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Card captor Sakura : Clear Card Arc de Clamp

Titre : Card Captor Sakura : Clear Card Arc

Auteur : Clamp

Éditeur vf : Pika (shojo)

Années de parution vf : 2017-2024

Nombre de tomes vf : 14 / 16 (en cours)

Histoire : C’est le mois d’avril, les cerisiers sont en fleur et Sakura entame son année de cinquième. Tout semble se passer pour le mieux : Shaolan est de retour comme promis et fréquente le même collège ! Mais une nuit, elle fait un rêve étrange… À son réveil, toutes ses cartes sont devenues transparentes et inutilisables ! Guidée par une clef apparue en rêve, Sakura est sur le point de débuter une nouvelle aventure !

Mes avis :

Tome 1

Je suis une fan de la première heure de Card Captor Sakura. A l’époque de la première série, j’avais acheté tous les tomes, les artbooks, les animés comics et j’avais vu la série animé ainsi que les films. C’est un univers de magical girls qui me plaît, dans lequel les Clamp ne se sont pas contentées de faire du shojo mais aussi de parler de parentalité, d’homosexualité, de deuil, etc. C’était une oeuvre assez complète que déjà j’avais été ravie de retrouver en partie dans Tsubasa Reservoir Chronicles (TRC) mais c’est vrai que j’avais été triste de les quitter.

Ici, l’histoire prend suite directement après la fin de la première série, alors que Sakura et ses amis rentrent au collège. J’ai eu un peu de mal à re-rentrer dedans alors que pourtant la narration est assez fluide mais j’ai vraiment eu l’impression que les auteures lançaient trop d’appels du pied aux lecteurs d’origine. J’avais en tête le dessin de leurs dernières séries alors j’ai trouvé celui-ci un peu trop rond et enfantin parfois.

On retrouve tout de même une partie de ce qui a fait le sel de la série d’origine : de la magie, des secrets, de l’humour, et de l’amour. C’est mignon tout plein mais on reste assez en surface pour le moment. Il n’y a pas l’effet de surprise ni l’originalité des thèmes de la première série pour le moment. Je pensais voir des références à TRC mais il n’en est rien pour le moment. C’est surtout un tome d’introduction où l’on voit un nouveau mystère apparaître dans la petite vie tranquille de Sakura : un nouveau sceptre et de nouvelles cartes.

C’est bien fait mais je reste un peu sur ma faim pour le moment. Il faut que les auteures se réveillent et ne se contentent pas de refaire ce qu’elles ont déjà fait.

Bonus : Une réédition de la série d’origine semble se profiler pour le début de l’année chez Pika. Si c’est une belle édition, je serai de la partie ^^

Tome 2

Ce nouveau tome est dans la droite ligne du précédent. Le mystère qui entoure les phénomènes qui se produisent autour de Sakura est toujours complet. Il semble juste que Shaolan et Eriol soient au courant de quelque chose mais ils ne disent rien à Sakura pour l’aider. Celle-ci continue à enchaîner la capture des nouvelles cartes avec une grande facilité. Elle obtient pas moins de 3 cartes ici, le tout en utilisant celles à sa disposition lors de combats courts mais rondement menés. Je trouve cela un peu trop simple et surtout trop rapide. Cela donne une trop grande légèreté au titre alors que j’aurais aimé que cela soit plus sombre.

A côté de ça, nous avons toujours d’adorables moments du quotidien, entre les disputes avec son frères, ses discussions avec Yukito-Yue, sa vie de tous les jours avec Kero (qui fait un trop figurant…), sa vie de collégienne avec ses amis où elle enchaîne cours, pique-nique et activités de club. C’est mignon tout plein mais ça n’apporte rien de neuf en même temps. On est en présence d’une machine bien roulée, mais tellement bien que ça peut en devenir fade. De plus, regardant le dessin animé en parallèle, je n’ai aucune surprise tant l’adaptation est fidèle au manga. Ce n’est pas mauvais mais j’attendais mieux, plus.

Tome 3

Ce n’était pas forcément le cas avant mais quand on a vu l’animé avant de lire ces chapitres comme c’est mon cas cette fois, on ne peut s’empêcher de trouver que tout va très vite, trop vite. J’ai beau aimer Sakura, trouver les dessins adorables, aimer l’ambiance magical girls et magie ésotérique, je continue à trouver l’ensemble assez fade.

Le tome est très court. Les chapitres s’enchainent super vite comme la capture des cartes qui est de plus en plus facile et rapide. Les petits moments du quotidien de Sakura qui me plaisent tant se font moins nombreux même si on a quand même le temps de croiser tout le monde pour mon plus grand plaisir.

Non ce qui continue à faire le sel de la série, ce sont les mystères qui entourent les nouvelles cartes et le magicien que Sakura voit en rêve, mais qui a vu l’animé a déjà les réponses et les indices disséminés ici ne sont pas très subtiles. Peut-être n’ai-je plus l’âge pour complètement apprécier cette lecture.

Reste des planches très jolies et des personnages adorables dont heureusement j’aime suivre les aventures ^^

Tome 4

Comme la dernière fois, je ne peux m’empêcher de comparer cette nouvelle lecture à mon visionnage de la série. Mais ô surprise ! Il y a quelques petits développements inédits non présents dans l’animé dont je suis ravie ^v^

Nous continuons à suivre Sakura dans sa chasse aux nouvelles cartes. Elle commence à les percevoir un peu et remarque des ressemblances avec les anciennes. En parallèle, de plus en plus de liens se font entre les cartes, Sakura, les alliés de Sakura (Shaolan / Eriol / Kaho), ses proches (Toya / Yue) et ses « ennemis » (Akiho / Kaito), ce qui rend l’histoire un peu plus complexe et donc intéressante à suivre. J’aime bien quand on a la sensation d’être face à une toile plus vaste. Ici, les secrets sont livrés au compte goutte pour mieux développer cette atmosphère de mystère si chère aux autrices. J’aime assez.

Ainsi, j’ai en associant toujours petits moments du quotidien de collégienne de Sakura et fantastique / magie, les Clamp continue à faire croitre l’univers de ce spin-off. C’est prévisible, ça n’a rien de fou par rapport à la précédente série, mais j’ai réussi à y prendre plaisir cette fois et c’est le principal 🙂

Tome 5

Comme je le pressentais la dernière fois, on commence à vraiment rentrer dans le coeur de l’intrigue ici et même si ça reste en-dessous de la série originelle, cela devient quand même plus dense et donc plus plaisant.

Les Clamp avec douceur et humour nous font de plus en plus rentrer dans les mystères de ce nouvel arc. Ainsi, au détour d’une journée surprise passée avec son arrière-grand-père, on apprend de nouveaux secrets sur Sakura et ceux qui l’entourent. Des questions sont soulevées, mais des réponses apportées également, ce qui est rare dans le titre. J’ai aimé la subtilité avec laquelle se mélangeait l’histoire toute simple de ces retrouvailles familiales et du grand-père qui essaie de se racheter, et celle plus complexe autour des pouvoirs de Sakura et de ce qui se passe.

Du coup, dans ce tome, la capture des cartes passe complètement à l’arrière-plan (de façon concrète parce que franchement ce n’était pas non plus ce qui passionnait le plus les foules avant….) pour se concentrer sur les relations entre les uns et les autres, les origines des nouveaux personnages, ce que cachent les magiciens autour de notre héroïne, etc. La seule chose qui m’agace, c’est que tout semble se faire dans son dos et que personne ne se dit que ce n’est pas la protéger que de lui mentir… Pour le reste, je suis assez fan, surtout que ça y est, on a rattrapé l’animé et que ça va redevenir inédit pour moi ^^

Un bon tome, peut-être l’un des meilleurs jusqu’à présent dans cet arc.

Tome 6

La série poursuit sa lancée et ce réveil est vraiment le bienvenu. Les Clamp s’amusent à varier leur narration dans ce tome pour mieux nous plonger dans les plans de Kaito, rendant enfin l’histoire plus passionnante à suivre. J’ai beaucoup aimé la dynamique que ça a donné et les implications que cela sous-tend.

Les « petits contes » qui revenait sur Akiho et Kaito était une bonne introduction à leur passé pour expliquer comment on en était arrivé là. Ils sont un peu brefs mais triste à souhait et dans la lignée de ce que le groupe d’autrice aime faire avec ses personnages. Ça se mêlait très bien avec les rencontres pleines de révélations entre Sakura et Akiho d’un côté, Shaolan et Yue de l’autre, même si dans le cas de ces premières c’était un peu sans surprise tant tout avait été amené. Je suis d’ailleurs un peu frustrée du retournement final qu’on nous propose qui est trop facile et qui gagnerait à ne pas être utilisé trop souvent, parce qu’on se dirigeait vraiment vers un climax intéressant. En parallèle, la découverte concernant Shaolan est assez évidente au final, mais me plaît, il n’est pas juste l’amoureux de l’héroïne, c’est bien d’enfin lui donner un rôle dans cette suite.

Après une première grosse partie assez accrocheuse, le dernier chapitre semble repartir dans un schéma classique comme au début, mais pointent également des petits indices montrant que ce qu’il s’est passé a malgré tout des conséquences sur les créatures magiques qui entourent Sakura et Kaito, de ce fait j’ai hâte de voir ce que les autrices nous réservent vu que les Clamp semblent petit à petit muscler enfin leur histoire.

Tome 7

Ça y est nous avons atteint le moment charnière de la série où tout commence à basculer, ce n’est pas trop tôt. Pour autant, les autrices ne profitent pas complètement de cet élan. Elles semblent encore retenir les rênes et cela s’en ressent avec un rythme heurté, à la fois lent sur l’intrigue générale et trop rapide avec la capture des cartes. C’est assez déstabilisant. De plus, la série continue à manquer de la profondeur de son aîné et là, c’est un peu décevant. Comme si les Clamp s’amusait juste à se plagier elle-même sans y mettre vraiment leur âme.

Alors ce ne fut pas une lecture désagréable pour autant, loin de là. J’ai aimé les révélations de ce tome. Sakura comprend enfin une partie de ce que lui cache Shaolan et les conséquences de ceci. Eriol passe à l’action, envoyant Spinel et Ruby aux côtés de Kero et Yue pour les suppléer. Mais surtout, on continue à voir D.Kaito à l’oeuvre et à en apprendre plus sur son passé et ce qui le menace. C’est vraiment lui LE personnage phare de ce nouvel arc de la saga, sans lui tout tombe à l’eau, car c’est le seul à avoir du charisme. Les autrices cherchent donc à nous faire plaisir en faisant avancer leur intrigue dans le bon sens, jusqu’à ce cliffhanger terrible qui conclut le tome et fait regretter de ne pas avoir le suivant, tant c’était ce que l’on attendait.

Cependant quand on creuse un peu, on se rend compte qu’il n’y a pas la saveur de la saga originelle. Les parents ont disparu de la donne, le père de Sakura est quasiment absent de la série. Il en va de même pour ses amis collégiens comme elle qui font juste de la figuration de temps en temps, idem pour ce pauvre Kero qu’on voit juste manger et jouer aux jeux vidéos… Même la belle relation entre Toya et Yukito est passée plus qu’au second plan alors qu’elle faisait partie des meilleures idées développées par le groupe d’autrices. Alors forcément ce qui reste, la romance entre Shaolan et Sakura et l’amitié naissante entre cette dernière et Akiho, fait un peu trop gentillet et vide. L’ensemble manque vraiment de puissance dramatique et émotionnelle.

Heureusement, on a l’univers magique qui lui reste vraiment plaisant à découvrir avec une belle promesse autour de D.Kaito et de son ancien cercle qui s’est servi de l’enfant qu’il était ainsi que de la jeune Akiho. Il y a ici potentiellement un message fort sur la marchandisation des enfants par les adultes. Et j’attends avec beaucoup d’impatience de voir comment cela va être exploité. Pour le reste, la capture ou l’utilisation des cartes, c’est un peu trop en pilote automatique pour moi.

Ainsi, une nouvelle fois, je suis un peu mi-figue mi-raison après avoir lu les nouvelles aventures de notre chasseuse de cartes. Je suis nostalgique de l’ancienne série. La nouvelle a un potentiel qu’elle n’arrive pas à pleinement exploiter et ça me frustre.

Tome 8

Les Clamp continuent à faire monter la sauce et le mystère. Plus on pense apprendre des choses, plus de nouvelles interrogations naissent. C’est le style du studio mais que c’est frustrant après déjà 8 tomes.

Cela partait pourtant très bien avec une ouverture sombre, dynamique et mystérieuse à souhait où l’on voyait enfin les pouvoirs d’Akiho à l’oeuvre et où on en apprenait plus sur elle. Au passage, j’aime bien l’idée qui définit ce personnage. En plus, les autrices ont enfin décidé de donner plus d’âme à D.Kaito, une très bonne chose !

Malheureusement, on est vite coupé dans notre élan pour à nouveau des chapitres et des scènes plus anecdotiques où les autrices semblent à nouveau tourner autour du pot. Elles glissent de-ci de-là des petits indices, de nouveaux mystères, notamment autour de la mère de Sakura, mais on se demande un peu d’où ça sort… Cependant cela confère une ambiance étrange au titre, une ambiance fantastique que j’ai beaucoup aimé, parce qu’elle nous pousse à toujours chercher ce que cela peut bien cacher.

De plus, alors que je me plaignais de ne plus voir que Sakura, bien que celle-ci soit au centre, on commence à revoir ses parents, son frère, Tomoyo (même si c’est anecdotique pour elle…) et aussi Shaolan. C’est donc un bon point de corriger.

La lecture, elle, est toujours dynamique grâce à des chapitres courts qui démarrent souvent lentement mais montent crescendo et finissent toujours sur un mystère qui donne diablement envie de lire la suite. En plus, vu que l’histoire se complexifie autour de l’identité d’Akiho, des gens au courant, du rôle des cartes et des étranges rêves de Sakura qui impliquent entre autres Shaolan, forcément on tourne de plus en plus fébrilement les pages.

Les dessins des Clamp, eux, sont toujours aussi sublimes, maniant tous les codes du shojo magical girl comme les as dans le domaine qu’elles sont ! C’est beau, doux et girly. Elles s’éclatent toujours avec les costumes de leurs personnages qu’elles continuent à réussir à renouveler. Chapeau après tant de temps d’ailleurs ! Les passages plus sombres, eux, sont magiques, plein de turpitudes.

Mon seul regret est que les autrices aiment autant faire durer et planer le mystère, cela rend la lecture frustrante et les tomes trop courts pour notre bien. Mais pour le reste, elles maitrisent parfaitement leur sujet. Il manque juste la seconde lecture que j’avais tant appréciée dans la série d’origine, mais peut-être cela viendra-t-il plus tard. Pour le moment, les références à Alice notamment, sont un peu trop simple et de surface, ce qui donne au titre un côté plus commercial que culte.

Tome 9

Même si ce spin-off de Sakura n’a pas la même saveur que la série première du nom, la lecture de chaque tome m’apporte des papillons dans le ventre et dans les yeux !

En dehors de l’histoire, je suis toujours soufflée par les compo graphiques des 4 filles du studio Clamp et dans ce tome, elles s’en donnent à coeur joie. Le ton est donné dès l’intro du premier chapitre avec une très jolie illustration en miroir, procédé clé dans cette suite, qui fonctionne à merveille. Leurs dessins regorgent toujours de jolis détails ésotériques qui nous plongent de façon très immersive dans leur univers. Ainsi, chaque tome est un régal pour les yeux grâce au défilé de mode des personnages mais aussi à la vivacité des combats dont la mise en scène très visuelle est superbe !

En ce qui concerne ce 9e tome (déjà !), les autrices nous réservent leur lot de belles surprises. On alterne moments doux, mignons, drôles, sérieux et parfois un peu durs. C’est très vif et malgré le mystère toujours aussi épais certaines intentions se révèlent à des moments clés.

Ainsi, la journée Portes Ouvertes pour les parents au collège des filles est l’occasion de bien des révélations. Dans cette journée très riche, Kaito va en profiter pour croiser le père de Sakura, il va surtout avoir une discussion très forte avec la mère de Sakura, révélant toute la profondeur de sa solitude et enfin il y aura une confrontation de taille entre lui et Shaolan. On découvre ainsi le nouveau Shaolan qui a beaucoup progressé. Leur échange est vif et percutant, j’ai beaucoup aimé. C’est l’occasion de voir les progrès de celui-ci, d’en apprendre plus sur ce qu’il continue de cacher, mais aussi d’assister à une fulgurance de Sakura, qui parvient à agir malgré le temps qui était arrêté ! J’adore ce genre de petit coup de chapeau dans la série, c’est vivifiant ! Et les autrices sont passées maîtres dans la mise en scène de ce genre de petite révélation.

Cependant, elles ne s’arrêtent pas là. Tenant un bon rythme enfin après tant de tomes sympathiques un peu mou aussi, elles en profitent pour faire avancer leur histoire. Ainsi entre deux échanges brumeux entre Kaito et sa mascotte lapin, c’est du côté de Yukito que nous nous tournons. Les autrices font vraiment le tour des personnages secondaires un peu oubliés dans ce tome et c’est un vrai bonheur ! Je ne mesure pas bien encore les tenants et aboutissants de ce qu’il a fait, mais cela fait un nouvel allié de taille pour Sakura et c’est à nouveau un révélation qui surprend tant on ne s’y attendait pas et moi j’aime les surprises ^^

La série poursuit son petit bonhomme de chemin avec des autrices jouant à fond la carte de la nostalgie et de la mignonnitude, grâce à un savant mélange de moments adorables entre les personnages, à l’image d’une Tomoyo qui rappelle son amour pour Sakura à travers les costumes qu’elle lui cout, mais sans pour autant oublier leur intrigue plus ésotérique et l’action qu’on attend d’elle. C’est un très bon divertissement.

Tome 10

J’adore Sakura mais ma frustration monte, monte, au fil des tomes. Si c’est pour n’avoir qu’une seule avancée par tome, il va falloir que les Clamp changent de formule, parce que vu la lenteur de parution, on n’est pas sortie de l’auberge…

Je râle mais je dois aussi reconnaitre que ça reste un titre particulièrement agréable à lire grâce à l’attachement qu’on a pour les personnages et l’univers. Ainsi, j’ai été contente de voir ce tome centré sur Sakura et Akiho qu’on présente de plus en plus comme les deux facettes de la même pièce. J’ai également apprécié l’insistance sur les possible pouvoir de prémonition de Sakura à travers ses rêves. Ce sont des éléments fantastiques qui me séduisent pour le côté un peu glauque de l’un et le mystère de l’autre.

Tout cela est ajouté à une histoire qui se veut toujours un mélange de scénettes de collégiens, où le retour de l’écriture d’une pièce de théâtre rappelle comme celle-ci fut un élément déclencheur autrefois. Mon seul regret est qu’on n’a pas eu de scènes familiales cette fois et que du coup le père comme le frère de Sakura n’étaient pas présent. Yukito et les créatures qui gravitent autour d’elle sont aussi fort fort discrets. En revanche, c’était sympa de la part des autrices de revenir un tantinet sur la romance Sakura-Shaolan qui est souvent bien trop sacrifiée.

Le hic dans tout ça, c’est que quand on compare l’écriture de cet arc revival avec celle de la série d’origine, il n’y a pas photo. La première mouture est bien meilleure que la seconde. Elle a été mieux pensée, les personnages et les relations sont plus approfondies. Ici, les Clamp font juste du mignon et du grand spectacle. Alors certes, c’est sympa de voir Sakura se battre, découvrir de nouvelles cartes, pour le lecteur : la voir dans de nouvelles tenues, mais c’est bien peu. Et on sent bien combien l’intrigue générale est faible et combien les autrices délayent. La preuve, l’utilisation de l’arcane du temps par Kaito est l’excuse parfaite à chaque pour effacer et revenir en arrière…

C’est dommage parce qu’il y a vraiment des idées intéressantes autour de la magie de Sakura, du rôle de Shaolan, de l’existence d’Akiho, du rapport de Kaito à la magie. Dans les dernières pages, ici, les autrices concluent sur un joli cliffhanger comme elles savent le faire et viennent titiller notre curiosité sur les pouvoirs potentiellement cachés en Sakura. C’est alléchant, mais ça reste trop peu.

Tome 11

Je commence à me dire que les Clamp prennent plaisir à faire durer leur histoire juste pour s’éclater à imaginer les nouvelles tenues de Sakura et les nouveaux designs des personnages, parce que pour le reste on fait un sacré sur place pour ne pas changer…

Autant la première série de Sakura était un condensé d’action et d’émotion, autant la nouvelle prend beaucoup trop son temps. Les enjeux sont désormais connus et malgré tout on a encore et encore des chapitres de remplissage où les autrices se répètent dans leurs intentions vis-à-vis des personnages. C’est un peu lassant.

Alors certes la mise en scène est toute choupie, toute jolie, avec des costumes adorables sur Sakura, la révélation de la vraie apparence de Momo qui claque bien. On a également de beaux sentiments qui font palpiter notre petit coeur comme quand Sakura se confie à Shaolan ou qu’elle souhaite tout faire pour prendre soin d’Akiho, mais ça ne suffit pas.

J’aimerais que les autrices poussent bien plus ce parallèle qu’elles semblent faire avec Alice au pays des merveilles, et surtout qu’elles passent enfin à la vitesse supérieure en ce qui concerne Yuna D. Kaito, car dans ce tome on a une page par-ci par-là, totalement dispersées, où on apprend des bribes d’informations et c’est peut-être dans le bonus final de 3 pages avec Eriol que ça bouge le plus. Ce n’est pas normal.

A la place, on a encore des confrontations que son pouvoir de remonter le temps efface. On a encore la création d’une carte qui sort d’on ne sait où. On a encore de mignons petits moments tranche de vie à la maison, dans le parc lors d’une sortie, mais c’est bien bref. Le moment où j’ai dû le plus vibrer, c’est quand Toya a menacé Kaito, c’est dire.

Je continue donc à être particulièrement mitigée concernant cette suite à l’une des saga emblématique des Clamp. Je la trouve vraiment dispensable et malheureusement les autrices me donnent raison avec leur mauvaise gestion du rythme de l’intrigue qui est comme prise dans les ronces d’un conte de fée et ne parvient pas à s’en sortir. La mignonnitude de Sakura et ses camarades rend la lecture charmante mais j’attends plus de telles autrices !

Tome 12

La fin est proche proche proche mais les Clamp ne se foulent pas vraiment. Même si c’est mignon et touchant par moment, on se rend de plus en plus compte du délayage fait dans cet arc et surtout du peu de choses qu’elles avaient à raconter et de leur manque d’inspiration. C’est dommage.

En bonne fan de l’univers, je prends plaisir à le retrouver à chaque volume, mais je ne me voile pas la face, on est loin de la profondeur de la série d’origine. Ici, le studio a juste voulu faire plaisir aux fans mais elles n’avaient pas grand-chose à raconter et ça se sent dans cette improvisation permanente sous couverture de mystère mystérieux qu’elles n’arrêtent pas de semer partout. C’est un peu triste quand on se rappelle les grandes heures de ces quatre dames.

Peu importe, revenons à ce tome. J’ai apprécié qu’enfin Sakura soit au courant pour Kaito et qu’elle en parle avec ses alliés. Ce n’était pas trop tôt. Les motivations de ce dernier, le rôle de la mascotte en peluche, tout commence à s’éclaircir autour de ce grimoire mystérieux sur le Temps qu’Akiho a toujours eu et que Clow a autrefois eu entre les mains. Cela promet donc de jolis échanges lors du final à venir très bientôt.

Mais pour y arriver les autrices nous rejouent la même carte que dans la série d’origine à savoir une pièce de théâtre qui va être vecteur d’événements réveillant tout ce petit monde, je sens. Alors ça se prépare dans ce tome : choix des premiers rôles, fabrication des tenues, élaboration de la musique, choix de la voix off accompagnatrice. Tout y est, chacun aura son rôle à jouer : Sakura, Akiho, Shaolan, Tomoyo et tous leurs amies. Il est dommage que la magie en soit à ce point absente par contre. Ce n’est plus la grande époque, les cartes comme les gardiens ne sont qu’en arrière-plan assez lointain…

Reste quand même quelques mystères à percer qui fourniront probablement la dynamique des ultimes tomes et chapitres, les autrices sachant bien ménager leur suspense depuis des années, tout comme elles savent fournir de belles compositions. Ainsi, j’ai adoré le design de la gardienne du nouveau grimoire, l’alliance entre ses longues oreilles et sa robe est superbe, de même que la composition très yin/yang, blanc/noir, ombre et lumière de celle-ci. Il y a aussi de très belles planches sur doubles pages, notamment lors des révélations sur Kaito. Ça, il n’y a pas à dire, elles n’ont pas perdu la main.

Cependant, je suis obligée de conclure sur une note mitigée car la série n’a que trop peu de choses à offrir pour le moment en dehors de ce parallèle évident entre les deux héroïnes. Et je me retrouve à ressentir bien plus d’émotions dans les quelques minces pages bonus mettant en scène la relation des parents de Sakura que sur l’ensemble de cette nouvelle oeuvre. C’est un peu triste.

Tome 13

La fin est proche et les autrices accélèrent enfin les choses, levant peu à peu le voile sur l’ensemble des mystères dont elles ont parsemé ce nouvel arc. Celui reste tout de même bien vaste encore par endroit et ce n’est pas parce qu’elles nous lâchent de très jolis parallèles métaphoriques que cela suffit à combler ce manque.

Les Clamp ont toujours eu le chic pour pondre des séries opaques et pleines de mystères dont au final elles peinent ensuite à le percer à jour et à justifier tous ces effets de manche. Cela se retrouve force 1000 ici. Pour tenter de cacher cela, elle joue la carte du bluff et émerveillent le lecteur à coup de révélations lointaines, ici sur le passé de Kaito et de la mère d’Akiho, ou encore sur les destins en miroir de bien des personnages, mais autant cela a un côté jouissif et merveilleux à lire, autant quand on referme le livre, il n’en reste pas grand-chose ensuite, ce qui est fort dommage…

J’ai ainsi pris un vif plaisir sur le moment à découvrir ce qui a amené Kaito ici avec Akiho et à imaginer ce qu’il recherche en Sakura. Les métaphores autour de la vie en miroir des deux jeunes filles, de leurs mères, de leur magie a quelque chose de séduisant et c’est surtout très joliment mis en scène avec un dessin qui a le chic pour nous mettre plein d’étoiles dans les yeux.

C’est amusant aussi de voir la façon dont les autrices utilisent les mêmes recettes scénaristiques pour amener à la conclusion de leur histoire, en instrumentalisant encore une fois un spectacle qui a lieu à l’école de Sakura pour en faire une porte sur bien plus. J’ai adoré y retrouver l’univers d’un Lewis Carroll revisité à la sauce Clamp, que ce soit dans les thèmes, les intentions et bien sûr les représentations. Les costumes de Sakura et Shaolan sont merveilleux, les jeux d’ombres m’en ont mis plein les yeux, le détournement de certaines scènes cultes également.

La magie est en plus aussi au rendez-vous. On découvre enfin ce qu’on soupçonnait sur la magie de Sakura et sa manifestation dans ses nouvelles cartes aux figures connues ou encore Toma lève le voilà sur une évolution qu’on attendait de sa part et celle de sa mère. Mais tout ça semble un peu sortir de nulle part et nous tomber adroitement dessus à point nommer, ce qui fait également un peu plouf une fois l’émerveillement du moment passé. C’est là qu’on sent tout de même que le groupe a bien moins travaillé sur scénario en amont que sur sa précédente série mettant en scène la magical girl. Avant, il y avait une construction visible et palpable, là c’est plus un puzzle improvisé au fur et à mesure pour plaire au lectorat. Bof.

Reste de très belles scènes peintes sous le pinceaux des filles, avec des jeux d’ombres et lumières saisissant. Un rajeunissement un peu trop marqué en revanche des adultes, aux traits de plus en plus ronds, me gêne. L’humour, lui, fait mouche et j’ai apprécié le fan service permettant de retrouver la mère de Tomoyo et ses employées, ou encore les camarades de Sakura dans le rôle qu’on connaît à chacun. Il n’y a pas à dire côté dessins et mises en scène, elles maîtrisent ! Le basculement dans le monde d’Alice est de toute beauté !

Clear Card reste cette série ambivalente qui m’émerveille et me chagrine depuis le début. J’ai envie de me laisser piéger par le charme des autrices et de me laisser porter pour ces mystères dont on commence à voir le bout. Mais je ne peux aussi que remarquer la vacuité de cette oeuvre par rapport à son originale. Beaucoup d’esbroufe pour pas grand-chose au final. J’aime voir l’héroïne grandir, j’aurais aimé avoir des thématiques fortes pour l’accompagner. Ici, c’est plus beau que profond.

Tome 14

Alors que le dernier chapitre vient de paraître au Japon et qu’on sait désormais que la série fera 16 tomes, les Clamp nous offrent ici une maestria graphique de toute beauté autour du thème des contes et histoires pour enfants. A défaut d’être profond, ce fut magnifique !

Le défaut de cette série depuis ses débuts, c’est que les autrices l’ont fait dans un but commercial et donc qu’elles ne savaient pas trop où elles allaient et ne proposaient pas forcément un message qui leur tenait à coeur comme autrefois. Mais la qualité aussi du titre depuis ses débuts, ce sont ses multiples mystères qui titillent notre curiosité et la beauté des planches leur faisant écho.

Dans cet antépénultième tome, elles tentent de nous apporter la lumière qui nous faisait défaut jusqu’à présent, mettant en marche les rouages vers la résolution de l’intrigue. Cela reste confus, incertain, mais il y a aussi un réel plaisir à voir peu à peu de petits éléments éclairer l’ensemble. J’ai ainsi pris beaucoup de plaisir à découvrir le plan complexe de Kaito visant à soulager et protéger Akiho en se sacrifiant. Comme attendu, c’est poignant.

Mais plus que ce plan, c’est la mise en oeuvre graphique de l’univers imaginé par les autrices qui m’a émerveillée ici. Cela va des décors gothico-merveilleux remplis d’ombres faites de dentelles, en passant par les costumes des personnages rappelant la littérature enfantine du XIXe-XXe, jusqu’à l’ambiance ésotérique qui se confond avec la magie du merveilleux des contes. Splendide ! J’ai été totalement immergée dans la beauté des planches et je pense avoir passé plus de temps à les admirer qu’à réellement lire ou suivre l’histoire.

De plus, il se dégage un superbe atmosphère mélancolique et poignante dans ce tome basé sur les secrets et non-dits des adultes. Sakura ne sait pas tout le chemin qu’elle doit parcourir pour maturer ses pouvoirs. Akiho ignore même qu’elle est au centre de tout cela. Shaolan est carrément instrumenté par son camp / sa famille. Les cartes ne sont ainsi que le reflet de la naïveté de ces enfants qui apprennent à grandir dans le flou le plus total, comme nous dans la vie. La poésie métaphorique qui se dégage donc de la situation est belle. Le jeu des miroirs et des dupes est émouvant, et encore plus quand il est percé. Cela reste extrêmement tarabiscoté mais on ne serait pas dans un titre de Clamp si ce n’était pas le cas.

J‘ai en tout cas aimé suivre notre Alice et son chat dans le Royaume revisité de la Reine de coeur. J’ai aimé le rôle joué par les cartes et Shaolan dans la création de l’ultime carte résultant du dernier souhait altruiste de Sakura. Les adultes ont beau rester à l’extérieur et sembler manipuler leur monde, ils se comportent en fait en protecteurs qui observent de loin leur progéniture grandir et les laissent faire, un beau message. L’aventure se poursuit donc avec beauté et émotion et j’ai très hâte de poursuivre pour découvrir le message final.

12 commentaires sur “Card captor Sakura : Clear Card Arc de Clamp

  1. Aarg, j’ai juste acheté l’édition double pour le boulot, si j’avais su qu’une réédition était dans les cartons, j’aurais attendu :/

    Ah tu vois je n’avais pas peur d’une redite de la première série mais d’une inclusion dans l’univers de Tsubasa encore plus poussée, ça m’inquiétait, je trouve l’originale parfaite comme telle …

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  2. Je comprends ton scepticisme, ou du moins que tu trouves cette suite moins bonne que la série originale.
    C’est forcément prévisible vu que c’est la 3e fois que Sakura doit attraper les mêmes cartes, qu’il y a un nouvel élève mystérieux,…
    Toutefois, les scènes de sa petite vie amène toujours de l’humour. Et bon qu’est ce que c’est beau 😍

    Je pose la question bête mais au final regarder l’animé n’est-il pas une erreur ?
    Vu que la publication se fait fatalement après, tu as déjà vu, connais déjà ce qui va se passer. Alors fatalement, c’est encore plus prévisible.
    C’est d’ailleurs l’une des raisons qui fait que je ne le regarde pas. C’est également le cas pour les LN et autres mangas ayant une adaptation.

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    1. Il y a clairement de ça (le fait que ce soit la 3e fois qu’elle attrape des cartes) mais pas que. Comme je relis en parallèle la série d’origine avec sa nouvelle édition, je peux te dire que cette nouvelle série est moins creusée. Dans celle d’origine, il y a une évolution des personnages dans chaque arc. Ici, je cherche encore. C’est d’autant plus dommage que l’univers est génial, lui.
      Après, je suis bien d’accord avec toi. C’était une erreur de regarder l’animé alors que je n’avais pas fini le manga. Erreur que je ne compte pas commettre à nouveau ^^! En général, j’attends ou je ne regarde carrément pas, mais là j’ai craqué (nostalgie, nostalgie…)
      En tout cas, merci pour ton long commentaire. Ça fait plaisir de pouvoir échanger 🙂

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    2. Par contre, graphiquement c’est bien plus beau maintenant. Leur dessin a gagné en finesse, en rondeur, en souplesse. Les cases sont plus remplies et plus dynamiques. Bref, on sent que le temps est passé et qu’elles se sont fait la main sur d’autres séries 😉

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      1. C’est vrai que je n’ai pas lu CCS depuis quelques temps mais je me souviens également que ça bougeait davantage. Clear Card semble avoir un scénario plus complexe ou pas. On verra 😋

        Graphiquement, c’est indiscutable. C’est à tomber ! L’illustration débutant chaque chapitre 😍
        Je passe d’ailleurs du temps à d’abord regarder les cases, puis lire.

        Merci de m’avoir répondu. On se revoit au tome 5 lol

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  3. Hello !!!

    Oui, ça commence à se préciser même s’il reste énormément de zones d’ombre.
    Je ne me souvenais plus du lien de parenté entre Tomoyo et Sakura. Et juste après avoir lu le tome, je me suis rappelé la séquence dans CCS.
    Je suis toujours surpris par l’innocence de Fujtaka (finalement feinte) alors qu’Eriol lui a partagé les souvenirs de Clow. Vraiment une drôle de famille, entre silence et complicité. Très japonais
    Et cette fin !?!?

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    1. Je me suis faite la même réflexion concernant ce père de famille. Je trouve même ça assez dérangeant personnellement ce détachement…
      Oui, la fin est atroce maintenant qu’on doit attendre la suite. Je ne peux pas y croire ! En plus, c’est moi qui rêve où c’est différent dans l’animé ?

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      1. Le père de Sakura est un brin à l’Ouest. Et pourtant, il parle des apparitions de Nadeshiko comme si c’était normal. Il a ptet un rôle, au final, ou c’est justement parce qu’il est l’une des 2 réincarnations de Clow qui laisse faire (sachant déjà comment ça va finir).

        Je ne sais pas ce que donne l’anime car je ne le regarde pas. Pas de diffusion TV, donc pas de stream (légal à la limite) mais c’est ma règle. Et plus encore : lire le manga avant de voir l’anime. Valable pour les adaptations de livres. Évidemment, si je n’ai pas l’intention de lire le manga/livre, je regarde direct lol

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      2. Tout à fait, il est complètement à l’ouest. Si on se dit, ça va c’est juste un manga fantastique ok, mais si on voulait faire un titre réaliste là ça ne passerait pas du tout de mon côté ^^!
        Je comprends pour les animés. D’habitude je ne regarde pas si je n’ai pas lu tout ce qu’il recouvre dans le manga mais j’ai craqué pour Sakura lol Je suis faible…

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  4. C’est aussi la mentalité japonaise qui veut ça. C’est un savant mélange de distance et de proximité qui semble délirant pour les occidentaux, et plus encore pour qui n’est pas sensible à cette culture.

    Je suis parfois faible aussi. Si ça passe sur GameOne, c’est foutu. C’est arrivé pour Log Horizon (faut dire que la publication estcen retard…), pour SAO (où c’était presque raccord à un moment), Overlord (juste la S1, mais ça me fera 2 volumes d’avance), Another (fatalement, mangas et romans sont sortis bien après), Deadman Wonderland (la moitié vu que la seconde partie n’a pas été adaptée).
    Mais bon, parfois ça nous lance dans un truc alors qu’on ne comptait le lire (Overlord pour moi).

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