Livres - Jeunesse / Young Adult

Une braise sous la cendre / An Ember in the Ashes de Sabaa Tahir

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Titre : Une braise sous la cendre / An Ember in the Ashes

Auteur : Sabaa Tahir

Éditeurs vo / vf : Razorbill / Harper Voyager / Pocket Jeunesse

Années de parution vo / vf : 2015-2020

Nombre de tomes : 4 (série terminée)

Résumé du tome 1 : Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff : la Résistance a tenté de pénétrer dans l’école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t’écraserai. »
Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.

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Mes avis :

Tome 1 : Une braise sous la cendre / An Ember in the Ashes

A force de lire les avis dithyrambiques de certaines blogueuses, j’ai absolument voulu tester cette série, en VO qui plus est, et comme avec A Court of Thorns and Roses, ce n’est pas le coup de coeur que j’attendais. Cependant par rapport à ce dernier, j’ai beaucoup plus apprécié l’histoire. Expliquons-nous.

En fait, ce qui m’a vraiment gênée lors de ma lecture, c’est la plume de l’auteur. Je l’ai trouvée très fade et très plate. Le fait de choisir le présent comme temps de la narration m’a aussi pas mal perturbée et dans l’ensemble je n’ai pas trouvé qu’elle avait ce petit quelque chose qui donne envie de vite vite tourner les pages. En plus du style, j’ai trouvé qu’il y avait des vrais problèmes de rythme dans l’histoire avec de longs moments où l’on s’ennuyait, notamment au début (genre les 100 premières pages environ) et d’autres où les choses se répétaient un peu. Les personnages, eux aussi, ne sont pas toujours très bien définis et ont tendance à ne pas être très cohérents. Cependant malgré ces défauts, j’ai tout de même beaucoup aimé l’histoire une fois que les Épreuves ont commencé et j’ai fini par m’attacher à certains personnages malgré leurs décisions sans queue ni tête ^^

En ce qui concerne l’histoire, je l’ai trouvée plutôt originale. J’ai beaucoup aimé l’idée de planter le décor dans un univers qui est un savant mélange de Rome antique et de Contes de mille et une nuits. L’ambiance est le gros plus de ce roman ! L’auteur fait aussi en sorte que l’atmosphère soit toujours lourde et pesante, pleine de violence et qu’on ne sache jamais quand le couperet va s’abattre et sur qui. Pour une roman destiné à la jeunesse, elle est dans la veine de ces auteurs qui osent parler de violence et qui savent aller loin, et j’espère que contrairement à d’autres, elle continuera à le faire et n’adoucira pas les traits par la suite. N’ayant pas forcément lu grand-chose du résumé pour ne pas me spoiler, je ne m’attendais pas à ce que l’histoire parte dans les directions qu’elle a prises. J’ai donc été agréablement surprise par l’arrivée des Épreuves pour choisir le nouvel Empereur, par le rôle controversé de la Résistance, par le rôle des Augures et par plein d’autres événements. C’est un autre gros point positif, on ne sait jamais trop sur quel pied danser. Le huis clos est une excellente idée pour ce type de roman, ça renforce encore l’atmosphère pesante et la fatalité de ce qui se passe. Mais tout n’est pas que violence, il y a aussi un vrai volet aventure dans l’histoire, porté par la volonté d’Elias de gagner sa liberté et celle de Laia de regagner la sienne et celle de son frère. Cet aspect positif contrebalance un peu toute la noirceur du récit. Il fallait cette petite touche d’espoir pour pouvoir avancer.

J’ai donc aimé suivre leurs aventures, aussi bien celles d’Elias que de Laia, ce qui n’était pas gagné. En effet, du côté des personnages, je ne suis pas du tout fan de Laia qui est l’archétype des personnages féminins qui m’agacent. Même si elle mûrit et devient plus forte, je n’arrive pas à accrocher. Elias est pour moi le vrai héros de ce roman ou devrait l’être. C’est son histoire qui m’a le plus accrochée, son désir de liberté, sa grandeur d’âme et ses sacrifices. C’est un personnage complexe comme je les aime. A côté de lui, j’ai adoré Helen qui n’a pourtant pas une tâche simple et dont les réactions d’ado amoureuse m’ont parfois agacée. Cependant, elle a une telle force et un tel sens de l’abnégation qu’elle n’a pu que me conquérir. A côté d’eux, il y a toute une flopée de personnages secondaires qui m’ont tour à tour agacée, énervée, séduite, enthousiasmée. J’ai un petit faible pour Izzy et Cook (dont j’espère découvrir le passé et l’identité un jour) ainsi que pour Keenan et Cain. Je reste réservée concernant la Commandante et j’espère qu’elle cache plus que cette terrible violence dont elle fait preuve. Sabaa Tahir a eu beaucoup de flair en créant ses personnages dont aucun n’est blanc ou noir.

L’autre point très positif de ce roman, c’est l’univers que l’auteur a créé. Je l’ai trouvé vraiment riche et original avec sa mythologie se rapprochant des Contes de mille et une nuits et son décor à la fois romain et arabe. J’ai de suite été séduite par cette société de classes où les anciens dominants ont été réduits en esclavage et où une dictature militaire s’est installée. L’idée de la Résistance est bonne aussi mais celle-ci est encore trop floue à mon goût, notamment son passé avec la Lyonesse. J’espère qu’on aura l’occasion de revenir dessus notamment grâce à Cook. L’ambiance pesante due à la terreur installée par l’armée est prenante et on imagine très bien à quoi peuvent ressembler les prisons de l’Empire, notamment Kauf qu’on retrouvera dans le 2e tome, ainsi que l’école militaire où ont grandi Elias et Helen. Alors, c’est normal que l’affrontement de ces deux mondes détonne et donne lieu à quelque chose d’explosif. Enfin, je n’en parle que maintenant mais il y a le rôle très important des Augures dans ce petit monde. Ce sont encore des créatures très mystérieuses mais elles amènent l’histoire dans d’autres sphères. Elles nous emportent dans une dimension magique voir divine avec ces affrontements entre puissances surnaturelles qui semblent se profiler. Pour le moment, on n’en parle peu dans ce tome à part avec elles et le Nightbreaker (?) mais on sent que ce sera bientôt au coeur de l’histoire et que toutes les épreuves bien humaines qu’ils ont dû surmonter ici sont nécessaires à d’autres qui auront une dimension bien plus titanesque. En tout cas, j’espère que mes espoirs là-dessus ne seront pas déçus.

Dernière petite note, pour la fan que je suis , il fallait que je vous parle un peu du côté romance. C’est l’un des aspects que j’ai le moins aimé dans le roman. J’ai trouvé que l’auteure nous faisait un peu tourner en bourrique avec les sentiments de ses personnages. Si je comprends très bien la relation Elias-Helen que je trouve aussi très belle, j’ai beaucoup beaucoup de mal avec celle entre Elias et Laia que je ne trouve pas du tout naturelle et logique. Je comprends pourquoi il est attiré par elle mais tout va trop vite, et elle, elle est trop indécise avec Keenan. Je n’aime pas le triangle ou plutôt le carré qui se dessine. Pour moi, Laia n’est pas faite pour Elias, je la vois plus avec Keenan et j’ai trouvé les différents rapprochements très maladroits et artificiels.

An Ember in the Ashes est donc un roman jeunesse ambitieux avec un univers riche et intéressant mais surtout sombre, violent et intriguant. Il est dommage que la plume encore jeune de l’auteure et le caractère de certains personnages gâchent un peu la lecture parfois. Mais le titre reste plein de promesses.

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Tome 2 : Une flamme dans la nuit / A torch against the night

J’ai retrouvé les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans le premier tome, à savoir une écriture encore débutante, un triangle amoureux trop présent mais un univers riche et intéressant avec plein d’action.

Malgré un triangle amoureux encore plus présent que dans le premier tome et qui est particulièrement agaçant, je pense que j’ai préféré ce tome au premier. En effet dès les premières pages, on est pris par les aventures d’Elias, Laia et Helen dont on découvre enfin la voix. La fuite d’Elias et Laia est très prenante dans les premières pages mais l’est un peu moins par la suite jusqu’à leur arrivée à Kauf où là l’histoire redevient palpitante. On retrouve donc malgré le road trip et l’arrivée des chapitres racontés par Helen, le même problème de rythme que dans le premier avec de longs passages à vide. Heureusement le chassé croisé entre les fugitifs et Helen et la Commandante est passionnant et compense un peu le reste. En fait, c’est surtout tout le côté romance qui m’agace dans cette série. Je le trouve inutile et mal fichu. Je ne ressens toujours aucune palpitation à suivre les changements de sentiments incessants de Laia. Pourtant je suis une grande fan de romances mais ici c’est vraiment trop mal amené et construit pour être intéressant et crédible, c’est dommage. A la limite, je vois plutôt bien se profiler quelque chose entre Helen et Harper qui ont été une des révélations de ce tome pour moi.

Car en plus de l’action, des chassés croisés et du road trip, ce sont les personnages qui ont su rendre ce tome intéressant. Si je n’arrive toujours pas à apprécier Laia qui est une vraie girouette et dont je ne crois pas à l’évolution vers quelqu’un de plus mur et débrouillard, j’ai par contre beaucoup apprécié de découvrir Helen grâce à ses chapitres. En effet, l’auteur retranscrit parfaitement les choix difficiles qu’elle doit faire et combien ça lui brise le coeur à chaque fois ce qui la rend bien plus humaine que dans le premier tome. Ensuite, il y a Elias, qui en dehors de son amourette agaçante, a encore fait des choix difficiles et subit une lente agonie dans ce tome. Le choix qu’il fait à la fin est superbe et tellement logique, j’adore. Mais ce ne sont pas les seuls personnages intéressants du tome, j’ai adoré l’équipe formée autour d’Helen avec Dex, Faris et surtout Harper (mon coup de coeur ><). J’ai aussi été très contente de découvrir la famille d’adoption d’Elias et des membres des Tribus. J’ai également été vite séduite par le petit Tas qui est tellement courageux et il me tarde d’apprendre à découvrir Darin. J’ai aimé détesté le bourreau de Kauf qui fait bien froid dans le dos. Je reste également fan de la duplicité et de la folie de la Commandante. J’ai beaucoup aimé les révélations sur le Nightbringer même si j’en ai vu une arriver un peu avant qu’il ne se produise. Je suis sûre que c’est un personnage qui gagne à être connu.

Justement puisqu’on parle de lui, je trouve la mythologie de cette saga de plus en plus riche et intéressante. On sent bien que tout n’est pas blanc ou noir dans cette histoire et qu’on risque d’être surpris. Tout ce qui tourne autour du Nightbringer et des anciens peuples magiques : jinn, effrits… qui peuplaient le monde avant est super intrigant. De même, je ne m’attendais pas du tout à cette révélation à la fin sur le père d’Elias. Je penchais dans une autre direction, dommage. A côté de ça, il y a aussi les pouvoirs que les filles développent et celui qu’Elias va acquérir probablement dans le prochain tome. La magie pénètre de plus en plus la série mais l’auteur n’oublie pas pour autant l’aspect politique. Les plans de la Commandante sont de plus en plus limpides et en même temps on se demande comment elle va y arriver vu que Marcus n’est pas aussi dupe qu’on le croyais. J’espère que Sabaa Tahir développera un peu plus encore cet aspect par la suite avec aussi bien les machinations de Keris que ceux de Marcus pour l’en empêcher, surtout que comme ça, ça permet de voir un peu plus Helen qui est prise en plein milieu de leur guéguerre.

A Torch against the Light est donc une très bonne suite dans la veine du premier tome. Il faut juste faire abstraction de la romance pour vraiment se régaler avec l’univers à la fois magique et machiavélique de Sabaa Tahir. Vivement le tome 3 !

Tome 3 : A Reaper at the gates / Le prix du sang

C’est deux ans et demi après ma lecture du précédent tome que je retrouve l’univers de Sabaa Tahir et je me demande encore pourquoi j’ai tant tardé à lire ce nouveau tome. Par ma faute, j’ai eu beaucoup de mal dans les premiers à re-rentrer dans l’histoire parce que je ne me rappelais plus très bien qui était qui dans les personnages secondaires, ni ce qui s’était passé dans les détails dans les tomes précédents. Mais au fur et à mesure, heureusement tout m’est revenu et j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

L’univers de Sabaa Tahir est vraiment dépaysant. C’est le gros plus de cette saga. J’adore le mélange entre Antiquité et Mille et une nuits qu’elle fait ici, de même que le mélange entre politique et magie qui s’opère sous nos yeux. Dans ce troisième tome qui fait un peu la césure entre les débuts et la fin de l’histoire, l’aventure est au rendez-vous mais elle tarde à prendre sens. On suit nos héros dans leurs périples mais pendant longtemps on ne voit pas bien le but de tout ça et il faut attendre les 150 dernières pages pour que cela décolle vraiment, ce que j’ai trouvé un peu dommage.

Pour autant, je ne peux pas dire qu’il ne se passe rien. Nous découvrons chacun des héros dans leur nouveau rôle. Elias apprend ce que ça veut dire de devenir The Soul Catcher. C’est peut-être la partie qui m’a le moins passionnée de l’histoire alors que pourtant elle développe une partie de la mythologie qui m’intéresse autour des jinns et des esprits qui peuplent leur monde. Hélène, elle, essaie de conjuguer son rôle de Blood Shrike avec ses aspirations personnelles, ce qui n’a rien de facile quand on doit lutter à la fois contre des ennemis intérieurs (l’Empereur Marcus, la Commandante) et extérieurs (les pays voisins qui attaquent). Sa ligne scénaristique m’a beaucoup plu, j’y reviendrai. Quant à Laia, elle chercher encore sa place. Oui, elle se veut se battre contre le retour du Nightbringer mais comment ? à quel titre ? elle ne sait pas encore.

Chacun évolue dans ce tome et c’est quelque chose qui m’a beaucoup plu. C’était poignant de suivre Elias se débattre avec ce qu’on lui demandait d’abandonner pour vraiment endosser son rôle de Soul Catcher et maintenant l’équilibre. Mais je continue à trouver ce personnage un peu fade, pour quelqu’un qui doit revêtir le rôle d’âme soeur de l’héroïne… Celle-ci n’a pas une destinée facile non plus. Elle apprend des révélations terribles sur sa famille et doit également faire des choix difficiles pour avancer dans sa quête. Reste la belle Hélène, mon coup de coeur, qui est tout sauf manichéenne et qui doit se démener avec les fous qui l’entourent sans se perdre elle-même et en protégeant les siens. Quelle force de la nature ! En plus, grâce à elle, nous avons le plaisir de suivre le charmant Dex, qui j’aimerais voir un peu plus mis en avant, ainsi que le fidèle Harper, qui forme un très beau duo avec elle. Dans les personnages secondaires, j’ai beaucoup aimé découvrir Musa, qui apporte vraiment une aide essentielle à Laia et qu’on devrait revoir, je pense. En plus son histoire me plaît. Je reste archi fan du Nightbringer qui est bien loin du méchant basique auquel on est habitué. J’espère le voir plus prochainement. Reste ensuite bien d’autres qui passent un peu trop inaperçus malheureusement parce que les personnages principaux prennent toute la place et parfois pour pas grand-chose, c’est dommage.

Pour ce qui est de l’histoire, on a donc une très longue première moitié où chacun avance ses pions, fait ses recherches et essaie de découvrir des choses. Ce n’est pas statique, mais ce n’est pas passionnant non plus car il y a beaucoup de facilités et de choses prévisibles. Heureusement, l’autrice se sert aussi de ce passage pour enrichir sa mythologie, poussant le lecteur à s’interroger sur les frontières entre le bien et le mal, et la nature même de ce qu’on dit être le mal. Elle complexifie encore son histoire et joue à fond sur l’ambiance sombre et non-manichéenne qu’elle a instauré depuis le début. On apprend de nouvelles choses sur le passé de grandes figures de l’histoire et on nous sous-entend aussi qu’il y aura d’autres révélations sur eux. On apprend également des choses sur les créatures qui peuplent cet univers et c’est plus compliqué que prévu. Bref, même si les aventures des personnages ne sont pas forcément passionnant, l’univers qui est creusé l’est, lui.

Quant à la dernière partie de l’histoire, elle tient toutes ses promesses. On enchaine les scènes de batailles, les pertes douloureuses et les révélations fracassantes. C’est passionnant de bout en bout. C’est simple à partir de la page 300 (environ), on ne lâche plus le livre tant qu’on ne l’a pas refermé. Le rythme est bien meilleur, les personnages ayant tous convergé vers le même lieu. Les enjeux prennent enfin tous leurs sens et ce qu’on pressentait nous explose au visage. L’autrice a vraiment bien mené sa barque.

A Reaper at the gates confirme donc tout le bien que je pense de cette saga. Sabaa Tahir a su créer un univers riche, complexe et cohérent qui n’a pas fini de nous surprendre. Elle sait parfaitement doser ses effets de style et ménager ses surprises. L’univers est sombre, la mythologie originale car elle joue sur le bien et le mal de façon non-manichéenne. L’attente va encore être longue jusqu’à la sortie de la suite.

Tome 4 : A sky beyond the storm

Ultime chapitre de cette belle et sombre aventure au pays des Jinns et des Efrits, Sabaa Tahir nous offre une fin à la fois épique et dramatique comme elle sait si bien les écrire.

Replonger dans cet univers assez riche où le temps entre chaque tome est assez important ne fut pas aisé. N’eut été le rapide résumé que j’ai trouvé sur le rabat de la jaquette, je crois que j’aurais été totalement perdu, car avec les nombreux personnages et les surnoms qu’ils se donnent, je ne savais plus qui était qui et qui avait fait quoi… Mais cela évacué, j’ai ensuite plongé avec plaisir dans les ultimes moments de cette aventure.

Suite direct des événements précédents, nous retrouvons Leia et Hélène désormais alliées en vu de leur affrontement commun du Nightbringer pour l’une et de Keris – la Commandante – pour l’autre, car leurs ennemis se sont aussi alliés. Mais surtout, ce sont désormais deux femmes qui se comprennent et ont la même vision du monde. Elles ne veulent plus de cet Empire qui divise les peuples, elles veulent les unir. L’autrice met pas mal de chasses-trappes et autres obstacles sur leur route. Leurs aventures ne seront donc pas de tout repos, surtout quand le coeur vient s’en mêler.

J’ai beaucoup aimé le ton et le rythme de ce dernier tome qui ne nous laisse aucun repos. Quand ce ne sont pas les événements qui viennent vers elles et provoquent des actions débridés, ce sont leurs coeurs qui parlent et viennent les bouleverser. Pour cela, j’ai trouvé très plaisir d’entendre chacune d’elle, mais pas que, à tour de rôle. C’est très intéressant de suivre cette guerre sous différents angles, celui de Leia, d’Hélène mais aussi d’Elias – The Soul Catcher et de Keenan – le Nightbringer. Cela donne un réel dynamisme à la lecture car ainsi les chapitres s’alternent, sans routine ici, à un rythme rapide et fréquent.

L’aventure, elle, repose toujours sur un beau mélange de cadre antique avec l’Empire et de mythologie arabisante avec les Jinns, Efrits et autres esprits. J’ai beaucoup aimé l’histoire tragique que l’autrice nous conte autour de Keenan et de ce qui a fait de lui le Nightbringer. C’est déchirant. J’ai beaucoup aimé découvrir, Rehmat, la créature qui vit en Leia. Tout cela se mélange très bien pour créer un univers vraiment attachant et immersif où la quête de liberté et de tolérance des héros fait vraiment sens. Cependant, je n’ai pas pu m’empêcher de voir des similitude avec l’univers de Grisha sur certains points, ce qui m’a empêchée de trouve ça original.

Ce problème d’originalité, je l’ai retrouvé chez les personnages dont l’évolution, quoiqu’elle soit très belle et émouvant, est vraiment classique. On devine assez rapidement comment cela va se passer pour l’ensemble d’entre eux et les décisions qu’ils vont prendre, surtout le trio de tête et leurs plus proches. Je n’ai cependant pas boudé mon plaisir. Si Leia m’a laissée indifférente la plupart du temps, j’ai en revanche fondu face à Hélène, sa droiture, la force de ses sentiments et la magnifique histoire qu’elle va vivre. J’ai aussi été torturée avec Elias. Le Nightbringer m’a déchiré le coeur, quel bon « méchant » très humain, il fait ! Et j’ai également beaucoup aimé tous les proches d’Hélène qui l’aident dans la guerre, le grand-père d’Elias ou encore le frère de Leia.

L’autrice ne nous épargne pas dans ce dernier tome. C’est la guerre et il y a des pertes. J’ai apprécié qu’elle ose nous torturer ainsi, même si je mentirais si je ne disais pas regretter certaines morts. J’ai aimé qu’il y ait un mélange de stratégie, de combat, de bataille et d’histoires personnelles. J’ai trouvé le final particulièrement satisfaisant du point de vue de l’intrigue. Elle mène vraiment celle-ci jusqu’à son ultime point et le message est classique mais beau et émouvant avec une pointe d’amertume.

An Ember in the Ashe est vraiment l’une des plus belles saga Young Adult que j’ai pu lire. Elle est merveilleusement bien écrite car l’autrice a su faire vivre ses personnages et l’univers dans lequel se déroulent leurs aventures. Elle a su caresser les lecteurs dans le sens du poil mais également les bousculer. Elle a su faire vibrer nos coeur et les ravager. Elle nous a marqués. Je pense que je me ferai un plaisir de relire cette saga, en vf cette fois, d’ici quelques années pour y replonger à nouveau.

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