Livres - Science-Fiction

La cité oubliée d’Hermine Lefebvre

Titre : La cité oubliée

Auteur : Hermine Lefebvre

Éditeur : ScriNeo

Années de parution : 2024

Nombre de pages : 438

Histoire : « Imagine, disait son père, une cité à côté de laquelle celle-ci n’est que peu de chose. Imagine la magie qui la baignait tout entière et donnait tout pouvoir à ses habitants sur les forces de la nature. Imagine l’harmonie entre les Venezians et les Êtres sous la lagune… »
Marchant dans les pas de son père disparu, Lauro recherche la légendaire Antique Cité que tous les Venezians croient engloutie à jamais. Mais le soir où il est sur le point de s’emparer d’un anneau réputé y mener, il est devancé par Clemente, un jeune homme aux talents particuliers qui semble avoir de nombreux secrets. Tandis que des pluies inhabituelles s’abattent sur la ville, ils devront s’allier pour faire face à ceux qui tentent à tout prix de les empêcher d’atteindre la Cité oubliée.

Mon avis :  

Soyons honnête, quand Babelio est venu me proposer de recevoir ce roman, c’est l’appel de l’objet livre qui m’a fait accepter. Je trouve en effet de toute beauté cette couverture aqueuse bleutée signée Hypathie Aswang avec ses représentation presque effrayante d’hippocampes rappelant les kelpies écossais. Mais la lecture ne m’a malheureusement pas autant enthousiasmée.

J’avais déjà rencontrée la plume d’Hermine Lefebvre sur son premier roman : La Chasse fantôme et c’était peu dire que j’étais passée à côté de ma lecture. J’avais vraiment eu la sensation d’une histoire et d’un concept survolés, sous-exploités dans un univers adolescent vu et revu avec des développements et interactions téléphonées. Mais les années ont passée et j’avais espoir de plus apprécier cet univers basé sur la belle Venise. Je suis malheureusement à nouveau passée à côté de ma lecture, mais pas pour les mêmes raisons cette fois. J’ai trouvé que la plume de l’autrice s’était grandement améliorée et qu’elle tombait moins dans les pièges des relations Y.A. aux développements qui m’agacent tant. Cependant à la place, j’ai eu un tome mené tambours battants avec pratiquement que de l’action et fort peu de développement des personnages, ce qui m’a laissée sur le bas côté…

Cependant, remettons les choses dans leur contexte. Ce nouveau roman a été écrit pour des lecteurs adolescents qui ne recherchent sûrement pas les mêmes choses que moi et eux, je pense que l’aventure a tout pour leur plaire. L’autrice nous emmène derrière les portes d’une étrange cité, dont les ruines du passé semblent englouties et mystérieuses au point de susciter bien des convoitises. C’est là qu’intervient Lauro, un jeune Venezian, qui souhaite retrouver cette cité disparue, comme son père autrefois, qui va se retrouver emporté dans une histoire qui le dépasse aux côtés d’un autre jeune Venezian, Clemente, aux talents très particuliers, de qui il va se sentir proche, malgré leurs différences. Ensemble, ils vont tenter de percer les mystères de ces cités et des organisations qui s’y intéressent.

Hermine nous propose ainsi une aventure sous forme de course-poursuite effrénée entre une jeune génération curieuse et une ancienne génération avide de pouvoir. Face à face, ils vont confronter leurs visions de la vie au cours d’un récit plein de rythme, où malheureusement pour la lectrice adulte que je suis, l’action prend le pas sur les développements plus complexes de l’univers ou des personnages. Cependant, grâce à cela, on ne s’ennuie jamais car il se passe toujours quelque chose et la plume très visuelle de l’autrice, nous fait très bien sentir les dangers et l’urgence du moment. On prend plaisir à voir la magie sigilaire des héros s’animer sous nos yeux. En tant que lectrice de L’Atelier des sorciers, c’est la magie de ces personnages que je m’imaginais. Et on prend plaisir à découvrir un danger protéiforme, notamment sous les traits d’hippocampes tueurs maléfiques, ce qui a de quoi surprendre. L’autrice a bien ingéré les influences aqueuses des mythologies et histoire vénitiennes qu’elle a dû lire, pour offrir ce mélange unique d’Atlantide revisité et de kelpies, créatures mythologique écossaises inspirées des chevaux.

On suit pour cela un groupe d’adolescents fait de personnalités très différentes, que j’aurais aimé plus fouillées et étayées pour ma part, car on reste grosso modo sur nos acquis et que les développements sont évidents et simplistes, mais ils construisent et dégagent peu à peu une belle alchimie, un peu en mode David Copperfield et ses amis, ou enfants de Baker Street, ses petites mains qui aident Sherlock. Ce sont des adolescents débrouillards, qui ont leur propre vision de la vie et n’hésitent pas à s’opposer à des adultes toxiques pour ouvrir la voix, rappelant ces jeunes qui s’élèvent par exemple contre ceux détruisant leur monde et cherchant à préserver le futur de la Terre contre Gretta Thunberg. J’ai juste regrettée que l’autrice les inscrive dans une pseudo dynamique de diversité mal assumée et mal développée où certains se déterminent hommes, d’autres femmes et d’autres juste autres. L’idée était louable mais en dehors des pronoms, qui sont assez casse-pieds, de part leur choix « Ille », à la place d’un iel que tout le monde utilise et qui aurait été plus simple et plus fluide à la lecture, on ne l’exploite absolument pas et c’est décevant. Je m’attendais après avoir énoncé cela dans les premières pages à une vraie utilité dans le récit. Il n’y en a aucune T.T

Alors si on est adolescent, qu’on aime les récits de magie et d’aventure, de rébellion des nouvelles générations contre les anciennes, de protection d’un patrimoine (terrestre, écologique, passé…) ou les romances lgbt slow burn, on peut passer un bon moment à la poursuite de cette Cité oubliée. Si on a un tant soit peu d’ambition de récit aux concepts magiques fouillés, l’univers autre que décoratif, aux personnages avec un réel background et une psychologie fouillée et riche en évolution, je ne suis pas sûre que cette lecture fasse le poids. C’est avant tout un divertissement dans un joli écrin qu’on aura malheureusement bien vite oublié car rien n’est réellement marquant.

Nouvelle rencontre avec Hermine Lefebvre après son premier roman et il y a du mieux. Je reste cependant assez hermétique à ses histoires que je trouve joliment menées mais trop minces dès qu’on gratte un peu le vernis dont elle les dote. Ici, la revisite de Venise sous le prisme de pouvoirs comme dans L’Atelier des sorciers avec des héros un peu marginaux était louable, mais l’action a primé sur le développement de l’univers et des personnages, me laissant sur le bas côté. Pourtant, j’aurais aimé me glisser dans la peau d’un ado pour vivre et aimer cette aventure qui se veut palpitante et dépaysante.

(Merci Babelio et ScriNeo pour ce bel objet livre)

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Amanda, Vous ?

18 commentaires sur “La cité oubliée d’Hermine Lefebvre

  1. Il est dans ma wishlist et vu ton avis, je vais peut-être attendre de pouvoir l’emprunter pour me lancer. Je pense qu’en connaissant à l’avance le manque de développement des personnages, je pourrais apprécier ce roman et son rythme effréné ! Quant à ta mention d’hippocampes tueurs maléfiques, elle m’intrigue beaucoup. C’est plus qu’original comme danger 🙂

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  2. C’est un roman qui me fait terriblement envie, j’ai été tout de suite attirée par sa couverture d’ailleurs ! Bien qu’il puisse rester trop en surface peut-être, je pense que je tenterai l’expérience 😉

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