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Dahliya, artisane magicienne d’Hisaya Amagishi et Megumi Sumikawa

Titre : Dahliya, artisane magicienne

Auteurs: Hisaya Amagishi et Megumi Sumikawa

Éditeur vf : Komikku

Année de parution vf : Depuis 2020

Nombre de tomes : 6 (en cours)

Histoire : Dahliya va vous ensorceler ! Depuis sa plus tendre enfance, la jeune DAHLIYA a appris la magie auprès de son père et elle peut fabriquer de nombreux objets magiques grâce à des gems : des épées, des protections contre les slime ou encore des verres enchantés. Ainsi, lorsqu’elle se réincarne dans un monde fantasy et se retrouve à travailler dans un salon de coiffure pas comme les autres, elle est fin prête à utiliser ses talents ! Une aventure incroyable commence !

 Mon avis :

Tome 1

Nouvel isekai (récit avec un humain se retrouvant dans un autre monde réincarné ou non), cette fois chez Komikku. Je partais en me disant que c’était encore un énième du genre et je n’en attendais pas grand-chose. J’ai été surprise par la profondeur inattendue de celui-ci et son discours sur la place des femmes ainsi que sur l’artisanat. C’est donc un grand oui pour moi !

Je découvre ici l’autrice et la dessinatrice : Hisaya Amagishi et Megumi Sumikawa, qui adaptent dans ce manga à peine débuté au Japon, le roman Madougushi Dahlia wa Utsumukanai: Dahliya Wilts No More. Pour autant, j’ai l’impression qu’elles font ça depuis des années tant la qualité est au rendez-vous aussi bien graphiquement que scénaristiquement.

D’habitude dans les isekai, on s’attarde un peu trop longuement à mon goût sur la vie passé des héros, ici les autrices passent rapidement dessus pour mieux nous lancer dans la nouvelle histoire qu’elles ont à proposer. Parfait. On suit donc le parcours de la jeune Dahliya, fille et petite fille d’artisans d’objets magiques qui a elle aussi ça dans le sang. On la voit donc évoluer auprès de son père avec lequel elle va faire plusieurs inventions pour révolutionner leur vie quotidienne en s’inspirant de la nôtre, invention de sèche-cheveux, imperméable et autre chauffe-eau sont au rendez-vous.

Mais ces inventions ne sont pas juste des évolutions technologiques, elles reposent avant tout sur la magie du lieu où elle vit maintenant et c’est ce qui rend le récit bien plus intéressant. Les autrices mélangeant ainsi mécanique de notre monde avec équilibre et magie de celui où a atterri Dahliya. C’est un très chouette mélange. Graphiquement, c’est parfaitement retranscrit avec des effets qui n’ont pas été sans me rappeler les dessins des cercles magiques de l’Atelier des sorciers. J’ai beaucoup aimé l’impact visuel du titre qui est charmant et qui donne envie de le voir s’animer et mettre en couleur.

Mais cela ne s’arrête pas là, derrière ces inventions qui sont au coeur de l’histoire, il y a le récit de vie de Dahliya, née fille dans un monde une fois de plus très patriarcal. Ainsi très tôt son père, célibataire et s’occupant seul d’elle, s’inquiète de ce qu’elle deviendra. Il a compris au vu de son talent et sa passion qu’elle serait une artisane, il lui cherche donc un compagnon qui pourrait l’aider à s’y accomplir. Malheureusement le choix qu’il fait n’est pas des meilleurs puisqu’elle tombe sur quelqu’un de gentil mais qui considère très mal les femmes. Elle va donc revivre avec lui, ce qu’elle avait vécu dans son autre vie, et se faire rabaisser en permanence, ce qui la pousse également à se sentir obligée de se faire plus discrète, une aberration ! Heureusement, l’autrice va redresser la barre pour au contraire nous proposer peu à peu le récit d’une femme forte qui va bâtir sa propre entreprise pour protéger ses inventions et rendre la vie des autres, ainsi que la sienne meilleure. J’ai beaucoup aimé le cheminement et le message proposé.

Pour ne rien gâcher, l’univers mis en scène est très dense. En plus de la magie dont j’ai brièvement parlé et des objets magiques, il y a toute une hiérarchie que l’on découvre peu à peu, ainsi que des institutions telle que la Guilde des artisans, celle des Transporteurs, ou encore l’ordre des Chevaliers. Au fil de ses aventures, Dahliya va y faire de multiples rencontres qui vont l’aider à grandir et à mettre en place son projet. En dehors de son fiancé détestable, les autres sont tous plein de chaleur et de bienveillance, et certains ont même la petite dose de piquant que j’aime bien. J’ai vraiment hâte de voir tout cela se développer par la suite.

Ainsi ce premier tome des aventures de Dahliya fut une très belle lecture pour moi. J’ai eu la surprise de tomber sur un isekai qui ne fait pas pâle figure par rapport aux autres, au contraire. Je pense que c’est mon préféré parmi ceux sortis cette année. Il se dégage de lui une atmosphère vraiment forte et positive, dans lequel on ose parler de la place des femmes. La passion de l’héroïne pour l’invention et la création d’objets magiques est un vrai moteur pour l’histoire, rendant celle-ci pleine de vie. J’ai beaucoup aimé l’univers mis en place et je trouve le titre plein de promesses. Je suis juste frustrée à l’idée de devoir suivre un rythme de parution qui sera forcément lent vu qu’il vient de débuter au Japon…

(Merci à Komikku et Sanctuary pour cette lecture)

Tome 2

Après un premier tome fort prometteur, le deuxième confirme tout le bien que je pense de ce charmant isekai plein de bons sentiments, mettant bien en avant le travail de créateur et d’inventeur.

Dahliya s’étant débarrassée de son fiancé, elle peut enfin prendre son envol et elle fait ses premiers pas dans ce tome. Je m’attendais à un récit dynamique, plein d’inventivité et de défis. Je me suis retrouvée avec une lecture bien plus calme mais non moins dénuée d’intérêt.

En effet, l’autrice nous a surpris en centrant son récit, cette fois, sur la rencontre entre Dahliya et un jeune soldat noble, Wolf, avec qui elle va nouer une belle relation très complice, qui va l’aider à grandir et se trouver. C’est un peu le pendant positif de sa relation si négative avec son ancien fiancé qui la brimait. Là avec Wolf, elle tombe à l’inverse sur un homme qui apprécie son caractère et la pousse à vivre à fond sa passion. J’ai beaucoup aimé.

Wolf est vraiment un garçon charmant et la relation amicale, pour le moment, qu’ils entretiennent est vraiment charmante. Une belle complicité apparait entre eux. Ils s’amusent bien. Ils se font confiance. Ils partagent des moments conviviaux autour d’un bon plat et d’une bonne bouteille. C’est très chaleureux.

Et alors qu’on pourrait voir ça comme quelque chose de très superficiel, c’est en fait l’occasion de revenir avec tendresse sur le père de Dahliya, un homme au grand coeur, mais également de voir celle-ci continuer à évoluer. On découvre comment vivent certains nobles, comment fonctionne la création de nouveaux objets, les différentes utilités qu’on peut leur trouver, etc. Cela enrichit encore le monde dans lequel ils évoluent. Ainsi ce qui semble être juste une histoire banale et sans relief devient vite passionnante à suivre par tous les petits détails qui y sont glissés.

Dahliya n’a rien de flamboyant mais c’est une lecture que je trouve vraiment apaisante et avec une belle morale sur l’indépendance des femmes, les relations hommes-femmes, la passion pour la création. Ça me parle énormément.

Tome 3

Hisaya Amagishi et Megumi Sumikawa continuent de nous embarquer dans l’univers charmant de Dahliya, notre inventrice d’objets magiques. C’est léger, frais, amusant et plein de bons sentiments.

Ce troisième tome se concentre cette fois sur la relation amicale et plus qu’entretienne Dahliya et son chevalier. Les auteurs enchaînent les petits moments chaleureux entre eux, autour d’une invention et d’un bon verre. C’est charmant. Cela n’a rien de révolutionnaire dans le genre mais c’est agréable de voir deux jeunes adultes échanger sans arrières pensées sur ce qu’ils aiment ou juste discuter de leur quotidien.

Dahliya, en plus, continue à inventer des objets toujours plus utiles les uns que les autres, en s’inspirant de sa vie précédente à notre époque, dans notre monde. Les auteurs s’en donnent à coeur joie pour adapter ces objets de notre quotidien à celui des habitants de cet univers rempli de magie, celle-ci remplaçant souvent la technologie et l’électricité. Nous assistons ainsi aux étapes de créations d’un frigo-congélateur, d’une épée magique ou encore de chaussettes permettant de garder les pieds au sec dans les conditions les plus extrêmes. C’est souvent drôle et très inventif et j’aime aussi la façon dont la magie se combine à tout ça.

Dahliya continue donc d’évoluer en tant que femme et inventrice. Elle est désormais à la tête de son entreprise et Wolf lui apporte à la fois son soutien en privé qu’en public. C’est un investisseur et un commanditaire important pour son entreprise. Il participe bien à son développement, chose intéressante à suivre pour nous lecteurs, même si c’est un peu trop léger parfois.

Cependant, malgré toutes ces belles caractéristique, c’est aussi un tome bavard, parfois trop et pas toujours utilement. Les auteurs nous noient parfois sous les explications, des explications pas toujours des plus intéressantes, que j’en viens à sauter pour ne pas casser le rythme de la narration que je souhaite trouver. Il reste donc à trouver le bon équilibre.

Dahliya est toujours une lecture agréable avec son univers unique mélangeant artisanat, invention et magie. Ses personnages sont gentils et attachants et c’est bon de suivre un couple d’adultes qui partagent une solide amitié qui se construit sous nos yeux. Cela change un peu des autres isekai.

Tome 4

Voici une série dont je n’attends rien et pourtant à chaque tome, c’est un vrai bonheur de replonger dans cet univers aux côtés de personnages aussi gentils et bienveillants, réunis par la même passion.

J’avais un peu oublié l’histoire depuis sa dernière sortie mais j’ai été ravie de la façon dont l’autrice nous accompagnait pour y replonger le temps de ce long tome consacré aux nouvelles inventions de Dahliya, à leur production et commercialisation. Certes, il y a un côté un peu technique où on suit l’établissement des contrats, où on suit les différentes réunions nécessaires pour la réalisation des projets, etc, mais c’est très intéressant à suivre finalement et on fait de belles rencontres.

J’ai ainsi été ravie de voir l’équipe de Dahliya s’élargir dans ce tome avec une recrue de poids. Ça lui permet d’avoir une nouvelle tête auprès d’elle et nous de nouvelles dynamiques. J’ai beaucoup aimé suivre ce développement de ces inventions et imaginer le futur à ses côtés, car jusqu’à présent on était restés un peu en surface, un peu au pays des bisounours. Là, on est confrontés à la réalité.

Cette réalité nous rattrape jusque dans ses rapports sociaux. Il est amusant de voir pointé par Wolf les manques de Dahliya et les bourdes à double sens qu’elle commet. Qui aurait imaginé que des propos aussi anodins auraient un tel sens caché pour les nobles ? On s’amuse ainsi beaucoup à nouveau grâce à ce duo, un duo dont l’amitié indéfectible fait plaisir à voir mais dans lequel on perçoit également une possible évolution romantique toute mignonne, avec ces deux handicapés des sentiments. Alors oui, c’est classique, un peu bateau, fortement prévisible mais on est tellement bien avec eux et ils sont tellement bien ensemble, que je valide à 100%.

Dahliya reste une série tranche de vie sans prétention mais avec une schéma narratif efficace et entraînant où l’atmosphère paisible, bienveillante et pourtant challengeante fait pourtant un bien fou. On s’est attaché à ces personnages. On aime les voir évoluer et grandir dans ce monde d’affaire fantaisiste fait d’inventions plus charmantes les unes que les autres. C’est simple mais extrêmement chaleureux.

Tome 5

La publication de Dahliya se poursuit à un rythme doux et tranquille comme le caractère de son héroïne et avec un tome centré sur l’approfondissement de sa relation avec Wolf, on ressort le coeur plus léger encore.

C’est toujours agréable de replonger dans l’univers tranquille et chaleureux de Dahliya. On y suit l’héroïne développant de nouveaux produits avec l’enthousiasme qu’on lui connaît et on la voit développer son entreprise afin de faire reconnaître son talent. C’est charmant. Le rythme est nonchalant, sans la moindre tension, mais truffé d’un tendre humour qui met le sourire aux lèvres.

Je me suis ainsi amusée à la voir répondre à la convocation du supérieur de Wolf pour la remercier et à la retrouver finalement en pleine conversation sur l’eczéma. Je me suis également amusée de la voir tenter de réaliser une nouvelle épée avec lui, pleine d’enthousiasme, pour au final créer quelque chose de mignon et démoniaque. Tout est question d’ambiance et de contre-pied dans cette série, ce qui fonctionne très bien, même si on reste sur quelque chose de léger et un peu superficiel même pour un tranche de vie.

Au milieu de tout ça, j’ai aimé voir la faon dont tout le monde prend soin d’elle, ce qui lui permet de grandir et s’affirmer. Il y a un joli message sur l’indépendance des femmes et la non-soumission. Il y a aussi un beau portrait des self-made women avec elle et on se plaît à voir ces hommes reconnaître son talent et le vanter.

Petites séquences émotions également tout au long de la lecture pour elle et Wolf. Tous deux, sans s’en rendre compte, ont de plus en plus de sentiments et il est touchant de les voir prendre soin l’un de l’autre, partager de bons moments, se confier leurs traumas familiaux, etc. J’aime l’évidence qu’il y a entre eux et que même les autres perçoivent. J’aime l’équilibre et la reconnaissance qu’on sent dans leur couple. Il n’y a pas vraiment besoin d’en faire plus, ça suffit, on comprend. Espérons qu’eux aussi comprennent bientôt car même si cela fait de jolis moments la série n’a pas forcément matière et intérêt pour moi à faire 10 tomes ^^!

Joli isekai apaisant où l’on continue de retrouver une héroïne inventrice qui apprend à être indépendante, Dahliya m’offre à chaque fois un joli moment de vie et une belle douceur qui me met du baume au coeur. J’ai apprécié ce focus plus romantique cette fois même si ça reste très léger. C’est une lecture reposante avec une jolie atmosphère et un décor artisanal intéressant.

Tome 6

C’est toujours un plaisir de retrouver l’univers doux et chaleureux de Dahliya, même si là avec la fatigue et l’intrigue qui avance peu, la lecture fut moins facile que sur d’autres tomes et la tentation plus grande de sauter des passages ^^!

En effet, l’histoire est très centrée sur la relation entre Dahliya et Wof dans ce tome et ce qu’elle fait pour l’armée. Si je suis une fan de romance et que je suis contente de voir leurs sentiments évoluer et prendre enfin forme, ce dont on se doutait depuis le début, je dois avouer que la forme très classique que l’autrice donne à cela, me fait aussi un peu bailler. On se retrouve avec une sempiternelle histoire de différence de classe, une peur de briser le mur du son et des critiques / rumeurs non fondées. J’ai connu mieux.

J’ai aussi eu du mal avec tout le côté militaire de l’histoire dans ce tome. Pas que ça me déplaise de voir Dahliya travailler pour eux et améliorer leur quotidien, loin de là. Pas que ça ne m’intéresse pas de la voir chercher comment améliorer son invention pour eux, loin de là. Mais narrativement, cela prend une forme assez pataude et lourde à lire, avec trop de descriptions, trop de détails et trop de pages là-dessus. C’est un peu barbant à la longue.

C’est vraiment mon gros reproche de ce tome. Les idées sont là et me plaisent : invention, aide à l’amour, romance qui s’enclenche et les problèmes qui vont avec. Mais la mise en forme m’en un peu ennuyée à de rares passages près. C’était lourd et redondant pourtant avec des échanges, notamment commerciaux, qui apportaient bien peu de choses. J’avais besoin que ce soit plus direct et plus riche en émotions exprimées. Ici, on rame un peu.

Tournant pris dans la série, mais avec un virage tout tout doux qu’on a pas tout a fait fini d’emprunter. Dahliya et Wold nous régalent de leurs sentiments naissants qui dépassent enfin le stade de l’amitié, sous le regard de leurs proches qui voient déjà les complications. Des idées séduisantes mais que j’aimerais voir se concrétiser dans une narration moins pataude et plus enlevée.

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© Megumi Sumikawa 2019 / © Amagishi Hisaya 2018 KADOKAWA / © Komikku éditions 2020

8 commentaires sur “Dahliya, artisane magicienne d’Hisaya Amagishi et Megumi Sumikawa

  1. J’avoue, très superficiellement, l’avoir d’abord ajouté à ma wish list en raison de sa couverture, mais plus je lis d’avis sur ce premier tome, plus je dis que le fond est largement à la hauteur de la forme. J’aime d’ailleurs beaucoup l’aspect femme forte que tu mets en avant dans ta chronique et qui semble progressivement s’imposer. C’est un message important, a fortiori pour les adolescent(e)s susceptibles de lire la série. Et la création d’objets magiques a l’air intéressante et l’univers fort plaisant à explorer…
    Bref, ça donne envie !

    Aimé par 1 personne

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