Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Shaman King de Hiroyuki Takei

Titre : Shaman King

Auteur : Hiroyuki Takei

Editeur vf : Kana (shonen)

Année de parution vf : 2000-2006 (1e édition) / 2020-2022 (star édition)

Nombre de tomes vf : 32 – finie (1e édition) / 17 – finie (star édition)

Histoire : Aoyama Manta est un lycéen très intelligent et très doué. Un soir, alors qu’il rentre de ses cours du soir, il passe par le cimetière pour ne pas rater son train. En haut de la colline surplombant le cimetière, il rencontre un curieux jeune homme qui semble avoir son âge et qui fait la fête avec… . les fantômes des morts. Terrifié, Manta s’enfuit, mais le lendemain, il découvre que ce jeune homme est le nouvel élève de sa classe.

Mon avis :

Tome 1 (star édition)

Shaman King est une série que j’avais aimé suivre à ses débuts à l’époque de sa première édition au début des années 2000 mais je m’en étais lassée au fil des tomes et je n’ai donc jamais fini la série. Pourtant, j’ai souvent lu beaucoup de bien sur elle, à part sa fin bancale en France puisque l’auteur n’avait pas édité la seconde fin voulu par l’auteur. C’est chose réparée cette année avec la série de cette nouvelle édition, dite « star édition », 17 volumes doubles à terme avec la vraie fin de la saga. Il était donc temps de redonner sa chance à ce titre culte des shonen mangas.

Shaman King est l’histoire de Yoh, un jeune shaman en apprentissage, un brin nonchalant, qui un jour fait la connaissance de Manta, un lycéen aux faux airs de Kitaro qui passait par le cimetière où il s’était rendu pour admirer les étoiles. Tout comme lui, Manta voit les fantômes et une belle amitié va peu à peu se nouer entre les 2 garçons atypiques chacun dans leur genre. Manta va découvrir le monde des esprits au contact de Yoh et se retrouver embarqué dans l’univers des shamans dont il ne soupçonnait pas la richesse.

On ne va pas se voiler la face, heureusement que l’édition de Kana propose des volumes doubles, parce que le premier tome de l’édition simple n’est pas des plus folichons. Il est ultra classique et a ce format répétitif qui m’agace désormais en tant que lectrice habituée aux shonens. Si je n’avais pas su ce qui se passait ensuite, je n’aurais peut-être même pas été plus loin tant c’est indigeste et fait de chapitres totalement anecdotiques où Yoh et Manta ne brillent pas par leur intelligence et leur dynamisme et où le seul mantra de l’auteur est l’amitié… On repassera.

Heureusement, la seconde partie du tome introduit de nouveaux personnages et élargit l’univers, faisant prendre une toute autre dimension à la série. On comprend enfin ce que Yoh fait là et quel va être le but de cette histoire, ce qui fait vraiment décoller la série. Avec son fantôme samouraï, Amidamaru, Yoh va partir à la conquête du titre de Roi des Shamans pour rencontrer le plus puissant des esprits et vivre ainsi la vie à la cool dont il rêve. Ça peut avoir l’air simpliste et ça l’est mais cela va le conduire vers des rencontres importantes, des duels puissants et beaux moments plein de bons sentiments.

Ici, il fait déjà la rencontre de sa nemesis : Ren, qui a été élevé complètement différemment de lui, ce qui l’a conduit à être un shaman à l’opposé de ce qu’est Yoh. Ainsi tous les oppose. Vient ensuite, la soeur de celui-ci qui va découvrir combien elle est dans l’erreur grâce à Yoh et ainsi nouer une plus belle relation avec son esprit : Lee Pyron. Enfin, nous faisons la connaissance d’Anna, la fiancée haute en couleur de Yoh, Itako en apprentissage qui veut devenir une First Lady respectée et qui a donc besoin que son futur mari soit à la hauteur, ce dont elle compte bien s’assurer. Ces personnages sont tellement caricaturaux que c’en est très drôle. J’adore les nouvelles interactions qui se nouent à leur arrivée à chacun. Ça rend la lecture bien plus sympa.

Côté graphisme, l’auteur n’en finit pas de faire des clins à ses auteurs et séries préférées. On a des personnages issus de l’univers de Shigeru Mizuki (Kitaro), de Hirohiko Araki (Jojo Bizarre’s Adventures), de Kazuhiro Fujita (Karakuri Circus), de Racailles Blues, de Détective Conan,  ou encore DragonBall (Anna étant une C-18 enfant). C’est très amusant de chercher toutes les références qui se glissent dans les pages. Le dessin doux, rond mais détaillé et vraiment dynamique lors des scènes de combat. Chaque personnage a vraiment son identité visuelle et son look bien particulier de la pointe des cheveux aux orteils. Hiroyuki Takei a vraiment sa patte et j’aime ça, même si nous ne sommes qu’au début de ce dont il sera capable de produire.

J’ai donc retrouvé avec un certain plaisir l’univers de Shaman King malgré un début un peu difficile. Le mangaka a ensuite su donner un tournant plus dynamique à sa série, commençant à creuser son univers pour vraiment lui donner corps en sortant des petites histoires sans conséquence du début pour nous embarquer dans une toile bien plus vaste. La série n’a pas encore dévoilée tout son potentiel. C’est ce que j’attendais du titre et je suivrai donc la suite avec plaisir en espérant ne pas me lasser comme la première fois, surtout que l’édition de Kana est simple mais efficace : bon papier, traduction fluide, page bonus sur les personnages et couvertures réversible bien épaisse comme j’aime, le tout pour moins de 10€. Certains pourraient prendre exemple. Par contre, ça va être long d’attendre jusqu’en mai pour la suite…

Tome 2

Quel plaisir de retrouver à nouveau l’originalité de l’univers de Shaman King et en même temps les marqueurs des shonens de ces années-là qui mine de rien m’avaient bien manqué. Pourtant avec ce deuxième tome ce n’est pas encore tout à fait ça, on est encore dans une longue introduction de l’univers qui n’en finit pas.

Après la rencontre de Yoh, Manta et Amidamaru, puis d’Anna, Ren et Jun, voici au tour de Ryu d’être vraiment introduit dans la petite bande. Je n’ai rien contre le personnage, une sorte de loubard repenti qui est là pour la touche furyo, mais ce n’est pas mon perso préféré. Du coup, passer la moitié de ce tome sur une histoire le concernant et faisant très peu voire pas du tout avancer le reste, ça m’a un peu agacée. Heureusement que le fantôme qui le possède est un ancien adversaire revanchard d’Amidamaru ce qui permet de revenir brièvement sur le passé de celui-ci sinon je me serais vraiment ennuyée. Et ce ne sont pas les beaux discours sur l’amitié de Yoh ou des amis de Ryu qui auraient changé ça. A la limite, je préfère 1000 fois les petits moments du quotidien qu’il y a avant et après avec Anna qui fait tourner en bourrique son fiancé ou lui fiche des roustes quand elle croit qu’il l’a déçue. Au moins ça, c’est amusant. Vous l’aurez donc compris toute cette partie hautement clichée ne m’a pas plu.

Heureusement, l’autre moitié du tome vient sauver la chose car enfin on entre dans le vif du sujet avec le lancement des invitations au tournoi pour désigner le Shaman King. Il était temps ! Dans mon souvenir, c’est vraiment ce pan de l’histoire qui m’avait plu alors je rongeais mon frein en attendant que ça arrive. Ici, on va assister dans un premier temps aux sélections, ce qui va permettre de rencontrer le peuple Apache et l’un de ses représentants : Silva. Avec lui, l’auteur décide de montrer d’autres formes d’esprits et d’autres manières d’utiliser ses pouvoirs de shaman le temps d’un duel rapide mais qui claquait bien. Ça c’était vraiment sympa et ça a fait avancer l’histoire ! En plus, Ren est de retour et avec lui, la touche de noirceur que j’aime aussi dans la série. Un autre personnage fait son apparition, un nouveau shaman futur compagnon de Yoh : Horohoro, un représentant du peuple Aïnous qui a un esprit de la nature avec lui. Personnage pêchu qui fait du bien à ce stade et avec lequel l’univers de la série continue à se diversifier. On aime.

Tome de transition, qui offre la fin d’un arc d’introduction un brin trop long à mon goût, on y découvre également enfin les prémices du futur tournoi pour choisir le Shaman King. On va enfin entrer dans le vif du sujet et voir de vrais combats de shamans et donc pouvoir voir leurs pouvoirs à l’oeuvre, j’avais hâte !

Tome 3

Après une introduction un peu longue, le tournoi pour choisir le Shaman King est enfin lancé, place aux matchs pour déterminer celui-ci et Hiroyuki Takei se paie le luxe de faire durer le plaisir en prenant son temps.

Je suis assez surprise de trouver ici, un shonen où l’auteur prend son temps et n’enchaîne pas les matchs à une vitesse vole. Le mangaka à la place instaure une climat tranquille où chaque combat est suivi d’une phase d’entraînement ou d’introspection du héros, ce qui lui permet de grandir comme shaman et comme homme. Pour le lecteur actuel, peut-être pas habitué à ceci, c’est une vraie bouffée d’air frais. Cependant, je trouve également que pour le moment, l’ensemble manque un peu de force et d’impact malgré les tentatives de l’auteur pour pousser son héros à s’endurcir.

Le tome s’ouvre sur un combat plutôt léger entre Yoh et Horohoro, avant de plonger le lecteur dans un long duel bien plus sombre où Yoh affronte un nécromancien. Le premier match n’était donc qu’une mise en bouche et l’occasion de croiser un shaman officiant avec un esprit de la forêt, tandis que le deuxième revêt des enjeux plus importants. Yoh est confronté à un nouveau type de shaman et le lecteur à une nouvelle facette de la mort. On découvre une nouvelle façon d’utiliser l’oversoul et les limites du furyoku, ainsi qu’un Yoh poussé dans ses retranchements, qui n’a plus rien du type nonchalant de d’habitude. Notre héros mûrit dans l’adversité quand ses amis sont en danger et ça fait plaisir à voir même si c’est triste de devoir en arriver là pour ça. Le combat fut par contre bien mis en scène avec un bon mélange d’action, de sentiments et de découverte des personnages.

Ce combat est donc l’occasion pour le héros de tester ses limites et c’est naturellement que l’on retrouve une phase d’apprentissage ensuite. Malheureusement, celle-ci est éclipsée par d’autres scènes surfant sur le burlesque entre Manta qui défit son père, grand magnat japonais par l’argent mais pas par la taille, et Ryu qui l’emmène sur les routes avant de croiser des fantômes pour le moins singuliers aussi bien dans leurs attaques que dans leurs apparences. C’est là où je déchante un peu. J’aime quand c’est rigolo mais je suis frustrée de ne pas assister aux phases de développement du héros en dehors des combats. On parle sans cesse des entraînements drastiques qu’il subit d’Anna ou de son grand-père mais on ne voit rien…

Heureusement, ce tome est l’occasion de rencontrer de nouvelles têtes. Après Horohoro, qui est plutôt à ranger dans la case des sidekicks rigolos proches du héros, j’ai surtout été marquée par Faust VIII, son nouvel adversaire qui s’inspire tout droit du mythe de Goethe. J’ai trouvé sa façon d’utiliser ses pouvoirs originale car reposant sur une stratégie intelligente et même si sa relation avec son fantôme est déjà vue, elle a un potentiel tragique que j’aime. J’espère donc le revoir. La dernière petite nouvelle est Tamao, une autre apprentie du grand-père de Yoh, qui elle aussi est plutôt à ranger dans un registre assez léger, surtout quand on voit ses fantômes, mais l’auteur a le mérite de réutiliser les mythes de façon originale, ici le Tanuki et le renard. Enfin, l’auteur continue de nous faire croiser les personnages vus précédemment créant une joyeuse bande de fous furieux autour de Yoh, que ce soit avec Anna, Ryu ou Tao.

Avec ce nouveau tome, on continue à rentrer lentement et progressivement dans le Shaman Fight mais avec peut-être un peu trop de délayage parfois pour moi. J’ai hâte de voir Yoh tomber sur de plus grosses têtes d’affiches, utiliser des techniques plus dantesques, etc. Je sais qu’on est qu’au début de la série mais l’ayant déjà lue autrefois, mon impatience pointe déjà le bout de son nez.

Tome 4

Je suis toujours aussi frustrée par cette série. Il y a des chapitres et des arcs vraiment géniaux, tendus, denses avec une mythologie intéressante, mais ils sont à chaque fois cassés par des moments bien trop légers qui délayent inutilement la sauve, ce qui fait que ma lecture finit en demi-teinte.

Ici, tout ce qui touche au Shaman Fight est vraiment génial ! L’auteur nous sert le duel tant attendu et il ne mâche pas ses coups. Nous assistons à un très très beau duel entre Yoh et Ren, avec deux philosophie et parcours de vie qui s’affrontent. Alors que visuellement et côté mise en scène, c’est parfois totalement kitch, voire risible et très emprunté à DragonBall, il se révèle petit à petit une grande profondeur de ce qui se déroule sous nos yeux. J’ai beaucoup aimé les choix faits par Yoh et l’intelligence dont il fait preuve. J’ai été touchée par le brutal changement opéré en Ren. J’ai trouvé cela parfait pour conclure cette première partie !

Le hic, ce sont les nombreux chapitres qui ont suivi… Comme je le disais plus haut, c’est bien trop léger. Alors oui, je comprends qu’il faille un peu d’humour pour souffler après toute cette tension, mais ici c’est quand même super lourd. Je veux bien un chapitre en passant pour s’amuser et se détendre, mais la moitié d’un tome normal, c’est un peu trop ! C’est le même défaut que dans My Hero Academia et ça a le chic pour me sortir de l’histoire. Ainsi, même les bribes d’information sur les terribles futurs adversaires de Yoh ou la nouvelle concernant Ryû ne m’ont pas suffit malheureusement.

Heureusement que sur la fin, on repart sur une ambiance bien sombre, avec une plongée dans les méandres de la famille de Ren, qui à elle seule, aurait suffit comme transition avant la prochaine manche du Shaman Fight. Cela permet en plus de voir le fonctionnement d’une autre famille de shamans et de dénoncer une forme de parentalité particulièrement nocive, celle qui consiste à faire reposer tous ses espoirs non réalisés sur les épaules de ses enfants. Le père de Ren est un vrai monstre.

Shaman King reste un shonen de nekketsu dans la plus pure tradition du genre, avec des combats bien orchestrés, une évolution intéressante des héros et de leurs personnages et un humour qui, quand il est bien dosé, m’amuse beaucoup. Je regrette juste le délayage à outrance parfois de l’intrigue, qui a de bonnes inspirations, mais a aussi tendance à se perdre en cours de route et à prendre trop de chemins détournés, ce qui l’empêche d’être un grand titre.

Tome 5

Même si le tome est en quelque sorte plus calme que le précédent, je l’ai trouvé bien plus équilibré, prometteur et du coup passionnant à lire. On monte d’un cran ici.

Tout commence avec une première partie assez sombre sur la famille de Ren, que l’on découvre alors que celui-ci a choisi de s’émanciper en se débarrassant de la tutelle de son père. C’est une évolution classique chez les héros que j’ai apprécié de voir ici, même si j’ai peut-être trouvé le revirement de Ren un peu trop rapide après les horreurs qu’il a commise. Néanmoins, l’auteur ne manque pas d’imagination bien glauque pour mettre en scène et nous faire découvrir la famille Tao. J’ai beaucoup aimé leur résidence, ainsi que la magie d’En Tao. En plus, c’est plein de symboles autour du taoïsme. On sent que l’auteur aime bien reprendre comme ça des thèmes philosophiques ou culturels connus pour les intégrer à son récit et diffuser sa science, c’est chouette pour les jeunes lecteurs curieux.

Après cette mise en bouche déjà bien dense et rythmée, la seconde partie n’en fut que meilleure. Nos jeunes héros se lancent dans une nouvelle étape du Shaman Fight et cette fois, on rentre dans du lourd. D’habitude l’auteur fait une transition un peu lourde et fade entre les différentes parties, ce ne fut pas le cas cette fois. C’était au contraire doux et bon enfant avec un côté « derniers au revoir » qui m’a bien plu. Puis, l’aspect « bande de potes » qui part à l’aventure qui a suivi a donné un côté vraiment entraînant aux débuts de ce nouvel arc.

Ce dernier s’annonce déjà plus sombre encore que le précédent avec la découverte très tôt DU grand méchant de l’histoire, qui vient se présenter de lui-même à Yoh ! L’auteur aime bien casser les codes comme ça à grand coup d’humour et de WTF et ça fonctionne plutôt bien, il faut l’avouer, à l’image de la pauvre coiffure de Ryû. Mais ici, on sent que ça va être sérieux, la preuve Hao, le fameux méchant, a un sacré charisme et beaucoup de mystère l’entoure. L’auteur nous fait peu à peu découvrir ce personnage en parallèle de l’avancement de la nouvelle épreuve du Shaman Fight. C’est assez fascinant de voir le sens du rythme qu’il insuffle ici en mélangeant à la fois mystère, drame, noirceur, humour et création d’une vraie bande de potes.

Ce dernier point est vraiment un élément qui me plaît dans le récit à égalité avec l’univers des shamans qui est développé. Il y a eu au début la rencontre Yoh – Manta, puis la découverte de Ryû, l’intégration de Horohoro et de Ren. C’est maintenant au tour de Lyserg, un personnage encore bien trouvé, qui vient de l’univers de Sherlock et qui a un lourd passé ainsi que des pouvoirs originaux. Ce nouveau souffle dans la bande est prometteur pour les épreuves qui les attendent, tout comme le cadre américain dans lequel nous allons désormais les suivre.

Shaman King monte d’un cran avec ce tome, fini le round d’observation, on entre maintenant dans le lourd et ce ne sont pas les dernières pages qui vont me détromper.

Tome 6

Après des tomes qui montaient crescendo, j’ai senti que l’auteur calmait un peu le jeu ici malgré une lecture encore très chouette notamment grâce à des focus sur Ryû et Hao.

Ce 6e tome représente une lecture assez dense, Hiroyuki Takei, ayant décidé de faire un peu le tour de ses personnages secondaires en attendant le grand affrontement entre Yoh et Hao. Ainsi, il s’ouvre sur plusieurs chapitres mettant en valeur Horohoro et son rapport à la nature, avant un joli focus sur Ryû au cours d’un combat tout sauf mémorable pour ma part. Du coup, c’est l’occasion de revenir sur les zones d’ombres de celui-ci puisqu’il nous était revenu ni vu ni connu après un entraînement secret dont on tardait à voir les effets. Même si cela a un petit côté « épisode filer », ce n’est pas désagréable quand cela concerne un personnage rocambolesque qu’on apprécie comme ici.

Du côté de la légende, nous avons droit à quelques révélations assez importantes sur l’identité de Hao, ses liens avec la famille de Yoh mais aussi ce dont il est capable et ce qu’il a déjà fait. Si cela n’a rien de surprenant pour un lecteur habitué au shonen d’aventure comme ici, cela reste tout de même très bien fait et assené pile au bon moment pour faire monter la tension. En plus, avec la personnalité haute en couleur de celui-ci on casse un peu le mythe du méchant hyper sérieux pour quelqu’un de cool et détendu, ça surprend et ça plait.

En revanche, je suis passée à côté du reste du tome. Je trouve le début de cette nouvelle partie du Shaman King un peu longuette et manquant de rythme et d’enjeu. On nous fait juste patienter et les combats manquent d’impact. Les rivaux que l’on a croisé ont manqué de charisme à mon goût. Certes ça revisite le mythe de Dracula, mais cela n’a rien d’original, idem avec les X-Laws et leurs esprits issus des Archanges. Tout ça me laisse assez indifférente pour le moment, pour ne pas dire un peu blasée même.

J’ai donc connu un vrai ventre mou dans ce tome, alors que je m’attendais à passer à la vitesse supérieure. J’espère pour la suite qu’on se recentre sur l’essentiel, car même si j’aime qu’on développe les personnages secondaires cela a manqué un peu de niaque ici pour vraiment rendre cette lecture dynamique.

Tome 7

Alors que l’intrigue prend un tournant un peu plus vif et radical, j’ai encore eu l’impression de tomber sur un tome de transition…

Hiroyuki Takei nous sert un peu toujours la même recette depuis plusieurs tomes. Sachant que ce sont des tomes doubles, il nous fait découvrir dans chaque moitié un personnage clé qui vient enrichir la troupe et autour de qui tout tourne. Alors soit on accroche, soit on n’accroche pas à ce personnage et ça peut plomber la lecture…

Nos héros sont arrivés au village Pache, ils ont découvert Great Spirit, ils ont donc réussi la première vraie épreuve, alors maintenant place au tournoi. Comme dans un shonen classique, on se retrouve avec un auteur qui réparti ses personnages en différentes équipes, ici de 3, pour s’affronter lors de matchs percutants. Je n’ai rien contre la formule mais je commence quand même à ressentir une pointe de lassitude face à celle-ci quand rien ne vient la pimenter comme ici…

La polarisation des différents clans : Hao, X-Law, Yoh, est un peu trop simple à mon goût. J’ai bien aimé l’apport des deux nouveaux personnages. Chocolove a un humour comme j’aime et le récit de son passé est touchant. Avec Iron Maiden Jeanne, ils apportent une nouvelle dimension aux pouvoirs chamaniques déjà croisés. J’ai aimé voir des pouvoirs qui se transmettent avec Chocolove et qui viennent en plus d’indigènes. J’ai aimé le lien avec la notion de justice et des tortures médiévales avec Iron Maiden. Les deux apportent un certain vent de fraicheur. C’est juste la manière dont ils sont introduits qui ne me satisfait pas.

En effet, après un temps tranquille au village des Paches qui permet de recroiser tout le monde et de former les nouvelles équipes, exit l’entraînement, on fait direct un bon dans le futur pour voir le tournoi. Bof. J’aime bien voir les phases d’entraînement et c’est clairement quelque chose qui manque ici où les héros n’arrêtent pas de monter en puissance dans notre dos. Les deux premiers matchs en plus reposent sur le même schéma : la découverte surprise d’une équipe, un membre qui se met en avant pour affronter ceux en face tout en délivrant sa philosophie de vie. Il va falloir que l’auteur se renouvelle pour la suite…

Ainsi même si je continue à passer un bon moment de lecture car le découpage est fluide, le dessin pêchu, les héros attachants et l’histoire avance, je ne peux m’empêcher de trouver le mangaka un peu fainéant dans sa mise en oeuvre. Cela manque d’originalité et de prise de risque, reposant trop souvent sur du déjà lu / vu. J’attends plus.

Tome 8

Arrivé presque à la moitié de la série, celle-ci ne perd absolument pas en intérêt, au contraire il est grandissant avec ce Shaman Fight qui bat son plein et les nouvelles révélations sur Hao.

Franchement, je n’ai pas vu passer le temps en lisant ce nouveau tome. L’auteur enchaîne les matchs, les révélations, les montées en puissance, les altercations et les développements de personnages, c’est juste passionnant. Alors certes le schéma est vu et revu dans les shonen de ce style mais c’est parfaitement maîtrisé ici dans tous les sens du terme, aussi bien côté tempo, dessin, mise en scène que coup de théâtre. Tout y est pour rendre la lecture hyper agréable.

Le Shaman Fight bat donc son plein et nos héros montent sur le ring. Après l’équipe de Ren, place à celle de Yoh. On découvre enfin le résultat de leur entraînement sous la houlette d’Anna et ça vaut le coup d’oeil. L’auteur offre son petit moment à chacun. Les nouveaux oversouls envoient du lourd et ça fait plaisir de voir leur bel esprit de camaraderie. Décidément Yoh séduit tout le monde ! En plus, j’ai trouvé vraiment agréable d’affronter une équipe composée de shamans venant des pays froids. La mise en scène jouant sur des éléments culturels de ces derniers est très bien trouvée, de même que celle pour montrer la montée en puissance de nos héros. Tout est parfaitement calibré pour offrir un divertissement de qualité mais qui reste humain.

Cette qualité est effectivement au coeur de la série car même si on affronte un grand méchant, qu’il y a pas mal de combats et de morts, ce qui prévaut c’est la vie. J’aime ainsi beaucoup la philosophie de l’auteur qui transpire à chaque chapitre dont Yoh est l’emblème phare. Il suffit de lire le chapitre où il part voir Lyserg pour s’en convaincre. Au-delà de leurs différents, il accepte les gens comme ils sont et ne souhaite que leur bonheur. J’adore !

Cependant, dur dur de rester sur de tels sentiments quand en face on a le mal incarné. Les révélations sur Hao envoient du lourd. Celui-ci est vraiment LA figure classique du méchant qu’on aime détester. On apprend tout ce qu’il a mis en branle pour arriver au pouvoir dément qu’il a actuellement et ça glace le sang, surtout qu’il est prêt à tout pour atteindre son but final, peu importe qui se met en travers de la route. Les X-Laws en font les frais, mais remontent dans mon estime par leur sens du sacrifice pour le plus grand nombre. C’était un très beau (mais trop rapide) match qui les a mis en face et nous a permis de mieux comprendre la nature des pouvoirs de ce terrible adversaire.

L’auteur orchestre ainsi un tome riche en révélations qui envoie vraiment du lourd. Les combats sont superbement orchestrés avec des oversouls et des attaques hyper charismatiques graphiquement parlant. La tension monte de plus en plus. La mythologie se creuse tout en exploitant ce qui se fait de mieux dans le domaine. On sent que l’auteur maîtrise vraiment ce qu’il veut raconter et la forme qu’il emploie pour cela. L’adage c’est dans les vieux pots que se fait la meilleure soupe se confirme donc bien ici !

Tome 9

Comme je le pressentais dans les tomes précédents déjà, nous voilà entré dans la phase de délayage de l’intrigue afin de mieux susciter le suspens. C’est chouette pour développer les personnages secondaires, ça l’est moins quand il faut attendre et attendre encore qu’il se passe quelque chose d’important…

En effet, l’auteur nous a désormais révélé les liens entre Hao et Yoh. Nous savons aussi qu’Hao a toutes les chances de l’emporter lors du Shaman Fight au vu de ses pouvoirs incomparables aux autres. Il s’agit donc de chercher comment le contrecarrer. Sauf que, pied de nez un peu de l’auteur, au lieu de voir les héros partir en entraînement ou autre pour devenir plus puissants, les voilà confrontés à tout un tas de petits combats mettant en jeu leur intégrité.

J’ai trouvé ce pied de nez aussi frustrant que culotté. J’ai aimé voir et découvrir le père de Yoh qu’on avait fait que croiser jusqu’à présent, mais j’ai eu du mal à saisir pourquoi il avait voulu impliquer Ren plutôt que son propre fils… Cependant avec une nonchalance différente de son fils, il a tout de même une classe folle. Vient ensuite le tour de ses acolytes dont nous faisons aussi la connaissance, de jeunes enfants dont l’arme est un golem. A voir comment cela sera exploité car si c’est dramatique et touchant à souhait, je leur trouve peu d’intérêt scénaristiquement.

De la même façon, les différents combats émaillant le tome apportent peu. Le trio de sorcières qui affronte Anna & Co. m’ont semblé totalement inintéressante. Et le trio d’alliés d’Hao qui s’en prend à Ren & Co. a eu peu d’intérêt également, en dehors de blesser mortellement ce dernier, ce qui pousse Yoh à prendre une terrible décision.

Franchement, j’ai trouvé ce tome en-dessous des précédents, non pas parce que les combats et la mise en scène générale étaient mal fait, mais parce que j’ai eu le sentiment de plein de petits éléments peu intéressants mis bout à bout juste pour nous faire patienter, et c’est très frustrant. Les discours sur la force, les chiffres/statistiques qui font perdre de l’assurance, la vengeance, etc sont archi vus et revus dans des shonen et ça n’a pas la force qu’on peut leur trouver dans Hunter x Hunter par exemple. Là, on a l’impression que l’auteur balance comme ça de jolis discours mais sans vraiment aller jusqu’au bout. Dommage.

Bref, je ressors un peu chafouine de la lecture de ce tome. J’attendais de l’histoire qu’elle se corse et s’accélère, non qu’elle ralentisse et se délaye. J’aime découvrir des personnages secondaires mais quand cela sert l’histoire principale comme ce fut le cas avant. Là, j’ai juste l’impression que l’auteur cherche à nous faire poireauter et c’est fait assez maladroitement dans l’ensemble ^^!

Tome 10

Je n’avais déjà pas été entièrement convaincue par le précédent tome où je trouvais que l’auteur commençait à trop délayer son histoire alors qu’il semblait pour moi arriver à un de ses climax, c’est encore pire ici…

Même si Takei cherche à introduire plus d’émotion et de profondeur dans son histoire, il s’y prend mal avec moi. J’ai eu le sentiment de lire quelque chose souvent très artificiel dans ce tome et surtout de très délayé une fois de plus, ce qui a le don de m’agacer.

Après la décision importante prise par Yoh la dernière fois pour aider son ami Ren, je savais que les choses ne pourraient pas en reste là, qu’il allait falloir marquer le coup. Pour ça, je suis d’accord. Mais je n’ai pas aimé la façon dont se fut fait. Consacrer, dans l’édition d’origine, 2 tomes à un flashback revenant sur la rencontre de Yoh et Anna pour approfondir leur lien à Hao, au Shaman Fight et juste à eux deux, c’est trop ! Surtout que pendant ce temps-là rien n’avance dans le présent comme le prouve l’ultime chapitre ici.

J’ai donc peiné à découvrir le jeune Yoh à qui on vient de dire qu’il allait épouser une jeune Itako. Yoh est quasiment le même qu’au début, juste en plus jeune et moins déterminé. C’est plus du côté d’Anna que c’est intéressant, ainsi que du premier fantôme avec qui Yoh noue un lien, mais ça donne l’impression de carrément sortir de nulle part quand même, en dehors d’un certain rappel visuel, que personnellement je trouve encore tiré par les cheveux. Mais si on passe là-dessus, il est intéressant de découvrir la Anna du passé, celle qui était encore sauvage. On apprend qu’elle a des pouvoirs encore plus incroyables que prévus, ce qui explique sa présence près de Yoh, mais surtout bien plus sombres et ça je ne l’avais pas prévu.

J’ai beaucoup aimé le lien fait avec Hao, même si c’est noyé sous plein de cases très dispensables et que le titre aurait gagné à être plus condensé pour une fois. Je n’avais pas du tout vu venir le récit de celui qu’il était avant de devenir Hao, qu’on nous esquisse-là avec un autre personnage inattendu mais très touchant : Matamune. J’ai toujours adoré les chats mais là un esprit chat qui ressemble à un ancien samouraï, c’est top. En plus, il a un caractère haut en couleur qui me parle. Les références aux récits et ambiances de samouraïs sont parfaitement digérées et intégrées. Cela crée une histoire avec un bien beau background.

L’auteur nous offre ainsi une histoire sombre, déchirante et émouvante entre ces trois personnages que le destin fait se rejoindre autour de la figure, méconnue alors, d’Hao. Mais c’est très surprenant de trouver là ainsi en bloc à ce stade-là de l’histoire.

Ainsi j’ai autant aimé sur le fond que j’ai été déçue sur la forme. Trop de longueurs, trop de cases inutiles, un rythme trop bancal, ça ne fonctionne pas avec moi, alors que j’aimerais vraiment que ce soit le cas quand je vois ce que ça apporte à la mythologie. Pitié, que l’auteur se reprenne maintenant et nous offre la suite sombre, tendue et émouvante qu’on attend !

Tome 11

Je continue à peiner un peu avec ma lecture de Shaman King. Depuis plusieurs tomes, je trouve que l’auteur délaye et délaye encore, retardant LE moment que tout le monde attend. Certes, cela permet de développer les personnages secondaires mais c’est surtout très frustrant.

A se disperser la série perd en intensité pour moi. L’auteur complexifie d’une manière qui peine à me convaincre son univers et notamment tout ce qui tourne autour des énergies spirituelles. Cela me donne le sentiment qu’il fait artificiellement enfler sa série alors qu’elle aurait gagné à être plus concentrée. Paradoxalement, je trouve pourtant intéressant d’offrir une chance de briller à chacun des personnages. Je ne suis donc pas totalement cohérente ici.

Dans ce tome, c’est d’abord au tour d’Horohoro d’entrer en scène, lors d’un affrontement totalement déséquilibré avec certains membres du groupe d’Hao. L’astuce pour gagner était belle, lui correspondant bien mais un peu trop deus ex-machina pour moi. La brève apparition de son père pour le motiver m’a aussi semblé bien superficielle. C’était très moyen.

En revanche, j’ai trouvé l’affrontement qui se profile ensuite bien plus intéressant aussi bien dans la mise en scène imbriquée que vis-à-vis des personnages concernés. On entre dans une spirale de vengeance qui entraîne tout le monde dans différents combats et l’auteur de manière assez subtile va peu à peu tenter de nous faire comprendre l’absurdité de cela en nous prenant à contre-courant. Nous avons pour cela droit à un combat mettant en scène un Ryû toujours aussi inspiré mais qui va se faire sauver par un groupe de Shamans surpuissants sortant un peu de nulle part… C’est ensuite au tour de Chocolove qui va connaître un terrible retour de bâton face à son passé qui ressurgit.

L’auteur nous offre ainsi de jolis combats pleins de sentiments où certains se transcendent, où d’autres affrontent leurs failles et tout cela les mène peu à peu vers de nouveaux eux qui donnent envie. Yoh et Hao sont bien sûr au coeur de tout ça, tels des agitateurs, des condenseurs à talents. Il est intéressant de voir la voie prise par le premier vers la guérison, la rédemption et l’apaisement, le tout dans un mélange de mythologie toujours aussi ingénieux avec un grand syncrétisme puisqu’on nous parle de religion hindou, chrétienne, aïnou et même sud-américaine. C’est foisonnant et original.

Le fond de la série continue donc de me séduire tandis que je me sens un peu lassée par cette forme qui délaye et délaye encore. J’aimerais quelque chose de plus punchy. Mais j’ai espoir avec enfin le retour de la polarisation Hao – Yoh d’avoir enfin ce que je souhaite pour le dernier tiers de la saga. Si l’auteur nous offre le duel tant attendu en l’associant au développement psychologique qu’il semble amener, ça pourrait être excellent. Faut-il qu’il ne se reperde pas en route.

Tome 12

Je vais peut-être me répéter mais Hiroyuki Takei continue de délayer son histoire à l’infini afin de nous faire patienter jusqu’au duel final et ça se voit beaucoup trop…

Depuis plusieurs tomes, il y a comme un coup d’arrêt au Shaman Fight pour développer les personnages secondaires de l’histoire et ainsi repousser le moment de l’affrontement entre Yoh et Hao. Cela aurait pu bien se passer si on ne sentait pas autant que c’est archi artificiel. Alors certes, les personnages en question sont sympathiques car nous avons appris à les apprécier auparavant. Certes, c’est sympathique de découvrir par ce biais un autre pan de leur personnalité et souvent de leur culture. Certes, c’est chouette de voir de nouvelles manifestations de leur oversoul. Mais clairement il manque quelque chose pour que cela ait le même impact que lors des premiers tomes quand Yoh et Ren s’affrontaient par exemple.

Dans ce tome, après tant d’autres, c’est au tour du Golem des enfants, de Chocolove puis de Marcus des X-Laws de passer à la casserole. Je ne vais pas vous mentir, j’ai trouvé les débuts forts fouillis avec le Golem et Hao qui était présent sur les lieux. Je pense d’ailleurs que l’auteur lui-même ne voyait pas trop où il voulait en venir vu la conclusion qu’il a donnée… Heureusement, l’arrivée de Chocolove a mis un peu d’ordre et nous avons assisté à une jolie évocation de la syncrétisation monde ancien – monde moderne avec sa réappropriation de l’univers Inca, lui, l’ancien chef de gang. Mais c’est plus dans le combat de Marcus des X-Laws contre Yoh d’un côté puis son ancien mentor que je me suis sentie impliquée même s’il n’en est qu’au tout début et coupe à un moment particulièrement frustrant, car l’histoire des deux enfants et de leur père m’a semblé fort maladroitement écrite, sans véritable but autre que la rédemption de Chocolove.

En fait, ce qui me frustre vraiment depuis plusieurs tomes, c’est le sentiment que rien n’avance. L’auteur s’amuse à nous livrer subrepticement quelques petites pages des coulisses titillant notre curiosité autour des Pâches, d’Hao et de Yoh mais c’est tellement éphémère que ça en devient agaçant. Ils lancent des pistes, suscitent la curiosité avec leurs mystères, mais c’est noyé sous le reste et ça ne crée toujours pas un tout assez conséquent pour faire avancer l’histoire. Là, on apprend juste que Silva est emprisonné et qu’il va devoir se plier aux ordres de son clan pour participer à nouveau, que Yoh cache un « sombre » passé *rires* et qu’Hao veut le pousser à se réinscrire au Shaman Fight. Wow quelles révélations lol C’est bien maigre.

Alors que son univers est vraiment riche et séduisant, plein de potentiel et de joliesse graphique, j’ai vraiment le sentiment que Shaman King patauge. Mais je continue encore et toujours car comme les héros, j’ai envie de croire en l’auteur, croire qu’il va enfin reprendre son histoire principale et nous offrir le final époustouflant, dramatique et émouvant qu’on attend. Plus que 5 tomes pour vérifier cela !

Tome 13

A la fin du tome précédent, j’avais envie de croire que l’auteur allait enfin reprendre le cheminement de son histoire et revenir à l’essentiel : le Shaman fight et l’affrontement avec Hao. J’ai eu raison de lui faire confiance car dans ce tome, il allie enfin développement des personnages, de la mythologie et de la trame de fond. Il était temps !

Le Shaman fight reprend tous ses droits ici après cette longue parenthèse. Après un dernier détour par les X-Laws, l’auteur replonge dans les combats en vue de l’affrontement final, mais ceux-ci prennent une toute autre couleur maintenant que l’on sait Hao imbattable sur ce terrain. L’auteur doit donc faire preuve d’une imagination retorse et il y parvient à merveille.

Ainsi entre combats face à différentes forces, il glisse des développements très malin de son univers entre humour, sérieux et mystère. L’humour, nous l’avons eu avec les X-Laws quand on a découvert ce qui se cachait derrière ce concept de ces archanges à la Gundam. J’avoue que j’ai trouvé que le délire allait loin et en même temps que c’était fort malin. Mais c’est aussi l’occasion avec cette petite aventure de revenir à l’essence de la série : ce paradis tranquille que cherche Yoh.

J’ai vraiment eu le sentiment que le côté Reggae – Bob Marley revenait à fond dans ce tome. Après l’ajout de nouveaux amis autour de la table, on découvre un regard fort lucide des héros et une nouvelle façon d’appréhender les combats qui m’a beaucoup plu. En effet, en affrontant l’équipe des Gandhara, celle de Ren met au point une technique pour s’harmoniser avec leur fantôme et c’est un régal ! La série repart donc dans ce délire de symbiose entre humain, nature et esprit, que me plaisait beaucoup au début, et c’est une très bonne idée plutôt que de tomber dans du pur nekketsu.

D’ailleurs, on sent l’auteur parfois un peu maladroit sur le registre. Certes, il offre des scènes de combat parfois superbement orchestrées avec de belles attaques, de beaux power-up et de la surprise en veux-tu en voilà, mais il gère aussi très mal les pauses qu’il marque en plein milieu de celles-ci. Cela crée des manques dans les combats qui gênent vraiment à la lecture, la rendant tout sauf fluide par moment. Il faut qu’il apprenne à mieux gérer ses parenthèses qui nous amènent ailleurs.

Car cet ailleurs est vraiment intéressant et pertinent, il nous apprend que Yoh et ses amis ne sont pas les seuls à lutter en sous-main contre Hao, que Hao mijote encore bien des choses, et que certains membres du groupe du héros ont encore des choses à cacher. Le mystère est partout et l’ajout des Gandhara renforce bien ce sentiment.

A quelques tomes de la fin, Hiroyuki Takei reprend sa série en main, lui met un coup d’accélérateur et mélange enfin les deux pans assez détachés de son récit jusqu’à présent pour offrir un beau mélange fait de combats qui claquent, de héros en pleine introspection qui font grandir leurs pouvoirs, de mystères et de factions toujours plus tendues les unes avec les autres préparant ainsi le grand final. On se régale !

Tome 14

En approchant autant de la fin mais en voyant encore le nombre de tomes à tenir, je me demandais sérieusement ce que Hiroyuki Takei allait inventer. J’ai été totalement rassurée dans ce tome bien dynamique qui nous embarque encore dans une nouvelle dimension de l’histoire. Toujours plus loin, toujours plus haut !

Alors que le tournoi a pris une direction totalement inattendue et imprévisible, on pouvait se demander ce qu’il allait advenir de tout ce petit monde. Effectivement, on peut oublier pour le moment les combats orchestrés par les Paches, et c’est tant mieux, ça ajoute un peu de piment et d’originalité à quelque chose qui était devenu un peu trop convenu. Ainsi la formule de l’auteur est de tout envoyer valser pour mieux nous surprendre à chaque fois.

Yoh est toujours le dernier rempart face à son frère mais il est loin derrière. Pas de problème ? En mode DragonBall, le voilà parti aux Enfers, après s’être fait tuer, pour acquérir de nouveaux pouvoirs afin de pouvoir manipuler à force égale avec Hao, l’un des 5 esprits élémentaires. J’avoue que je ne l’avais pas vu venir et j’ai beaucoup aimé cette incursion qui permet pour moi d’aller plus loin dans l’univers des esprits et du spiritisme de la série, tout en développement la famille Asakura, en rencontrant un de ses ancêtres et en nous voyant raconter le passe de Hao quand il était encore enfant il y a bien longtemps. C’est une jolie digression inattendue et les références à des classiques comme Dragonball ou Galaxie Express ne peuvent que séduire une adulte de la génération du Club Do comme moi.

Cependant, cela n’est que la première moitié de ce tome. La suite va dans la même direction, en revenant dans l’île du tournoi des Paches, pour nous montrer ce que sont devenus les autres et quels seront les autres aspirants à contrôler un des 5 esprits élémentaires avec Yoh. Combats à tout va, menaces de tous les côtés, on ne s’ennuie pas une seconde lors de ce retour tonitruant. C’est même parfois un peu dur à suivre quand on ne se rappelle pas de tout ce qu’il y a eu avant, mais c’est plaisant de voir un auteur faire participer tout le monde.

C’est ainsi peut-être légèrement plus foutraque, mais se dessine une ligne directive avec l’envoi de 4 autres aspirants dans leur Enfer personnel. A défaut d’être original, cela m’a plu par la direction nouvelle que cela prenait et j’ai aimé le dynamisme et la fluidité du passage entre les différentes scènes de combat. L’auteur met en avant les alliés de premier plan de Yoh mais également d’autres plus discrets qui vont aussi participer à cette vaste histoire.

Et c’est un régal de voir les power-up de chacun, entre Yoh et sa technique du cygne, Lyserg et ses ailes, l’ancêtre de Yoh et son tengu, ou Anna et ses pouvoirs secrets qui nous interrogent pas mal. Tout cela claque, tout cela dynamise et relance le récit qui s’était un temps enlisé. J’apprécie vraiment.

Sans jamais lâcher son sujet, en revenant sans cesse aux racines spirituelles de son récit, Hiroyuki Takei nous offre du beau divertissement à l’ancienne, reposant sur des classiques connus de tous mais avec sa touche à lui. On apprécie les bonus, qui semblent avoir été ajoutés récemment, comme l’histoire d’Hao dont le dessin a l’air différent. On apprécie aussi d’avoir une histoire qui avance d’un bon pas et donne la part belle à tous. C’est une alliance qui me plaît.

Tome 15

Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de l’auteur, mais j’ai eu l’impression de me retrouver dans une réalité alternative pendant tout le tome et ce fut vraiment la douche froide…

Après la grosse évolution du tome précédent, je m’attendais à tout autre chose que ce que nous propose ici Takei. Je n’ai rien compris à ses délires. Il joue beaucoup trop la carte de l’humour et ce n’est pas adéquat ici. Ça casse tout et ça rend même la narration incompréhensible plus d’une fois.

Ainsi, j’ai trouvé que tout le mystère fait autour de ce qu’il s’est passé sur la plage et autour de l’attaque du père de Manta ne servait à rien et rallongeait très artificiellement l’intrigue. J’ai trouvé que le rapprochement avec Hao, sous prétexte qu’il était seul et sans ami, n’avait ni queue ni tête, car c’est mal écrit et sans profondeur. Non vraiment il n’y a pas grand-chose à sauver…

L’auteur a soi-disant fait grimper les pouvoirs de 5 de nos héros en leur attribuant des esprits de la nature, mais on n’en voit rien dans le monde réel. Les combats s’enchaînent donc à nouveau de manière assez insipide quand on y réfléchit et si la mise en scène peut être sympa, narrativement cela n’a aucun impact. Même les morts m’ont semblé bien fades et inutiles, sans relief. Il y a un gros problème d’écriture.

Pourtant, on se dirige vers le grand final et Takei nous surprend quand même un petit peu en jetant son tournoi aux orties pour directement passer à la dernière phase. Ça, c’est pas plus mal vu la purge que c’est devenu. Pour oublier combien il s’est perdu entre temps, il saute une énième étape qui aurait été bien longuette, c’est chouette, mais à deux tomes de la fin, je crains le pire pour celle-ci.

Je regrette vraiment les premiers temps de cette série où l’univers et le concept étaient innovants. Je me retrouve ici avec un shonen presque bas de gamme à cause d’un auteur qui n’a pas su mener sa barque, s’est perdu et a cru que l’humour l’aiderait à retrouver ses marques. Spoiler : ça ne fonctionne pas du tout ici. Avec ce tome tout droit sorti de la 4e dimension, après un précédent qui m’avait redonné espoir, la douche froide est même glacée. Je suis déçue.

Tome 16

Avec ce tome s’achève la réédition de Kana, celui-ci ayant déjà sorti au tout début le tout dernier tome, le 17e, afin que les lecteurs de la première heure aient accès à la nouvelle fin de l’auteur. Il me reste pour ma part à le découvrir, aimant faire les choses dans l’ordre.

Ce nouvel opus, nous amène vers une intrigue mélangeant les arcanes des Shaman au scénario des Chevalier du Zodiaque et leur attaque du sanctuaire, le tout dans une ambiance mortifère où les gens à l’extérieur se sentent bien impuissants. Étrange.

Hiroyuki se fait toujours autant plaisir en variant les lieux, les pouvoirs, les adversaires, mais il y a une sorte d’inéluctabilité qui nous atteint ici avec ces combats contre les gardiens Pâches. C’est un peu triste. On a l’impression que tout le monde se force à s’affronter, ce qui ne respire pas la joie de vivre et nous éloigne en quelque sorte des idéaux de Yoh. Pour autant, ça fait plaisir de voir ses amis autant mis en avant, s’allier pour vaincre leurs ennemis du moment et tout donner dans ces combats. Au début, c’est un peu occulté à cause de leurs résurrections mais quand celui devient impossible, la série franchit un nouveau cap et devient plus sérieuse.

Ainsi, j’ai aimé voir nos amis lutter et lutter encore, développer de nouveaux pouvoirs, renforcer leurs liens et nous faire découvrir de nouveaux lieux avec les paysages de ces Pâches, qui sont une belle proposition de la variété des paysages de l’Amérique. Je regrette peut-être juste que cela ait des airs de remplissages avant le grand affrontement final, Hao prenant un repos bien mérité pendant ce temps-là. On sent vraiment que l’auteur nous fait poireauter. Cela se confirme d’ailleurs avec les moments un peu superficiels des familles et amis de nos héros qui attendent eux aussi un signe à l’extérieur, rappelant les populations « normales » dans les shonen qui attendent toujours de voir ce qu’il va leur arriver pendant que les héros se battent.

Résultat, il y aura eu un seul grand moment dans ce tome pour moi et celui-ci aura été bien pauvrement mis en scène quand je vois la place qu’il occupe physiquement dans les pages : le parachèvement du personnage de Faust. Ce fut un très beau et puissant développement qui m’aura beaucoup émue.

Après toute cette attente, me voici enfin prête pour le dernier virage de Shaman King. J’espère que la fin se révélera à la hauteur de tous les espoirs placées en elle, car après nous avoir fait autant attendre, ce serait une grosse déception. Jusqu’à présent, la série a montré beaucoup de potentiel avec son univers de Shaman mais aussi de grosse faille dans sa narration. Croisons les doigts qu’un juste équilibre soit trouvé dans le final !

Tome 17 – Fin

A l’époque de sa première parution, je n’avais pas été jusqu’au bout de ma lecture de la saga, je ne sais donc pas quelle était la fin, rushée apparemment, imaginée alors par l’auteur et qui aurait été remaniée ici. Je ne peux que juger que l’actuelle que je trouve sympathique, dans l’esprit de la série mais tout de même un peu facile et précipitée également ^^!

Shaman King fut pour moi, clairement, une série plein de bonnes idées, avec un chara-design incroyable, mais avec aussi de grosses failles dans sa narration vraiment en dents de scie et souvent peu inspirée. J’ai ainsi adoré certains passages et me suis longtemps ennuyée avec d’autres. J’attendais de cette fin qu’elle redresse la barre. Mais si, elle me convient dans le sens où elle reste dans l’esprit de la série, je trouve à nouveau sa mise en scène bancale.

Pour composer cette fin, l’auteur s’inspire à fond de plusieurs classiques de la culture manga. Il insuffle une grosse vibes à la Saint Seiya avec les différents affrontements contre les Paches, un zeste d’Akira avec la mise en scène du réveil d’Hao et enfin une belle touche à la Galaxie Express avec un twist à la Gundam, Macross ou autre série de méchas lors des derniers combats. Ça aurait pu être sympa mais c’est surtout assez artificiel et pas suffisant pour combler les manques d’un vrai scénario. L’auteur cherche à faire quelque chose de classe et hype mais il ne va pas plus loin et ça pêche. Oui, c’est toujours beau. Oui, c’est souvent drôle. Oui, c’est plein de peps. Mais le pseudo sérieux et la pseudo noirceur ne prennent pas avec moi et je les ai trouvés superficiels de bout en bout ^^!

Ainsi, j’ai trouvé que l’auteur n’exploitait pas assez les Paches, ils ne servent pas à grand-chose tant leurs duels sont expédiés. C’est juste l’occasion de voir un peu les nouveaux pouvoirs de nos héros, c’est tout. Les petits chapitres humoristiques insérés de manière aléatoire entre les chapitres tombent totalement à plat à chaque fois. On dirait que le type se force à rire et nous faire rire. Bof. Quant aux retrouvailles avec Hao, ça parle, ça parle pour un résultat bien trop facile et gentillet après toutes les horreurs commises. Ça passe difficilement.

Alors pourquoi ai-je dit que c’était tout de même une bonne lecture ? Parce que j’ai aimé que la résolution vienne du coeur des héros et ce même de l’antagoniste de l’histoire, le rendant humain et comme les autres. Ce n’était pas ce que j’attendais, pas ce que je souhaitais et pourtant j’ai trouvé ça logique et touchant. On retombe en effet avec cette fin sur les valeurs que défend Yoh depuis le début. Du coup, son groupe d’amis et lui, ainsi que tous ceux qu’ils ont croisé, ont leur place ici pour faire changer Hao. C’est facile mais touchant. D’ailleurs les ultimes chapitres où l’on retrouve nos héros 7 ans plus tard sont également dans cet esprit-là. Ils montrent qu’ils n’ont rien oublié mais qu’ils cherchent à se montrer à la hauteur de ce qu’ils ont fait et vécu. C’est une belle idée.

J’ai apprécié de ce fait de suivre, même brièvement, le fils de Yoh et Hana. J’ai aimé voir nos héros adultes même si ce fut bref. Je trouve juste un brin trop opportuniste de la part de l’éditeur de glisser le premier chapitre de la série spin-off de Shaman King, ça fait des pages en plus pour gonfler artificiellement ce dernier tome et son prix au passage, alors que sans, on aurait peut-être pu payer moins cher car après tout la série, Shaman King Flower en l’occurrence, est bien disponible en librairie, pas besoin de la lire ici. Mais je vois bien l’intention doublement mercantile derrière.

Je suis contente de terminer enfin cette saga culte dans mon paysage manga, Shaman King ayant fait parti de la génération de shonens fleuves qui a tenté de prendre la relève après DragonBall. Certes la série n’est pas inoubliable malgré ses bonnes idées sur le monde des esprits et surtout ses dessins hyper classes avec un Takei au sommet de son art. C’est un peu trop brouillon, un peu trop longuet, un peu trop léger. Mais les beaux sentiments derrière, les valeurs d’amitié et de famille, le désir de faire face à ses propres failles et d’avancer, cette recherche d’une « Best Place » me marqueront tout de même. Au revoir chers Shamans.

3 commentaires sur “Shaman King de Hiroyuki Takei

  1. Ah mais c’est une super nouvelle cette réédition ^^ je pensais qu’il n’y avait qu’une édition et qu’elle n’était plus dispo, parce que sur le principe je la vois tout à fait au boulot 🙂 merci Tachan ^^

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