Livres - Science-Fiction

La Trilogie Baryonique de Pierre Raufast

Titre : La Trilogie Baryonique

Auteur : Pierre Raufast

Éditeur vf : Au forges de vulcain / Pocket (SF)

Années de parution vf : 2023 / 2024

Nombre de tomes vf  : 1 poche (en cours) / 3 (grand format terminé)

Histoire : 2173. L’humanité se remet progressivement de la grande migration climatique qui a décimé sa population. Le progrès scientifique est au point mort.
Seule perspective possible : mettre la main sur les gisements d’antimatière qui doivent se cacher quelque part dans l’espace. A cette fin, des mineurs d’espace-temps génèrent des trous de ver pour explorer les strates de l’Univers.
Sara et Slow sont ainsi embarquées dans le module Orca-7131. Mais une avarie improbable transforme cette mission de routine en catastrophe. Une expédition de la dernière chance s’organise alors – une tentative de sauvetage qui va peut-être marquer le retour de la denrée devenue la plus rare : l’espoir.

Mon avis :  

Tome 1 : La Tragédie de l’Orque

Je ne sais pas vous, mais moi parfois en SF, comme pour tout, j’ai besoin d’une aventure simple qui m’emporte, me fait voyager sans me prendre la tête. Ce fut le cas, dès les premières pages de cette trilogie qui arrive déjà au format poche, et qui en plus, twiste le lecteur avec quelques petits brins de hard SF forts bien pensés. J’ai adoré !

Je lorgnais déjà dessus lors de leur parution l’an passé en grand format aux Forges de Vulcain, qui l’avait fait de manière fort rapprochée (merci à eux !) et j’ai donc été ravie de les voir arriver si vite en poche, en plus avec une couverture signée Pascal Casolari que j’adore et qui représente très bien l’aventure proposée. Je n’ai donc pas boudé mon plaisir, surtout que c’est un mélange de space opera, hard SF et probablement plus tard de planet opera, avec des considérations écologiques, le tout écrit par un auteur français clermontois. Top !

Avec sa plume des plus accessibles, Pierre Raufast a imaginé une aventure qui nous embarque dans un des tropes que j’affectionne le plus : le vaisseau en perdition dans l’espace et une découverte spectaculaire qui pourrait tout changer. Il y ajoute en prime un double, voire triple point de vue : celui de l’équipe en perdition, celui du duo qui va partir à sa rescousse, et celui de ceux restés sur Terre, en grande partie des membres de la famille de la Capitaine du premier vaisseau, qui sont assez proches des organismes ayant préparé l’expédition. Vous voyez la jolie toile qui se tisse !

Tout cela se déroule dans un monde que l’auteur décrit simplement et rapidement mais qui m’a d’emblée fascinée, car il était crédible. Ce monde, c’est notre planète dans un peu plus de 100 ans, une Terre qui se remet peu à peu des gros bouleversements climatiques qui ont redistribué les cartes des puissances et des peuplements sur la planète. Depuis, aucun progrès scientifique n’a percé, trop occupé que nous étions par l’urgence du moment, mais aussi parce qu’il y a la peur de refaire basculer le monde. Cependant, des vaisseaux ont été créés (comme celui en couverture) qui explorent l’espace grâce à une découverte (uchronique pour nous) d‘espace-temps explorables grâce à des trous, façon mineurs. Pourquoi ? Pour chercher de l’antimatière et l’utiliser afin de changer la donne. C’est au cours de l’une de ces missions que notre premier vaisseau, dirigé par deux femmes, va subir quelques intempéries qui vont le mettre en déroute.

A partir de là, l’auteur crée un mélange d’aventures, de développements scientifiques, de crises politiques sur Terre et de surprises sensationnelles qui vont nous émerveiller, qui vont nous scotcher devant notre lecture. Pas de temps mort pour moi. C’était comme quand je regarde un film catastrophe hollywoodien, tout s’enchaînait parfaitement et je passais d’un tableau à l’autre avec passion.

J’ai adoré suivre le duo Sara-Slow dans leur déroute, chaque ayant une personnalité bien marquée, la première mère de famille jamais là car passionnée par l’espace, la seconde génie des mathématiques accro à sa tortue qui l’a accompagnée comme soutien psychologique. Il lui arrive de sacrées aventures, des choses inimaginables, d’autres cocasses, et enfin une vraie aventure que leur esprit d’exploratrices de l’espace ne peut renier. A leur côté, dans l’espace, il y a un autre duo qui va arriver, à bord d’un vaisseau similaire, deux hommes mais que j’ai trouvé plus accessoire, comme s’ils n’étaient là que pour avoir un pendant masculin et former des duos M/F, ce qui fonctionne moyennement avec l’une des héroïnes qui est lesbienne… Passons. La partie dans l’espace, à bord de leurs vaisseaux, avec les obstacles et épreuves à surmonter, reste celle que j’ai préférée surtout qu’il y avait des détails techniques et scientifiques comme j’aime et pas seulement la vie à bord du vaisseau ou les interactions.

Sur Terre, même s’il y a un réel potentiel et que ce fut intéressant à suivre, j’ai trouvé que l’auteur s’enfermait peut-être un peu trop justement dans un schéma de film catastrophe avec tous les poncifs du genre. Ainsi a-t-on l’ado rebelle qui est en colère à cause de sa mère absente et le reproche à l’autre. On a également, le parent qui a ses entrées dans l’entreprise à l’origine de l’expédition. Il y a le complotiste qui monte en puissance et finit par déblatérer n’importe quoi, alors qu’au début ses craintes auraient pu être compréhensibles. En gros, tout aurait pu être intéressant, mais cela a manqué de nuances et peut-être de temps, juste, pour développer aussi ces personnages. Le roman faisant à peine plus de 300 pages, il y avait déjà pas mal de place prise par l’intrigue, elle-même, fort intéressante, puisqu’on se rend ici dans les salles de contrôles, dans les coulisses des relations entre entreprises-institutions, et il n’y avait plus assez de place pour les personnages. C’est mon petit regret.

Pour le reste, j’ai vraiment vécu cette aventure comme si j’y étais. Les développements scientifiques (trous de vers, énergie baryoniques, changements climatiques, vaisseaux spatiaux, communication dans l’espace…), comme toujours m’ont fait voyager, même si je n’ai pas forcément tout compris dans le détail, heureusement globalement c’était assez bien vulgarisé pour suivre. J’ai aimé le rythme trépident de l’histoire et ses nombreux rebondissements et découvertes. On est vraiment ici sur ce que j’appelle de la SF pop corn ou SF page-turner et en plus dans un décor space opera forcément ça me met des étoiles plein les yeux, enfin ici, plutôt des trous noirs ! L’auteur a vraiment su avoir une plume visuelle et aventureuse. Il n’y a que l’écriture des personnages qui m’a manqué et ce côté trop « film catastrophe » sur Terre. Pour le reste, je signe et resigne pour la suite, et les autres écrits de l’auteur !

Je m’embarquais sans trop savoir où, le côté space opera étant l’unique argument qui m’avait attirée. J’ai adoré la surprise réservée par cette SF addictive, rythmée et nourrie. C’était dépaysant, scotchant et parfois même amusant. J’ai vécu l’aventure comme si j’y étais, avanies et découvertes comprises. Ça m’a retournée la tête et fait palpiter le coeur. L’auteur a su créer un cadre crédible avec ce futur pas si lointain. J’ai très hâte de voir comment cette énergie baryonique va interagir avec la suite de cette histoire qui au final début à peine ici après cette longue introduction et cette première découverte phénoménale. Quand la SF réinterprète l’histoire des mines, de ses découvertes et luttes sociales dans l’espace, c’est vraiment quelque chose !

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Le nocher des livres, Maki, Collection de livres, Maude Elyther, La mouche qui louche, En tournant les pages, Pages pluvieuses, CélineDanaë, Vous ?

17 commentaires sur “La Trilogie Baryonique de Pierre Raufast

  1. SF pop corn : j’adore ^^
    je m’étais déjà décidée à acheter le 1er tome pendant les salons du printemps, maintenant que la série est finie et entièrement publiée.

    Je note tes quelques réserves aussi, comme ça je saurai à quoi m’attendre.

    Merci pour ce retour si enthousiaste qui donne envie !

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  2. Il est vrai que simple et SF ne vont pas toujours ensemble…Mais pour le coup, tu me fais carrément envie, ça a l’air hyper prenant, avec un petit côté fun, je note absolument !

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  3. Une bonne aventure SF n’a pas forcément besoin d’être compliquée pour qu’on passe un bon moment, tu as raison 🙂 Par contre le manque au niveau des personnages font que je ne me dirigerai probablement pas vers cette série…

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    1. J’espère justement que les personnages seront développés ensuite. C’est l’un de mes gros espoirs même si en SF, si les concepts sont bien pousses, je peux m’en satisfaire pour ma part. Mais j’entends que ça ne soit pas au goût de tous et ça permet de faire du tri 😉

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