Ainsi, c’est mignon, quoique gênant, de voir Arashi jouer sur le bon coeur et la corde sensible de Sora pour l’amener à travailler pour lui, puis à l’aider à s’endormir.

Au-delà de l’originalité, j’ai trouvé sympathique de parler du sommeil et des troubles associés. On n’en parle pas assez alors que c’est l’une des composantes essentielles de notre vie. Ici, j’ai trouvé mignon qu’on couple cela aux bras « maternels » de Sora ainsi qu’aux comptines qu’on pouvait nous chanter dans notre enfance et qui ont un effet apaisant sur Arashi, lui-même pianiste, ce qui a des effets sur sa propre musique. On sent combien l’esprit est important et le soin qu’il faut lui apporter avec des gens peut-être plus doux et serein que ce qu’il connaît. J’espère que le sujet de la santé mentale (stress, angoisses…) sera ainsi abordé par la suite.

Pour le reste, Ayu Watanabe fait du Ayu Watanabe. On retrouve son coup  de crayon sobre et efficace, totalement dans les codes du Bessatsu/Besufure où elle a l’habitude d’être publiée. C’est efficace mais classique et sans originalité. Les personnages eux-mêmes sont assez lisses. Sora est une gentille grande soeur, une fille avec le coeur sur la main. Arashi est un doux beau gosse mystérieux, assez discret et doué en musique en prime. Il y a aussi malheureusement ce déséquilibre entre fille et garçon, où c’est la fille qui est maternelle et s’occupe des autres, et le garçon qui en profite. Dommage. Le scénario, en dehors de son point de départ, est assez prévisible dans les ressorts utilisés qui ne sont que des variantes de choses connues. Mais pour une série qui ne fera que 6 tomes, l’autrice avance déjà d’un bon pas.

Shojo au scénario improbable et saugrenu, Hug me please surprend par le sujet mis en avant par son autrice. Celle-ci, mangaka confirmée, mène bien sa barque et nous séduit avec ce sujet original et inattendu mais reprend aussi des recettes éculées pour mettre en scène des personnages classiques. Saura-t-elle sortir un peu de ce schéma dans les 5 tomes qui lui restent ou continuera-t-elle sur ce chemin déjà connu entre romance MxF assez classique et décor décalé ? Seul l’avenir et le sommeil de nos héros nous le dira !

Tome 2

Sur un schéma des plus classiques qu’elle affectionne beaucoup, Ayu Watanabe nous offre ce couple au garçon dominant qui aime titiller et pousser dans ses retranchements la fille qu’il aime. Le twist ici ? Le fait qu’il ait besoin d’elle pour dormir !

Sans surprise, l’autrice déploie ses gammes dans ce tome après avoir introduit le concept de son histoire dans le tome précédent. Elle nous offre donc un tome mignon mais classique, sympathique mais un brin trop rapide, où l’histoire s’ouvre par une demande en mariage et se poursuit par une héroïne gênée qui tente d’éclaircir leur relation.

Sora est le cliché de la jeune fille qui a trop le coeur sur la main et aide trop son prochain au détriment d’elle-même. Bonne nouvelle, au moins ici l’autrice s’en moque gentiment et montre que cela a du bon comme du négatif. Arashi, lui, est le cliché du beau gosse ténébreux taiseux qui ne dit jamais trop ce qu’il pense. La bonne nouvelle, c’est que l’autrice parvient à lui tirer parfois les vers du nez. Deux héros donc assez clichés mais dont les interactions amusent.

Et l’humour est la clé ici, car nous enchaînons les situations rocambolesques. Avec un plot de départ sur une héroïne qui aide un inconnu à s’endormir en s’allongeant avec lui, ça commençait fort. La suite est tout aussi improbable avec désormais une demande en mariage avant même d’avoir vécu les étapes y conduisant. Arashi fonce vraiment quand il a compris ce qu’il veut. Mais Sora ne compte pas le laisser faire et se rebelle un peu demandant éclaircissements, déclarations et rendez-vous. C’est impossible dans la vraie vie mais c’est ce qui nous amuse. On enchaîne ainsi les situations propices à mettre des papillons dans le ventre et on se plaît de leur rapprochement.

J’ai juste du mal avec l’écriture très datée désormais de cette romance avec ce héros un brin manipulateur et cette héroïne trop gentille pour son propre bien, limite neuneu. On a connu mieux. Maintenant, ce sont les personnages positifs et non toxiques, ouverts et non enfermants qui ont la côte et tant mieux ! Cela reset donc addictif mais c’est assez maladroitement écrit.

Faisant battre notre petit coeur de fleur bleue et c’est tout ce qu’on lui demande, Hug Me Please est un shojo des plus classiques qui reprend des tropes d’écriture d’autrefois qui heureusement tendent à disparaître avec ce héros trop sûr de lui qui fait ce qu’il veut face à une héroïne bien trop passive. Je m’amuse de l’improbabilité des scènes, je m’attendris devant leur rapprochement, mais je n’aime pas le rythme trop rapide et le ton général.

(Merci Pika et Sanctuary pour cette lecture)

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2 commentaires sur “Hug me, please d’Ayu Watanabe

  1. Rien qu’à sa couverture, j’avais reconnu le coup de crayon de l’auteure qui, comme tu le soulignes fait ce qu’elle sait faire de mieux. Bien que j’avais apprécié L-DK, je n’en garde qu’un fin souvenir finalement.

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