Titre : La Cuisine des Ogres : Trois-fois-morte
Auteurs : Fabien Vehlmann et Jean-Baptiste Andreae
Éditeur : Rue de Sèvres
Années de parution : 2024
Nombre de pages : 80
Histoire : A l’intérieur du mystérieux massif que l’on appelle « La Dent du Chat » vivent des ogres. Fin gourmets, leurs mets délicats se composent néanmoins d’ingrédients quelque peu inhabituels… Lorsqu’une jeune orpheline nommée Blanchette se fait capturer avec d’autres enfants pour être emmenée au cœur du cratère et servir de dîner à ses imposants habitants, le cauchemar s’installe. Hachée, mijotée, écrasée : celle qu’on surnommera « Trois-fois-morte » met la faucheuse au défi : grâce à son courage (et un peu de chance), elle survit à tous les dangers et obstacles qui s’imposent à elle. Avec l’aide du jeune korrigan Brèche-Dent, elle va devoir redoubler d’inventivité pour survivre à cet enfer et sauver ses amis.
Mon avis :
Je suis faible devant les belles couvertures, surtout de ma couleur préférée, et les promesses de revisite d’univers des contes. Voilà les deux seules raisons qui m’ont poussée à ouvrir et prendre ce livre sans en savoir beaucoup plus ^^
Derrière se cachent deux auteurs chevronnés du monde de la BD officiant depuis des décennies. Fabien Vehlmann est notamment le scénariste de la saga fleuve : Seuls, tandis que Jean-Baptiste Andreae officie comme dessinateur depuis les années 90, ce qui fait qu’on lui doit des titres comme Wendigo ou Azimut. Ils ont de la bouteille !
Ensemble, ici, ils proposent, plutôt aux jeunes lecteurs, une revisite moderne et grinçante de ces contes où on retrouve des ogres et des enfants qui se font enlever. C’est le cas de la jeune Trois-fois-morte et de sa bande dès les premières pages, mais la suite ne va pas se passer exactement comme prévu et les auteurs vont nous surprendre de roublardise et de douce noirceur dans une histoire pleine d’humour noir et de rebondissements.
J’ai beaucoup aimé cette idée de revisiter un grand classique d’une telle manière. Ça me parle totalement. J’ai aimé pénétrer ainsi dans les coulisses des cuisines des ogres, assister au marché où on vend les enfants au menu, les voir se faire engraisser ou découvrir ce que cache les farces au menu. C’était amusant de découvrir que les cuisiniers eux-mêmes bien que figure ogresque effrayante n’étaient rien par rapport à leurs patrons et patronnes. Ce petit goût rabelaisien du récit m’a mis en joie.
Je suis en suite plus dubitative concernant l’héroïne et les aventures de celles-ci dans les coulisses de cette cuisine et de cette ville d’ogres. Le récit étant, pour le moment ?, présenté sous forme de oneshot, j’ai eu l’impression d’une narration qui avait pas mal de trous pour ne pas trop rallonger l’histoire, mais qui du coup manquait d’approfondissement et sautait trop vite du coq à l’âne. Je n’ai pas ressenti d’attachement particulier à l’héroïne malgré son grand courage et son esprit astucieux. J’irai même plus loin quand tombe la révélation sur la raison de son surnom, je n’ai pas compris d’où ça sortait et ce que ça faisait là. Ce n’était pas le bon moment pour une telle révélation et c’était totalement hors de propos pour moi.
J’ai donc passé un bon moment graphique lors de cette aventure mais la narration et l’intrigue m’ont déçue et laissée sur ma faim. J’attendais une revisite plus engagée, plus personnelle, plus barrée et originale. Heureusement les dessins ont largement aidé à faire passer la pilule. J’ai adoré la teinte bleu nocturne d’une grande partie du récit, ces figures décharnées très burtonniennes avec aussi les cheveux fou de l’héroïne rappelant beaucoup un certain Edward aux mains d’argent. Il y a aussi un bel imaginaire monstrueux, grotesque, autour de ces ogres qu’on rencontre et les tableaux de vie qui les mettent en scène. Je suis juste, là aussi, plus réservée sur les tonalités choisies qui font alors perdre en lisibilité, je trouve, par rapport aux autres planches. Il y a un sentiment de frénésie que j’aime moins.
Je m’attendais presque à un coup de coeur avec cette lecture, je ressors un peu mitigée, un peu sur ma faim. J’ai trouvé l’expérience visuelle très chouette avec ses références à Burton et Rabelais. L’histoire, elle, manquait de profondeur, de nuances, de tissage aussi. Les auteurs avaient des idées, ils n’ont pas su pleinement les mettre en scène dans ce vaste tableau burlesque et grotesque imaginé par leurs soins mais inspirées des lectures de notre enfance. Je serais curieuse de savoir si les jeunes lecteurs à qui la BD est destinée ont eu le même sentiment ou si c’est moi qui suis trop pointilleuse ><
Je me demande si ce côté brusque n’est pas lié à des coupures pour avoir le nombre de pages imposé…
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Question judicieuse effectivement, ça expliquerait bien des choix…
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Oh la couverture donne vraiment envie, dommage que ta lecture ai été en demi-teinte Alex !
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Oui elle est magique !
Et au moins j’ai eu une belle expérience graphique ^^
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ça c’est la plus important, hein ? 😉
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Tu as bien raison ^^
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Ah dommage ! Ca a l’air si joli visuellement qu’on pourrait presque pardonner au récit de manque de profondeur…
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J’avoue que je pardonne pas mal finalement 😆
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La couverture est magnifique, mais l’histoire semble un peu glauque pour un jeune public ^^
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C’est effectivement plus à partir du collège mais c’est aussi bien dans la veine des réécrituresde contes au plus près de l’ambiance des originaux 😉
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Oh comme ca devait être sympa de se promener dans leurs cuisine et d’aller voir le marché ! Rien que ça, je suis curieuse, et comme toi j’aime beaucoup cette teinte. 🌒 C’est vrai que le surnom de l’héroïne est bien curieux, dommage pourtant que son explication ne soit pas arrivé au bon moment et que l’intrigue ne t’ai pas pleinement convaincue.
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En fait je crois que j’aime beaucoup l’intention et le traitement mais j’aurais préféré que ce soit écrit sur 2 tomes pour avoir les justes développements 😅
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Dommage 🤭
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la couverture est très réussie et donne envie de lire cette bd en dépit de tes bémols. Je tenterai si je la trouve à la médiathèque
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Exactement, il ne faut pas s’arrêter à ça car en plus les idées sont originales et repartent bien aux racines du genre des contes .
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Je l’avais déjà remarqué, il est dans ma Wishlist et cette couverture oui j’adore !
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C’est effectivement une superbe aventure graphique. C’est même presque frustrant que ça s’arrête déjà. On ne serait pas contre un peu de rab 😉
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Merci de nous faire part de tes réserves, j’attendrai certainement de pouvoir emprunter cette BD à la médiathèque au lieu de me précipiter pour l’acheter !
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Je reste charmée par les dessins ce qui atténue un peu cette lecture en demi-teinte, mais j’attendais clairement autre chose et un emprunt peut être une bonne décision avant de se décider.
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