Livres - Jeunesse / Young Adult

Les Royaumes immobiles d’Ariel Holzl

Titre : Les Royaumes immobiles

Auteur : Ariel Holzl

Éditeur : Slalom // Pocket Imaginaire

Année de parution : 2022-2023 (Grand format) // 2024 (poche)

Nombre de tomes : 2 (série terminée) // 1 (poche en cours)

Histoire : Une plongée fantastique au royaume des feys
Dans les Royaumes Immobiles, l’existence est contrôlée par quatre monarques. Sans eux, la réalité serait réduite à un flot d’énergie magique et chaotique. Or le trône d’Automne, vacant depuis trop longtemps, menace cet équilibre : il faut lancer un nouveau sacre. Sept jeunes femmes peuvent y prétendre. La compétition sera sans pitié. Ivy est candidate malgré elle. À 18 ans elle a passé toute son existence cachée derrière les murs de son manoir et les parois de son masque.
Elle est une « Belle-à-mourir » : quiconque voit son visage est pris de folie meurtrière ou suicidaire. Propulsée dans le monde des Sidhes, la noblesse des feys, au cœur de manigances qui la dépassent, elle va devoir puiser dans ses ressources pour survivre. Un chemin qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’aurait imaginé…

Mon avis :  

Il y a des univers de la fantasy qui me fascinent et que pourtant j’ai trop peu lu, c’est le cas des fées. Avec sa promesse d’un univers féerique, cette dystopie signée Ariel Holzl, un auteur déjà lu et apprécié, me vendait du rêve. Je suis malheureusement restée en dehors, enfin ça c’était jusqu’au chapitre final qui m’a retournée !

Ces dernières années, j’ai lu deux autres romans jeunesses de l’auteur, mais peut-être plus purement jeunesse que celui-ci, ce qui fait que j’avais adhéré aux concessions de sa plume alors. Il s’agissait de Bpocalypse, histoire inaboutie qui aurait bien mérité un tome de plus, et surtout Pax Automata, dont l’univers steampunk m’avait charmée. Je m’attendais donc un peu à la même chose. Or, avec Les royaumes immobiles, nous nous retrouvons plus dans un Young Adult et vous connaissez mon problème avec cette tranche d’âge, cela s’est retrouvé ici…

Ariel Holzl propose une aventure pleine de féerie et d’action, ça je le lui reconnais, mais j’ai eu l’impression de la première à la dernière ligne de ne me retrouver dans une histoire qui était comme un décor de cinéma : fausse et superficielle. A aucun moment, je n’ai cru à ce qu’il racontait et mettait pourtant en scène avec panache et énergie. Il y a un vrai univers féerique invoqué, à base en plus de figure connue comme Oberon ou Titiana, mais c’était tellement un prétexte à une histoire mille fois revue, que ça n’a pas fonctionné avec moi. J’ai trouvé que l’auteur n’exploitait pas cette richesse qu’il déversait sous nos yeux. Il restait trop en surface pour moi.

Après pour l’amateur d’histoires dynamiques, ce premier volet : La princesse sans visage, est entraînant. On y suit Ivy, une jeune fille de 18 ans maudite par sa grande beauté qui rend littéralement fou et qui doit pour cela porter un masque. Elle est enlevée et sélectionnée pour participer à une sorte de concours pour devenir la prochaine souveraine d’un trône d’Automne resté vacant depuis trop longtemps, et elle va devoir affronter des rivales, sur le papier, impitoyables. Pour ceux qui ont déjà lu La sélection ou autre histoire un peu sirupeuse du genre, vous retrouverez les mêmes mécanismes, avec juste en prime, et ça reste appréciable, la noirceur et la méchante turpitude des petits complots des êtres féeriques. Ce n’est donc pas une saine émulation ou un gentil concours entre rivales mais des épreuves mortelles qui attendent l’héroïne, propulsée au milieu de ces têtes couronnées, elle qui serait l’enfant du mystérieux Roi Gris et d’une Rêveuse, bien loin des nobles enfants de Mab ou Titania, et des courtisans comme Puck, Hélionie ou Dahlia.

Pour ma part, je me suis totalement laissée porter par le récit sans jamais vraiment le vivre ou en ressentir l’urgence et le frisson. Nul doute que ça fonctionnera sur des lecteurs plus ouverts ou plus novices que moi. Moi, j’avais vraiment envie de plonger dans les noirceurs de ces royaumes, de ces êtres de multiples horizons que nous présente (trop) rapidement l’auteur. Parler de Changeling, de Bogling, de Leanan, de Sidhe, de Sylphe et tant d’autres, c’est chouette mais encore faut-il en faire quelque chose, idem pour les créatures comme les Dryades, les Faunes, Griffons ou Pixies. J’aurais tellement aimé les voir tenir une vraie place ici et pas juste servir de décor, de prétexte à une fausse guéguerre, dont le danger n’a réellement été ressenti que dans les ultimes pages. Celles-ci m’ont presque fait revenir sur mon appréciation de l’ensemble d’ailleurs, tant je les ai trouvées, enfin, vives, percutantes, dérangeantes, tranchantes. C’était ça qu’il nous fallait tout du long et pas juste au dernier moment pour nous pousser à lire la suite. On l’a tous compris le procédé 😉

Sous cette sublime couverture signée Germain Barthélémy, nous avons une superbe représentation d’une héroïne que j’aurais aimé aussi tranchante et secrète que son image, car j’ai trouvé cette aventure, bien qu’entraînante, trop convenue et déjà vue, avec un décor féerique sous exploité et manquant de noirceur, pour moi, hormis les ultimes pages. Je suis à la fois intriguée par le devenir d’Ivy après cet ultime renversement et blasée par l’aventure promise qui risque à nouveau de reposer sur des ressorts connus pour qui a déjà lu ce genre de récit princier, de récit de révolte. Vais-je lire la suite et fin ? L’hésitation est à son comble.

(Merci à Pocket Imaginaire pour cette aventure)

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Nyx, La sorcière des mots, Audrey, Madame Point Virgule, Lectures sucrées, Carolivre, Vous ?

26 commentaires sur “Les Royaumes immobiles d’Ariel Holzl

  1. Hello ! J’ai lu les deux tomes à la suite au printemps 2024 et j’avais eu un sacré coup de coeur pour le premier tome. J’étais vraiment heureuse d’avoir une fantasy avec des faes française et qui s’attachait à son worldbuilding. Néanmoins, je suis assez d’accord sur l’histoire, avec du recul j’ai été très enchantée par la forme et la plume de l’auteur, mais la scénario m’a pas du tout envoûté. Un problème que je retrouve souvent d’ailleurs.
    Mais je suis contente de voir une chronique ce livre qui m’aura quand même bien fait vibrer l’année dernière, merci ! Bonnes lectures.

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  2. Ça commençait mal avec cette impression de faux semblant et de décor de cinéma. C’est vrai qu’en voyant toutes les créatures fantastiques que tu cites, c’est dommage de découvrir qu’elles n’ont pas de rôle à proprement parler et qu’elles n’apportent rien de concret à l’intrigue. Pourtant avec un « bestiaire » aussi joliment garni, c’était prometteur. Heureusement que la fin semble avoir rattrapé le manque ressenti dans l’ensemble du récit. Au moins, tu finis avec une bonne impression, ça rattrape un peu. 🙂

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    1. Oui si le bestiaire me séduit sur le papier, cela aurait été encore mieux s’il avait eu un rôle actif dans l’histoire plutôt que de n’être là qu’en décor.
      CEpendant l’auteur a su bien accélérer son récit et me mettre l’eau à la bouche pour la suite. Dur dur de se décider ^^!

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      1. Si tu l’as déjà dans ta pile à lire, tu devrais peut-être profiter d’être encore dans le bon esprit pour le découvrir, vu que la fin de cette première histoire t’a emballée. Autant continuer sur cette bonne lancée, non ? 😉

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  3. Une série que je voulais découvrir mais pour laquelle je n’ai jamais sauté le pas et je pense que j’ai bien fait au vu de ton avis.

    Personnellement et me connaissant, je ne lirais pas le dernier tome tant cela est déjà admirable d’être arrivé à bout de celui-ci.

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