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Là où la mer murmure de Keiko Ichiguchi

Titre : Là où la mer murmure

Auteur : Keiko Ichiguchi

Éditeur vf : Kana (Made In)

Année de parution vf : 2010

Nombre de pages : 94

Histoire : Un petit village italien, au bord de la mer. Marina a 3 ans quand Claudia, sa mère, meurt en tentant de la sauver de la noyade. C’est du moins ce que son père raconte. Son ami José, lui, pense que sa mère, qui fut une chanteuse française très populaire, n’est pas morte. Marina, aidée par José, mène l’enquête.
Quand on sait être aimé… … On peut se libérer de n’importe quelle malédiction.

Mon avis :

J’avais découvert Keiko Ichiguchi il y a quelques années avec ses titres 1945 et America, mais j’étais un peu passée à côté de celui-ci. Ayant eu l’occasion de rattraper cette erreur, je ne me suis pas fait prier et ça m’a donné envie de relire tous ses titres tant je l’ai trouvé juste ici.

Sur moins de 100 pages, on suit une histoire douce amère, celle d’une jeune fille à la recherche de ses racines. Marina, une jeune italienne, a perdu sa mère très jeune. Depuis toujours, elle fait de drôles de rêves où elle semble se noyer sous le regard d’une femme. Son père lui a toujours dit que sa mère s’était noyée en la sauvant. Mais en venant en aide à un jeune étudiant français, la vie de Marina va se retrouver complètement chamboulée.

J’ai beaucoup aimé la subtilité avec laquelle la mangaka raconte cette histoire complexe et sensible. Ce n’est jamais facile de parler d’histoires familiales comme celle-ci. Il y a certains secrets qu’on voudrait scellés à jamais alors quand ils ressortent ils peuvent faire beaucoup de mal. Ici, Keiko Ichiguchi parle de l’un de ces secrets avec beaucoup de doigté. Elle avance doucement, pas à pas, pour nous raconter cette triste histoire. Ce n’est pas facile, c’est plein d’émotions contradictoires et ça frappe droit au coeur.

On est d’abord avec des personnages taiseux, des personnages que la vie n’a pas épargnés et qui se sont un peu réfugiés dans le silence, mais dont les regards et les gestes valent mille mots. Le père de Marina est l’un de ces personnages. C’est un homme marqué par la vie, ça se sent. L’autrice ne nous l’épargne pas, elle montre crument mais avec sensibilité les différentes facettes de cet homme. Sa fille, elle, lui ressemble côté caractère. C’est quelqu’un de calme et secret qui ne se laisse pas facilement émouvoir. Et pourtant tous les deux cachent là-dessous un trésor d’émotions qui va se révéler à travers l’enquête que Marina va mener sur ses origines. Je ne vous le cache pas le dénouement sera joyeux mais teinté de tristesse, mais dans ce cheminement ils auront tous les deux énormément gagné.

La mangaka aborde ainsi des thèmes sensibles comme ce que ça veut dire d’être parent, quelle relation avec son enfant, le poids des secrets, la maladie, les troubles de la personnalité, le poids de son enfance dans sa construction d’homme ou de femme, etc. Des sujets qui relève vraiment de l’intime et qui sonnent juste sous sa plume toute légère et sensible.

Keiko Ichiguchi a choisi pour cela un cadre magnifique tout d’abord avec des paysages côtiers italiens, puis avec Paris et enfin avec le Nord de la France. On sent qu’elle a attaché un soin tout particulier à l’ambiance de son histoire qui oscille entre réalité brutale et univers fantasmé. Du côté des dessins, c’est lumineux et très poétique. J’aime beaucoup son trait léger, fin et sensible avec un gros travail sur les expressions du visage, mais aussi avec son goût pour les métaphores. Ça a également un petit côté old school (années 90) qui colle parfaitement à l’ambiance ici et qui a vraiment beaucoup de charme. Et moi, vous l’aurez compris, je suis définitivement tombée sous son charme.

Ma note : 18 / 20

9 commentaires sur “Là où la mer murmure de Keiko Ichiguchi

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