Livres - Contemporain

Miss Jane de Brad Watson

Titre : Miss Jane

Auteur : Brad Watson

Éditeurs : Grasset (vf) / Picador (vo)

Année de parution : 2018 (vf) / 2016 (vo)

Nombre de pages : 384 (vf) / 279 (vo)

Histoire : Jane Chisolm vient au monde en 1915, dans une petite ferme du Mississippi. Quelques instants après sa naissance, le Dr Thompson saisit un carnet et commence à prendre des notes. Jane est née avec une malformation : un handicap qu’elle devra surmonter sa vie durant. Les premières années à la ferme, au milieu d’une nature éblouissante, sont joyeuses et innocentes. Ce n’est qu’à l’approche de ses six ans que la petite Jane prend conscience de sa singularité. Mais sa soif d’apprendre est plus forte que les réticences de ses proches. Elle entre à l’école, se plonge dans les livres. Puis arrive l’adolescence et le Dr Thompson devient son principal confident, y compris lorsque celle-ci tombe amoureuse…

Mon avis :

C’est en voyant passer le titre sur le blog de Ma toute petite culture à l’occasion de la rentrée littéraire, que j’ai eu l’envie de découvrir ce titre qui sort tellement de ce que j’ai l’habitude de lire. N’étant pas fan de la couverture jaune criarde française, je me suis tournée vers la très belle édition reliée anglaise.

Miss Jane est une histoire pour laquelle l’auteur, Brad Watson, s’est inspiré de la vie de sa grande-tante qui est née au début du XXe siècle avec une malformation physiologique l’empêchant de connaître une vie de femme « normale ». Le résumé ne nous dit pas grand-chose au début là-dessus, ce qui laisse vraiment la place à l’imagination. C’est exactement pour cela que j’ai été intriguée et que j’ai eu envie de lire ce titre.

Ainsi, je me suis retrouvée à lire l’histoire de la vie de cette enfant, puis jeune fille, puis jeune femme, qui ne pouvait avoir une vie « normale » à cause d’une anomalie survenue pendant la grossesse de sa mère. Si j’ai beaucoup aimé suivre son quotidien, la voir surmonter ses difficultés, apprendre à vivre avec, etc, j’ai eu plus de mal avec le rythme d’écriture de l’auteur que j’ai trouvé assez lent pour ne pas dire ennuyeux par moments. Le titre n’est pas long, seulement 279 pages en anglais, mais j’ai eu beaucoup de mal à lire les 50 premières pages. Heureusement, cela s’est amélioré au fur et à mesure que Jane grandissait.

Celle-ci est clairement la raison principale pour laquelle j’ai quand même été touchée par ce titre. C’est une fille/femme très forte. Ce n’est pas facile en son temps et encore plus dans sa famille de vivre avec son handicap mais elle le fait avec une telle force, une telle abnégation que c’en est remarquable. Sa vie est pourtant bien triste, née sur le tard dans une famille dysfonctionnelle avec des parents peu affectueux, des aînés déjà partis, et une soeur qui en a vite marre de devoir s’occuper d’elle pour remplacer leur mère. Jane s’élève toute seule au final au contact de la nature et des miettes qu’elle grappille auprès de ses parents. C’est quelqu’un de très intelligent, doué et déterminé. Elle a heureusement la chance d’avoir quelqu’un pour qui elle compte : le docteur qui aura aidé à la mettre au monde et qui la suivra toute sa vie, jusqu’à devenir son confident. J’ai beaucoup aimé leur relation. Mais dans l’ensemble, elle a une vie très solitaire et bien triste même si elle, essaie de toujours la voir d’un oeil positif. Son manque/absence de relation avec les autres m’a vraiment attristée, en particulier l’épisode avec Key. C’est quand même une histoire profondément triste.

A travers cette histoire, nous voyons également la vie dans un petit village perdu des Etats-Unis au début du XXe. Nous y suivons le rude travail des propriétaires terriens, les ravages de la crise des années 30, l’évolution des villes moyennes et des métiers qu’on peut y exercer, les nouvelles relations qui s’établissent entre propriétaires et paysans après la crise, etc. On parle de culture de la terre, de relation avec les banques et assurances, de vie quotidienne à la Petite maison dans la prairie où la nature a un rôle très important vu que Jane est laissée très libre. Ce sont des tableaux assez intéressants à lire même si ça reste très contemplatif parfois. Et bien sûr, nous suivons de loin l’évolution de la médecine à travers les différents rapport du Docteur qui s’occupe de Jane et aimerait bien l’aider, mais ici encore l’auteur ne cède en rien à la facilité et ne nous propose pas un happy end trop facile qui irait à l’encontre de ce qui était réellement possible à l’époque. C’est dur, c’est cruel mais c’est honnête.

Miss Jane est donc une histoire forte, âpre, qui remue bien des choses en nous, surtout si nous sommes une femme, je pense. Mais c’est aussi une histoire très intéressante et honnête sur la vie quotidienne de quelqu’un avec un handicap. Je regrette juste que l’écriture m’ait rendu la lecture aussi malaisée parfois.

Ma note : 14 / 20

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2 commentaires sur “Miss Jane de Brad Watson

  1. Ce livre est en effet profondément triste ! J’ai été particulièrement heureuse de voir qu’à la fin, l’auteur n’a pas cédé à la facilité comme tu le dis : il ne pouvait pas en être autrement. J’ai beaucoup aimé l’écriture pour ma part, mais c’est vrai u’on ressent très fortement l’ennui du personnage et la langueur de ses journées à travers la plume de l’auteur.

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    1. Très bien dit. Après comme je ne suis pas une adepte des lectures aussi lentes, je préfère les textes plus dynamiques, ça m’a embêtée, mais je pense que quelqu’un de plus patient que moi ne peut qu’aimer cette ambiance si particulière que cela crée ^^

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