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Escape Journey de Tanaka Ogeretsu

Titre : Escape Journey

Auteur : Tanaka Ogeretsu

Éditeur vf : Taifu Comics (Yaoi)

Année de parution vf : 2017-2019

Nombre de tomes vf : 3 (série terminée)

Histoire : Taichi et Naoto sortaient ensemble à l’époque du lycée. Néanmoins, ce dernier décida de rompre quand son partenaire lui dit que leur relation n’allait pas plus loin que le sexe selon lui. Ils se recroisent pourtant lors de leur premier jour de fac. Même si Naoto est toujours en colère, il se rend compte que Taichi a changé et commence peu à peu à lui pardonner. Seulement, Naoto est angoissé à l’idée de retomber dans les écueils du passé. Parallèlement, Fumi, une camarade, tombe amoureuse de Taichi et un rendez-vous arrangé est organisé.

Mon avis :

Tome 1

C’est après avoir vu passer une chronique plus que positive sur ce titre chez Lire en Bulle que j’ai eu envie de lire ce boys love les personnages sont de jeunes étudiants. Souvent dans les romances boys love que je lis, ce sont des lycéens, alors suivre des héros un poil plus âgés m’attirait, surtout je suis encore dans la nostalgie de ces années-là ^^

Escape Journey est un manga en trois tomes écrits par Tanaka Ogeretsu, une autrice qui a débuté dans cette décennie mais qui se montre assez prolifique depuis. Ici, nous avons l’un de ses premiers titres en plusieurs tomes mais elle est également connue chez nous pour ses oneshots Love whispers even in the rusted night, Neon Sign Amber et The Proper Way to Write Love où l’on voit déjà en couverture soit des personnages plein de peps, soit des héros en plein drame. Elle donne le ton.

Dans ce titre-là, nous rencontrons Taichi et Naoto, deux garçons qui étaient amis et même plus au lycée mais qui ont méchamment rompu à l’époque. Ils se retrouvent par hasard sur les bancs de la fac, ce qui ne fait pas du tout plaisir à Naoto.

J’ai d’emblée bien accroché à l’ambiance estudiantine du titre, avec les garçons qui ont leur groupe d’amis – garçons et filles tous hétéros a priori, c’est chouette dans un boys love – avec qui ils vont en classe, poireaute entre les cours, mangent au réfectoire ou encore sortent s’amuser et boire un coup le soir. La vie étudiante est parfaitement croquée et mise en scène, ce qui d’emblée permet au lecteur de s’immerger dans l’histoire et c’est très bien parce que du côté de la romance, là, il y a de quoi avoir quelques réserves.

Les personnages se retrouvent après s’être éloignés pendant plusieurs années. Ils ont un certain passif derrière eux (chouette, j’adore ce genre de procédé) mais le héros Naoto en est particulièrement agaçant à cause de ça. J’ai trouvé que ce personnage manquait souvent de maturité, il fait le pitre et le joli coeur en permanence ce qui devient vite désagréable. Son masque de gars toujours souriant et dynamique m’a du coup vite me tapé sur les nerfs. A côté de ça, son ami Taichi, qui est plus réservé, me plaît beaucoup plus. On sent qu’il garde beaucoup de choses en lui mais que c’est quelqu’un de sensible qui n’a pas eu une vie facile jusqu’à présent, donc quand il ose montrer ses sentiments, c’est une petite révolution.

Leur relation à tous les deux, qui semble si naturelle dans les flashbacks de leurs années de lycéens, ne l’est plus du tout dans le présent. L’autrice rend à merveille les malentendus et problèmes de communication qui les ont menés là. J’ai beaucoup aimé la façon dont elle décortique leurs sentiments chacun de leur côté mais tout en faisant un parallèle évocateur. On sent bien que c’est leur jeunesse et surtout la difficulté à s’accepter en tant qu’homosexuel dans leur société qui est la source de bien de leurs malheurs. Et quand l’autrice en parle, c’est criant de vérité. Il est juste dommage que pour arriver à une phase aussi juste et sensible de l’histoire, on doit passer par tellement de scènes de sexe. Ces dernières sont trop explicites, détaillées et nombreuses à mon goût, n’apportant pas forcément plus de profondeur à l’histoire contrairement à ce que l’autrice veut nous faire croire. Pourquoi faudrait-il forcément coucher pour réaliser ses sentiments ? A croire que seules les hormones peuvent pousser à être honnête envers soi-même ? Ça ne donne pas une très belle image des sentiments amoureux… Bref, j’ai trouvé cela très maladroit et d’autant plus dommage que le couple est vraiment touchant.

En ce qui concerne les dessins, là encore j’ai pas mal de réserves… Je trouve ceux-ci assez maladroits dans la forme et les expressions du visage des héros. Ils ont beau être fin, quelque chose cloche je trouve qui fait que je ne trouve pas du tout les personnages beaux. C’est un comble dans ce genre de titre ^^! De ce fait, j’ai tiqué pendant toute ma lecture là-dessus et ce n’est pas ce qu’il y a de mieux…

Pour conclure, Escape Journey est une belle découverte. Un boys love les héros sont étudiants change de mes habitudes. Si l’un d’eux n’avait pas été si fatigant et si l’autrice n’avait pas autant truffé son titre de scènes de sexe inutiles, j’aurais adoré parce que la chronique de leur malaise dans leur éveil à une sexualité différente de la norme et des sentiments pour une personne du même sexe est très juste. C’est un beau titre plein de potentiel qui ne demande qu’à s’affiner.

Tome 2

Un deuxième tome qui corrige les défauts du premier mais auquel il me manque encore quelque chose pour être un coup de coeur.

L’autrice fait faire à ses personnages un petit bon dans le temps, pour retrouver Naoto et Taichi trois ans après les derniers événements. Leur couple est désormais établi semble-t-il mais c’est maintenant qu’arrivent les épreuves. Le procédé est éculé et les problèmes qu’ils rencontrent sont malheureusement vus et revus. Je le regrette d’autant plus que j’apprécie vraiment le couple et les personnages individuellement aussi. J’aime les voir chacun se questionner à la fois sur leur couple et sur leur coming out individuel, l’autrice montrant que ça n’a encore rien de simple à l’heure actuelle au Japon. Cependant faire coïncider ces questions avec la fin de leurs études, les retrouvailles de Taichi et sa mère, ainsi qu’avec l’arrivée dans leur vie de Nishina, un artiste gay mal dans sa peau suite à un premier amour déçu, ça fait très cliché. Je comprends la nécessité de ces ressors scénaristiques pour faire bouger et se questionner les personnages, mais ça ajoute surtout du mélodrame, un mélodrame qui sonne creux chez moi. Du coup, même si j’aime les personnages, leur identité et leurs sentiments, je coince avec la façon dont l’ensemble est mieux en scène.

Par contre, je note qu’il y a eu des vrai progrès faits sur les points que je trouvais négatifs. Il n’y a plus de sexe à tout va pour combler les manques de l’intrigue. Au contraire, les scènes se font discrètes. Le graphisme de l’autrice a également grandement progressé. C’est fou comme son trait est plus expressif, plus fin, moins mastoc. On y gagne en profondeur, même du côté des décors et j’en suis ravie !

Avec ce tome, j’ai eu le plaisir de voir des défauts effacés mais la peine d’en découvrir d’autres. J’espère que le 3e et dernier tome sera celui qui arrivera enfin à équilibrer tout ça.

Tome 3

Comme je l’avais espéré, dans cet ultime opus, Tanaka Ogeretsu parvient à faire la synthèse de toutes les bonnes idées qu’elle avait eues pour cette série, sans tomber dans les pièges dressés auparavant.

Dans ce dernier tome, on ressent enfin toute la maturité gagnée par les personnages au fil de l’histoire. Ils laissent  derrière eux les artifices et la mangaka également pour nous délivrer une fin juste et toute en émotion. J’ai beaucoup aimé le rôle qu’aura joué Nishina dans cette progression. Sous ses dehors de type froid et sûr de lui, ce n’est qu’un tout jeune garçon qui a été ravagé par l’horrible trahison de son premier amour, un ami d’enfance en plus en qui il avait toute confiance. La confiance est d’ailleurs au coeur de l’histoire, car il faut avoir confiance en soi et en les autres pour parvenir à s’assumer gay dans une société dans laquelle c’est encore trop souvent jugé anormal. J’ai aimé que Tanaka Ogeretsu ne tombe pas dans la facilité avec un happy end trop facilement obtenu. Non, notre couple de héros a des obstacles à surmonter, des obstacles réels dans notre société et c’est honnête de les mettre en scène comme elle l’a fait. Oui faire son coming out est une belle chose, mais non ce n’est pas facile. J’ai aimé voir les différentes réactions de leur famille respective (big up pour la petite soeur adorable de Taichi !) et de leurs amis. Les héros ont bien évolué pour parvenir à faire preuve de maturité en ces moments difficiles. Ils ont enfin confiance en leur couple, ce qui leur permet de faire front et d’avancer ensemble, une belle leçon de vie.

Tout au long de ces 3 tomes, Escape Journey n’aura fait que s’améliorer. L’autrice a débuté de façon un peu bancale pour moi mais a sans cesse corrigé ses défauts jusqu’à nous livrer une fin juste et très belle mais surtout terriblement émouvante. Je recommande le titre à tous ceux qui cherchent une romance un peu plus mature que les sempiternelles histoires se passant au lycée.

Ma note : 15,5 / 20

7 commentaires sur “Escape Journey de Tanaka Ogeretsu

      1. Ah cool !
        Alors, tu vas rire mais c’est volontaire. En fait, j’aime découvrir des trucs, et ensuite je les gardes pour plus tard. En général j’achète même les tomes quand ils sortent, et quand j’ai envie, je rushe et je suis sur d’avoir une bonne lecture 😁
        Bon, parfois j’ai des mauvaises surprises quand le titre n’évolue pas comme je l’espérais 🤣)

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      2. Je ne suis même pas surprise (je me rappelle tes articles avec tous les tomes des séries que t’avais en retard lol)
        Moi, je ne peux pas faire comme toi, j’ai eu trop de mauvaises surprises dans l’évolution de séries auxquelles je croyais dur comme fer (Ah, Golden Kamui U.U), depuis j’essaie de lire au fur et à mesure 😉

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      3. J’avoue que je me suis calmé sur cette façon de faire, mais j’en ai tellement accumulé…
        par exemple, là je commence Space Brothers. J’avais lu le premier tome il y a plus d’un an, j’ai adoré, et j’ai pris les 25 tomes parus à l’époque et depuis plus rien…. du coup, là ben je recommence 🤣
        pour Golden Kamui, j’ai arrêté au tome 3 je crois… j’sais pas, j’ai trouvé ce titre trop bizarre…

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      4. Oui, c’est bien que t’aies pris la résolution de lire tout ce que t’avais en stock ^^
        Moi maintenant quand je rattrape une longue série, j’achète les tomes au fur et à mesure que je les lis pour essayer de ne pas avoir de mauvaises surprises et j’en fais une ou deux à la fois. En ce moment, par exemple ce sont Nausicaa et Black Clover, mais il faudrait que j’ajoute Space Brothers après, moi aussi j’ai beaucoup aimé le tome 1 ^^

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      5. Là je me concentre sur Yotsuba (mais je ralenti un peu car je suis bientot au tome 10/14…) Prisonnier Riku et Space Brothers.
        Avec toutes les suites et les nouveautés, il y a de quoi faire déjà, donc je me limite à 3 rattrapages xD

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