Magic Nail Art de Marukawa

Titre : Magic Nail Art

Auteur : Marukawa

Traduction : Philippe Bessault

Éditeur vf : Naban

Années de parution vf : Depuis 2024

Nombre de tomes vf : 1 (en cours)

Résumé : Quand la magie est liée à l’art de la manucure ! Alors qu’elle s’adonne au nail art sur son temps libre, Keiko Sahara, salariée ordinaire, est propulsée dans un autre monde ! Coup de chance, dans ce nouvel univers, la magie est concentrée dans les ongles et la manucure est très importante pour les magiciens. Rebaptisée Sarah par son maître et ses clients, notre héroïne commence son apprentissage de la manucure magique… Entre la quête de matériaux et sa rencontre avec Rocco, le magicien le plus puissant, elle n’est pas au bout de ses surprises !

Mon avis :

Tome 1

Lancé à grand renfort de pub sur les réseaux, ce nouvel isaekai aux allures d’Atelier des sorciers version nail art déjanté et humoristique, avait largement de quoi intriguer !

Lancé en 2022, il compte déjà 4 tomes au Japon et était disponible en français en numérique sur la plateforme Piccoma avant même d’arriver dans nos librairie ! Mais amoureuse du format papier, j’ai préféré attendre et je ne suis pas déçue du résultat. L’éditeur nous offre un bel objet avec ce volume où pages et cases couleurs éphémères s’insèrent au milieu du noir et blanc habituel. Quelle riche idée surtout pour un titre parlant de vernis à ongle et de magie.

Des isekai, on en a quelques uns, des tranches de vie dans un univers de fantasy également, notamment chez Naban depuis quelques temps, mais nous n’en avions pas encore eu sur cet univers si particulier du nail art. Il fallait y penser ! J’avoue avoir trouvé l’idée totalement saugrenue et pourtant le résultat n’est pas si incohérent que ça loin de là. L’autrice nous propose un mélange de tranche de vie et d’aventure menant à une quête de soi très personnelle pour une jeune femme qui se cherche et pense trouver sa place grâce à cet art qui l’introduit dans une nouvelle société. Le propos est louable.

La forme, elle, est un peu plus rustique. J’avoue n’y avoir trouvé aucune nouveauté et avoir même ressenti très vite une forme de lassitude face à un titre qui est un peu, pour moi, du sous Atelier des sorciers ou sous La petite faiseuse de livres. Il arrive un peu trop tard sur nos étagères et les comparaisons avec d’autres sont faciles et nombreuses, rarement à son avantage en ce qui concerne l’histoire, l’héroïne étant assez passe-partout dans le genre et les héros gravitant autour d’elle également, tel des membres de Gloutons et Dragons du pauvre avec ces magiciens et gobelin déjà vus et revus dans leurs archétypes. Rocco ressemble au maître du maître des filles de l’Atelier, Hao au jeune ado grincheux et maladroit avec les filles habituel et Leed est encore un gobelin mis à l’écart à cause de son peuple d’appartenance. Les aventures ont également peu de relief et ne restent pas en mémoire. L’ambiance n’est pas non plus hors du commun. Où est la nouveauté ? 

Il n’y en a pas, en revanche les chapitres sont sympathiques à lire, reposant sur un humour vachard qui me plaît bien où l’héroïne qui part la fleur au fusil, pensant être super douée, se voit vite remise à sa place, comprenant qu’elle a du boulot si elle veut maîtriser son art, à savoir peindre de beaux ongles tout en délivrant une magie puissante à ses clients. Classique mais amusant. J’ai aimé la voir se faire malmener dans des chapitres un peu en mode quêtes ratées de RPG à chaque fois. On est vraiment sur un titre très parodique, ce qui surprend devant la joliesse des dessins. D’ailleurs l’intégration subtile des pages couleurs est splendide et détonne ensuite avec les pages en niveau de « marron » (?) qui suivent et précèdent… Je ne suis pas très fan et j’aurais préféré du noir et blanc pur pour accompagner la magie de ces couleurs. Les chapitres s’enchaînent donc où on la voit malmenée par les compagnons qu’elle croise. Est-ce que ça suffit à faire une histoire marquante ou avec le petit truc en plus ? Pas vraiment malheureusement et j’en suis la première déçue face à l’enthousiasme de l’éditeur.

Je ressors un peu partagée de cette lecture. Je pense qu’elle n’ait pas réellement faite pour moi. Je m’attendais à de l’aventure et une magie onglesque plus marquée. Je me retrouve surtout avec un titre humoristique et parodique, ce qui n’est pas ce que je préfère. Je reconnais le bel effort de Naban pour l’objet livre et l’ambiance qui entre bien dans leur nouvelle collection très tournée fantasy/romantasy pour les jeunes. Je suis un peu de la vieille époque et si je salue les dessins qui ont parfois une belle poésie, j’ai besoin de plus de matière pour ce qui est d’un univers de fantasy. Je pense donc m’arrêter là malgré les qualités du titres qui je suis sûre plaira à des gens plus fans de comédie que moi.

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