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L’Attaque des Titans d’Hajime Isayama

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Titre : L’Attaque des Titans

Auteur : Hajime Isayama

Années de parution vf : 2013 – 2021

Éditeur vf : Pika (seinen)

Nombre de tomes vf : 34 (série terminée)

Résumé : Le monde appartient désormais aux Titans, des êtres gigantesques qui ont presque décimé l’Humanité. Voilà une centaine d’années, les derniers rescapés ont bâti une place forte, une cité cernée d’une haute muraille au sein de laquelle vivent aujourd’hui leurs descendants. Parqués, ignorants tout du monde extérieur, ils s’estiment au moins à l’abri de ces effroyables êtres qui ne feraient d’eux qu’une bouchée. Hélas, cette illusion de sécurité vole en éclats le jour où surgit un Titan démesuré, encore bien plus colossal que tous les autres. S’engage alors un combat désespéré pour la survie du genre humain…

Mes avis :

Tome 1
Une nouvelle série enthousiasmante, qui a un scénario intrigant avec cette histoire de Titans et surtout très prenant. On ne peut pas s’empêcher de tourner les pages. Sinon, il ne faut pas trop s’attacher aux personnages on dirait, il y a une vraie violence dans ce titre aussi bien narrativement que visuellement, ce qui correspond bien au titre. Je vais suivre la série avec plaisir.

Tome 2
Toujours séduite par cette série grâce à bon dans le futur qui fait avancer les choses. J’avais peur au début d’une histoire trop linéaire, l’auteur a su éviter ça. Je trouve que son dessin s’améliore lui aussi et dynamise bien les planches. Les combats sont prenants et la fin du tome remet bien les choses à plat même si j’avais senti ce retournement.

Tome 3
Un tome qui apporte de nouvelles révélations qui pourront devenir cruciales pour la suite. Entre action et réflexion ce tome est parfaitement équilibré, l’auteur a su trouver son rythme et ça me plait. Les nouveaux enjeux qui se dessinent sont très intrigants et il me tarde d’avoir la suite maintenant. C’est vraiment une série de qualité !

Tome 4
Un tome en deçà des autres, la faute à un retour dans le passé beaucoup trop long et surtout mal amené. De plus, il ne se passe rien de passionnant dedans et on n’apprend rien de nouveau, donc j’avoue ne pas en voir l’utilité. Espérons que l’auteur retrouve rapidement le fil de son histoire.

Tome 5
De nouvelles perspectives et une nouvelle direction bien intéressante sont données au manga ici, avec une volonté de chercher à comprendre les titans et non seulement à les combattre. Les nouveaux personnages du bataillon d’expédition sont charismatiques et sauront trouver leur place dans la série j’espère. Le dernier chapitre en ce sens, est très intéressant et nous laisse vraiment sur notre faim

Tome 6
Certes c’était un peu long, mais j’ai trouvé très intéressant le fait de se concentrer sur ce « Titan » et surtout les théories sur la possibilité de plusieurs Titans version humain. J’ai aussi trouvé le flashback mieux intégré et heureusement plus court que le précédent. L’auteur se cherche encore mais elle s’améliore et la fin me donne très très envie de lire la suite !

Tome 9
Nouveau tome haletant qui donne encore de nouvelles pistes sur les Titans, notamment grâce à l’intervention de celui à fourrure mais aussi avec ce que l’on sait désormais des murs. L’action n’est en rien oubliée avec la nouvelle percée des Titans à l’intérieur des murs. Bref toujours une série percutante et de qualité.

Tome 10

Un tome démesurément bon, plein de révélations et d’actions. La rencontre avec les Titans est largement à la hauteur des promesses annoncées dans le tome précédent. Elle est d’autant plus percutante grâce aux dessins et aux choix des technologies (manoeuvre tridimentionnelle). Quant aux révélations, je ne m’en serais jamais doutée avant ce tome, même si celui-ci a délivré tellement d’indices que je m’en suis doutée avant que cela soit dit… Dommage. Maintenant, il me tarde de lire la suite pour voir la tournure que cela va prendre avec ces « nouveaux Titans » et surtout ce que cela cache sur leur origine à tous. Par contre, l’histoire avec Historia ne m’intéresse pas du tout pour l’instant.

Tome 11

Suite directe du tome précédent, celui-ci se révèle tout aussi intéressant. D’abord grâce à un combat au sommet entre Eren et Reiner, qui a une intensité folle. On y voit notamment Eren se servir des prises apprises par Annie pour essayer de la vaincre. Et la fin du combat avec l’intervention de Bertold est vraiment inattendue pour moi. Ensuite ce qui m’a forcément intéressée, ce sont les discussions qui font suites après qu’il ait été enlevé avec Ymir. Celle-ci semble savoir bien des choses mais l’auteur fait tout pour nous mettre l’eau à la bouche sans rien dire de plus que ce qu’on sait déjà où dont on se doute. Elle nous tient vraiment en haleine surtout avec cette histoire de Titan-Singe. Clairement LE personnage le plus intriguant jusqu’à présent. Le niveau ne baisse pas et j’espère que la suite sera du même calibre.

Tome 12

Nouveau tome très riche en action avec de belles scènes très vives et nerveuses. Par contre, je n’ai pas l’impression qu’on avance des masses. Il y a plein de choses sous-entendues mais rien de suffisamment concret à mon goût. J’ai trouvé que ce tome se lisait beaucoup trop vite et qu’on n’apprenait rien de plus, donc ça m’a un peu agacée. Il faudrait vraiment mieux équilibrer action et révélation et raccourcir la 1e parfois. Par contre, le dernier chapitre est vraiment intense et je suis très intéressée par le fameux pouvoir de « l’axe » et la façon dont Eren en a hérité même si j’ai ma petite idée vu les indices des derniers tomes. Affaire à suivre ^^

Tome 13

Suite à l’intervention du Bataillon d’exploration qui a permis d’arracher Eren des griffes de Reiner et Bertolt, un lourd tribut humain est payé pour cette mission de sauvetage, mais ce qu’on a appris grâce à cela permet de donner une nouvelle direction à l’histoire. Maintenant, la fine équipe sait vers quoi se lancer pour reconquérir le mur Maria mais aussi déjouer les plans du gouvernement qui fait tout pour laisser pourrir la situation. Nous voici donc dans un tome de transition qui amène probablement vers un arc plus politique et sérieux dans la série, un arc plus proche de la fin aussi (?). Mais qui dit plus de sérieux, dit plus de blabla et moins d’action, je me suis ennuyée ferme ici.

Tome 14

Un tome dans la lignée du précédent, avec un début très très dense en discussions diverses et variées sur les complots des uns et des autres, tout se recoupe enfin. Mais du coup, on perd en lisibilité et en dynamisme, on s’enlise dans les discussions parfois redondante avec des faits déjà connus, bref on s’ennuie… Heureusement, la deuxième partie qui tourne autour de l’ordre donné par le roi aux Brigades spéciales de capturer Eren et Christa redonne un peu de dynamisme à tout ça. Ceci couplé avec le plan du Bataillon d’exploration qui prépare une opération d’envergure pour renverser le trône, ça donne envie et il faut espérer que le prochain tome démarrera sur les chapeaux de roues à l’image de la fin de celui-ci !

Tome 15

Après une grosse première moitié très politique et un peu mollassonne, la fin était bien plus enlevée. En effet, je me suis un peu ennuyée au début, noyée sous les informations et l’accélération de la chute du régime. C’est tout de même intéressant de voir ce changement s’opérer surtout après toutes les manigances qui avaient eu lieux. Mais ce qui m’a le plus passionnée, c’est quand on est revenu au sujet principal : les Titans. Malheureusement peu de pages y sont consacrées, mais ce sera sûrement le sujet central dans les prochains tomes. En tout cas, la révélation qu’a Eren à la toute fin est surprenante et n’annonce que du bon.

Tome 16

Nouveau tome bien plus intéressant que le précédent. On passe enfin à l’action et ça ne parle que des Titans et surtout du passé et du rôle de la famille Reiss. Certes, on pouvait déjà deviner depuis un petit moment certains tenants et aboutissants, mais c’est toujours plaisant de les lire ensuite. Par contre, le père Reiss et sa fille, Historia, m’ont vraiment agacée lors de la lecture de ce tome, beaucoup trop de chouineries et de pathos. Je n’aime pas non plus n’avoir qu’un pendant d’une histoire, alors quand Reiss raconte sa version de la mort de sa famille, ça me laisse perplexe. J’espère qu’un jour, on saura pourquoi le père d’Eren a vraiment fait cela. En attendant, les révélations m’ont plu et le chapitre final laisse présager une excellente suite avec encore pas mal de combats titanesques.

Tome 17

A nouveau un tome très intéressant où on retrouve un savant mélange entre action et avancée de l’histoire du côté politique. On en apprend encore et toujours plus sur les Titans, de nouvelles théories apparaissent et nous font saliver. J’ai aimé voir, grâce à Kenny et Historia, l’autre pendant à la version de l’histoire de Reiss sur sa famille et surtout sur son assassinat par le père d’Eren. J’espère maintenant qu’on est reparti sur lui, qu’on va enfin en apprendre plus et lever le voile du mystère qui l’entoure. A l’intérieur du mur, la relève suite au coup d’Etat se met en place de la belle façon qui soit. J’ai vraiment aimé l’évolution d’Historia dans ce tome. Enfin, les toutes dernières pages annoncent du très lourd pour la suite, du coup ça me tarde vraiment de mettre la main dessus.

Tome 18

L’histoire avance et continue à prendre de l’ampleur. On est reparti à fond dans la lutte contre les titans maintenant qu’un nouveau pouvoir politique a été installé. Les révélations sur le père d’Eren au début du tome étaient surprenantes et attendues à la fois. Elles expliquent beaucoup de choses. Mais surtout ce qui fait le sel de ce nouveau tome, c’est la mission de reconquête du mur Maria qui est lancée. Cela dynamise à fond les derniers chapitres et ça donne cruellement envie de lire la suite qui ne va pas arriver avant plusieurs mois… Ce que j’ai aussi aimé dans ce tome, c’est la mise en avant d’un type comme Armin. Il est enfin reconnu pour ses capacités et il est bien utile ici parce que leurs adversaires sont vraiment rusés. Je ne m’attendais pas à ça de la part des Titans nouvelles générations qu’ils affrontent. Vivement le mois d’août !

Tome 19

Je n’ai vraiment pas été déçue par ce tome et l’attente jusqu’au prochain va être longue… Ce tome est très rythmé grâce à la confrontation des soldats contre les titans. On va bien que chaque groupe a prévu son coup et a bien réfléchi à un plan pour obtenir ce qu’il veut. Les scènes de combat alternent avec les discussions où on en apprend plus sur leurs plans respectifs. Autant celui d’Eren and Co. me semble simpliste et prévisible voire peu intéressant, autant celui des Titans m’intrigue bien plus. C’est la première voir que l’auteur leur donne la parole et il a bien choisi son moment. Il se dégage une telle tension dans l’attente de ce qui va arriver que ces révélations tombent à point nommer. La discussion entre Reiner, Bertold et leur chef me laisse supposer pas mal de choses sur leur origine et leur but. Je me demande si j’ai juste ou si c’est une fausse piste. Dans tous les cas, on se dirige clairement vers l’arc final de la série et celle-ci aura vraiment été très bien pensée.

Tome 20

Ce nouveau tome est un condensé d’action à l’état brute. Les forces des deux camps s’affrontent sans relâche. Il y a très peu de dialogue à part concernant les plans pour vaincre les titans qu’il y a devant eux. On n’avance donc pas d’un poil dans l’intrigue principale, si ce n’est peut-être suite à une petite allusion du titan bestial. Mais par contre que ce tome est prenant à lire. Jusqu’au bout, je me demandais qui allait se sacrifier et je suis bien triste quand je vois les deux personnages clés qui ont été choisis, surtout le premier qui comme il le dit était à deux doigts de toucher son rêve. En attendant, j’ai beaucoup aimé la scénographie des combats, vraiment percutante. La tension entre les personnages est palpable. Comme à chaque fois l’attente va être bien longue.

Tome 21

Après l’action, la tension et les révélations, voilà ce qui pourrait résumer ce tome 21. On démarre avec les conséquences de l’attaque contre les Titans pour reprendre le mur Maria. Les sacrifices d’Erwin et Armin sont durs à vivre pour leurs proches et il va falloir faire un choix crucial car un seul des deux peut être sauvé. Je ne suis pas forcément contente du choix qui est fait mais la raison pour laquelle l’un d’eux ne sera pas sauver est très bien trouvée. Après ce passage un peu longuet, on s’intéresse enfin au gros de l’intrigue : la cave du père d’Eren. Et là, je dois avouer que je n’avais pas du tout vu venir les révélations qui nous tombent dessus. Mais en même temps, l’auteur avait parfaitement préparé le terrain et on se rend compte que tout est logique et se met parfaitement en place avec ce qu’on sait déjà de leur univers. C’est vraiment une grosse claque et je suis très très impatiente de lire la suite.

Tome 22

Ce tome est dans la droite ligne du précédent et apporte enfin un conclusion à l’arc actuel de l’histoire.

Nous continuons à prendre en pleine poire les révélations sur le monde au-delà de l’île des Titans. L’auteur nous livre ici une vraie tragédie et en maîtrise chaque élément avec brio. Même si à cause de ça le rythme de ce tome est un peu plus lent, j’ai pris énormément de plaisir à lire ces nouvelles révélations qui montrent à quel point le monde extérieur est cruel. Tout le récit de la captivité puis de la peine reçue par le père d’Eren est tragique, ça prend aux tripes et ça ne nous lâche pas. La scène sur les hauteurs du dernier mur est une merveille de mise en scène. J’ai beaucoup aimé les révélations de la Chouette qui permettent de faire le dernier lien manquant. J’ai également apprécié l’absence de manichéisme de cette lutte de longue haleine parce que les affrontements entre Mahr et Eldiens sont un cercle sans fin, du coup on ne peut pas vraiment prendre partie quand on réalise que chacun a opprimé l’autre dès qu’il a pu.

Le retour dans le présent est tout aussi rude mais la décision prise par Historia est la bonne, je trouve. Ainsi elle ne reproduit pas les erreurs de ses ancêtres. Mais on sent tout de même à travers Eren, qui est le fil directeur du tome, qu’un autre mal plane sur eux. Eren donne presque l’impression de perdre la tête parfois et en même temps il semble récolter les indices d’une nouvelle menace ce qui donne diablement envie de lire la suite.

Tome 23

Ça y est nous embarquons dans un nouvel arc et une nouvelle direction avec ce tome et ce dès les premières pages. L’auteur nous embarque de l’autre côté du Mur et de l’île. On s’intéresse au pays dont est originaire Grisha, le père d’Eren et on nous plonge en plein dans le conflit qui les oppose aux autres puissances mondiales. C’est très immersif. J’ai mis du temps à comprendre à quel moment ça se passait, soit quelques années après les événements du dernier tome avec Eren and Co. J’ai trouvé l’ambiance très bien retranscrite. C’est brutal et cruel. On voit la guerre pour ce qu’elle est. L’endoctrinement du peuple Eldien est glaçant, ça rappelle tellement les heures les plus sombres de notre histoire mais sans pour autant tout calquer exactement dessus. Ainsi on s’intéresse à un peuple marginal, à l’embrigadement des jeunes, à la course à l’armement, à la propagande, etc. Tout est très bien fait. On sent qu’Hajime Isayama a bien digéré ses influences. Les nouveaux personnages qu’on suit sont charismatiques. Ils forment un bon petit groupe comme celui autour d’Eren à l’époque. J’ai été ravie de retrouver un Reiner plus âgé. J’ai aimé toute la mythologie autour des pouvoirs des Titans et de leur passation. Mais surtout, j’ai trouvé la narration tranquille et pourtant très prenante. Il me tarde de voir débarquer tout ce petit monde sur l’Île du Paradis.

Tome 24

La boucle est bouclée. Ici, nous découvrons un autre versant de l’histoire. On découvre comment Reiner, Bertold et Annie ont attaqué le Mur puis se sont infiltrés. C’est très intéressant de tout redécouvrir rapidement depuis leur point de vue, ça change pas mal de choses. On continue également à en apprendre plus sur le monde d’où ils viennent, leur idéologie et leur mentalité. C’est aussi compliqué que c’est effroyable. Ça fait vraiment froid dans le dos de voir comment ces enfants sont sacrifiés à chaque génération et pourquoi. L’auteur nous mène vraiment pour le bout du nez depuis le début.

On voyage d’une époque à l’autre sans s’en rendre compte en suivant ce pauvre Reiner qui est au coeur de ce tome. C’est terrible de le voir suivre aveuglément les ordres de ceux qui oppressent son peuple pour rien au final. C’est triste également de suivre cette nouvelle génération qui est sur le point de se faire sacrifier dans un monde prêt à basculer. Car on sent bien tout au long de ce tome que quelque chose de terrible se prépare avec le retour de la famille Teyber, qui elle aussi dirige dans l’ombre. Enfin, le retournement de situation au milieu du tome avec un certain personnage m’a bien surprise et il me tarde d’avoir les explications à sa présence ici.

J’ai donc encore passé un très bon moment. La série est toujours de qualité. La narration est excellente et l’avancée passionnante.

Tome 25

Un tome explosif comme le laissait espérer sa couverture ! Le précédent tome avait déjà amorcé le tournant et sous des dehors tranquille et posé, on sentait la colère gronder. Elle éclate dans ce tome avec l’arrivée surprise d’Eren et ses amis de l’autre côté de la mer.

La première partie est pleine de discours qui pourraient nous endormir doucement comme tente de le faire le gouvernement des Mahr. On assiste avec eux et les Eldiens, à la réécriture de leur histoire. La manipulation est telle qu’on en vient à ne plus savoir qu’elle est la vérité au milieu de tous ces mensonges. C’est une belle leçon sur la propagande à destination des masses populaires.

Heureusement, la seconde partie nous réveille brusquement avec l’intervention d’Eren qui fait tout péter. Le rythme explose à ce moment-là et on se retrouve propulsés au milieu d’une bataille dont on ne comprend pas de suite tous les tenants et les aboutissants. En effet, on tombe sur un Eren qui a beaucoup changé et qui ne semble plus faire l’unanimité auprès de ses camarades sans qu’on sache encore trop pourquoi même si on peut en deviner des bouts. Il me tarde donc de découvrir aussi ce qui s’est passé de l’autre côté de la mer pendant toutes ces années pour qu’ils en arrivent là. Et je peux vous dire que c’est très dur de résister à la tentation d’aller jeter un oeil à la suite ^^

Tome 26

Un nouveau tome qui dégomme tout comme le précédent. Nous reprenons l’histoire exactement où on l’avait laissée en pleine bataille entre deux mondes, mais cette fois le mangaka revient sur ce qui a amené les guerriers de l’île à intervenir.

C’est encore une fois très bien rythmé, très bien écrit, on sent les éléments s’emboiter les uns aux autres sans la moindre difficulté. On plonge aussi de plus en plus dans la noirceur de leur monde et de leurs psychés. Aucun camp n’est tout blanc ou tout noir, tout se mélange. Eren, notre héros, est bien sûr au coeur de tout mais il fait de plus en plus peur avec ses airs de gourou à la dérive. Il a un plan en tête et est prêt à tout pour le réaliser, tant pis pour les pertes sur son chemin. Que c’est cruel ! L’auteur d’ailleurs ne résiste pas à nous imposer la perte d’un personnage qu’on chérissait depuis de nombreux tomes et je suis triste que ce soit tombé sur lui/elle (je garde le suspens).

Ça mélange drame intime avec vaste histoire touchant tout leur monde. On découvre que cette bataille n’est qu’une pièce dans le vaste échiquier mis en branle. Enfin, l’histoire dépasse les murs de l’île mais aussi ceux de la capitale en face pour embarquer tout le monde et il me tarde de mettre des visages sur les puissances en face qui vont se retrouver au milieu de tout ça.

Au niveau de la mythologie, on commence enfin à avoir une vraie vision d’ensemble de ceux que je vais appeler les grands Titans, de leurs pouvoirs, de leur fonctionnement, mais également du rôle et de l’origine des autres Titans que je dirai secondaires. Ce tome permet de bien tout reposer pour sûrement partir sur un dernier arc encore plus brutal où personne ne sera protégé et où on risque d’avoir un final bien sombre, du moins je l’espère si l’auteur ose aller jusqu’au bout de ce qu’il annonce.

Tome 27

Déjà 27 tomes et la série n’a pas l’air prête de se finir de suite. Ce nouvel opus, nous embarque à nouveau dans une nouvelle direction. On découvre la suite de ce qui a pu se passer dans l’intervalle de temps entre la reconquête des Murs et le présent post-attaque d’Eren. C’est donc un tome très bavard, parfois trop, où le rythme est assez lent. Il y a plein de nouvelles données à ingurgiter, de nouveaux groupes à assimiler, de nouvelles alliances à saisir et de nouveaux plans à découvrir. J’avoue que pour le moment, ça reste encore assez flou dans ma tête et qu’il faudra une mise en perspective avec la suite pour bien tout saisir. En tout cas,  je trouve l’univers d’Hajime Isayama vraiment riche et complexe mais parfaitement cohérent. Tout s’emboite à merveille dans un vaste plan et une vaste histoire.

J’aime ce que sont devenus les personnages. Eren a un charisme de fou, un petit côté « messie » qui m’intrigue de plus en plus. Je me questionne aussi sur sa relation avec Historia qui pourrait être le déclencheur de bien des choses. Ses amis ont également bien grandi, Jean n’est plus la chiffe molle que je connaissais, mais Armin est un peu trop en retrait pour moi et je trouve Mikasa trop soumise et ça m’agace. J’aurais aussi aimer voir plus Livaï et Sieg mais on ne pouvait pas tout mettre ici non plus et ce sera sûrement pour plus tard. Je suis aussi intriguée par leurs alliés d’Heazul. En fait, l’ensemble me fait me poser plein de nouvelles questions, plus qu’il ne me donne de réponses.

Ce ne fut donc pas une lecture des plus aisées et des plus plaisantes, mais je pense que ce sera un tome nécessaire pour la suite.

Tome 28

La qualité ne baisse pas avec l’Attaque des titans même si on approche déjà des 30 tomes. Ce nouvel opus est encore plein de révélations et de tensions mais propose un peu moins d’action, cependant quand elle est présente elle envoie du lourd ! Ainsi même si c’est assez dense à lire, ça reste une lecture où les pages défilent à toute vitesse.

On retrouve l’Île du Paradis en proie à des troubles intérieurs, entre les pro et les anti Jaeger (Eren et Sieg), ce qui force le gouvernement à cacher des choses d’un côté et à se redéployer de l’autre. Les deux frères eux semblent avoir de drôles de motifs les poussant à agir ainsi. Tout est trouble et on sent bien que ce qu’on nous présente là n’est peut-être qu’un arbre cachant la forêt. Du coup, on reste en permanence sur nos gardes. Impossible de croire à une telle transformation d’Eren. Effroyable de voir les embrigadements successifs subis par Sieg et leur résultat. En fait, c’est même peut-être l’un des thèmes centraux de ce tome quand on voit également le résultat produit sur la jeunesse Eldienne de Mahr.

Avec toutes ces composantes pourtant un peu lourde, l’histoire continue à passionner parce qu’on assiste à différentes attaques : de Falco et Gaby, de Sieg et Livaï, de l’unité pro-Jaeger menée par Frock contre le Gouvernement et le sergent Shardiz. C’est brutal, violent, sanglant et il y a bien des pertes mais ça reste palpitant !

Tome 29

L’Attaque des Titans reste ma série shonen préférée parmi celle disponible en France et ce tome ne me fait pas démentir. Quand la politique est rejoint par de l’action à tout va, c’est toujours passionnant à lire et ça donne un tome qui dépote.

Les plans des uns et des autres commencent de plus en plus à dévoiler toute leur richesse et leur complexité. C’est passionnant de découvrir les idées et plans de Sieg, ainsi que ceux d’Eren. On sent vraiment qu’on nous a caché plein de choses et nous le dévoiler ainsi est assez bluffant, surtout qu’on sent bien qu’on nous réserve encore bien des surprises et que ce n’est pas fini. Tout le monde se met à douter, il y a de beaux retournements et de belles surprises, rien n’est jamais sûr dans cet univers, même pas ce que l’on sait de lui.

Ainsi j’ai été surprise par le dénouement de la rencontre Sieg-Livaï. J’ai eu très peur pour les deux et si j’ai aimé ce qui est arrivé à Sieg, il me reste encore bien des questions à sa sujet. De la même façon, j’espère me tromper pour le second, sinon ce serait le drame. Par la suite, on bascule complètement du côté d’Eren et ce qui se passe avec lui est tout aussi passionnant. On est embarqué dans un ensemble de rouages que rien ne semble pouvoir arrêter. Sa confrontation puis le débarquement des Mahr nous plonge très rapidement dans une action permanente et insoutenable où tout explose de partout et tout pourrait bien arriver. L’avenir n’a jamais été moins incertain !

Tome 30

Il est des séries qui sont si géniales et puissantes qu’au bout d’un moment on manque de mots pour en parler, L’Attaque des Titans est de celles-ci. Avec un tome où l’histoire prend une nouvelle fois une direction incommensurable, Hajime Isayama démontre combien c’est un grand conteur mais surtout un grand tacticien.

Il ouvre ce nouveau tome sur une situation extrêmement tendue, où l’action explose de tout côté et où le lecteur ne sait plus où donner de la tête. Les alliances se nouent et se dénouent. Les intentions des personnages sont de plus en plus mouvantes et leurs actes ont une portée d’une rare importance pour le reste de l’humanité. Mais malgré cette densité, la narration reste ultra fluide, dynamique, vivante et pétaradante. Le mangaka orchestre tous ces mouvements comme un maître. Il avance chacun pion selon un rythme connu de lui seul mais qui est pile poil le bon pour qu’on en ressente l’impact qu’il faut. C’est assez bluffant. Et une fois qu’il a obtenu le résultat bluffant attendu, qui nous laisse sur les fesses, il frappe encore une fois un grand coup, en nous faisant tomber dans un silence assourdissant où les images remplacent très adroitement des mots devenus inutiles. Quel talent !

Dans tout ça, Eren devient de plus en plus la figure christique de la série, marqué comme ce dernier par son inconsistance apparente due à son libre arbitre et à sa réflexion sur le monde. Alors qu’on le croyait devenu complètement fou, il se révèle bien plus fin et nous surprend une nouvelle fois par sa détermination et son ambition. J’avais bien senti qu’il tramait quelque chose de différent de ce que proposait Sieg mais que cela remonte aussi loin et que ç’ait été aussi bien pensé m’a quand même grandement surprise. Il est intéressant de voir que pour assommer avec douceur le lecteur, l’auteur décide de l’accompagner en revenant avec des flashbacks forts sur le parcours d’Eren mais avec un regard autre qu’attendu, ce qui amène une nouvelle lumière encore plus contrastée sur celui-ci. C’est vraiment un personnage entier, qu’on a envie de croire insaisissable, mais qui en fait suit la même direction depuis le début en s’adaptant juste aux événements pour en jouer et arriver à son but.

Les thèmes abordés dans ce nouveau tome sont riches. Il y a celle de la foi aveugle en l’autre, la foi en un héros, l’influence de l’éducation des parents, la réécriture de l’Histoire par les vainqueurs, la manipulation des foules, etc. C’était déjà présent avant mais cela s’accentue dans une seconde partie fondatrice pour la série. Cette dernière se passe d’ailleurs dans un lieu mythique, hors du temps et de l’espace, pour bien asseoir la solennité de ce que l’on va apprendre et du coup de tonnerre qui va retentir ensuite. C’est puissant.

J’ai été touchée par les révélations sur les intentions cachées d’Eren et tout ce qu’il a fait. Ça donne envie de tout relire pour décrypter d’une autre façon ce à quoi on a déjà assister. J’ai beaucoup aimé le creusement de la mythologie de la série avec le retour aux sources du mythe avec l’histoire d’Ymir. Exactement le genre de fable à l’ancienne que j’aime. Mais surtout les dernières images m’ont laissée sur les fesses, assommée par le sens de ce qui vient de se produire. Deux coups d’éclat en un tome, dur de faire mieux !

En nous dirigeant avec intensité vers l’ultime arc de la série, Hajime Isayama laisse ses congénères auteurs de shonen loin derrière lui en proposant une intrigue d’une rare intensité et densité, où le rythme est parfaitement géré entre combats épiques ultra immersifs et intenses et révélations percutantes nous assommant. Du grand art !

Tome 31

Après l’immense tournant pris dans le tome précédent, il fallait temporiser et en même temps faire bien sentir le basculement dans lequel avait plongé l’histoire, Hajime Isayama y est une nouvelle fois parvenu de mains de maître, prouvant quel grand planificateur il est.

Ce qui m’a encore une fois frappée à la lecture de ce nouveau tome, c’est effectivement combien l’auteur semblait avoir tout prévu, préparé, pour nous amener à ce moment de chaos qui balaye toutes nos certitudes. Le premier chapitre est ainsi un modèle du genre.

Mais en plus le mangaka est également un grand conteur. Il gère son rythme comme jamais. Entre flashback, annonce brutale de chaos, retour sur des personnages qu’on croyait secondaire, développement et organisation progressive d’une résistance, scène d’un nouveau quotidien bouleversé, prise de pouvoir des pro-Yager, il ne chôme pas. Ce tome est passionnant à suivre. Il a l’air de fuser de tous les côtés et pourtant on le lisant on y trouve une grande cohérence dans le propos et le développement de l’intrigue.

Celle-ci prend une ampleur de plus en plus titanesque et terrifiante au fur et à mesure que le plan d’Eren se dévoile sous nos yeux. Pour autant, l’auteur nous fait languir, nous assistons de loin au début du Grand Terrassement mais on n’en saisit pas encore toutes les implications, je crois. Pour le moment, notre regard est tourné vers les amis d’Eren qui assistent impuissants à tout cela et sont sous le choc. C’est donc plutôt leur histoire à eux qui compte et je trouve chouette de proposer cela aux lecteurs. Ça prouve bien combien le développement de ces personnages dans les 30 tomes qui ont précédé était important.

Ainsi, j’ai beaucoup aimé suivre les amis proches d’Eren qui cherchaient comment se retourner et comment l’arrêter. J’ai aimé voir Jean découvrir en quelque sorte, enfin, sa vocation et résister aux sirènes du pouvoir. J’ai aimé voir les Pro-Yager s’emparer du pouvoir de façon implacable. J’ai aimé voir Conny complètement déboussolé face à la proposition qui s’offre à lui, c’est tellement humain. J’ai aimé y voir se mélanger les Mahr de l’histoire ainsi que leurs sous-fifres Eldiens et voir poindre un nouveau jeu d’alliance, qui au final coule de source quand on a tout suivi. Cette nouvelle équipe forgée de l’ensemble des défenseurs de l’humanité peu importe leurs origines me plait énormément pour le message universel de la tolérance, de la lutte contre la tyrannie et de la défense de la liberté qu’ils incarnent.

C’est donc un tome un peu lent, moins percutant qu’attendu, mais qui prend son temps pour installer de nouvelles dynamiques et bien nous faire sentir l’impact de ce qui se passe et les changements que cela précipite. Quand en plus, on y ajoute le talent de fou de l’auteur pour tout ce qu’il a planifié tout au long de son histoire, on ne peut qu’être soufflé. L’attente de la suite va être longue…

Tome 32

Après les grands bouleversements précédents, l’auteur calme le rythme dans ce tome pourtant passionnant où il renverse la vapeur et se concentre sur la contre-offensive en préparation des amis d’Eren, poignant et magistral, une nouvelle leçon de scénarisation !

J’ai encore une fois adoré ce tome. Alors qu’on aurait pu s’attendre à suivre la grande avancée d’Eren maintenant qu’il est lancé dans son Grand Terrassement. Que nenni, l’auteur nous prend par surprise, du moins moi, pour plutôt montrer la réponse de ses amis ! Et celle-ci est vraiment très forte. Non pas forte, dans le sens plein de poigne et de testostérone, mais forte dans le sens, plein de subtilités et de nuances. Elle est marquante. Ils sont complètement déboussolés face à ce qui se passe, réaction tout à fait normale, mais ne reste pas sans rien faire. Il faut agir et ils le font. C’est donc un tome avec une ambiance assez particulière que l’on lit, entre mélancolie, profonde tristesse et sentiment qu’il faut avancer vaille que vaille.

J’ai été soufflée par l’écriture des personnages encore une fois. Les figures de Jean et de Reiner m’ont particulièrement frappé. Ce sont des hommes vraiment complexes que l’auteur a su développer et mettre en scène. La réunion des deux groupes ennemis vers un but commun de défense de l’humanité permet de souligner toutes leurs différences et de remettre en perspective tout ce qui a pu avoir lieu, montrant combien il est compliqué d’avoir une opinion tranchée sur quoi que ce soit, tellement le manichéisme est le mauvais prisme pour juger d’une telle histoire. C’est magistral !

Mais ce tome n’est pas que de l’introspection, c’est aussi un tome d’action. Nos amis n’hésitent pas à agir malgré leurs doutes et leurs incertitudes. Ils ne savent pas comment arrêter Eren, peu importe, ils avancent. On assiste ainsi à un combat acharné dans la ville portuaire afin qu’ils puissent partir, quitter enfin cette île, et rejoindre leur destinée. Un combat hautement symbolique sur bien des points, qui marque les esprits par ce à quoi chacun est prêt à renoncer dans cette quête. Personne ne ressortira tout blanc de cette histoire, chacun va commettre des crimes atroces mais à ce stade-là ils n’ont pas le choix. C’est épique et époustouflant à suivre. On le fait la boule au ventre et le noeud dans la gorge. Chacun se révèle, sous nos yeux, un véritable héros pour l’humanité. Et que dire de l’ultime sacrifice de deux personnages fondateurs pour ces enfants soldats !

Vraiment ce tome est d’une virtuosité. L’auteur en plus parachève cela par une plongée dramatique dans la psyché d’Eren pour tenter d’appréhender comment il en est arrivé là et c’est tragique. On a mal pour lui, pour ce qu’il est devenu, pour le point de rupture qui l’a fait basculer. C’est un décryptage bien sombre de la façon dont chacun pourrait basculer dans ce qu’il y a de pire au nom d’idéaux qui pourtant ne semblaient pas si mauvais sur le papier au début. Cette plongée dans la mécanique humaine est criante de réalisme malheureusement et s’inspire forcément de notre Histoire avec un grand H. Je serai très curieuse après la fin de cette oeuvre qu’on questionne l’auteur sur son processus de création, ses inspirations, ses sources.

En attendant, la tension monte inéluctablement. Il n’y a plus aucun personnage qui soit tout blanc, tous sont d’un rouge écarlate, du rouge du sang de leurs victimes. Qui va l’emporter dans cette course contre la montre ? Qui va trouver les bons arguments ou la bonne méthode ? Je serai bien en peine de le dire à l’heure actuelle tant l’auteur est capable de nous surprendre et de nous retourner la tête. Une grande oeuvre !

Tome 33

Ça y est nous sommes définitivement dans la dernière ligne droite de la série et il devient de plus en plus compliquée d’en parler d’abord sans spoiler (ce que je ne pourrais pas ne pas faire ici) et ensuite parce que l’intrigue est de plus en plus riche et complexe à analyser.

Eren est parti pour son grand terrassement avec les titans qu’il a libéré des murs. Ses amis, étrangement pas sous son contrôle comme les autres, se sont lancés à sa poursuite pour tenter de le raisonner et de l’arrêter. Une course-poursuite pesante et stressante à laquelle nous allons assister ici, maintenant que l’intrigue s’est resserrée autour d’eux.

Il y a plusieurs éléments que j’ai trouvé très intéressants dans ce tome mais avant d’y revenir, je tiens à souligner la puissance de la narration pourtant ultra simple de l’auteur. Il raconte son récit entre passé, présent et avenir avec une rare maestria. Tout coule de source et on a l’impression qu’il avait tout prévu de longue date. Il recentre son récit sur les personnages principaux, mélangeant moments très personnels et moments majeurs pour la crise en jeu, faisant ainsi monter peu à peu la tension et les enjeux sur tous les points, c’est saisissant.

Le premier thème qui m’a frappé ici et qui revient de longue date, c’est cette notion de prédestination. Eren semble accomplir quelque chose qu’il se savait à faire de longue et contre lequel il ne peut lutter. C’est sombre et tragique. Le drame se joue mais il est impuissant. Il avait pourtant des clés en main pour l’éviter mais s’en est senti incapable. La seule solution partager ce fardeau avec les autres pour peut-être trouver une solution.

Ce qui m’amène à l’autre thème que j’ai trouvé très intéressant : le rôle de la nouvelle génération. Je vois dans la tragédie qui se déroule avec Eren, le reflet de ce que les anciennes générations ont fait subir à notre planète, et pour moi, l’auteur semble dire que seul la nouvelle génération et ses enfants sont un espoir pour sortir de là. J’en veux pour preuve la place qu’il accorde à ceux-ci à travers ce bébé anonyme qu’on nous fait suivre, à travers les parents des titans de Mahr qui se repentent, à travers l’appel à l’aide qu’Eren lance à ses amis leur demandant de mettre un terme à tout ça. C’est fort.

Cependant ce n’est pas aussi simple, l’auteur semble faire appel à notre libre arbitre pour choisir le moindre mal, la voie du milieu. Il est ainsi sans cesse question de choix et de sacrifice. On épilogue énormément sur les conséquences de chaque acte présent en tentant de s’éclairer du passé et de deviner le présent. J’ai vraiment eu l’impression d’être en présence de l’esprit d’un historien en lisant celui tant la réflexion me semble similaire et c’est très intéressant à lire.

Dans le même ordre d’idée, il y a ce sentiment de remise à niveau de tous, de pardon qu’on doit tous s’accorder car on a tous commis des atrocités à un moment donné. C’est intéressant mais un peu malaisant, je l’avoue. Si j’ai compris et approuvé la discussion entre Reiner et Connie, entre les parents Mahr, entre Annie et Armin, entre Annie et la dirigeante Heazul, j’ai quand même un peu de mal avec l’idée d’une façon générale car je trouve, notamment, que l’on en vient à une banalisation dérangeante de la violence puisque c’est pas grave après on pardonne…

Il y a ainsi quelques maladresses soit dans le propos, soit dans mon interprétation, voire même dans certains choix scénaristiques. Je comprends la volonté de sacrifier un nouveau personnage clé pour pouvoir mettre en scène un moment très fort et faire monter en grade l’un des héros, mais j’ai trouvé ce sacrifice particulièrement inutile. Je pense qu’on aurait pu aboutir au même résultat sans lui. D’autres éléments m’ont semblé maladroits comme l’ouverture où l’on entend cet échange à travers le temps entre Eren et cet enfant anonyme, c’est juste une vision désespérée de la liberté qu’il pensait vouloir qui ne ressemble pas à celle qu’il obtient. Mais à vouloir trop philosopher, trop rendre le récit épique, par moment l’auteur se perd un peu.

Isayama nous offre cependant ici un tome superbe, où pour une fois les palabres ne sont pas inutiles, mais sont au contraire riches en enseignements et réflexions de tout genre. Il y a des notions historiques, philosophiques, politiques et culturelles forts intéressantes dans son récit qui mériteraient d’y réfléchir plus longuement pour décanter et détailler tout ça. Mais en attendant, cela donne une lecture riche et poignante, marquante qui s’achemine vers un final qui ne nous laissera pas indemne.

Tome 34

Voici la fin de l’une de mes plus anciennes séries en cours. Il n’est jamais simple en plus de conclure une série qui aura eu une telle importance, qui aura développé des thèmes aussi forts et offerts autant de surprises. Alors, même si je suis dans l’ensemble satisfaite, il y a aussi en même temps trop de facilités pour que je l’apprécie pleinement et ait un coup de coeur comme sur d’autres tomes.

Dans un style moins poussif que certains des tomes qui précèdent, Hahime Hisayama nous offre ici d’ultimes chapitres que l’on suit sous apnée. Notre respiration bloquée, nous assistons aux ultimes combats pour sauver l’humanité et vaincre Eren, qui est devenu le grand méchant de l’histoire. Si l’épique est au rendez-vous dans les combats, si nos héros sont présents et offrent de belles scènes d’amitié et de sacrifices, il y a pour moi un peu trop de bons sentiments dégoulinants et un certain manque de noirceur que je regrette, même si on a quand même pas mal notre dose. Cela donne ainsi une conclusion douce-amère, alors que personnellement j’aurais salué l’audace d’une conclusion totalement dark. Dommage.

La première partie se décompose ainsi en une suite de combats où nos jeunes habitants de l’île du Paradis affrontent Eren et les anciens Titans qu’il a ressuscité. Le combat est plein de tension, chacun en prend pour son grade, ça virevolte de partout et ça se sauve les uns les autres. J’ai hâte d’en voir l’adaptation en animé. C’est archi dynamique, notamment avec l’arrivée de ressources inespérées. Cependant, cela a aussi un petit côté longuet et répétitif en même temps. On nous fait sentir qu’ils sont coincés et la solution pour débloquer tout ça sort un peu trop du chapeau du personnage que tout le monde attend. Ce manque de surprise, cette prévisibilité est vraiment ce que je reproche car je m’attendais à prendre une claque que je n’ai pas reçue à ce moment-là.

On se dirige ainsi vers le combat fratricide entre les trois amis du début. Et là aussi, les dialogues intérieurs et réminiscences qui peuplent les pages ne font que ralentir et alourdir le propos. On a certes une conclusion toute droit tirée de la tragédie grecque mais que c’était lourd pour en arriver là. Je suis ravie du choix fait pour le vrai sauveur et celui en apparence à la face du monde. C’est tout à fait logique et il y a une certaine forme de cruauté, de noirceur qui me convient tout à fait. Le travail autour du trio phare de la série est parfaitement réussi dans ces ultimes pages. Tout prend sens entre le comportement d’Eren et les attentes placée en Mikasa et Armin, ainsi que le cheminement qu’ils ont eu. Alors certes certains dialogues font un peu trop jeunot et léger à mon goût mais je pardonne face au reste. Je pardonne aussi le traitement parfois un peu trop humoristique ou caricatural fait à certaines personnages de la troupe dans les ultimes pages car j’imagine que c’était pour montrer un monde d’après plus positif. Ce n’était pas ce que je désirais mais je comprends l’intention.

En effet, l’auteur aura été au bout de son propos jusqu’au bout malgré certaines maladresses. Il lui ainsi une conclusion mi-figure mi-raisin où d’un côté une menace majeure disparait mais une autre perdure. La réalité froide avec laquelle il imagine le monde d’après est excellente. Oui, la grosse menace des débuts a disparu, mais ce n’est pas mieux et le monde d’après ressemble au monde d’avant avec une militarisation et une hostilité envers l’étranger toujours aussi importante si ce n’est plus. C’est donc juste la forme qui change mais le fond reste le même. Un message pessimiste qui me plait. Beaucoup de gens, il me semble, on d’ailleurs épilogué là-dessus et notamment sur les ultimes pages ajoutées pour l’édition reliée où l’auteur semble montrer un éternel recommencement. J’aime l’idée personnellement.

Hisayama aura porté ainsi à la fois un message d’espoir et un message d’inéluctabilité de bout en bout. Son histoire est définitivement  tout sauf manichéenne. Elle laisse aussi songeur sur bien des sujets : de la politique, à l’amour, en passant par la famille. Tout semble sujet à caution et discussion. Je ne suis pour ma part pas fan du tout de sa vision de l’amour dit romantique, que je trouve malsain. En revanche, j’ai beaucoup aimé sa définition de l’amitié. C’est à travers ce sentiment qu’il livre les plus belles pages de sa conclusion. Mention spéciale à la vision de Livaï des anciens Commandants qui l’ont accompagné.

L’Attaque des Titans est et restera pour moi l’un des meilleurs shonen passé, présent et futur. C’est une série qui a été écrite pour nous faire réfléchir et ça fonctionne, pour nous faire vibrer et ça marche, pour nous faire trembler et on n’a pu s’en empêcher. Les petites failles finales ne peuvent faire oublier cela. C’est pour moi un titre à avoir définitivement dans sa mangathèque.

coup de coeur

8 commentaires sur “L’Attaque des Titans d’Hajime Isayama

  1. Je suis impressionnée par ton article et le travail titanesque, sans mauvais jeu de mots, qu’il doit y avoir derrière !
    Bien que tous les tomes ne renferment pas que du bon, mais rien de surprenant quand on voit la longueur de la série, on perçoit sans peine ton enthousiasme. C’est d’ailleurs un gage de qualité parce que maintenir l’intérêt des lecteurs d’un tome à l’autre demande un certain talent ! En tout cas, l’univers, l’action, le rythme et l’évolution des personnages semblent avoir de quoi séduire.

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    1. Merci, tu me flattes 🙂
      Ravie d’avoir réussi à transmettre mon plaisir à lire cette série avec ses hauts et ses bas parce que dans l’ensemble c’est vraiment un petit bijou comme on en a trop peu 😀
      J’espère que tu finiras par te laisser séduire toi aussi ^^

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    1. Question de goût, je comprends très bien.
      Pas facile la question de l’âge… Je dirais pas avant le collège et dans le meilleur des cas pas avant 14 ans environ pour bien saisir toutes les implications de ce qui se passe et pas juste triper devant les combats face aux Titans ><

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