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Back In Time #2 : Dragon Head de Minetaro Mochizuki

Voici le deuxième numéro d’un rendez-vous que je propose le mercredi, à un rythme non fixé où je vous parlerai d’un ancien manga que je ne vous ai pas encore présenté ici et que j’ai déjà lu il y a quelques années. Je vous en présenterai le tome 1 à chaque fois et pas forcément plus. Il peut s’agir aussi bien d’un coup de coeur à l’époque que d’une lecture mitigée à qui j’ai envie de redonner une chance. Back In Time est donc l’occasion de remettre en avant des vieux titres parfois oubliés. J’espère que ça vous plaira ^-^

Pour ce deuxième rendez-vous, je vous propose de revenir sur Dragon Head de Minetaro Mochizuki, un titre culte dans son genre, qui en a marqué plus d’un !

Titre : Dragon Head

Auteur : Minetaro Mochizuki

Éditeur vf : Pika (Graphic)

Année de parution vf : 2001-2002 (1e édition) / 2010-2012 (2e édition) / 2017-2019 (3e édition) / 2021-2022 (4e édition)

Nombre de tomes : 10 (série terminée) – 5 (version double)

HistoireUne classe d’élèves japonais rentre en train vers Tokyo. Une scène de la vie ordinaire bousculée par un événement de taille : alors que le train rentre dans un tunnel, c’est l’accident ! Le train déraille, les wagons se retournent… De tous les voyageurs, seuls trois élèves échappent à la mort : Teru, Ako et Nobuo. Dans l’obscurité d’un tunnel qui semble sans issue, et alors que la radio répète inlassablement un message concernant un mystérieux état d’urgence, les ténèbres habitées de cadavres pourrissants révèlent les peurs et définissent les caractères. Un huis clos angoissant se met lentement en place, montrant la réaction des trois jeunes élèves face au chaos. La folie s’installe peu à peu dans l’esprit perturbé de Nobuo, tandis que Teru et Ako, plus pragmatiques, essaient de trouver des solutions rationnelles pour s’en sortir. Mais une fois sortis du tunnel, quel monde les attend désormais à l’extérieur… ?

Mon avis :

Tome 1

Dragon Head est un titre que j’avais essayé de lire une première fois à sa sortie au début des années 2000, puis une deuxième fois lors de sa réédition en 2010. Les deux fois, je n’avais pas été emportée par l’histoire que je trouvais trop anxiogène. Quelques années plus tard, j’ai muri, j’ai aussi regardé plus de médiums où l’on pouvait retrouver ce type d’ambiance et donc mon avis a complètement changé.

Dragon Head est un titre à la croisée des chemins, il mélange ambiance horrifique, film catastrophe, survival et thriller. Dès les premières pages, on est plongé dans le cauchemar bien réel que va vivre le jeune Téru alors qu’il est juste parti en voyage scolaire. Comme nous, sans rien comprendre, il va se réveiller seul au milieu d’une marée de cadavre après que leur train ait eu un accident.

Tout le talent de l’auteur tient ensuite dans la construction de son récit. On vit les aventures de Téru avec lui, presque caméra à l’épaule comme dans le Projet Blairwitch. Du coup, on sent monter notre peur et notre angoisse avec lui. On le voit aussi faire preuve d’héroïsme en luttant contre celle-ci pour se bouger et avancer. Téru est un garçon banal au final, mais qui trouve des ressources insoupçonnées en lui, ce qui ajoute une petite dose de survival bienvenue à l’histoire qui sinon serait par trop effrayante et étouffante.

D’ailleurs peu à peu, le mangaka a également la bonne idée de faire évoluer son histoire, ajoutant des personnages, montrant des nouveaux lieux, ce qui n’a rien d’aisé dans un tel vase clos. C’est en cela que je trouve celui-ci très astucieux. On sent qu’il maîtrise à merveille son récit et par là même l’ambiance qu’il veut poser, jouant parfaitement avec nos nerfs. Il y a l’angoisse de se retrouver dans une situation aussi stressante (accident, noir, coincé), de ne rien savoir ou que des bribes qu’on découvre au fil des pages, mais aussi celle qu’ajoute certains personnages (Nobuo a tout du futur psychopathe, Ako pourrait vite tomber dans l’hystérie…). Cela donne une dimension vraiment très humaine au récit.

Ainsi Minetaro Mochizuki aime jouer avec nos peurs. Il contrôle parfaitement celles-ci, notamment grâce à un dessin sombre à souhait où l’horreur est omniprésente et où la lumière est rare mais très significative, rassurant parfois ou rajoutant encore de l’angoisse à d’autres moments. C’est intelligent et captivant. On sent parfaitement l’influence de Junji Itô et d’autres mangakas spécialisés dans le domaine de l’horreur.

Ce premier tome reste une vaste introduction. On y vit ensemble l’horrible accident qui arrive à ces adolescents. On subit leurs angoisses, leurs peurs qui nous frappent de plein fouet. Et on s’interroge comme eux sur ce qui est arrivé et sur comment ça va pouvoir évoluer. Ça donne diablement envie de se jeter sur la suite pour avoir des réponses tant c’est intriguant.

Tome 2

Nouvelle claque avec ce deuxième tome tout aussi fort et cauchemardesque que le premier qui a su me saisir d’effroi et me surprendre !

Après ce début en huis clos dont j’avais essentiellement entendu parler, je ne m’attendais pas à voir les héros sortir si vite de sous-terre pour rejoindre la surface. Cela change tout, la dynamique insufflée par Minetaro Mochizuki est bouleversée et de nouveaux enjeux apparaissent continuant à corser cette sombre et mystérieuse histoire de survie.

Tout est toujours aussi flou, aussi étrange. On avance pas à pas avec les héros, perdus dans le temps et l’espace comme eux. Je me suis vraiment demandée tout au long de ce tome combien de temps exactement était passé tant c’est étrange que ça ait tant changé si vite. On est vraiment dans un pur titre fantastique hyper bien écrit.

Pour cela, l’auteur s’inspire grandement de l’École emportée du grand Kazuo Umezu, c’est évident ! Les mystères de la surface : le soleil, la brume, les adultes quasi absents, le monde désert, tout ça est directement pris dans ce titre culte. Même l’ambiance glauque et étrange semble calquée dessus, tout comme la lente folie qui prend les héros et les fait basculer dans l’absurde le plus complet.

J’ai beaucoup aimé la dynamique de ce tome, entre découverte tâtonnante de la surface, recherche de survivant et de quoi survivre, réalisation d’un monde dévasté, rencontre d’autres individus. Tout est parfaitement calibré pour nous entraîner peu à peu sur la route aux côtés des deux héros. Malgré leur apparente fragilité, ceux-ci sont d’ailleurs bien plus solides que prévus l’un et l’autre. Ils parviennent toujours à surmonter leurs peurs pour avancer, c’est à saluer. Quant à ceux qu’ils rencontrent, un peu sur le mode de ces road-movies post-apocalyptiques, ce sont des bandes de jeunes ou de militaires dont on ne sait pas bien quoi penser et qu’on sent proche de la dérive voire en plein dedans. C’est fascinant.

L’univers étrange dans lequel ils évoluent est vraiment prenant. On se pose mille questions sur ce qui s’est passé. Quand ? Comment ? Qui ? Où ? Pourquoi ? Aucune réponse n’est donnée, on ne peut que constater les résultats. Des bribes d’informations sont lâchées par différents biais mais c’est bien menu. C’est parfait pour entretenir notre curiosité et la paranoïa des héros. Cette paranoïa qui approche de plus en plus Teru de la folie. Regardez-le sur la couverture. C’est lent et insidieux mais la bascule est de plus en plus proche.

D’ailleurs le travail fait par l’auteur sur la psychologie des personnages est très intéressant. On avait déjà eu Nobuo, qui dans une situation impossible à appréhender pour lui, s’était réfugié dans une sorte de culte qu’il avait lui-même créé et qui avait totalement basculé dans la folie, mais j’avais mis ça sur le dos du personnage et de la suite étouffante de ce train enterré. Là, on voit la même chose se reproduire à l’air libre. Faute d’explication, faute de gens plus nombreux pour les aider, les petits groupes d’individus basculent tous peu à peu, les uns vers une religion étrange proche de celles des origines, les autres vers des violences impassables avant mais tout à fait crédibles dans ce monde sans règle désormais. Ils profitent d’un vide pour faire ce qu’ils n’auraient jamais osé faire avant, se désinhibant aussi bien religieusement que juridiquement. C’est assez fascinant à observer.

Graphiquement, c’est encore une fois génial. L’auteur a su un sens du découpage et du cadrage fou. Il nous plonge dans l’horreur tel un génie. Il saisit aussi à merveille l’inquiétude et la folie qui gagne les héros par un superbe travail sur les ombres et les noirs. C’est saisissant.

Avec cette nouvelle évolution de l’histoire, l’auteur ouvre de nouvelles voies de réflexion à la fois surprenantes et réconfortantes, car elles s’appuient sur un mélange de connus / inconnus très bien pensé. J’ai adoré les références à L’école emportée, un titre fort impactant que j’avais beaucoup aimé et qu’il faudrait que je poursuive. J’ai adoré l’évolution du périple des héros. J’ai adoré cette ambiance étrange où l’on se perd nous aussi. Deux tomes, deux claques, j’ai bien fait de redonner une chance à ce titre !

Tome 3

Magistral ! Voilà le seul mot qui me vient à l’esprit après avoir refermé ce troisième très gros volume de la nouvelle édition de Dragon Head. Minetaro Mochizuki a vraiment écrit un thriller post-apocalyptique brillant et suffocant.

Après un premier tome sous-terre, un deuxième où les héros regagnent l’air libre, le troisième offre une petite virée dans ce Japon ravagée par une catastrophe dont on ignore tout. Le voyage est tout sauf simple puisque nous n’avons presque aucun repère et que le mystère est complet. Nous allons suivre avec peur et angoisse les indices qui mènent aux origines de ce qui a eu lieu.

Dans ce tome, Minetaro Mochizuki change son duo de héros, après Teru et Ako, place à Ako, Iwada et Nimura, ces derniers appartenant à la sécurité civile n’ont pas été tendre avec nos ados au début mais la situation a fait que c’est ensemble qu’ils partent à la quête d’indices et d’explications pour parvenir à survivre dans ce monde devenu si hostile. Le trio surprend d’abord, il ne correspond pas aux dynamiques habituelles, et le duo qui finit par en ressortir surprend encore plus. Un peu comme dans Akira, c’est au final la fille qui endosse le poids de la crise qui se joue et qui est la vraie héroïne ici. Ako est transcendée par ce drame et est la seule à avoir encore l’énergie et la foi nécessaire pour continuer envers et contre tout.

Contre tout, car oui, tout ce qui les entoure leur devient hostile. Nous découvrons au fil des chapitres l’ampleur de la catastrophe et celle-ci fait peur. Puissant son inspiration dans les peurs ancestrales des japonais : tremblement de terre, tsunami, nuage toxique… , tous les ingrédients sont là pour peu à peu susciter un effroi de plus en plus grand. Cette ambiance anxiogène est parfaitement travaillée et nourrie par l’auteur qui a tissé ici quelque chose d’aussi intense et mystérieux que dans l‘Ecole emportée. A chaque nouveau lieu, nouveau personnage croisé, on espère des réponses qui malheureusement sont toujours aussi parcellaires et ne font que faire monter nos craintes au fil des films que l’on se fait sur une potentielle catastrophe globale d’une ampleur jamais vu. Aucun paysage n’a été épargnée, pire cela semble avoir pris sa racine au coeur même du pays.

Alors forcément tout le monde a peur, tout de monde panique. C’est parfait pour l’auteur, qui voit là le terreau parfait pour saisir la psyché humaine et il la capture avec maestria. La déclinaison qu’il propose sur ce que la peur peut faire chez l’être humain est magistrale. C’est effrayant à souhait de voir la folie s’emparant des individus et des foules. Les choix faits alors font froid dans le dos. Et voir l’homme revenir à son état premier de bête quasi sauvage très individualiste est saisissant. Heureusement, il y a une lueur d’espoir avec Ako et son côté Jeanne d’Arc qui part en croisade pour le bien de l’humanité, enfin de Teru. La professeure qu’elle croise également est un peu personnage plein d’abnégation. Et que dire d’Iwada et Nimura ? Le premier est quelqu’un de fiable, avec la tête sur les épaules, alors que le second gère très mal sa peur mais peu à peu au contact d’Ako, il devient moins imbuvable, tout en restant lui-même quand même. C’est un portrait assez fin. Mais ici, surgit surtout une figure fascinante : celle d’un jeune homme au crâne couturé qui parle de dragon et qui semble avoir subit des expériences scientifiques… Une référence au titre Dragon Head ? On ne sait encore mais il est fascinant dans tout ce qu’il représente.

Nous baladant d’une ville en feu, d’un ciel envahi par un sombre nuage, à une presqu’île submergée par les eaux, en passant par une forêt devenue source de toutes les craintes avant de revenir à une ville mortuaire, Minetaro Mochizuki écrit comme personne sur le Japon après une terrible catastrophe où tout le monde est perdu, où personne ne sait que faire, mais où quelques individus se débattent pour survivre et découvrir la vérité. Juste fascinant et magistral dans son exécution !

Tome 4

Encore un tome époustouflant ! Rarement titre post-apocalyptique aura aussi bien porté son titre. C’est juste fascinant.

Dans ce nouveau tome encore une fois très épais, plus de 400 pages, l’auteur nous relate la suite de la mission de survie de nos héros dans un Japon complètement ravagé par une catastrophe dont on ignore encore la nature mais sur laquelle on rassemble des indices tout au long de la lecture.

C’est à la fois sombre, fascinant, perturbant et très très angoissant. La nature humaine de chacun se révèle avec ses forces et ses faiblesses. Nos propres peurs à nous lecteurs se réveillent en écho. On tremble pour les héros, tout comme on les soutient et pousse à avancer pour comprendre à notre tour et sortir de cette angoisse. Les planches de Mochizuki sont saisissantes pour cela, donnant souvent le vertige dans ce tome ou milieu de cette absence de lumière. Les éléments naturels font froids dans le dos : nuage opaque, eau violente, éclair étourdissant, puits de lumière effrayant ou au contraire puits d’obscurité sans fond. Tout est fait pour nous rendre cette expérience effroyable terriblement immersive.

Et au milieu de cela, nos héros continuent à avancer dans toute leur humanité. C’est beau de les voir lutter pour survivre, aller d’un lieu à l’autre à pied, en hélico, poussés par les éléments, et encore et toujours survivre malgré la rudesse. Alors oui, il y a des pertes, oui c’est terriblement dur, mais cela commence à s’éclaircir.

L’auteur nous offre ici une oeuvre parfaitement maîtrisée à chaque étape où les informations sont distillées très minutieusement et parcimonieusement. On est vraiment dans les baskets des héros, perdus face à tout ce qui nous dépasse comme eux. Les infos qu’on semble obtenir sur la catastrophe sont effroyables. Une éruption du Mont Fuji qui aurait eu une telle portée est-ce croyable ? Entre immense raz de marée, eau qui pénètre et se retire, nuage de centre infini, pluie de cendre incessante, faille sans fin, grosses fractures partout et surtout villes partout déserte et ravagée, on se sent terriblement seul face à cette démesure. Les héros ont beau être tous les quatre, on se demande où sont les survivants et ce ne sont pas les rares qu’on croise qui nous aident, tant ils épaississent le mystère avec leurs médicaments et mots sibyllins en référence avec le titre.

J’ai donc une nouvelle fois été soufflée par la qualité de ce tome où l’auteur continue de nous faire avancer précautionneusement au milieu de cette folie sombre et silencieuse. Les planches Minetaro Mochizuki sont magistrales pour nous faire sentir le drame, l’étrangeté et le vertige solitaire de ces moments. J’ai été émue par les destins des personnages, leur courage, leur force et leurs faiblesses. J’ai été happée par les mystères des origines du drame, les indices recouvrés et ceux en contradictions qui sont apparus ensuite. Je me demande vraiment ce que le final va nous réserver et j’espère avoir la même claque que jusqu’à présent car clairement j’ai l’impression d’avoir là un vrai chef d’oeuvre dans son genre !

Tome 5 – Fin

Douche froide ! Je suis bien obligée de le reconnaître, j’ai beau avoir adoré le développement de l’oeuvre sur les quatre premiers tomes, la trouvant vraiment magistrale dans son écriture d’un pays au lendemain d’une catastrophe inconnue et inimaginable, j’ai eu beaucoup de mal à aller au bout de ce dernier tome, qui offre une conclusion honnête mais poussive.

En effet, de retour à Tokyo, l’auteur décide de boucler la boucle et de revenir avec insistance sur le thème phare de son premier tome : la peur. Il laisse ainsi de côté toute la dimension post-apo qui m’avait tant fascinée et ne s’en sert que brièvement de décor. Je suis un peu déçue.

Pour nous conter cela, il utilise une narration redondante et poussive où il décrypte longuement ce qu’est la peur, ses sources, ses conséquences, la façon dont les gens la vivent ou luttent contre, etc. S’il ne l’avait fait qu’une fois, en soit cela ne m’aurait pas dérangée car c’était quand même le sujet de son oeuvre, mais vu qu’il y revient sans cesse avec des discours longuets et répétitifs, ce ne fut pas des plus agréables malheureusement.

Ainsi tout au long de ce gros volume double, nous voyons le héros, qu’on avait un peu laissé de côté, ce qui n’était pas un mal, revenir au centre et partir à la recherche de ses parents et d’Ako. Son but est bien sûr sillonné de chemins de traverse qui vont le mettre en contact avec ce qui l’effrayait tant dans le premier tome avec Nobuo, la folie humaine dans ce qu’elle a de plus illogique et mystique. C’est glaçant mais fascinant de voir un tel retour au source et de voir une évolution à plus large échelle de ce que proposait Nobuo. Mais face à celle, la réponse que l’auteur apporte par Teru est peut-être un peu trop simple pour vraiment convaincre. Le souci du détail psychologique pour décrire leur peur et leur folie est oublié dès qu’il s’agit d’apporter une réponse. D’ailleurs a-t-on besoin d’une réponse ? Je me le demande vraiment.

Heureusement, ce discours asséné de manière vraiment indigeste se couple avec une ambiance vraiment sombre et dérangeante parfaitement menée, elle. S’il n’y avait pas eu le texte maladroit de l’auteur, j’aurais peut-être bien plus apprécié d’assister à cet ultime chapitre car replonger dans les entrailles de la Terre à travers les voies du métro était fascinant de noirceur et collait des frissons, de même qu’être confronté aux individus qui s’y sont réfugiés, puis à leur folie à la surface et à la réponse de la nature qui n’en finit plus de rugir. Graphiquement, le titre vaut vraiment le détour dans ce qu’il propose d’un Japon ravagé par les catastrophes.

Cependant le lecteur avide de réponses comme moi, sera peut-être frustré par celles-ci, car elles sont au final à la fois bien convenues et bien ouvertes. Elles n’apportent pas la claque attendue. Il faut dire que le procédé choisi par l’auteur de nous servir des indices à travers les messages radio échangés par les militaires est assez faible, sans parler de cette lettre de 3 pages que j’ai trouvé insipide au possible. Il y avait tant à faire ici et l’auteur accouche d’une souris.

Je ressors donc déçue de mon ultime lecture de Dragon Head jusque dans l’explication pauvre du titre de l’oeuvre. Je n’ai pas vibré comme je l’aurais aimé, j’ai plutôt lutté pour aller jusqu’au bout à cause d’une narration poussive autour d’un thème traité trop artificiellement et caricaturalement. Moi, c’était la dimension post-apocalyptique qui m’intéressait et j’ai eu l’impression qu’au final l’auteur n’avait pas su s’en dépatouiller et que ça finissait en queue de poisson. Reste une oeuvre qui auparavant m’a fascinée sur 4 tomes comme rarement une autre l’a fait. Je retiendrai donc ces 4 tomes là qui sont des coups de coeur et je tâcherai d’oublier sa conclusion…

11 commentaires sur “Back In Time #2 : Dragon Head de Minetaro Mochizuki

  1. C’est un rendez-vous intéressant. Je me suis mise aux mangas assez récemment (il y a quelques années, mais ça reste récent ><) et je connais de nom certaines séries sans en connaître vraiment l'histoire. Comme c'était le cas avec Dragon Head.
    De plus, ta chronique montre bien que les goûts de lecture peuvent variés avec le temps.
    Tu as pu aller au bout des 10 tomes la seconde fois ?

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    1. Merci. J’aime bien l’idée effectivement de reparler de titres parus il y a quelques années et qu’on a peut-être un peu oublié alors qu’ils ne le méritent pas ^^
      (Il faut bien commencer un jour 😉 )

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  2. Je ne connaissais pas du tout, mais il est sorti à une période où je ne lisais pas de mangas.
    En tout cas, il a l’air vraiment intéressant et angoissant. Et puis cette montée en tension est quelque chose que j’adore !
    Je viens de vérifier et le titre est disponible dans l’une des bibliothèques de ma ville 🙂

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    1. Super, ravie de te le faire découvrir. Pour moi, c’est un titre culte qui répond bien à un certain imaginaire japonais autour des catastrophes, notamment nucléaires, alors je recommande. Si en plus une de bibliothèques de ta ville l’a, lance-toi !

      Aimé par 1 personne

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