Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Bye bye, my brother de Yoshihiro Yanagawa

Titre : Bye bye, my brother

Auteur : Yoshihiro Yanagawa

Éditeur vf : Casterman (Sakka)

Année de parution vf : 2013

Nombre de pages : 190

Histoire : Nidô, ancien boxeur prodige réduit à la misère, a vu ses rêves de gloire détruits par un accident qui lui a coûté sa jambe. En outre, la mort de son jeune frère survenue il y a déjà bien longtemps le hante encore, tout comme la culpabilité ne cesse de le ronger. Solitaire, sans espoir, retrouvera-t-il l’envie de rêver à nouveau ? Sa rencontre avec le jeune boxer Jirô sera pour lui la chance de revivre sa passion pour la boxe. Il entraînera le futur champion et en prendra soin comme il n’a pu le faire avec son petit frère. Mais le Dieu de la mort les guette et les mettra à l’épreuve à mesure que le match décisif de Jirô approchera. Les deux compagnons se retrouveront irrémédiablement liés par le destin et devront se confronter aux fantômes de leur passé.

Mon avis :

Dans ma quête d’anciens titres à côté desquels je suis passée, c’est au tour de Bye bye my brother de Yoshihiro Yanagawa paru chez Casterman en 2013, dont le traducteur avait pas mal parlé à l’époque de sa sortie mais qui ne me tentait pas alors parce que j’en avais une image d’un coté trop misérabiliste avec les planches que j’avais vues et trop enfantine avec la présence de chats en héros. Il a fallu que je lise plusieurs titres avec des animaux anthropomorphes pour me rendre compte de mon erreur et lui laisser sa chance.

Dans une postface fort intéressante, le mangaka nous décrit le processus de création de ce titre et comment il a enfin réussi à le faire publier. Yoshihiro Yanagawa n’en est pas à son coup d’essai, c’est un auteur confirmé quand parait ce titre et il a mis beaucoup de lui-même, cela se sent.

Un peu à la manière d’un Joe version félin, nous suivons Nido, un ancien boxeur, qui a dû arrêter en pleine ascension suite à un coup de couteau qu’il a reçu en voulant aider quelqu’un. Depuis, il vivote dans la vie, un peu comme il le faisait déjà enfant avec son jeune frère après que leurs parents les aient abandonnés. Sauf qu’il croise la route d’un jeune boxeur qui lui rappelle son petit frère et il décide de lui venir en aide.

Le ton de Bye bye my brother est âpre et mélancolique comme je m’y attendais, là-dessus pas de mensonge sur le contenu. L’histoire qu’on nous présente n’a rien de facile. Les circonstances n’ont pas épargné Nido dans la vie. C’est vraiment triste. Le mangaka nous plonge un peu dans une histoire telle qu’on en lisait dans les années 70 avec cette image du Japon d’après-guerre qui peine un peu à se relever. Mais ici, c’est un Japon peuplé de chats et des chats qui en veulent. Dans cet univers un peu daté, on les voit donc tout faire pour lutter dans la vie et avancer. C’est dur à lire mais très fort émotionnellement. On nous parle des carences du gouvernement pour venir en aide aux enfants maltraités par la vie. On nous montre aussi la puissance de l’entraide et de la générosité de certains. Et enfin, l’auteur met en avant l’importance de se trouver un but dans la vie, peu importe lequel, pour pouvoir sortir la tête de l’eau.

Dans cette histoire, les personnages croisés, loosers ou héros, ont beaucoup de charisme. Le mangaka croque à merveille les différentes expressions et actions de ces félins qui vivent comme des hommes. Les dessins sont d’ailleurs l’un des gros points forts du titre. Ils ont un grain très particulier qui met en valeur l‘ambiance mélancolique du titre. Les décors sont peu présents mais quand ils le sont il y a une bonne raison à cela et ils sont très réussis. L’auteur met le focus sur ses personnages parce que c’est avant tout une histoire d’hommes ou plutôt de chats et de sentiments. J’ai adoré les brefs moments où ceux-ci montent sur le ring, j’y ai retrouvé la même puissance émotionnelle que lors de ma lecture d’Ashita no Joe.

En conclusion, Bye bye my brother est une bien belle découverte, celle d’un titre où les chats sont un très beau prétexte pour nous parler de rédemption mais aussi de don de soi et de générosité inconditionnelle dans un univers daté plein de mélancolie et d’un âpreté qui prend aux tripes. On ne sort pas indemne de cette lecture. Mon seul regret : ne pas pouvoir lire d’autres titres de l’auteur en français pour découvrir encore plus son univers.

Ma note : 16 / 20

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9 commentaires sur “Bye bye, my brother de Yoshihiro Yanagawa

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