Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

#Cooking Karine de Mikayo Nakae

couv214900129782373495522-001-T9782373495539-001-T

Titre : #Cooking Karine

Auteur : Mikayo Nakae

Editeur vf : Nobi Nobi

Année de parution vf : 2021

Nombre de tomes : 3 (série terminée)

Histoire : Karine, jeune collégienne passionnée par la cuisine, se lance dans un concours en ligne sur le site de vidéos « NEW ! » afin de réaliser son rêve de toujours, ouvrir son propre restaurant. Avec l’aide de Shingo Tenma, le soi-disant bad boy de son collège, elle parvient petit à petit à grimper les échelons des Newtubeurs. Sans jamais baisser les bras, elle poursuit son objectif tout en faisant de son mieux pour apporter un peu de bonheur à ceux qu’elle croise sur son chemin grâce à ses délicieuses recettes !

news-cooking-karine

Mon avis :

Tome 1

Il y a plusieurs années de ça, j’aimais beaucoup lire les titres jeunesses issus du magazine Nakayoshi et autres Ribon. Les histoires qu’on y lisait étaient toutes mignonnes et adorables avec des dessins tout rond et girly, très chibi et kawai. Mais en ayant fait une petite overdose, je me suis mise à chercher autre chose dans mes lectures. La pause est désormais assez longue pour que j’y revienne de temps en temps. #Cooking Karine est donc parfait pour me remettre le pied à l’étrier !

Ecrit et dessiné par Mikayo Nakae, une autrice de shojo qui n’a publié que dans le Nakayoshi de l’éditeur Kodansha, le titre est complet en trois courts volumes, longueur parfaite, je pense pour ce genre de titres. C’est la dernière série en date de l’autrice, qui avait fait une pause après un léger burn-out d’après ce que j’ai cru comprendre, mais elle revient ici avec passion et cela s’en ressent dans ce titre très pêchu.

#Cooking Karine met en scène une héroïne du même nom dont la passion est bien sûr la cuisine. Elle adore préparer des petits plats, en particulier des flans, sa passion, mais également regarder des vidéos de cuisine, et elle rêve d’ouvrir son propre restaurant une fois adulte. Quand un jour, sur sa plateforme de vidéos préférée, on propose un concours dont le premier prix est l’ouverture de son propre restaurant, elle fonce ! Et c’est le début de ses aventures pour nous.

Même si c’est très léger et enfantin, reposant sur les mêmes dynamiques un peu que les titres de magicals girls que j’ai pu lire autrefois, j’ai beaucoup aimé ce premier tome de #Cooking Karine. J’ai trouvé la narration très dynamique, l’ambiance et les valeurs vraiment positives et l’héroïne pleine de charme.

Karine est une jeune collégienne expansive et un peu farfelue qui dénote au milieu des autres de par sa passion pour la cuisine. Elle est tout feu tout flamme dès qu’il en est question, mais elle est également très gentille et naïve. Elle n’a qu’une envie partager sa passion et faire plaisir aux gens avec ses plats. C’est une héroïne ultra positive. Elle va donc se lancer tête la première dans les défis que sa plateforme va proposer pour tenter de remporter leur concours.

Pour l’aider, elle va rencontrer un camarade à l’opposé d’elle, Shingo Tenma, un garçon introverti dont la grande taille et les cheveux blonds le fait sortir du lot, ce dont il se passerait bien. Mais Karine va le faire sortir de sa zone de confort et ensemble ils vont former un charmant duo. Il sera une véritable aide et un beau soutien pour elle. Il va peu à peu la comprendre et on sent bien que de doux sentiments vont rapidement apparaître chez lui.

Les chapitres se lisent ainsi le sourire aux lèvres tandis que nous suivons les défis que relève Karine pour atteindre les différents stades du concours : avoir un certain nombre de vues ou d’abonnés. Tout cela se passe dans la joie et la bonne humeur, permettant également à l’héroïne de se faire de nouveaux amis garçons et filles. On s’amuse et on rit bien avec eux, retrouvant dans leurs aventures, mais sans que cela agace, les tics des titres pour la jeunesse. Ainsi, la mangaka s’amuse beaucoup de la puberté de Shingo et de ses conséquences par exemple. Elle joue également sur la figure de « la rivale » amoureuse » ou encore sur celle de « l’idol » qu’elle détourne pour évoquer les doutes qu’on ressent à l’adolescence face aux changements de notre corps ou à la reconnaissance des autres envers nos qualités. C’est mignon tout plein.

Le dessin est typique de celui des magazines comme le Nakayoshi. C’est rond, doux et pétillant, plein de trames mignonnes. J’ai beaucoup l’énergie de l’héroïne qu’on ressent dans son visage ultra expressif et ses grands yeux tout rond plein d’étoiles. J’aime beaucoup la douceur de Shingo qu’on retrouve dans son visage plus fin. L’autrice maîtrise à merveille son style graphique et celui-ci est variés avec des déformations des personnages parfaitement maîtrisées en fonction de leurs émotions. Alors oui, tout le monde est beau, tout le monde est mignon, mais ça fait du bien aussi parfois.

En dehors de son côté très classique et parfaitement rodé, je n’ai trouvé aucun défaut à ce premier tome dont l’autrice maîtrise tous les aspects. C’est doux, mignon et chaleureux, avec une énergie débordante et une passion communicative pour la cuisine dont on retrouve en plus les recettes phares à la fin de certains chapitres. Si vous cherchez un titre positif et bien écrit pour de jeunes lecteurs amateurs de cuisine, n’hésitez pas !

Tome 2

Cooking Karine est l’un de ces titres jeunesse ultra pêchu qui met du baume au coeur en le lisant et qui transmet de belles valeurs. Par contre, en le lisant en étant adulte, je suis forcément un peu moins enthousiaste que le serait un jeune lecture dont il est plus la cible, car c’est archi classique et léger pour moi ^^!

Je reconnais cependant qu’avec ce deuxième tome sur trois, l’autrice tente de donner un peu plus de consistance à son titre. Elle développe à la fois des adversaires plus convaincants avec un vrai background et le caractère de l’héroïne, qui a beau être toujours positive traîne aussi quelques casseroles.

Le premier chapitre s’articule autour de la famille de Karine. Celle-ci vit seule avec sa mère après avoir perdu un père assez excentrique. Sa mère a du mal à se relever de cette perte et surprotège un peu trop sa fille. Elle a donc du mal à comprendre son engouement pour ce concours. C’est l’occasion pour l’autrice de mettre en avant la difficulté pour le parent survivant à faire son deuil et à élever seul son enfant surtout quand il a encore bien des peurs, notamment en lien avec la mort de son conjoint. C’est classique mais assez touchant. Mais l’autrice ne s’arrête pas à ces idées noires, elle aborde surtout cette question pour mettre en avant l’idée qu’il faut mieux échouer après avoir essayé que de n’avoir rien tenté. Elle prône donc l’esprit d’aventure comme le revendique Karine depuis le début et ça fait chaud au coeur !

On enchaîne ainsi tout azimut sur les nouvelles adversaires de notre héroïne : d’abord une newtewbeuse virtuelle, puis une newtewbeuse vorace, toutes deux archi-célèbre. L’occasion de montrer encore la force de caractère de l’héroïne, sa persévérance et son amour de la cuisine. Le titre dégouline ainsi toujours de bons sentiments. C’est frais et plein de bonne humeur avec cette héroïne qui carbure à 100 à l’heure. C’est léger et un peu foufou mais ça ne s’arrête pas là, le titre défend aussi de jolies valeurs comme le fairplay, l’amour de son prochain, l’écoute ou encore la solidarité. Ça fait du bien !

Mais pour revenir à ces rivales, chacune permet à Karine d’avancer car le focus de ce tome est vraiment là-dessus. L’autrice cherche vraiment à rendre Karine plus pro tout en restant elle-même. Pour le moment, elle s’était montrée un peu égoïste, maintenant elle se tourne de plus en plus vers les autres, que ce soit sa famille, ses amis, ses rivales ou ses abonnées. Elle sort ainsi grandie de toutes ses épreuves, sans perdre pour autant ce qui fait d’elle celle qu’elle est et qu’on aime. C’est une jolie leçon à tirer.

L’autrice nous en propose d’autres également un brin plus sombres. En effet, elle propose une critique assez sévère du monde des réseaux sociaux dans laquelle j’ai reconnu certains travers bien réels. Elle critique ainsi la spirale noire de la popularité, avec son désir à outrance d’avoir toujours plus d’abonnés, ce qui fait faire n’importe quoi et nous bouffe. Elle évoque aussi la peur de l’échec, de l’abandon, de la perte d’abonnés car le newtewber (ou le blogueur où n’importe quel membre d’un RS) se définit par ça. C’est dur mais réaliste. Puis elle élargit encore le débat, en interrogeant sur ce désir qui peut pousser certains à changer pour plaire à tout prix aux autres, en suivant leurs demandes. Est-ce bien sain tout ça ? Est-ce souhaitable ?

Donc sous ses dehors de titre léger, Cooking Karine est aussi un titre moderne qui aborde des sujets de société pertinents, surtout pour les jeunes lecteurs de plus en plus accros aux réseaux sociaux. C’est pertinent. L’autrice n’oublie cependant pas de nous divertir également grâce à une héroïne dont la fraicheur, la naïveté, la gaité et la spontanée s’oppose avec justesse au regard calculateur des adversaires en face. On aime.

Tome 3

Avec un ton toujours dynamique et positif, Mikayo Nakae nous achemine à toute vitesse vers la conclusion de cette charmante aventure culinaire.

Un ultime chapitre pour découvrir de nouveaux rivaux pour Karine et notamment le rival ultime qui est bien loin de celui qu’on imaginait. L’histoire fut drôle et amusante de bout en bout avec une autrice qui utilise à bon escient tous les codes du genre pour servir une aventure pleine de bons sentiments aux plus jeunes. Elle donne vraiment envie de se mettre à cuisiner pour s’amuser et faire plaisir à ceux qu’on aime.

Le titre est cependant à réserver aux plus jeunes ou à ceux qui ont gardé leur âme d’enfant. En effet, l’autrice précipite un peu ses développements dans cet ultime volume, ce qui était le cas mais un peu moins dans les tomes précédents. Ici, Karine affronte d’abord un quatuor de potes, sorte de boys band version cuisine. Ceux-ci sont juste là pour servir de révélateur au grand secret que cache Shin et que personnellement je ne soupçonnais pas un seul instant. La suite du tome tourne autour de cette révélation, de sa relation à Karine, au concours et à la cuisine. Il n’y a aucun temps mort là-dedans et les péripéties s’enchaînent tout comme les bons petits plats de Karine, toujours aussi originaux.

C’est frais et léger derrière les questionnements sur le phénomène des enfants stars et la place, le rôle que tiennent leurs parents là-dedans. L’autrice lance un petit appel à faire attention à ne pas aller trop loin de la part des adultes, sous peine de vraiment fragiliser leurs enfants. J’ai apprécié. Cependant, c’est vraiment la touche de fraicheur que je retiendrai de ce titre. L’autrice se sera amuser à martyriser et faire tourner en bourrique ce pauvre Shin de bout en bout, aussi bien pendant les tournages, qu’en dehors, et jusque sous la jaquette avec des petites scènes savoureux, pleines d’humour.

#Cooking Karine fut donc un titre charmant, plein de joie de vivre, pour apprendre à vivre de sa passion mais sans oublier les autres. L’héroïne a une joie de vivre communication et le titre fut ainsi positif du début à la fin malgré que furent abordées également discrètement des questions de fond plus lourdes autour du deuil, de la passion, de la notoriété et des réseaux sociaux. C’est une lecture que je recommande chaleureusement aux plus jeunes.

(Merci à Nobi Nobi et Sanctuary pour ces lectures.)

Ce diaporama nécessite JavaScript.

9 commentaires sur “#Cooking Karine de Mikayo Nakae

  1. Je reviens car je l’ai lu et c’était sympa (le côté optimiste de Karine est plutôt bien fichu) mais j’ai trouvé ça trop jeunesse quand même. Ça manquait un peu d’impact. En plus, en 3 tomes, bof.

    Aimé par 1 personne

    1. Je ne suis pas surprise, c’est effectivement très jeunesse, ce qui n’est pas surprenant quand on connait le mag d’origine qui s’adresse vraiment aux petites filles du primaire, je dirais ^^!
      Moi, j’aime bien ponctuellement mais je n’en ferai pas une lecture trop récurrente non plus lol

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire