Archer’s Voice de Mia Sheridan

Titre : Archer’s Voice

Auteur : Mia Sheridan

Traduction : Caroline de Hugo

Éditeur vf : Hugo Poche

Années de parution vf : 2016 (réédition 2024)

Nombre de pages vf  : 505

Histoire : Bree Prescott a choisi la petite ville de Pelion pour trouver la paix qu’elle recherche désespérément. Après avoir vécu un épisode traumatisant dans sa ville natale, plier bagage avec sa chienne, et ce jusqu’à nouvel ordre, lui paraissait le meilleur moyen de prendre un nouveau départ. A peine installée dans sa maison près du lac, elle croise Archer Hale, un homme solitaire et mystérieux, qui cache au fond de lui une profonde souffrance.
Un homme que personne ne voit, un homme qui a perdu la voix. Certaines histoires doivent tomber dans l’oubli, et d’autres sortir du silence. Ensemble, trouveront-ils la clé de la liberté ?

Mon avis :  

Avec sa réédition, la couverture d’Archer’s Voice m’a de suite tapé dans l’oeil, ce qui n’avait pas été le cas auparavant et vu le petit succès de l’autrice, c’était l’occasion parfaite d’aller à sa découverte, surtout que ma libraire la recommandait.

Autoédité il y a 10 ans, Archer’s Voice est le premier gros succès de l’autrice qui, depuis, a décliné la recette dans plus d’une dizaine de romans reprenant la même recette : des personnages avec un petit détail qui tranche que la vie a malmené et qui vont vivre une beau drame amoureux. Elle vient d’ailleurs de sortir, chez nous, un spin-off consacré à Travis, le frère d’Archer.

Il faut dire qu’il y avait un joli décor à l’histoire de ce premier roman. La jeune Bree vient d’arriver dans le village de Prescott, fuyant sa vie d’avant où elle vient de perdre son père. Elle y rencontre par hasard le mouton noir du village : Archer, un jeune homme qui a perdu la voix suite à un terrible drame familial et qui vit un peu en reclus. Attirée par son silence, elle va chercher à se lier d’amitié avec lui mais bien sûr quelque chose de plus va naître entre eux, ce qui ne plaira pas à tout le monde.

J’ai vraiment un petit faible pour les histoires se déroulant dans les petits villes et l’autrice rend très bien cette atmosphère avec l’emménagement d’une Bree un peu perdue, qui se trouve une petite maison pour vivre avec sa chienne, un petit boulot auprès de gens sympathiques et éveille bien sûr la curiosité des habitants. Les petites villes, c’est synonyme de rumeurs et celles-ci jouent à fond ici avec le passé et les choix de vie d’Archer, qui a été élevé par un oncle survivaliste des plus singuliers et poursuit un peu la tradition en s’isolant, sauf que ce n’est pas un choix, mais plutôt une conséquence de la façon dont le village, justement, l’a traité.

C’est donc forcément particulièrement émouvant d’aller à la rencontre de ce garçon et de découvrir le drame qu’il a vécu et qui l’a poussé à tourner ainsi. C’est au début un vrai ours et l’autrice nous offre un classique mais joli grumpy vs sunshine que j’affectionne. J’ai aimé découvrir qui était Archer derrière sa barbe et ses cheveux longs. C’était dramatiquement touchant d’apprendre à le connaître. Bree fait une bonne confidente avec sa propre histoire et les deux se sont bien trouvés. On sent un couple complice où l’amitié a une place importance, ce que j’apprécie. Ils vivent d’ailleurs leur histoire comme dans un petit cocon avant de s’ouvrir aux autres pour affronter leurs démons, ce qui est nécessaire.

Cependant l’autrice n’a pas la plume profonde et juste que j’attendais. J’ai trouvé pas mal de maladresse dans son écriture, ce qui m’a empêchée d’avoir le coup de coeur que j’attendais. J’ai d’abord trouvé qu’elle surjouait le drame. Elle imagine une histoire avec beaucoup trop de mélodrame chez Archer. Elle met face à lui la caricature du méchant cousin, avant de la nuancer heureusement. Elle nous fait croire que quelque chose de terrible est arrivé à Bree alors que c’est juste la vie. Bref, elle en fait trop. Idem côté romance, elle m’a totalement sortie de celle-ci en la précipitant après un début lent des plus savoureux. J’ai eu beaucoup de mal avec son tempo, lent puis rapide, puis re-lent et avec des mélodrames et rebondissements pas toujours très utiles. On aurait facilement pu enlever une centaine de pages sans que ça gêne. Enfin, autre gros bémol : les scènes de sexe. Je n’ai pas aimé la façon dont elles ont été écrites. L’autrice utilise un langage bien trop cru, presque vulgaire, alors que le titre invite à la profondeur et l’analyse psychologique. Elle en truffe en plus bien trop l’histoire, faisant perdre de leur force et intensité à celles-ci, donnant juste l’impression de scènes faites pour faire plaisir aux fans. C’est dommage.

Belle romance sur fond de reconstruction et de découverte de soi avec handicap, Archer’s Voice plaît par ses idées moins par leur exécution. J’ai été un peu déçue par la plume de l’autrice dont j’attendais plus mais j’ai aimé l’idée d’un héros muet suite à un traumatisme et j’ai trouvé que l’autrice exploitait bien le décor de cette petite ville de Prescott que j’ai envie de retrouver avec l’histoire du détestable Travis ici, qui promet un beau repentir. Je ne suis pas prête de lâcher l’autrice malgré ses failles.

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