Livres - BD / Illustrations

Pensées profondes d’Anne-Laure Reboul et Régis Penet

Titre : Pensées Profondes

Auteurs : Anne-Laure Reboul et Régis Penet

Éditeur : Oxymore

Année de parution : 2024

Nombre de pages  : 104

Histoire : Dans cet album d’histoires courtes au ton souvent cynique, découvrez le quotidien tortueux de Louise où les échecs retentissants sont rois.
Jeune femme résolue et ambitieuse, Louise met tout en œuvre pour vivre un amour plus exaltant, s’entourer de relations plus gratifiantes, gravir l’échelle sociale… Malheureusement, elle se confronte à un ennemi sans pitié, qui l’entrave dans toutes ses démarches : son surmoi tyrannique, qui se nourrit des multiples injonctions de l’époque et de sa propre morale. Tout devient l’objet de plans machiavéliques, par souci de trop bien faire, de trop bien paraître. Les plus minuscules obstacles deviennent des montagnes et la ligne droite évidente se transforme en billard à cinq bandes..

Mon avis :

Il y a 15 ans, naissaient et fleurissaient sur le net des Blog BD où de jeunes autrices comme Pénélope Bagieu, Margaux Motin ou Diglee nous narraient avec un humour caustique leur quotidien. J’ai eu l’impression de retrouver cela dans cet album d’histoires courtes composées par le duo Anne-Laure Reboul et Régis Penet.

La première s’est lancée en 2018 dans la BD avec La Tomate, puis très vite le succès et les collaborations sont venus et elle a enchaîné, rencontrant ainsi Régis Penet avec qui elle officie ici. Ce dernier a eu de nombreuses collaborations avec des grands noms comme Jean-BLaise Dijian ou Frédéric Lhomme et c’est intéressé aussi bien à des titres historiques, classiques, que plus mainstream. De ce duo naît une lecture des plus rafraîchissante mais également assez caustique où le regard posé sur la vie d’une jeune femme et les gens qui l’entourent est assez rude.

En à peine 5 chapitres, Anne-Laure capture le quotidien assez heurté de Louise, cette jeune femme qui en a marre de son quotidien où rien n’est exactement ce qu’elle aimerait et mériterait : son petit ami est fadasse, sa meilleure amie une profiteuse toxique, ses collègues de vrais beauf. Alors elle voudrait changer tout cela, mais cela demande une énergie qu’elle n’a peut-être pas.

Il ne faut clairement pas être déprimé ou mal dans sa peau et sa vie quand on lit Pensées profondes, car le texte est là pour faire écho à un quotidien peut-être vécu par le lecteur et peut faire mal. Rien de ce que cherche à faire Louise de réussit et elle se retrouve en quelque sorte coincée dans sa vie de merde. Mais cela est drôle à lire pour le lecteur car derrière les mésaventures de l’héroïne, il y a le ton et les dessins caustiques des auteurs. On rit des déboires crus de l’héroïne, de ce soir où elle souhaite rompre et finit par donner un plaisir inégalé à son conjoint en n’osant rien dire, en passant par cette scène rocambolesque dans les toilettes d’un diner d’entreprise où elle ne veut pas qu’on croit que c’est elle qui a tout dégueulassé, en passant par cette sortie en bus où sa voisine crie partout qu’elle a des fuites urinaires. C’est d’un drôle ! Ça décape.

Après, c’est quelque chose que j’ai déjà vu et je trouve que l’ensemble manque un peu de relief pour marquer sur la longueur. J’aimais suivre ce genre d’histoires autrefois parce que les autrices avaient développer un attachement entre elles et les lecteurs, c’était leur quotidien qu’elles racontaient. Ici, ce n’est pas le cas et ça se sent. On flirte avec des thèmes actuels comme la libéralisation sexuelle, la critique des amitiés toxiques, la non ambition professionnelle, et les problèmes dits féminins, mais ça manque de quelque chose en plus. Qui plus est, la lecture m’a semblé inachevée, comme si ce n’était que le premier épisode des aventures de Louise, or le volume est présenté comme un oneshot, ce qui m’a laissée sur une pointe de frustration.

Les dessins de Régis Penet, même s’ils sont parfaitement adapté au style du texte, ne m’ont pas marqué plus ça non plus. Ils sont assez lisses et passe partout, sans identité visuelle particulière. Et je ne suis pas fan du parti de tout teinter en gris bleu/vert rappelant le fameux Blue Monday, qui avait justement lieu 2 jours avant la sortie de l’album ^^!

Caustique album qui m’a rappelé mes lectures bloguesques de BD féminines des années 2010 où j’aimais suivre le quotidien railleur de certaines jeunes autrices. Ici, l’essai n’est pas totalement confirmé. J’ai aimé la rugosité des aventures et mésaventures de cette héroïne reine des déconfitures. J’ai moins aimé la forme qui m’a semblé un peu fade et passe-partout, m’empêchant de le trouver mémorable. Qui plus est je m’interroge : une suite est-elle prévue ?

(Merci à Oxymore pour cette lecture.)

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Vous ?

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5 commentaires sur “Pensées profondes d’Anne-Laure Reboul et Régis Penet

  1. Ah ah la voisine de bus qui crie a tout va qu’elle a des fuites urinaires, c’est une situation sacrément cocasse. 🤭 Le personnage a l’air de vivre quelques petites péripéties tout de même, dommage pour le manque de profondeur par compte et le sentiment d’être rester sur ta faim. Cette BD m’intriguait mais j’avoue qu’après avoir lu ta chronique, je vais peut-être patienter un peu et lire d’autres titres avant. 😁

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