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Le berceau des mers (The Cradle of the Sea) de Mei Nagano

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Titre : Le berceau des mers : The Cradle of the Sea

Auteur : Mei Nagano

Editeur vf : Komikku

Année de parution vf : 2015-2017

Nb de tomes vf : 4 (série terminée)

Résumé du tome 1 : Dans l’Angleterre de la révolution industrielle, Monica, une jeune fille pauvre, est engagée comme femme de chambre dans la grande villa d’un riche gentleman, qui lui donne pour mission de veiller sur Evan, son nourrisson. Mais suite à la disparition en haute mer de son protecteur, Monica est chassée de la villa, et doit retourner vivre dans les bas-quartiers. Un an après ce revers de fortune, Monica retrouve le petit Evan et découvre avec stupeur que la tombe de son ancien maître est vide. Remplie d’espoir que son bienfaiteur est encore en vie, Monica décide de se lancer à sa recherche et embarque sur un bateau à vapeur avec Evan dans les bras. Mais l’aventure semble semée d’embûches…

Mes avis :

Tome 1

Dès que j’ai entendu parler de ce titre, j’ai de suite voulu le faire. Il faut dire que la couverture et les premiers dessins étaient vraiment accrocheur et que l’idée que cela se passe en Angleterre sous la Révolution Industrielle m’intéressait beaucoup. Ces deux aspects ont eu raison de moi. Le titre est bel et bien très bien dessiné. Les personnages sont tous très beaux (un peu trop ?) et les décors flattent l’oeil. Il y a un côté très énergique qui donne envie d’avancer encore et toujours. J’ai juste été un peu gênée par l’omniprésence du « vent » dans les dessins de la 2e partie, qui rendait parfois les planches difficilement lisibles, surtout que ça ne se justifiait pas forcément.

Justement au niveau de l’histoire, ce tome se découpent en 2 parties. La première introduit l’histoire et les personnages, nous présentant Monica et Evan, son petit protégé. Celui a surtout pour rôle d’être ultra trognon pour l’instant, il faut qu’il est trop jeune pour autre chose. Monica quant à elle, a eu une vie assez difficile et porte le deuil de son patron, le père d’Evan, disparu en mer. Mais c’est une jeune fille volontaire, ne se laissant pas abattre et ayant un grand coeur. Sa relation avec le père d’Evan est un peu ambigüe ce qui explique son envie de le retrouver. (Il me tarde d’ailleurs d’en apprendre plus sur lui et de voir enfin son visage.) Pour se faire, elle kidnappe Evan que l’oncle et la tante négligeaient, et elle a une révélation sur le port : il faut qu’elle embarque à son tour sur un bateau pour retrouver son patron. Le bateau devient alors un personnage à part entière de l’histoire. On a presque l’impression qu’il est vivant ! Cette révélation va l’amener à rencontre un autre passionné, Louis, qui est un fou de mécanique, mais qui cache pas mal de secrets. A eux deux, ils vont mener leur petite révolution et se faire embaucher sur le fameux bateau pour faire la traversée vers les Amériques. On est vraiment à fond dans le rêve de la Révolution Industrielle ici ! Tout est réuni pour nous faire rêver, aussi bien le dessin qui se fait de plus en plus vif et nous emporte, que le caractère fonceur des personnages et les situations critiques qu’ils vivent.

L’auteur a donc parfaitement su doser ses effets pour nous donner envie de foncer sur la suite !

Tome 2

Nouveau tome, nouveau coup de coeur ! La série a confirmé tout le bien que je pensais d’elle.

L’auteur gère à merveille les deux côtés de son histoire : la vie sur le bateau et la quête de Monica. La première, la vie sur le bateau, est palpitante. Le dessin nerveux et rythmé nous entraîne toujours plus loin et donne vraiment envie de se mêler à l’équipage. Chaque personnage est peint de telle sorte qu’il reste dans les esprits. Il suffit de voir le nouveau personnage qu’on découvre au détour d’une cabine pour s’en rendre compte. Mei NAgano a en plus le talent de savoir ménager ses effets et d’instaurer des touches de mystères ici et là. Le caractère vif et entier des personnages donne aussi beaucoup de vie au récit. En cela, j’aime les envolées de Niel et Louis qui en sont l’exemple parfait. Dans tout cela, Monica trouve peu à peu sa place à bord. Elle fait tout pour se rendre utile même si à premier abord, elle n’est pas véritablement à sa place sur ce bateau. Avec le petit Evan, elle donne lieu à des scènes très fraiches et très drôles. Et même si l’histoire pourrait tourner en rond parce qu’elle se passe sur un lieu clôt, ce n’est pas du tout le cas. Le mystère qui entoure le passager prestigieux qu’ils ont à bord, ainsi que la découverte de Niel à la fin du tome font bien bouger les choses.

Du côté de la quête de Monica, celle-ci est l’occasion de redécouvrir son passé et celui du père d’Evan. On voit ainsi leur première rencontre puis comment elle se retrouve à son service. Sa première rencontre aussi avec le turbulent Evan, pour enfin avoir quelques indices sur le lieu où aurait pu se rendre son maître. C’est vraiment très bien amené de la part de l’auteur et j’ai énormément aimé ces passages de l’histoire.

En fait, tout me plaît dans cette série, les personnages, l’histoire, les décors, le temps choisi, les dessins. Tout est un régal, vivement la suite !

Tome 3

Cette série continue sur a très bonne lancée avec un tome qui ne démérite pas par rapport aux précédents. Il apporte même une nouvelle envergure à l’histoire grâce à ce que l’on apprend sur le Craddle of the Sea. C’est d’ailleurs ce qui fait la richesse de ce titre, le mélange entre la vie dans l’Angleterre victorienne et les mystères entourant le patron de Monica ainsi que le passé de Louis. Du coup, j’ai adoré la dynamique de ce tome.

Les images de la vie à bord et de la vie au port sont splendides et très vivantes. L’arrivée de la Marine Royale dans l’histoire rajoute au côté réaliste et rend l’histoire plus prenante. On sent que certains éléments qui n’avaient été qu’effleuré dans les 2 tomes de présentations prennent leur sens ici. Ainsi, le personnage du Duc de Heartland semble désormais au coeur de l’histoire alors qu’il ne semblait être qu’un vague personnage secondaire. Un véritable chamboulement des forces s’opère ici. Ce n’est plus seulement l’histoire de Monica qui cherche le père d’Evan, mais aussi l’histoire de Louis qui cherche ce qu’il s’est passé pendant son absence avec le Craddle of the Sea et du Duc qui semble lié à tout ça. L’histoire gagne vraiment en envergure.

Bien sûr, on a toujours droit à des petits moments très drôles qui détendent une atmosphère qui s’alourdit, notamment grâce à Evan et Niel (les deux ressorts comiques de l’histoire). Mais les personnages du Lady sont plus en recul dans ce tome, où l’essentiel de l’histoire ne se passe plus à bord, mais sur la terre ferme. Cela n’empêche pas de sentir qu’une vraie cohésion s’est formée autour des matelots et que Monica est vraiment bien intégrée, tout comme Louis. Tout comme Niel et le Duc, celui-ci gagne en importance dans ce tome où on en apprend plus sur son passé. J’ai énormément apprécié le chapitre où on le voit travailler pour le Craddle of the Sea, ce qui a fait naître tout un tas de théories chez moi. J’en viens même à me demander si sa patronne là-bas ne serait pas la mère d’Evan.

J’ai donc été sous le charme de ce tome encore plus dynamique que les précédents, qui enrichit l’histoire et la rend encore plus palpitante. Il me tarde de voir les conséquences de leur affrontement avec la Marine royale maintenant.

Tome 4

Près d’un an et demi après le tome 3, voici enfin la conclusion de cette jolie série. Tout au long de ce tome bien épais, l’action ne mollit pas. L’auteure ne nous laisse jamais le temps de souffler.

Le tome démarre sur les chapeaux de roues avec l’affrontement de l’équipage du Lady et de la Marine royale qui les poursuit parce qu’ils ont libéré le Duc. On sent de plus en plus que dans les hautes sphères de la Marine, il y a des choses à cacher, tout comme du côté du Duc. Et ce qui est malin de la part de Mei Nagano c’est de parvenir à faire se rejoindre tous les fils de son récit. Ainsi Louis et le Duc ont travaillé sur le Cradle, le fils du Capitaine qui était dans la Marine est mort mystérieusement à cause de celle-ci, et celle-ci est responsable de l’accident dramatique sur le chantier du Cradle. Petit à petit tout se rejoint pour notre plus grand plaisir, le tout sur fond de luttes maritimes et de course à l’armement. Le contexte est peut-être un peu trop brièvement esquissé à mon goût mais l’ensemble est passionnant. Tout coule de source et on comprend rapidement les enjeux et ce qui se passe.

De plus, la mangaka n’oublie pas de lever le voile sur le mystère qui entoure justement le lien entre le Cradle et le Lady, de même que sur le testament de Sophia et son lien avec certains personnages qu’on connait bien. Bien sûr, beaucoup devaient se douter de son identité mais ça fait du bien de le confirmer. Je me suis régalée dans la dernière partie où Monica est tiraillée après avoir atteint ce qu’elle pensait être son but. La façon aussi dont ils vont tous se liguer pour lutter contre les méchants de l’histoire est pleine d’entrain et de bons sentiments. La fin est un peu précipitée à mon goût et j’aurais aimé quelques pages supplémentaires pour vraiment voir comment ils s’en tiraient quelques mois après la bataille. Le petit épilogue 5 ans plus tard était le bienvenue pour les quitter sans regret et avec le sourire.

J’aurais vraiment beaucoup aimé tout du long le dynamisme de ce titre qui n’a pas été sans me rappeler Nadia et le secret de l’eau bleu de par son contexte historique. La mangaka a vraiment un jolie coup de crayon et sait bien équilibrer son récit. Mon seul regret est que le récit soit au final si court, quelques chapitres supplémentaires n’auraient pas été de trop. Je suivrai ses prochaines parutions françaises s’il y en a.

Ma note : 17 / 20

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