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I Dream of Love d’Arina Tanemura

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Titre : I Dream of Love

Auteur : Arina Tanemura

Éditeur vf : Delcourt/Tonkam

Années de parution : Depuis 2015

Nombre de tomes vf : 7 (en cours)

Résumé du tome 1 : À 15 ans, Chikagé a choisi un avenir incertain plutôt qu’une belle histoire.
Aujourd’hui, à 31 ans, célibataire, elle regrette sa vie juste passable. Tout bascule le jour où elle apprend le couple de son premier amour. Pour l’aider, Tokita, qui l’aime en secret, lui remet « l’Idream », pour qu’elle retrouve à nouveau le physique de ses 15 ans. L’occasion pour Chikagé de tout recommencer…

Mes avis :

Tome 1

Une jolie surprise encore de la part de cette auteur que j’aime tant et qui arrive à nous livrer un josei (son premier ?) empli d’une grande douceur et naïveté comme elle sait si bien le faire. En effet, cette ambiance à la fois douce et naïve pour traiter de sujet grave est un peu sa marque de fabrique quand on a lu ses précédents titres : Full Moon, The Gentleman Alliance ou Princesse Sakura. Du coup, l’idée de prendre une jeune femme vierge de 31 ans qui voudrait recommencer sa vie parce qu’elle pense l’avoir ratée est vraiment touchante. Qui ne voudrait pas revenir en arrière pour faire ce qu’il n’a pas osé autrefois, je pense que cela parle à tout le monde. Après certes l’histoire est classique et reprend les sujets chers à l’auteur mais cela fonctionne très bien. On devine rapidement avec qui l’héroïne va finir. Les personnages masculins ont les mêmes traits de caractères d’un titre à l’autre mais me plaisent toujours autant. Je suis juste un peu gênée par « la romance » qui semble naître entre cette femme de 31 ans, qui certes reprend un corps d’adolescente, et un garçon de 15 ans. L’un de ses autres titres avait aussi une héroïne plus vieille que le héros et ça me perturbait… Par contre, j’aime toujours autant son dessin, son utilisation des trames et la vivacité de ses planches. Je la retrouve vraiment avec plaisir dans ce titre.

Tome 2

Mon coup de coeur se confirme avec ce deuxième tome. J’ai énormément aimé le traitement des émotions des personnages, surtout du côté de Tokita dont on découvre le passé ici. Le tome s’ouvre avec un chapitre consacré à leur passé et ce chapitre apporte énormément à l’histoire. On comprend mieux le parcours de celui-ci et la façon dont il perçoit Chikagé. Ses sentiments entre amour et admiration sont magnifiquement décrits. Arina Tanemura met en avant des réactions très adultes chez ses personnages, qu’elle oppose avec ceux moins réfléchis des adolescents. La dichotomie entre les deux est bien jouée, on a du mal à choisir entre la fougue de la jeunesse et la maturité des adultes. Du coup, je me sens vraiment impliquée dans l’histoire aux côtés de Chikagé chez qui je me retrouve pas mal. L’histoire par contre avance peu, elle continue son boulot d’idol et entre en compétition avec celle qu’elle avait remplacé, Yoko. Mais surtout, elle en apprend plus sur le jeune Hibiki, qui se révèle un personnage très intéressant et bien plus mature qu’elle le croyait. Il m’amuse et me plaît beaucoup. Et pour finir, elle recroise son premier amour, Haru et se retrouve dans une position délicate qui donne très très envie de lire la suite. Quel dommage que les tomes ne sortent pas plus vite !

Petit plus : l’interview d’Arina Tanemura à la fin nous en apprend pas mal sur la genèse de cette série. J’adore.

Tome 3

Première fois que je suis un peu déçue par cette série. J’ai juste adoré la première moitié avec les retrouvailles entre Chikagé et Haru. C’était tendre, touchant, amusant et drôlement émouvant. J’ai aimé leur maladresse à tous les deux, de même que le fait qu’ils n’arrivent pas à tourner la page. J’ai trouvé l’auteur très juste quand elle raconte que des petites histoires de notre jeunesse ont parfois encore un impact sur notre vie d’adulte. J’ai vraiment beaucoup aimé le personnage d’Haru qui est quelqu’un de droit et d’attentionné. Chikagé m’a plus agacée tant je l’ai trouvée naïve et immature. Mais mon dieu que j’ai été déçue après avoir vu mes espoirs déçus justement. Je n’ai pas aimé qu’Haru se mette en retrait comme ça au profit de Tokita que je trouve vraiment fade et j’espère bien revoir le trio avec un Haru plus combatif par la suite. La seconde partie du tome consacrée à Akari me plaît moins. Elle est plus classique. D’ailleurs j’ai trouvé que l’auteur manquait cruellement de subtilité en l’amenant, d’habitude elle fait mieux. Le fait qu’Akari (Chikagé version 15 ans) se pose vraiment la question de sortir avec un gamin de cet âge-là me gêne énormément, c’est pire que dans sa série Lovely Fridays. Je ne comprends pas ce choix de l’auteur dans ces deux séries…

Tome 4

Voilà un peu le tome de la rupture pour moi. Celui-ci étant consacré à la romance entre Akari et Lu, j’ai eu beaucoup beaucoup de mal. Dois-je rappeler qu’Akari/Chikage a 31 ans, tandis que Lu n’en a que 15 ?! Non, je ne peux pas accepter ni comprendre cette volonté d’Arina Tanemura de les mettre en couple. Oui, elle veut montrer à Chikage ce qu’elle a raté étant adolescente mais ce n’est pas la solution. Ça m’agace énormément qu’elle puisse montrer qu’étant jeune elle était belle et que maintenant parce qu’elle est dans la trentaine elle serait moche, fade et sans saveur. C’est méchant et pas très crédible non plus. Je n’aime pas les choix qu’elle fait. En plus, tous ceux qui pourrait la faire changer et prendre conscience de ses erreurs sont en retrait dans ce tome que ce soit Tokita ou Hibiki. Alors oui, Lu est mignon et touchant. C’est un gentil garçon qui mérite d’être heureux mais sa relation avec Akari en plus d’être fausse est toxique. Alors, j’ai été ravie qu’elle y mette un terme avant la fin du tome, même si là aussi c’est hyper cliché. Et c’est bien ce que je reproche à l’autrice, de nous donner maintenant une romance ultra classique alors qu’avec ses idées de départ elle aurait pu faire une histoire beaucoup plus sensible et travaillée. Je suis déçue, on n’est plus dans le josei du début mais dans un banal et insipide shojo.

Tome 5

Je confirme que la série a définitivement pris l’eau ici… Avec sa parution sporadique, je ne me rappelais plus combien j’avais déjà été déçue dans le tome précédent et je crois que là ce fut encore pire. On oublie complètement le côté josei, ok. Mais on est aussi en train de complètement oublier le côté idol qui me plaisait bien. En plus, Akari est une vraie girouette. Franchement, je ne comprends rien à ses sentiments et multiples revirements. C’est atroce et forcément pas crédible, ni touchant, pour un sou, un comble ! Alors certes, c’est sympa de découvrir l’histoire de Tokita et Hina. Ils sont mignons tout plein. Leur histoire est belle et touchante, parce qu’elle part d’un gros raté si je puis dire, et qu’en plus ils sont assez maladroits tous les deux mais qu’ils se sont bonifiés au contact l’un de l’autre et ont su se rendre heureux. Mais franchement, je n’ai pas compris ce que ça venait faire là. Ça tombe vraiment comme un cheveux sur la soupe et ça occupe les trois quarts du tome… Je pense encore essayer un tome mais si ça continue dans cette veine, j’arrête là, surtout que même la qualité des dessins baisse pour moi. Hibiki est devenu particulièrement moche V.V

Tome 6

Quatre ans plus tard, Delcourt-Tonkam reprend les sorties de I dream of Love est ô mon dieu cela passe beaucoup mieux. Cette pause aurait-elle été salutaire après une suite de tomes qui a l’époque partait un peu à vau l’eau…

J’ai été ravie de retrouver l’ambiance des magical girls à la Arina Tanemura avec son brin tragique et ses beaux espoirs faits de notes chantantes. Ce tome, particulièrement chargé en émotion, aura su me toucher à plusieurs reprises et finalement si l’histoire est totalement abracadabrantesque, je l’ai totalement acceptée en vue du genre utilisé ici.

J’ai donc pris plaisir à retrouver notre héroïne trentenaire transformée en jeune adolescente grâce à des bonbons être aux côtés d’Hibiki, cet idol avec qui elle travaille, qui va traverser la pire des épreuves : la perte d’un proche. Là où elle aurait pu en faire des caisses, j’ai trouvé l’autrice assez raisonnable dans le pathos. Elle nous fait partager avec une belle émotion retenue les derniers instants de cette personne, sa perte et les conséquences sur Hibiki. C’est fin et assez bien tourné, en dehors peut-être de la morale : « le travail avant tout » ou « le travail comme moyen de guérison », qui me partage. Mais ces pages sont en tout cas très bien écrites, avec délicatesse et finesse, sans en faire trop et en mettant judicieusement en avant la force morale d’Hibiki et les soutiens qu’il a autour de lui.

Notre héroïne étant partout, on la retrouve également au centre d’un autre drame dans la seconde partie, cette fois avec ses habits ordinaires de femme de 30 ans, qui vient en plus de subir une déception amoureuse avec Tokita qui en a choisi une autre. La transition entre les deux parties est assez maladroite, on a l’impression qu’elles sont totalement déconnectées l’une de l’autre, mais ça n’enlève pas l’intérêt à cette dernière. Avec Hanami, nous sommes dans une histoire bien plus mature : celle d’une femme qui réalise au moment de se marier qu’elle est enceinte d’une de ses relations précédentes. Malgré le côté un peu soap ici, j’ai été touchée par la détresse de cette femme et par les paroles de Chikagé ventant la capacité à pardonner de son ancien amour (même s’il n’ a rien à pardonner ici…). La mise en scène, elle, est très « Feux de l’amour », ce qui est un peu too much pour moi, mais je suis curieuse de voir comment la suite sera traitée.

Magical Girl moderne mélangeant josei d’un côté avec les aventures de son héroïne trentenaire et shojo avec son univers d’idols quand l’héroïne se met à rajeunir et à monter sur scène, I dream of love poursuit la quête d’amour de Chikagé qui décidément trouve bien des obstacles sur sa route. Avec ce tome joliment dramatique de tous les côtés, elle est confrontée à la mort et à le vie, les deux venant chambouler la sienne en plus de celle d’êtres chers. C’est mignon et touchant, parfois agaçant, mais toujours entraînant à lire. Heureusement, Delcourt-Tonkam a sorti deux tomes à la suite, je vais donc pouvoir enchaîner !

Tome 7

L’autrice a vraiment redressé la barre après avoir fait basculer de trop sa romance dans une histoire pour adolescent, elle consacre désormais toute son énergie pour nous conter l’histoire de la Chikagé adulte, oubliant un peu Akari pour le coup. Dur dur de trouver l’équilibre.

Faisant directement suite au tome précédent, nous nous retrouvons encore ici avec l’histoire compliquée d’Hanami et Tokita. Ce qui arrive à ces derniers, plein de couples connaissent ça, mais cela prend une tournure des plus dramatique ici avec le choix sans explication fait par Hanami. J’ai trouvé intéressant que l’autrice évoque ce sujet : une femme enceinte d’un homme en épousant un autre, mais j’ai trouvé qu’elle était un peu gênée aux entournures et qu’elle n’arrivait pas à s’en dépatouiller. Résultat, elle a préféré faire fuir Hanami sans la moindre explication. Dommage.

On sent une vraie volonté de la part d’Arina Tanemura de bâtir un histoire plus mature que ce dont elle a l’habitude, avec des personnages adultes, qui ont des problématiques de leur âge, mais comme elle n’a pas l’habitude, tout est maladroit. Ainsi à peine l’intrigue d’Hanami et son bébé est-elle expédiée, qu’on revient sur le fameux triangle amoureux entre Chikage, Haru et Tokita. L’héroïne est toujours aussi indécise, se laissant mener par le bout du nez par les garçons et il lui faudra un électrochoc (bien léger en fait) pour enfin imposer ses choix. Ce n’était pas trop tôt. Mais en faisant cela, on oublie un peu vite Hanami et on se lance un peu trop dans une nouvelle romance probable entre Chikage et Tokita.

Autre problème, l’autrice évacue presque totalement le pan plus « jeunesse » de son intrigue. On voit à peine nos chers idols. Pourtant Hibiki vient de subir une lourde perte et j’aurais cru que l’héroïne serait plus là pour lui. On sent que l’autrice avance à marche forcée pour pousser celle-ci à faire son choix entre sa vie d’adolescente et sa vie d’adulte. C’est un peu maladroit car trop rapide avec cette absence de scènes où on la verrait s’interroger sur les deux. Là, il suffit d’une seule problématique pour la voir presque faire son choix. Bof. Après, il me semble que la parution de la série a été un peu chamboulée au Japon, avec une pause d’un an entre les tomes 5 et 6, puis deux ans entre le 6 et le 7 et rien depuis, alors qu’il est sorti en 2020, ceci explique peut-être cela.

Mélange heureux et parfois maladroit entre oeuvre jeunesse et magique, et oeuvre adulte et sérieuse, I dream of love raconte effectivement de manière touchante le parcours de cette jeune femme cherchant à retrouver l’amour tel qu’elle l’éprouvait pendant son adolescence. C’est mignon et parfois émouvant, mais raconté un peu trop vite lors de certains basculements pourtant importants pour le récit alors que c’est justement cette profondeur qu’on attend. Maladroit donc.

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7 commentaires sur “I Dream of Love d’Arina Tanemura

  1. J’aime beaucoup Arina Tanemura aussi ^^ Et ce pitch me tente bien, les retours en arrière sur histoire personnelle, j’adore !

    J’aimerais bien qu’un éditeur publie toutes ses séries …

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  2. d’accord avec toi sur le tome 2 🙂
    Effectivement, mais on a l’air synchro avec le Japon si je regarde MN, et comme on l’apprend dans l’interview, elle mène 2 séries de front.
    Hâte aussi d’avoir la suite avec cette fin :p

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  3. Il est rare de trouver des lecteurs fidèle à cette mangaka, ce qui pour moi a une grande valeur sentimentale, mais passons je voulais te donner un résumé plus correcte de l’histoire si tu l’as vraiment lus et fait un résumé, alors voilà le résumé :
    À 15 ans, Chikagé a choisi un avenir incertain plutôt qu’une belle histoire.
    Aujourd’hui, à 31 ans, célibataire, elle regrette sa vie juste passable. Tout bascule le jour où elle apprend le couple de son premier amour. Pour l’aider, Tokita, qui l’aime en secret, lui remet « l’Idream », pour qu’elle retrouve à nouveau le physique de ses 15 ans. L’occasion pour Chikagé de tout recommencer…
    N’as tu lus que Princesse Sakura, I Dream of Love et Fridays Lovely de l’auteur ?

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    1. Effectivement, j’avais pris le résumé sans le lire, je vais le corriger. Merci à toi ^^
      Sinon, j’ai aussi lu Full Moon, The Gentlemen’s Alliance, Time Strange Kyoko, Ion et Kamikaze Kaitou Jeanne mais certaines lectures datent un peu d’où l’absence de billet ici ^^
      Et toi, tu as lu quoi de cette auteur ? Tu en as des préférés ?

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  4. Je te rejoins tout à fait ! La série est en train de prendre l’eau (le bateau s’est même échoué au fond de la mer…). Quelle déception (d’autant plus vive que j’ai lu d’une traite les 5 tomes, la baisse de qualité de la série est flagrante)! J’ai l’impression que la mangaka aurait dû rester dans un genre shojo, sa bifurcation vers du « josei » ne tient pas la route… Et quel dommage pour le personnage de Tokita, j’avais bon espoir mais le dernier tome m’a perdue (sa relation avec Hina m’a laissée indifférente et sa demande en mariage incrédule!)

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