Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

A Sign of Affection de Suu Morishita

Titre : A Sign of Affection

Auteur : Suu Morishita

Traduction : Rosalys

Éditeur vf : Akata (M)

Années de parution vf : Depuis 2021

Nombre de tomes vf  : 9 (en cours)

Résumé : Yuki est une étudiante qui, comme beaucoup d’autres, construit son quotidien autour de ses amis, des réseaux sociaux et de ce qu’elle aime. Mais quand un jour, dans le train, elle croise un jeune homme qui voyage à travers le monde, son univers va être chamboulé : ce dernier, bien que trilingue, ne connaît pas la langue des signes. Pourtant, très vite, il manifestera pour elle un intérêt bien particulier… Comment réagira-t-elle face à ce camarade d’université entreprenant et communicatif ?

Mes avis :

Tome 1

C’est sans surprise que j’ai vu Akata annoncer ce titre chez eux. Quand il s’agit de parler avec bienveillance et coeur de différence, c’est souvent vers leurs publications qu’on se tourne et A sign of affection en est une fois de plus la preuve.

Derrière ce titre, nous retrouvons Suu Morishita, l’autrice de Hibi Chouchou une sympathique bluette adolescente dont la rondeur des dessins m’avait attirée mais que le scénario on ne peut plus classique m’avait fait abandonner (Fiche). On la retrouve ici en duo avec une aide/guide pour tout ce qui tourne autour de la surdité et du langage des signes, puisque cette fois son héroïne est sourde !

Le titre démarre et se développe comme un shojo assez classique dans le fond. Une héroïne tombe sous le charme d’un beau garçon mature et mystérieux qui lui vient en aide. Sa meilleure amie le connait et l’aide à s’en rapprocher. Ça semble coller entre eux et il est plein de gentilles attentions pour elle même s’il reste un peu ambigu. Mais, mais, mais… L’autrice apporte une vraie touche d’originalité en mettant en scène une héroïne sourde, chose assez rare dans les mangas arrivés jusque chez nous et ça me plait de voir le handicap et la diversité plus représentés dans mes lectures.

Ainsi au-delà de la romance qui n’est franchement pas des plus originales et passionnantes, ce qui m’a accrochée dans cette lecture, c’est le rôle de la communication, thème phare dans mes lectures shojos depuis des années. Ne pouvant se parler comme le font les gens habituellement, les héros doivent développer d’autres manière de communiquer et l’autrice montre alors l’importance du moindre geste, du moins silence. C’est mignon tout plein.

Avec une héroïne handicapée, la mangaka met aussi l’accent sur la bienveillance, ce qui fait du titre une lecture toute douce. Tous les personnages autour de Yuki sont fantastiques avec elle, ils essaient vraiment du mieux qu’ils peuvent de tenir compte de ses différences et sont très protecteurs avec elle de manière visible ou moins selon les rôles. Je pense notamment à l’ami d’enfance qui sous ses dehors bourru fait très attention à elle. Ainsi même si c’est moins visible que les attentions de Rin, son amie de la fac, qui la pousse sans cesse à aller de l’avant, c’est tout de même appréciable.

Avec une héroïne handicapée, Suu Morishita a également du travailler sur les silences. Ceux-ci tiennent un vrai rôle dans l’histoire et il a fallu pour l’autrice en tenir compte dans sa narration, ce dont elle se sort très bien car cela donne des pages apaisantes et douces.

Cependant, je trouve que pour le moment, nous sommes un peu trop dans le pays des Bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Les difficultés de l’héroïne sont minimes alors que dans la vie ça ne serait pas le cas, comme si l’autrice minimisait un peu les choses. Certes, il y a quelques brefs moments où c’est dur pour elle de lire sur les lèvres des autres, de s’intégrer à un groupe déjà en train de parler, ou de se faire comprendre dans sa langue à elle, mais ça reste vraiment minime. J’espère donc que le titre sous prétexte d’être bienveillant ne tordra pas non plus la réalité pour faire une histoire 100% positif sans la moindre petite anicroche.

Graphiquement le titre est aussi doux que l’est son histoire. Le trait de l’autrice met vraiment du baume au coeur, avec une héroïne très mimi et toujours souriante, ce qui compense un peu pour son héros assez froid, lui, de premier abord. Je croyais même avant de lire l’histoire, en voyant la couverture, que c’était lui qui était sourd et non elle >< Les pages ont des compositions douces et aérée avec une vraie place laissée au silence comme je le disais plus haut, ce qui rend les planches lumineuses.

Même si ce ne fut pas un coup de coeur, j’ai beaucoup aimé les débuts tout doux de cette petite romance qui a vraiment le potentiel pour devenir une série doudou / feel good. Avec son héroïne loin d’être enfermée par son handicap, qui vit sa vie malgré les contraintes et surmonte tout ça avec bonne humeur, la lecture est lumineuse. L’idée de l’accoler avec un héros globetrotter, qui adore apprendre de nouvelles langues, découvrir de nouvelles cultures est excellente. Nous avons une belle ambiance de fac chaleureuse et bonne enfant où la romance trouve peu à peu sa place au milieu des amitiés qui se nouent également. De chapitre en chapitre, ça avance tout doucement, tranquillement, sans forcer. On suit la vie de l’héroïne à la fac ainsi que ses tentatives de rapprochement aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ce lieu. Ça reste surtout très doux et gentil.

Ainsi si vous chercher un titre positif, gentil et bienveillant sur le handicap et la surdité, vous pouvez vous lancer sans crainte !

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Les Instants volés à la vie, L’Apprenti Otaku, Les voyages de Ly, La pomme qui rougit, Little Red-R, Omoshiroi Project, Vous ? 

——————–

Tome 2

J’avais beaucoup aimé l’introduction de cette nouvelle série, mais je l’avais trouvé un peu trop fleur bleue à l’époque, manquant un peu de tension. S’il n’y a pas de revirement majeur ici, l’autrice introduit quand même peu à peu plus de complexité dans son propos et ça me plaît beaucoup !

Ce deuxième tome a beaucoup être un concentré de scènes romantiques entre les deux héros, Suu Morishita centre tout de même son propos sur la communication et le handicap, et le fait avec beaucoup de force et de subtilité. Derrière, les gestes doux et affectueux qui naissent de plus en plus entre les héros, se pose la question de vivre avec son handicap dans un monde inadapté. On voit ainsi Itsuomi protéger ou prendre sous son aile Yuki à plusieurs reprises dans une ville non-conçue pour les personnes mal entendante. Yuki évoque le fait que ses parents ne parlent pas la langue des signes et explique les différentes façons qu’elle a trouvé pour communiquer. Elle aborde également la peur qu’elle a de faire entendre « sa voix » parce qu’on s’est un jour moqué d’elle. Ce sont à chaque fois des petits riens mais qui signifient tout !

A côté de ça, nous avons quand même une très belle romance qui se noue lentement entre les héros et qui m’a littéralement fait fondre. Présentée à la fois du point de vue de Yuki et d’Itsuomi. L’autrice nous fait très bien sentir dans ses dessins l’importance des gestes et du toucher dans une relation telle que la leur. Itsuomi est ultra proche et tactile avec Yuki. Celle-ci se comporte comme un petit animal avec lui pour tenter d’exprimer à sa façon son besoin de lui. C’est adorable !

Forcément la question du regard des autres se pose face à cette relation inhabituelle dans notre monde où l’on garde plutôt ses distances, surtout au Japon. Aussi bien la meilleure amie de Yuki que le cousin d’Itsuomi se rendent compte, avant les héros, que cette proximité est très révélatrice. Cela déclenche aussi la jalousie de ceux qui les connaissaient avant, l’ami d’enfance de Yuki, une amie proche d’Itsuomi. Mais rien n’entravera ce rapprochement.

Chacun a vraiment envie d’apprendre à connaître l’autre. Là, où j’avais trouvé Yuki trop gamine dans le premier tome, je commence à la trouver touchante et émouvante. Itsuomi lui ouvre un monde inconnu qu’elle est curieuse de connaitre et elle le fait avec une douce et tendre naïveté, mais sans être le cliché de la cruche des shojo d’autrefois. Itsuomi, lui, est le modèle du garçon grand, large et rassurant, qui prend bien soin d’elle, mais il semble tout aussi curieux de découvrir son monde. Il est d’une grande douceur et ouverture d’esprit. J’adore ce personnage et je suis fascinée par sa gestuelle et les tatouages qui y sont associés. Cela a un côté hypnotisant.

L’autrice explique d’ailleurs à un moment donné comment elle procède pour rendre le langage des signes dans son manga, c’est enrichissant et fascinant à lire. J’adore vraiment la volonté dont elle fait preuve de rendre sur le papier l’univers d’une personne sourde. Elle parvient à retranscrire avec beaucoup de talent le calme de leur monde sans son, mais aussi la douceur et l’importance que revêtent les autres sens, notamment le toucher. Les planches sont ainsi à la fois apaisantes, relaxantes et entourantes. On a l’impression d’être dans un cocon quand Yuki et Itsuomi ne sont que tous les deux.

Ainsi, c’est avec ce deuxième tome que A sign of affection me convainc vraiment. J’ai vraiment pris plaisir à découvrir la sensibilité dont l’autrice fait preuve pour écrire l’histoire de cette rencontre. C’est beau, poétique, touchant, émouvant et fort en même temps. Les héros vivent dans une petite bulle mais celle-ci n’est pas coupée du monde et au contraire elle rencontre petit à petit tout un tas d’autres bulles avec lesquelles en entre en contact, grandissant ainsi. C’est un très beau récit d’apprentissage en plus d’être une très belle romance en devenir.

Tome 3

Plus les tomes passent, plus j’affectionne la série. Je deviens archi fan de ce petit couple tout doux et surtout de la narration tellement pure et calme des autrices.

La première chose qui m’a frappée à la lecture de ce nouveau tome, c’est le talent des autrices pour la mise en scène. La lecture se fait dans le plus grand calme, quasiment le silence complet, avec quelque chose de très pur et cristallin comme le fait remarquer le héros. On entend juste les voix intérieures des personnages et leurs échanges en langage des signes ou la lecture de Yuki sur les lèvres, tous les autres bruits s’effacent et c’est terriblement apaisant.

Ainsi, pas de mélodrame, juste la pureté des émotions et des sentiments qui se dévoilent. J’ai été très touchée par la pureté d’Itsuomi et sa candeur en amour. La scène où il parle de Yuki à son cousin m’a bouleversée tant il était émouvant dans la candeur de ses sentiments et sa simplicité à les exprimer. Ainsi, voir le duo évoluer et devenir un couple m’a plus que ravie. J’ai adoré la tendresse et la douceur d’Itsuomi qui prend son temps pour l’apprivoiser, mais qui sait aussi se montrer fonceur pour transmettre ses envies et ses sentiments. La grande naïveté de Yuki face à tout ça fut terriblement émouvante, portée par un trait très doux fait de beaucoup de rondeur, ce qui la rend touchante. C’est vraiment beau.

Les autrices leur apportent tout leur soutien, on le sent dans la tendresse qui transparait dans leur écriture. La plus belle preuve, elles nous la donnent avec les personnages secondaires qui les entourent, les encouragent et prennent soin d’eux, que ce soit le cousin d’Itsuomi, la meilleure amie de Yuki ou son voisin/ami d’enfance, tous ont à coeur que chacun d’eux soit heureux et ça fait chaud au coeur.

La romance cependant ne fait pas tout et j’apprécie de voir chacun des personnages élargir le monde de l’autre. Yuki apprend de plus en plus le langage des signes à Itsuomi, et celui-ci offre à cette dernière tout un monde à voir à travers ses voyages. C’est très équilibré entre eux, chacun apportant à l’autre. Itsuomi fascine Yuki par sa maturité et son côté globe-trotter, mais Yuki le fascine aussi par la vie qu’elle parvient à mener en dépit ou grâce à son handicap. Ils sont terriblement mignons. J’adore !

Ainsi, j’ai une nouvelle fois fondu face à l’histoire de nos deux héros. Les autrices mènent à merveille leurs aventures sentimentales et humaines, offrant un très beau développement dans ce tome en les mettant en couple. C’est beau, c’est tendre, c’est émouvant et lumineux, tout comme la couverture de ce troisième opus.

Tome 4

Quelle idiote j’ai été d’avoir des réticences au début ! Cette série est vraiment d’une douceur et d’une mignonnitude incroyable. Je fond littéralement en la lisant et elle me touche énormément aussi avec son héroïne sourde.

Maintenant que Yuki et Itsuomi sont ensemble, l’autrice se livre à un superbe exercice de style, celui de montrer combien Itsuomi est doux, bienveillant, patient et affectueux avec elle, et j’adore ! J’ai trouvé ça extrêmement beau de le voir foncer directement la présenter à tous ceux qui comptent pour lui. J’ai adoré la façon dont il l’inclue dans tout. Il se montre aussi hyper démonstratif et ça nous change tellement des mangas habituels où les Japonais sont terriblement coincés, que ça donne plein de jolies scènes qui donnent des papillons dans le ventre. J’ai adoré le voir aussi tactile avec elle mais plein de bienveillance. Nous sommes vraiment avec un héros pour qui il est important d’aller au rythme de sa compagne et de tenir compte de ses désirs. C’est éminemment positif et ça fait un bien fou !

L’histoire prend donc un très beau tournant romantique avec de nombreuses scènes douces et chaleureuses. Mais il n’y a pas que le couple Itsuomi-Yuki auquel on a droit, les autrices nous gâtent avec un développement bienvenue entre Kyoya et Rin, et un possible quelque chose entre Ema et Shin, les amis d’Itsuomi. Comme pour le couple principal, c’est doux et bienveillant, à chaque fois les hommes de leur vie sont totalement à l’écoute et je suis fan. J’aime aussi beaucoup la façon dont l’autrice les transforme en doux nounours dès qu’ils sont avec celles qu’ils aiment. Ils sont terriblement trognons avec un petit côté régressif dont je suis fan pour chacun d’eux ><

La narration est donc pleine d’entrain. Les autrices avancent vite et nous proposent plein de situations romantiques, de la présentation aux amis, à des rencontres sur le campus, en passant par un camp en montagne et surtout une première nuit ensemble. Ça se lit tout seul et on enchaîne les chapitres à toute vitesse, ressentant même une pointe de frustration quand le tome se termine déjà car on n’a pas vu le temps passer.

La thématique de la surdité reste bien sûr centrale. Il est intéressant de voir comment elle est abordée au sein d’un couple mais aussi d’un cercle plus élargi. J’aime la façon dont Itsuomi se passionne pour la langue des signes et tente d’entraîner tout le monde pour ainsi inclure Yuki dans tout. J’ai aimé aussi la façon dont Yuki sait se montrer prévenante en offrant leur espace à chacun en ne lisant pas tout le temps sur leurs lèvres car parfois ce n’est pas souhaitable. J’ai surtout aimé les voir développer leur propre langue à eux. C’est tellement adorable.

Cette beauté est encore plus palpable dans leur histoire car la dessinatrice met vraiment énormément de douceur dans son trait et désormais également de la sensualité. L’obsession des personnages pour les mains comme outil de communication, devient une obsession plus charnelle qui leur fait monter le rouge aux joues et nous communique une belle chaleur humaine. J’ai adoré ce tournant plus sensuel, qui se marie très bien avec le côté très mignon des premiers émois de Yuki et de l’affection très tactile d’Itsuomi. Je suis fan.

Vous l’aurez compris, on frôle, frôle, le coup de coeur avec ce tome juste parfait en terme de romance. Il a complètement fait palpiter mon coeur. Il m’a émue par sa douceur et sa bienveillance. Il m’a touchée par l’importance de l’écoute de l’autre et du consentement qu’il transmet. Alors que j’étais sceptique au début, je suis désormais 100% conquise !

Tome 5

Comment vous dire que j’ai encore totalement fondu devant ce tome et surtout face à l’écriture tellement belle et apaisante du personnage d’Itsuomi, qui est clairement en train de devenir mon chouchou entre sa prévenance et ses airs canaille.

Sa relation avec Yuki est actée entre eux, il s’agit donc pour les auteurs à la fois de la faire évoluer tendrement mais aussi de développer le cadre autour d’eux. Je n’ai donc pas été surprise de voir Itsuomi tenter une approche avec Ôshi, l’ami d’enfance de Yuki. C’était très drôle et en même temps touchant de le voir vouloir absolument crever l’abcès entre eux pour établir une relation avec ce garçon important pour sa petite amie. J’ai beaucoup aimé. Plus globalement, j’aime beaucoup la mentalité du héros, c’est quelqu’un de franc et ouvert, qui aime communiquer et fait tout pour que ce soit possible. Il ose aller vers les autres et engager des conversations parfois pas facile. J’aimerais juste en apprendre un peu plus sur son passé, sa famille et ses voyages également car ceux-ci sont passés complètement à l’as et c’est dommage.

Avec ce tome centré sur l’annonce de la relation des héros à leurs proches, il était normal d’avoir aussi quelques pages entre Ôshi et Yuki, et si ce premier a un côté un peu macho avec elle, relevant des clichés du garçon amoureux en secret, il est aussi plaisant de le voir toujours la respecter et lui laisser sa place, ses choix. J’ai beaucoup aimé sa réflexion sur son rapport à la langue des signes, sorte de langage secret pour eux qui lui permettait d’avoir quelqu’un qui ne regardait que lui. C’était touchant car on sentait un vrai besoin chez lui auquel Yuki avait répondu sans le savoir. Les autrices s’intéressent également aux amis d’Itsuomi, Ema et Shin, et bien qu’elle ne leur consacre que peu de pages, elle sait susciter mon envie d’une jolie histoire entre eux, avec ce faux Don Juan et cette amoureuse déçue. J’espère que développement il y aura dans les prochains tomes.

Ici, on s’est vraiment concentré sur les héros et leur relation allant jusqu’à suivre leur premier rendez-vous à deux où l’autrice nous touche par leur volonté, toujours, de communiquer et d’échanger de manière équilibrée et respectueuse. Itsuomi ne souhaite pas aller dans un endroit à la mode mais découvrir ce qu’aime Yuki. Ils sont de plus trop adorables avec un Itsuomi qui a bien plus d’expérience semble-t-il mais qui est capable de se caler sur son rythme, attendant, tout en jouant de son air canaille pour faire doucement progresser les choses. Je suis fan de tant de douceur et de mignonnitude. Je trouve également plaisant, même si je l’évoque peu, de voir Yuki avancer en tant qu’individu. Ça m’a beaucoup plu de la voir trouver un petit job et j’espère que les autrices sauront nous montrer celle-ci dans ce nouvel environnement avec tout ce que cela implique au vu de son handicap.

Le petit couple continue donc d’avancer avec douceur et bienveillance dans leur petit monde à eux tout en s’ouvrant de plus en plus aux autres. J’aime voir la tendresse qu’il y a entre eux mais aussi leur prévenance envers les autres. J’ai un gros crush pour Itsuomi mais je reconnais que chacun d’eux évolue gentiment. Je compte sur les autrices pour poursuivre dans cette voie et nous offrir des développements toujours plus doux et émouvants.

Tome 6

Alors que d’habitude, je souffle un peu face au genre de développement qu’on voit ici où le couple fait quasiment du sur place, je me retrouve à fondre totalement avec ce duo.

Après avoir repris la prépublication de leur série, le duo suu Morishita enchaîne vraiment les scènes adorables avec leurs héros. Ils prennent leur temps, et bien, peu importe, j’adore ! Ils sont archi mignons et tellement doux et attentifs l’un envers l’autre que jamais je ne détesterai. Certes Yuki est parfois un peu trop trop candide pour moi, mais la voir faire des efforts à sa mesure me plaît et surtout Itsuomi reste mon gros crush dans la série. Quand on le voit la protéger dans le métro ou quand elle se fait draguer, il est trop beau et touchant. Il a toujours la bonne réaction sans trop en faire.

La bienveillance est d’ailleurs définitivement au coeur de la série. Itsuomi écoute toujours ce que souhaite Yuki sans jamais la presser alors qu’on sent qu’il aimerait faire évoluer leur relation. Il est aussi attentionné envers ses amis car même en se montrant ferme avec Ema vis-à-vis de ses sentiments il reste doux et gentil avec elle. Il déteint même sur les autres, puisque Ôshi aussi se montre d’un coup plus franc et prévenant envers Yuki, ne cachant plus ses sentiments derrière de l’agressivité mais osant être gentil comme il aimerait l’être. On adore !

Les autrices enchaînent en plus les portraits de personnages adorables. En plus d’Itsuomi (oui, j’insiste un peu) qu’on voit adorable et craquant dans chaque situation, même quand il est un peu bourré, il y a une très jolie écriture du duo Shin-Ema dans ce tome. Le premier s’est déclaré, la seconde a compris qu’Itsuomi était pris désormais, il est temps de bouger. Les autrices prennent le temps de développer cela. On voit Ema assumer son obsession envers Itsuomi lors d’un moment d’anthologie où tous lecteurs ne peut que partager son attirance pour lui. Puis après, il y a un très joli et doux moment entre elle et Shin où il fait le premier pas pour les faire évoluer. C’est beau, touchant, plein de prévenance et de franchise en même temps. On adore !

Et au milieu de tout ça, notre petit couple avance à la vitesse d’une tortue mais peu importe. Les échanges par texto où Itsuomi se livre doucement sur son passé sont superbes même si on sent qu’il cache encore beaucoup de choses bien dramatique et qu’on va être à ramasser à la petite cuillère quand on saura. Quant à ceux où il se livre sur ses sentiments, ils sont trop mignons. J’adore quand il joue les beaux gosses et les dragueurs avec elle, c’est la seule avec qui il fait ça et c’est assez amusant à voir. Enfin mine de rien, ils avancent un peu grâce à cela montrant qu’ils sont de plus en plus à l’aise l’un avec l’autre, osant être eux-mêmes, la plus belle preuve est le dernier chapitre où ils vont passer la soirée chez lui. Mais quelle cruauté de couper à un tel moment !

Malgré une avancée assez classique (et lente) du scénario, A sign of affection est et reste une série pleine de douceur et de bienveillance où chaque lecteur a dû s’attacher au duo de héros tellement ils sont touchants et adorables. J’aime qu’on commence à aborder le passé d’Itsuomi. J’aime qu’on développe le couple Shin-Ema. J’aime voir Ôshi changer. Que du bon !

Tome 7

Ça y est, A sign of affection a aussi droit à son édition collector avec son carnet d’illustration, je suis joie car j’aime beaucoup les douces compositions couleur des autrices et ça prouve son succès dans et hors Atlantique. 

C’est donc avec plaisir que j’ai retrouvé toute la douceur de cet univers et cette romance si charmante qui se voit accompagnée de plus en plus de celle des amis d’Itsuomi : Shin et Ema, même si c’est parfois à un moment totalement incongru. Suu et Morishita me comblent dans leurs manières d’aborder les sentiments amoureux. Enfin, me comblent, pas toujours car j’ai beaucoup de mal avec l’écriture et la présence si importante d’Ôshi, l’ami de Yuki qui vient de réaliser qu’il était amoureux d’elle. On sait d’avance qu’il n’y aura rien entre eux alors le développer autant ici ne me semble pas des plus pertinents et judicieux…

A l’inverse, j’ai l’impression que l’autrice ralentit et ralentit avec son couple principal alors qu’elle s’attaque enfin à des questions centrales pour son évolution et la voir freiner des quatre fers ou trouver des distractions pour délayer et repousser sans cesse, m’agace un peu. Ça y est ils sont ensemble depuis un moment, Yuki parvient à s’ouvrir peu à peu et à prendre confiance. Il serait temps qu’Itsuomi se dévoile non ? Sinon ça donne le sentiment de faire du surplace. Alors oui, c’est hyper tendre et mignon quand on les voit ensemble mais on a aussi besoin de plus.

Ainsi, même si ce fut bref et un peu trop survolé, j’ai aimé voir celui-ci faire des projets avec elle, lui faire une demande même assez invraisemblable à ce stade de leur relation pour ce qu’on en a vu. Je me dis qu’au moins ils vont avancer car pour le moment c’est assez léger. D’ailleurs suis-je la seule à ressentir un certain malaise quand ils se montrent entreprenant tant Yuki me semble « jeune » par rapport à lui ? Alors il a beau être tendre et prévenant, ça ne m’émoustille pas du tout et me met plutôt mal à l’aise ><

Pour le reste, nous avons à nouveau le traitement avec beaucoup de bienveillance de sa surdité lors de nouvelles rencontres avec Itsuomi ou de souvenirs passés avec Ôshi, qui montrent l’attention que certains savent prêter à leur entourage, mais aussi les maladresses que nous commettons, nous, par méconnaissance. Ce serait bien de militer un jour pour l’apprentissage de la langue des signes à l’école et la familiarisation aux différents handicaps par des rencontres. Cela permettrait peut-être de lutter contre l’intolérance, mais c’est un autre sujet.

Nouveau tome plein de douceur dont les bonus couleurs (à petit prix en plus !) m’ont plu. J’ai à nouveau été charmée par la romance de nos héros et sa douce évolution qui préfigure peut-être des tomes plus matures encore avec de nouvelles questions concernant la vie des adultes avec un handicap. J’ai hâte de voir tout cela développé par la si jolie plus de Suu et Morishita.

Tome 8

Quand j’ai découvert le thème de ce tome, je me suis demandée comment les auteurs allaient pouvoir retenir mon attention aussi longtemps dessus son drame. Je ne suis pas surprise que la réponse soit par la communication et la douceur. J’ai adoré !

Yuki et Itsuomi ont réussi à s’ouvrir totalement l’un à l’autre et on décidé d’habiter ensemble. C’est une énorme étape dans leur relation mais ce n’est pas la seule, car les attend la fameuse épreuve de la rencontre des parents et Suu + Morishita nous en font quelque chose de très singulier et parfaitement comme ils savent le faire.

J’ai été surprise d’aimer autant ce tome. Il y a quand même quelque chose de très cul cul la praline avec Yuki qui pourrait me hérisser le poil, car je ne suis de base pas une adepte de tant de douceur et naïveté, mais je ne sais pas, avec elle cela a un charme très particulier qui me fait fondre et apprécier ce que je pensais ne pas aimer. Ainsi, j’ai été touchée de la voir si heureuse d’avoir pu communiquer avec Itsuomi, surtout que c’est rendu de manière tellement simple et sobre avec la narration presque effacée des auteurs, qu’au final cela sublime ces instants clés.

C’est un peu la même chose avec la rencontre avec les parents. Ce n’est, en général, pas un passage que j’aime dans les romances. Souvent, je n’en comprends pas l’obligation qu’en font les Japonais. Mais ici, cela a un statut très particulier du fait du handicap de Yuki et les auteurs à nouveau l’exprime très bien et l’exploite avec une rare finesse pour ne pas tomber dans les écueils du drame ou du pathos. En plus d’entrecouper cette visite avec l’histoire d’Ema et Shin pour dynamiser celle-ci et créer un peu de suspens dans des points de décrochage savamment choisis, ils glissent beaucoup d’humour pour faire retomber la pression, et c’est fort judicieux.

Les auteurs mettent aussi à l’aise les lecteurs avec ce moment clé dans l’histoire où on met les pieds dans le plat concernant les rapports de Yuki à sa famille passée, présente et future. Sans entrer trop dans les détails, en gardant distance et finesse, les auteurs nous plongent dans le quotidien de Yuki et ses parents, leur choix de ne pas parler la langue des signes, tout ce qu’ils ont fait pour elle pour tenter de l’intégrer au maximum à la société, les sentiments qu’ils ont pour elle, la façon dont ils la protègent, etc. On découvre des gens simples, très humains et émouvants. Du coup, le choix du déplacement de l’histoire avec juste Itsuomi et le père de Yuki était parfait. Certes on est encore dans une image « discussion d’hommes » qui aurait pu me hérisser mais vue la teneur, finalement j’ai aimé. Il y a des choses effectivement que Yuki n’a pas besoin de savoir, navrée pour ceux qui penseraient le contraire, mais parfois pour sa propre santé mentale, c’est mieux, je trouve.

C‘est donc avec sensibilité et beaucoup d’humanité que finalement on a passé le tome sur ce sujet de l’emménagement et la rencontre des parents. Je n’y croyais pas mais la tendresse et l’humour des autrices m’y a fait totalement adhérer. Je suis même ravie d’avoir eu les petites incursions de Shin et Ema pour casser le rythme et faire avancer leur histoire, même si celle-ci reste bien tristounette quand même. Pas simple de tourner la page, de changer de point de vue pour regarder son meilleur ami asexué jusque-là, etc. Je comprends que les auteurs prennent leur temps et j’aime la franchise avec laquelle on nous montre Ema, ça rend son histoire avec Shin d’autant plus sensible. Ce fut une très belle surprise que ce tome !

Tome 9

Voici une série qui reste douce tout en étant de plus en plus mature au fur et à mesure que ses héros grandissent. A sign of affection est vraiment une belle bluette sur les romances au début de l’âge adulte. Je fond complètement.

Après un tome centré sur la rencontre des parents de Yuki après une grande décision, c’est tout simplement la suite de ce moment auquel nous assistons et c’est encore une fois mignon tout plein, très doux et bienveillant. Chaque première fois d’Itsuomi et Yuki me fait fondre tant ils sont profondément gentil et respectueux l’un de l’autre, c’est vraiment le genre de romance à pousser et mettre en avant plutôt que tout ces trucs toxiques sur lesquels les lecteurs fantasment.

Ici, nous sommes dans la vie réelle, avec un couple qui a envie de vivre ensemble et de s’épanouir et qui fait donc les choix pour, tout en sachant qu’ici, il y aura peut-être une limite de temps avec les envies de voyage insuppressibles d’Itsuomi. Pour autant, ils discutent, avancent, s’acceptent. J’ai aimé le tendre amusement avec lequel on les suit dans leurs recherches même si ça va super vite. J’aime l’espèce de cocon où ils sont avec leurs amis et familles qui sont tous tellement bienveillant mais pas déconnectés non plus, les parents de Yuki sachant qu’elle est différente et son amie lui donnant les bons conseils pour trouver un appart.

Toute cette douceur donne lieu à plein de moments ultra choupi, surtout avec le trait tout dons et mignon de l’autrice, mais cela questionne ou en tout cas me questionne sur cette romance slow burn. Les héros envisagent de vivre ensemble sans jamais avoir franchi le cap de leur première fois ensemble, en ne choisissant un bien qu’avec une seule chambre et avec un Itsuomi qui n’est pas un saint non plus. Ça fait bizarre. Certes, ça donne une image de grand respect de l’autre mais ça me fait, pour ma part, sortir un peu du côté réaliste de l’oeuvre. Je trouve choupi les moments où ils tentent d’avancer sur ce chemin en allant au rythme de Yuki mais ça fait plus adolescent qu’adulte pour moi. J’espère ne blesser personne en écrivant cela.

D’ailleurs d’un point de vue totalement superficiel, j’ai passé tout le tome à m’habituer à la nouvelle coiffure / couleur d’Itsuomi et aux expressions qui vont avec, ça fait bizarre. J’ai eu l’impression de redécouvrir le personnage et le rapprochement avec son cousin était tout mignon, de même qu’avec son père dans les derniers instant du tome. C’est comme s’il avait laissé tomber le dernier masque qui le recouvrait encore pour vraiment être lui sans artifice. J’aime beaucoup.

Douce romance entre deux jeunes adultes en devenir, elle continue de prendre son temps tout en allant vers des étapes très importantes pour un couple : connaître les familles respectives, vivre ensemble, découvrir l’intimité à deux… C’est un titre qui malgré tout conserve une grande douceur et bienveillance, même si parfois ça lui fait perdre en réalisme, ce qui n’affecte en rien mon plaisir à le lire tant il fait du bien je trouve. Une romance plus que recommandable pour donner les bonnes images aux jeunes lecteurs en construction.

25 commentaires sur “A Sign of Affection de Suu Morishita

  1. De la bienveillance, en ces temps-ci, c’est plus qu’appréciable, même s’il est vrai qu’il pourrait être dangereux de tomber dans l’excès, et de gommer, sous ce prétexte, la réalité des personnes sourdes et malentendantes…
    Dans tous les cas, je trouve chouette qu’on laisse la place à une héroïne avec un handicap.

    Aimé par 1 personne

  2. Hier je dis que les mentions permettent de voir l’article, et aujourd’hui je l’oublie malgré la notification…
    Bougre de moi !

    Je comprends tout à fait le côté bisounours qui peut déranger, je dois avouer que sur le coup c’est ce qui me fallait et du coup ça m’a fait beaucoup de bien.

    Je pense être fondamentalement un bisounours qui est contraint de se confronter à un monde qui n’est pas du tout en phase avec ça, du coup parfois j’aime dans la fiction avoir de la pure bienveillance et une grosse dose de bons sentiments !

    Aimé par 1 personne

    1. Et je comprends parfaitement ton sentiment. J’aimerais beaucoup vivre dans un monde tout doux moi aussi.
      Après j’ai préféré prévenir ici. Ça explique aussi mon absence de coup de coeur même si ce fut une très belle lecture. J’avoue que j’ai besoin de plus pour vibrer comme dans Mars.
      Le côté gentil me rassure et fait du bien mais il me faut un petit truc en plus.
      Après peut-être que je l’aurai dans les tomes d’après ^^

      Lol pour les mentions/notifs 😂

      J’aime

      1. Oui, Solanin c’est carrément un concentré de joie à côté de ce que j’ai lu de lui à coté ! Là c’est celui qui a été réédité par Kana ce mois ci dont j’ai oublié le nom vu qu’il est compliqué… surement le plus désespérant que j’ai lu de lui 🤣

        Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire