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The World’s Best Boyfriend d’Umi Ayase

Titre : The world’s best boyfriend

Auteur : Umi Ayase

Éditeur vf : Soleil (shojo)

Année de parution vf : 2018-2020

Nombre de tomes vf : 7 (série terminée)

Histoire : Yusa aime les bad boys, c’est pourquoi elle tombe sous le charme de Nishizaki, le meilleur joueur de l’équipe de basket. Mais lui est attiré par Nanami, sa meilleure amie, qui refuse d’aller plus loin sans l’accord de Yusa. Cette dernière, ne voulant pas se mettre en travers de leur bonheur, va leur faire croire qu’elle sort avec Haruta pourtant totalement à l’opposé de l’image du bad boy.

Mes avis :

Tome 1

Dans la dernière vague de shojo Soleil, il y avait ce titre aux couvertures un peu désuètes qui sur le papier ne me tentait pas trop, mais les chroniques de copains/copines blogueurs faisant merveille, je me suis quand même lancée et ce fut une découverte sympa.

Je dois d’abord dire qu’effectivement entre les couvertures françaises un peu trop cul-culs pour moi et le titre anglais que je trouve assez ridicule pour ne pas dire inutile, le titre partait avec quelques handicaps, mais rapidement je me suis amusée à suivre les aventures de Yusa, cette lycéenne si maladroite en amour.

L’héroïne est un peu le cliché de la lycéenne amoureuse qu’on trouve dans nombre de manga, sauf qu’ici l’autrice assume parfaitement cela et en fait même un ressort scénaristique avec la passion de Yusa pour les mangas à l’eau de rose et les bad boys qui les peuplent. Elle cherche dans la vraie vie les copies de ces héros fictionnels. Malheureusement, la réalité étant plus compliquée, elle se retrouve sans le vouloir dans un espèce de triangle amoureux impliquant sa meilleure amie et décide de se retirer du jeu. Au même moment, elle tombe sur Haruta, qui est l’exact opposé de son idéal masculin, et pourtant c’est lui qu’elle va présenter comme son petit copain pour sortir du méli mélo dans lequel elle se trouve.

Le ton est donc donné dès le premier chapitre (qu’on peut lire ici), nous sommes dans une comédie romantique classique mais amusante, avec des situation cocasses qui prêtent à sourire. Tout comme l’héroïne, le héros nous prend un peu à contre pied. Il n’y connait rien en amour et ne le cache pas. Il a cependant bon coeur et veut aider notre héroïne. Il va donc accepter de lui servir de faux petit ami et ainsi grappiller quelques connaissances qu’il lui manque.

C’est fort amusant de suivre les deux parce que tout est fait avec une vraie gentillesse et une vraie abnégation. Très souvent, ils pensent vraiment à leurs amis avant eux-mêmes. Et en même temps, ils sont adorables ensemble, tellement ils sont plein des maladresses des premiers émois. Yusa réalise assez vite ce qui se passe, mais ça va être plus long pour Haruta. Heureusement, comme souvent dans ce genre de titres, leurs amis sont là pour les aider et les guider. C’est le cas du meilleur ami d’Haruta qui essaie de titiller sa jalousie, ce qui m’a fait bien sourire.

Après le titre n’est pas exempt de défauts. Il ne faut pas y chercher une originalité folle. Il faut aussi accepter qu’ils sont assez naïfs voire immatures pour des lycéens. Il n’y a pas non plus un suspens de fou. Et l’arrivée de la rivale à la fin du tome 1 se voit gros comme une maison.

Cependant avec ses dessins doux et apaisants, ses héros simples et bons enfants, le titre est très agréable à lire, un vrai shojo feel good sans prétention, dont Soleil a eu la bonne idée de sortir les 2 tomes en simultané, ce qui est sympathique même si le titre est assez court (7 tomes). Je lirai donc la suite avec plaisir.

Tome 2

On prend les mêmes et on recommence. L’histoire de Yusa et Haruta est toujours aussi mignonne à suivre malgré l’arrivée de la fameuse rivale, moment que je redoute à chaque fois. Si au début, ça m’a vraiment agacée, finalement j’ai aimé ce que ça a apporté à l’histoire et puis cette fameuse rivale n’est pas aussi désagréable que je le croyais. C’était même assez amusant de voir les deux filles rivaliser pour un Haruta qui n’en était pas conscient.

L’autrice d’ailleurs garde la même recette. Haruta continue à être une bille en amour et pourtant il est plein d’attention pour Yusa et à chaque fois on dirait qu’il est sur le point de réaliser qu’il l’aime mais comme il n’arrive pas à mettre les mots dessus, nous lecteurs, nous frémissons. En plus, la mangaka s’en donne à coeur joie avec plein de moments typiques des romances lycéennes : fête de l’école, passage à l’infirmerie, moment seuls dans la classe… C’est mignon tout plein.

Après, la mangaka essaie aussi d’aborder des sujets un peu plus profonds par moment, comme quand Haruta essaie de se faire expliquer l’amour et qu’il fait comprendre à son copain que l’apparence de la fille ne compte pas, parce que sinon il suffirait de sortir avec un mannequin en plastique. C’est fait avec humour mais ça fait mouche !

The world’s best boyfriend reste donc un shojo très sympathique à suivre avec des héros doux et chaleureux pour lesquels leurs amis ont une place très importante et qui leur rendent bien. L’histoire avance tranquillement sans accroc. La prochaine étape sera sûrement la petite soeur d’Haruta qu’on croise déjà ici et il me tarde de lire ça.

Tome 3

La romance de nos deux héros tellement maladroit avance de jolie façon dans ce tome où ils sont enfin en couple. C’est adorable de suivre toutes leurs premières fois : premier rendez-vous, premier noël, première rencontre avec les parents, première visite au temple, premier baiser, première dispute, première réconciliation. Beaucoup, beaucoup de premières fois et pourtant ça reste juste trop mignon et plein de bons sentiments. Jamais une situation n’est dérangeante, il y a toujours une ambiance douce et bienveillante. Chacun avance à son rythme en essayant de comprendre l’autre. Le dialogue n’est pas encore facile, ils doivent encore y travailler mais ils y veillent. C’est touchant en tout cas de voir des personnages aussi naïfs. Je pense juste que leur âge n’est pas le bon, ils ont tout des collégiens plutôt que des lycéens dans leur façon de faire et d’appréhender leur relation.

Le titre reste donc une chouette petite romance qui se déguste avec douceur.

Tome 4

C’est amusant de voir comme une série toute simple et mignonne comme celle-ci peut contenir de jolies leçons de vie !

Kaede et Yusa sont désormais ensemble et viennent de vivre leur premier baiser, sauf que le jeune homme avait un peu trop bu ce soir-là. Il s’en veut donc et demande à Yusa de tout oublier ce qu’elle ne veut pas. Fort de son expérience, l’autrice s’amuse de ce quiproquos pour glisser de très belles valeurs sur le consentement, le fait qu’on ne puisse pas tout accepter, qu’il faut se parler pour mieux se comprendre, etc. Je suis archi fan du personnage de Kaede. Il n’a rien à voir avec le lycéen lambda, mais j’aime beaucoup la façon dont il décortique leur relation. Il se préoccupe énormément des sentiments de son amoureuse et c’est beau à voir. Il veut tenir compte d’elle et de ses désirs mais sans imposer les siens. Il est prêt à écouter également quand il s’est trompé et a surinterprété. Bref, il est parfait. Ça nous change des figures de badboys habituelles.

L’autrice le sait et s’en amuse dans la seconde partie de ce tome avec l’arrivée complètement surnaturelle d’un rival pour Kaede en la personne de l’acteur interprétant Rei, le personnage de manga dont Yusa est fan et dont Kaede s’inspire pour leur relation. Ça donne un joli méli-mélo irrésistible où on est emporté par la naïveté à toute épreuve de Yusa, le charme de ce nouveau personnage, la jalousie naissante de Kaede et les piques des amis de nos héros qui s’en mêlent. C’est très drôle et dynamique à lire. Il y a un gros décalage entre ce que Yusa comprend et ce que les autres voient ce que j’adore. Ça permet également de voir sa relation avec Kaede évoluer, ce dernier étant mis face à des sentiments qu’il ne connaissait pas. Yusa, elle, découvre combien sa vision idéalisée du garçon de ses rêves finalement ne lui conviendrait pas dans la réalité et elle est amenée à comprendre pourquoi elle préfère Kaede. C’est adorable. Par contre, ce nouveau personnage, Ayato, est exactement le genre de garçon qui m’insupporte : trop sûr de lui, n’écoutant pas les autres, méprisant ceux qui ne sont pas « à sa hauteur ». Il a beau être un ressort narratif et comique pour l’histoire, je n’aime pas du tout, la preuve en est la dernière scène : détestable.

Arrivée à la moitié de la série, je peux dire que j’aime toujours autant. Le couple principal est adorable. J’adore assister à la construction de leur relation, vu qu’ils sont tous les deux ultra naïfs et s’inspirent, entre autre, d’une saga de manga, c’est hilarant à voir. Leurs amis participent également à cette douce ambiance chaleureuse et bon enfant. N’aurait été le caractère vraiment trop cruche parfois de l’héroïne cette série aurait été un petit coup de coeur, je pense.

Tome 5

Il est des romances ultras classiques qui pourtant ont un je ne sais quoi qui nous touche l’air de rien, The World’s Best Boyfriend est de celle-là. La fraicheur, la gentillesse et l’honnêteté des personnages me parlent énormément et me font passer à chaque fois un très bon moment alors que je vois bien que ce sont des ressors éculés qui sont utilisés.

Pourtant, l’histoire avait pris un tournant qui m’horripilait dans le tome précédent avec l’arrivé du sempiternel rival, correspondant pile poil au fantasme de l’héroïne et surtout jouant les forceurs. Mais l’autrice parvient à complètement retourner le truc pour nous parler avec beaucoup de force et en même temps une belle dose de douceur, du harcèlement. J’ai beaucoup aimé cela. J’ai trouvé les réactions des personnages certes complètement WTF pour leur âge mais terriblement touchantes. On a une héroïne qui a peur que son copain ne veuille plus d’elle après cet événement, comme une femme victime de viol qui se sent, à tort, souillée. Or, notre jeune héros lui montre tout le contraire et la soutien avec beaucoup de tendresse et d’honnêté. Il montre également un beau visage de héros masculin qui n’a pas besoin de muscle et de grosse voix pour rassurer ou séduire, j’adore ! Contrairement à d’autres titres (My Fair Honey Boy par exemple), pas besoin d’exagération, pas besoin d’en faire un personnage efféminé juste parce qu’il a une carure fluette, j’apprécie beaucoup. L’autrice met ainsi en avant de très belle valeur : la communication, le soutien, la liberté accordée à l’autre, la tolérance, etc. Je suis touchée.

On suit ainsi dans ce tome les nombreuses interrogations de l’un et l’autre de manière terriblement touchante sans que l’autrice force le côté dramatique. Elle préfère y aller tranquillement en douceur, rendant les personnages vraiment adorables et tendres. On les voit se questionner sur leurs relations aux autres et leur couple, sur ce qu’ils peuvent faire l’un pour l’autre. Bien sûr, on évite pas certains lieux communs des mangas romantiques comme la Saint-Valentin mais ça dessert vraiment l’histoire principale qui est toute autre.

En parallèle, petit bonus, on continue à voir les amis de nos charmants héros qui sont là pour les soutenir également. J’apprécie de plus en plus Yae avec son caractère froid, direct et un brin décalé. J’aime ce qui se dessine entre elle et Tani, qui est tout l’opposé d’elle par sa fraicheur naïve de grand dadais, c’est mignon tout plein.

Ainsi même si elle ne paie pas de mine, cette série est une petite pépite, un shojo romantique avec de très belles valeurs et une narration toute en douceur, qui change des titres où tout est exagéré.

Tome 6

Quel plaisir encore une fois de retrouver le monde simple et bienveillant de The World’s Best Boyfriend d’Umi Ayase. L’autrice a un don pour construire des histoires tranquilles et douces, qui pourtant nous parlent et abordent parfois des sujets importants à l’adolescence.

Le couple principal étant désormais bien ensemble, la mangaka décide de développer les personnages secondaires : les deux principaux amis des héros, Tani et Yae. On pourrait avoir l’impression que ça tombe comme un cheveux dans une soupe, c’est ce que dit Umi Ayase dans ses commentaires, mais je ne trouve pas que cela soit vrai. On les voit interagir avec nos héros depuis longtemps. Ils étaient là pour les encourager et les accompagner, c’est normal que ce soit à leur tour. De plus, j’ai trouvé vraiment intéressant qu’on s’intéresse, avec Yae, à ce qui fait vraiment la beauté des gens derrière les apparences. Voir une belle fille souffrir qu’on s’arrête à ça avec elle est bien vu. Du coup, même si ça fait un peu cul-cul et cliché, j’ai aimé les flashbacks sur leur enfance et le rapprochement initié entre les deux amis.

Sinon pour en revenir à Yusa et Kaede, leur petit couple avance encore tout de même. Tout d’abord, on a un Kaede qui montre de plus en plus ses sentiments et c’est trognon. On le découvre jaloux, possessif mais aussi fier et très amoureux. Que ce soit lors de leur rendez-vous pour l’anniversaire de Yusa, lors de leurs révisions ensemble ou lors de la présentation de Yusa à la famille de Kaede, ils sont à chaque fois adorables et touchants car 100% honnête. Je ne vous mentirais pas, j’ai quand même trouvé certains moments désagréables, comme quand Yusa demande à Kaede de mal la traiter parce qu’elle aime ça ! Quelle sale image de la femme, heureusement à la fin, elle avoue qu’elle préfère le Kaede gentil à ce bad boy détestable sur lequel elle fantasme. Deuxième point qui m’a agacée, ce sont les paroles de la mère de Kaede envers son fils, elle ne trouve rien de mieux que de le débiner en permanence devant sa petite amie, mais avec le sourire ! Non, même comme ça, ça ne passe pas. Même si l’autrice tourne encore bien les choses en montrant quel gentil grand frère et bon fils il fait. J’aime beaucoup le personnage de Kaede et je n’aime pas qu’on le maltraite, parce qu’il représente pour moi le garçon gentil et positif qu’on devrait voir plus souvent dans les shojo manga.

Je reste donc sous le charme de cette courte série. A un tome de la fin, l’autrice continue à faire avancer son histoire, ses personnages et à traiter des sujets pertinents pour les adolescents. Un bien joli titre.

Tome 7

Une fin toute mignonne pour une série qui le fut tout autant, avec une intrigue simple mais des personnages de qualité et de belles valeurs. C’est avec une pointe de tristesse que je dis au revoir à tout le monde mais la boucle est bouclée et l’autrice a réussi à dire tout ce qu’elle avait à dire.

Pour ce dernier tome, on retrouve donc les six personnages que l’on suit depuis le début le temps d’une sortie dans un parc d’attraction qui sera fondatrice pour chacun d’eux. Les trois couples ainsi en jeu vont chacun connaitre une belle évolution qui lui correspond, qui va crever un abcès et sauter le pas, qui va comprendre ses sentiments et se déclarer, qui va comprendre bien des choses sur lui et prendre une décision importante. A chaque fois, comme ce fut le cas tout au long de la série, c’est fait avec bienveillance et sous le signe du dialogue, un élément important que je souhaite souligner tant ce n’est pas la norme dans les romances lycéennes dans les shojos qu’on lit en France.

D’ailleurs, le personnage de Kaede fut vraiment MA révélation de la série : un garçon gentil, prévenant, honnête qui n’oublie jamais de demander le consentement de celle qu’il aime. Dans le même genre, j’ai trouvé le personnage de Tani très touchant, ce grand dadais toujours là pour prendre soin de son amie d’enfance et voir au-delà de son beau visage et de ses sautes d’humeur. Je suis plus partagée concernant le couple très très secondaire formé par Nishizaki et Nana que je trouve agaçant par son manque de communication. Nana fait des efforts, mais Nishizaki pas des masses et l’autrice lui a donné un air trop nonchalant à mon goût. Je n’accroche pas.

Passé ce moment clé pour chacun des couples lycéens, on se retrouve avec un final amené tranquillement tout en douceur où on implique avec un humour gentillet la famille des deux héros. Rien de vraiment inattendu mais des petits moments de vie mignons et touchants et un père se montre jaloux du petit ami de sa fille, ou un grand frère supporte mal de voir sa soeur grandir. C’est doux et adorable. Il en va de même au lycée où nos héros vivement pleinement leur relation désormais sans la moindre gêne et avec la certitude de leurs sentiments. Un an seulement a passé mais une année riche en enseignements et qui les a bien changés, ce que l’autrice montre dans un dernier chapitre touchant qui boucle la boucle avec les débuts de l’histoire.

Sur le mode « tout est bien qui finit bien », Umi Ayase conclut une série qui ne sortira peut-être pas du lot pour certains mais qui m’aura apporté ma dose de douceur et de bienveillance tout du long. J’espère pouvoir retrouver cette autrice et son ton moderne et bienveillant dans d’autres séries qui changeront des relations souvent toxiques qui sont mis en scène chez d’autres.

(Merci à Sanctuary pour cette lecture)

Ma note : 15 / 20

9 commentaires sur “The World’s Best Boyfriend d’Umi Ayase

  1. Ah ben justement, je l’avais vu passé, mais ça avait l’air trop girly au vu des couvertures. Mais vu ce que tu en dis (et sachant que tu n’aimes pas les shojo trop facile) je vais le noter pour plus tard 😉

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  2. On a tellement bien fait de le lire et c’est cool qu’on en ait eu l’occasion
    Je vois que tu as quand même été touchée par des choses importantes, et bien mises en avant dans ce shojo qui change, et que j’aimerai que plein de gens découvrent et lisent.

    Aimé par 1 personne

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