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L’École emportée de Kazuo Umezu

Titre : L’École emportée

Auteur : Kazuo Umezu

Traduction : Anthony Prezman

Éditeur vf : Glénat (bunko)

Années de parution vf : 2004

Nombre de tomes : 6 (série terminée)

Histoire : L’école emportée », narre la disparition brutale d’une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l’horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d’assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d’autres préfèreront le suicide.
C’est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s’accorder l’espoir d’une survie improbable.

Mon avis :

Tome 1

Il y a des auteurs qui appartiennent au patrimoine du manga, c’est le cas de Kazuo Umezu et parmi ses oeuvres l’une d’elles a marqué plus d’un lecteur à travers les générations : l’Ecole emportée, l’un des premiers survival japonais avec une touche de SF.

Sortie en 1972 dans son pays d’origine, il aura fallu attendre 2004 pour que Glénat nous le propose. L’éditeur avait alors une politique de sortir certains titres cultes comme celui-ci et Lamu dans une édition modeste à la japonaise, ce qu’on appelle le format « bunko », un petit format concentré. C’est dans cette édition que j’ai acquis l’oeuvre avant d’apprendre qu’elle aurait droit en 2021 à une édition plus confortable pour la lecture. Dommage pour moi. Pour les amateurs, n’hésitez pas à vous dirigez plutôt vers cette nouvelle édition qui vous permettra de mieux apprécier l’oeuvre.

Cette oeuvre en 6 tomes doubles chez nous mais 11 à l’origine, est vraiment fondatrice. Elle a inspirée de nombreux auteurs depuis comme le célébrissime Minetaro et son Dragon Head, et dès qu’on plonge dans ses pages cela nous rappelle tout un tas d’autres lectures. Cependant, Umezu a vraiment sa patte à lui qui en fait une oeuvre unique.

Avec une narration très resserrée, il nous embarque dans une folle aventure qui avance à 100 à l’heure où toute une école primaire disparaît du jour au lendemain de l’emplacement où elle était, ce qui est un grand mystère pour ceux qui restent, et en encore plus grand mystère pour ceux qui ont disparu avec l’école. C’est ceux-ci que nous allons suivre dans ce premier tome, les enfants aussi bien que les adultes de l’école, et l’auteur ne va rien nous épargner.

Dans une dynamique d’opposition de la jeunesse aux adultes, Umezu offre une histoire très crue où face à la panique normale occasionnée par l’étrange phénomène qu’ils vivent, adultes comme enfants vont perdre la tête, mais encore plus les premiers. Alors amateurs d’éducation positive, fuyez ce titre où les sévices corporels à vos chérubins seront nombreux. L’auteur capture toute la folie qui s’empare de ces adultes désœuvrés qui croyaient être maître de la situation et ne le sont plus du jour au lendemain. Ils craquent littéralement sous nos yeux, se conduisant comme des être abjects, de celui qui blesse son fils pour faire peur aux autres et les empêcher de sortir, à celui qui s’accapare la cantine et sa nourriture et tant pis si les enfants meurent de faim, sans parler de celui qui tue ses camarades pour être le seul aux commandes. L’auteur va loin.

Et que font les enfants ? Ils sont présentés comme une sorte de voix de la raison pour le moment, ceux qui prennent calmement les choses et tentent d’explorer, d’avancer pas à pas. Pourtant, c’est eux que la panique saisit en premier et c’est d’autant mieux rendu sous le trait très poupin dont l’auteur les affuble. L’horreur de la situation frappe ainsi encore plus. Cependant même s’ils ont peur, leurs réactions ne sont jamais trop exagérées dans l’ensemble contrairement aux adultes et on les voit développer une belle attitude en vue de survivre.

Il faut bien ça face au mystère qui les enserre, car clairement l’auteur a mis le paquet ici, s’inspirant d’un fantastique et d’une SF de la première moitié du XXe siècle. Il transporte leur école dans un environnement hostile où ils sont coupés de tout et tous. Plus d’électricité, plus d’eau, plus de moyen de communication et même plus de route ou d’environnement immédiat autre que ce drôle de sable aux allures de mort qui les entoure. C’est glaçant. Minetaro reprendra cela avec succès dans les débuts de Dragon Head et je trouve toujours ça aussi saisissant. Quand on comprend vaguement où ils peuvent être, cela ne change rien à l’angoisse et notre envie de savoir ce qu’il s’est passé et comment s’en sortir est encore plus grande.

On comprend donc rapidement comment ce titre aussi efficace que percutant et dérangeant a pu devenir culte et inspirer bien des auteurs. Umezu y fait preuve d’une narration dynamique, stressante et angoissante parfaitement maîtrisée où l’angoisse et la peur montent de page en page. Il mélange thèmes de SF et de société avec cette opposition adultes-enfants qui laisse présager des scènes encore bien dures. La révolte gronde mais sera-t-elle ce qu’il faut pour se sortir de là ? J’ai hâte de poursuivre pour voir.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : From the avenue, Kiraa sur Manganews, Vous ?

Tome 2

Suite toute aussi excellente, Umezu ne relâche pas la tension ni le tempo et fait monter angoisse et folie tout en proposant un survival solide et stressant à souhait, sans que les réponses ne nous soient fournies.

Dans ce tome, après Dragon Head, j’ai eu l’impression de me retrouver dans 7Seeds de Yumi Tamura, comme si j’étais retournée aux côtés de nos équipes de jeunes héros qui tentaient de survivre dans ce monde devenu ultra hostile pour eux. Tout comme dans ce shojo phare de Yumi Tamura, les jeunes personnages d’Umezu se retrouvent confrontés à un monde où les bêtes ont évolué sans eux et sont donc devenues bien plus dangereuses et où la végétation n’a plus rien à voir, sans parler de leur environnement urbain qui a totalement disparu. Qu’ils soient dans ou hors de l’école, ils sont donc en terrain hostile et doivent survivre.

J’ai à nouveau aimé les mécanismes mis en place par l’auteur. Il y a toujours cette folie qui grouille partout et atteint d’abord les adultes. On voit le terrible sort qu’il réserve aux derniers d’entre eux. Mais les enfants ne sont pas en reste et c’est au tour d’une fille, qui veut jouer les leader, de proposer un modèle totalitaire effrayant. Je regrette un peu que le seul modèle de fille forte de l’histoire pour le moment soit celui-là. Je ne sais pas si ça en dit long sur l’auteur mais je trouve cela dommageable et réducteur, comme si les seuls vrais héros étaient des garçons… Heureusement qu’à côté, il nous propose des enfants courageux qui font le choix de mettre en place un régime plus ou moins démocratique pour pouvoir fonctionner et répondre efficacement aux menaces et dangers qui les attendent.

Car pour le moment, il est vrai, qu’ils sont fort peu sortis de l’école à quelques exceptions près. Ils vivent encore beaucoup en huis clos et il faut gérer ce quotidien avec notamment de jeunes enfants. Quand ils sortent, le danger est partout. J’ai aimé les rencontres faites qui tour à tour ont développé l’univers (lien avec le passé) et nous ont fait réaliser l’hostilité de celui-ci (plantes non comestibles, insectes géants mortels). Cela donne vraiment une excellente ambiance de survival dans un univers futuriste inconnu et potentiellement effrayant.

Pour nous conter tout cela, le rythme de l’auteur est toujours aussi soutenu. On ne voit pas les pages défiler. Il y a toujours quelque chose à raconter, une nouvelle aventure à vivre, une nouvelle menace dont se protéger. Je regrette juste un schéma un peu similaire à chaque fois où Shô tant à apparaître comme le héros salvateur en mode messie à qui il arrive en prime des choses fantastiques et qui semble être le seul à faire des découvertes majeures sur l’univers. L’auteur a dû le sentir et tente d’étoffer un peu le groupe autour de lui mais ils n’ont pas son charisme. Cependant, je me suis pas mal attaché au petit qui le suit partout.

L’école emportée est vraiment une histoire diablement prenante et même si au bout de 700 pages on n’est pas bien avancé, l’ambiance stressante et angoissante se suffit à elle-même. Il est saisissant de voir un titre des années 70 saisir aussi bien et aussi violemment la folie qui s’empare des gens lors de circonstances extraordinaires. Moi qui avait adoré 7Seeds de Yumi Tamura en partie pour cela, je suis ravie de trouver ici probablement l’une de ses sources d’inspiration.

Tome 3

Nouvelle démonstration qu’en situation de stress extrême, les enfants peuvent se montrer aussi cruel si ce n’est plus que les adultes, une réalité que j’avais moi-même constaté à ma petite hauteur d’enseignante et que l’auteur confirmait déjà dans les années 70 😉

Umezu innove sans cesse dans cette série, ajoutant à chaque tome de nouvelles problématiques poussant les personnages à réagir au quart de tour et rendant la lecture passionnante. Ici, c’est avec un air de Tezuka et de Gantz que le titre m’a encore accrochée.

On démarre comme dans 7Seeds avec un milieu naturel très hostile, mais par un habile tour de passe passe, on se retrouve alors entre Gantz et Lost avec de fortes influences de Sa Majesté des mouches où les menaces ne viennent pas de là où le croit et où la solution n’est pas celle qu’on le croyait. L’auteur ne nous épargne rien et montre des enfants encore plus cruels et violents peut-être qu’on l’imaginait. Le monde dans lequel ils sont tombés est sans pitié, eux aussi.

La surprise est au rendez-vous quant aux rebondissements, moins quant à la narration qui se répète entre entrée et sortie de l’école, entre menace sur menace et une école refuge devenue peut-être source de nouvelles angoisses. C’est rassurant et perturbant à la fois. On passe d’une menace environnementale avec cette nature hostile, à une menace épidémiologique avec cette fois une maladie hyper contagieuse qui s’en prend à eux et décime tout le monde. C’est également révélateur de bien des tensions et divisions et leur belle unité lors de l’élection d’un chef explose hyper rapidement face à une réalité tellement angoissante qu’elle révèle le pire de l’âme humaine même chez les enfants.

Il y a du Tezuka dans la narration graphique hyper vive de l’auteur, dans le rôle de ce jeune héros au masculin et dans celui très passif des filles qui sont presque toutes des damoiselles en détresse potentielle. On s’en rend d’autant plus compte lors de certaines pages où les déplacements de Shô semblent calqués sur des titres plus anciens du maître. J’ai trouvé ça assez flagrant mais si ça permet d’apporter fluidité et vivacité à un titre comptant déjà plus de 1000 pages, je ne vais pas dire non.

Le maître japonais du survival futuriste avec des enfants en tête de proue continue de nous surprendre avec ses multiples rebondissements dans une histoire vive et dramatique où les jeunes héros se révèlent d’une grande violence. On frémit face à leurs actions mais on tremble aussi face à ce qu’ils vivent. Toujours pas l’ombre d’un espoir pour s’en sortir, juste menace sur menace les obligeant à réagir du tac au tac. Le lecteur est lui aussi pris au piège et n’a qu’une envie : lire la suite !

Tome 4

Après la folie des adultes, la nature hostile, les enfants devenant fous à leur tour, place à l’épidémie dans ce tome ! L’auteur continue de déployer des torrents d’imagination pour pousser ces derniers dans leurs derniers retranchements.

Le résultat est encore est toujours archi dynamique à lire, même si personnellement je ressens parfois une pointe de lassitude face à une certaine répétition de la mise en scène de ces nouveaux problèmes qui surgissent à chaque tome. Du coup, j’ai été d’autant plus ravie d’avoir de longs chapitres se passant dans notre présent où la mère courage du héros se démène pour l’aider après avoir entendu son message tout paradoxe temporel occulté bien sûr. Mais il est plaisant d’avoir un personnage féminin un peu plus fort et débrouillard que d’habitude, ça change des demoiselles en détresse perpétuelle du côté des enfants.

Cependant peu importe le danger, l’auteur emploi les mêmes mécanismes pour mettre les enfants en mode survie. Ceux-ci sont diablement efficace avec cette école refuge mais lieu de tous les dangers et cette nature extérieure dont on ne sait que faire. Les enfants ressemblent de plus en plus à des adultes au milieu de cette folie, agissant comme eux lorsque l’épidémie surgit, se divisant, s’ostracisant, ayant recours à une violence aveugle. C’est donc le même schéma lorsque celle-ci est remplacée tour à tour par une dangereuse eau salvatrice et d’étranges champignons transformant les gens, ou encore quand revient un certain adulte menaçant.

L’horreur surgit néanmoins de plus en plus au milieu de cet univers futuriste et fantastique. J’ai eu l’impression de me retrouver dans certains récits de Moto Hagio et plus proche de nous de Junji ito sur certaines planches où des monstres surgissent et où l’horreur et la folie s’emparent des êtres humains les transformant en créatures immondes et terrifiantes. Tout se déforme comme le temps l’a été et il ne reste plus grand chose du calme des débuts.

A chaque tome qui passe, je suis surprise par la maîtrise de l’auteur qui transcende les genres et les âges. A travers un canevas similaire, il ajoute sans cesse de nouveaux obstacles dans l’oeuvre de survie des nos jeunes héros transformant peu à peu ses derniers et glaçant toujours le sang de ses lecteurs.

Tome 5

La recette trouvée par l’auteur continue de fonctionner à fond. Après un petit détour par une ambiance à la Dragon Head dans les couloirs du métro tokyoïte, place à du Lovecraft cette fois avec des créatures pensantes terrifiantes. Décidément, on n’épargnera rien à ces pauvres enfants.

Une fois de plus Shô et sa troupe tentent une sortie pour essayer de percer les mystères qui les entourent mais aussi pour trouver de quoi survivre alors que la situation est de plus en plus tendue. Ils font alors une découverte saisissante expliquant bien des choses. L’auteur nous offre enfin quelques réponses, ce qui fait du bien, au milieu de toute cette histoire assez fumante quand même où la survie avait largement pris le pas sur le reste. On découvre une critique assez bien sentie de notre société consumériste une fois de plus et une vision bien sombre de notre avenir comme se plaît à l’imaginer une certaine veine de la SF d’anticipation. Tout cela n’a rien de bien crédible, il faut l’avouer, mais la dénonciation est valable quand même et les catastrophes prévues frappent les esprits. La preuve puisqu’elles seront reprises des décennies plus tard par d’autres auteurs.

Mais ce besoin de survie refait très vite surface et bien que la menace se fasse de plus en plus pressante entre la découverte de ces créatures dignes d’un roman de H.P. Lovecraft et les vivres qui viennent à manquer, les enfants continuent de se déchirer et se diviser. Nous sommes encore et toujours en plein Sa Majesté des mouches avec des enfants forts cruels entre eux et une violence qui nous happe et nous frappe au visage tout à la fois. Umezu ne fait pas dans la dentelle. Notre héros bascule d’ailleurs et âme comme corps le lâchent au pire moment. Il devient de moins en moins lisse, enfin ! Les filles aussi connaissent une certaine évolution, se rebellant et s’affirmant enfin. Merci à l’auteur de réparer cet écueil qui m’agaçait depuis le début. Après, ça ne veut pas dire que les décisions prises sont toujours intelligentes, loin de là, mais on les voit au moins plus proactifs et moins passifs.

La survie décrite par l’auteur est donc un vaste maelström d’émotions souvent négatives qui aboutissent à beaucoup de violence et de déchirement. La question centrale de l’eau et la nourriture et sans cesse reposée, avec celle de la santé qui apparaît de plus en plus. C’est passionnant à suivre dans les extrémités où cela les pousse à défaut d’être crédible car justement trop WTF ! L’auteur va vite très vite et ça empêche ce développement qui rendrait les événements immersifs et crédibles. Là, nous avons un enchaînement de catastrophes les poussant toujours plus à la violence et à la division.

A un tome de la fin désormais, le lecteur peut bien se demander ce qu’il va ressortir de toute cette violence qui a défaut d’être aveugle n’est cependant pas bien réfléchie et jamais justifiée. Le récit qu’il fait du basculement de cette jeune micro-société fait froid dans le dos. Elle marque par la violence crue qu’elle montre. Elle déçoit un peu pour son manque de profondeur et de réflexion, quand on perçoit les mécanismes répétitifs utilisés pour happer et garder le lecteur adolescent ou jeune adulte. C’est un classique qui inspirera bien des auteurs mais qui, comme toute oeuvre, n’est pas dépourvue de défauts intrinsèques.

Tome 6 – Fin

L’Enfer n’est pas un vain mot dans cet ultime chapitre des aventures de nos chérubins dans un futur qu’ils n’ont pas voulu. L’auteur les entraîne jusqu’aux limites les plus sombres de l’âme humain pour un final entre horreur et espoir mais peut-être un brin rapide et très très irréaliste, pour ne pas dire WTF vu les facilités !

Depuis le début, le titre ne se présente absolument pas comme de la SF exigeante ou à vocation réaliste mais plutôt comme un divertissement voulant nous entraîner dans les méandres les plus noirs de l’âme humaine. C’est dans ce domaine qu’il excelle encore dans ce dernier volume.

L’auteur répétant le même schéma que d’habitude après avoir poussé les enfants à se diviser, les pousse à sortir des murs de l’école pour aller trouver un paradis qui n’existe pas. Ils tombent d’ailleurs sur un drôle de parc d’attractions thématique autour de l’Histoire qui les fait un temps rêver avant de les ramener brutalement à la réalité. Alors qu’on tombe de Charybde en Scylla, avec l’ultime étape qui manquait dans cette horreur faite de nécessités pour qui veut survivre, c’est à ce moment-là que l’espoir renaît.

Umezu joue vraiment à fond sur les craintes que nous avons pour notre avenir, les craintes d’un retour aux âges les plus anciens et les plus sordides. Homme de son temps, il propose donc un récit futuriste rappelant par certains côtés La Planète des singes. Mais il offre aussi une porte de sortie plus lumineuse reposant sur l’entraide et l’espoir qui forcément fait du bien après tant de noirceur. Lumière et obscurité sont donc parfaitement mêlées dans cet ultime opus.

Cependant, il faut avouer que cet espoir est bien rocambolesque, sortant quasiment de nulle part et ne reposant sur rien. Il fait plus sourire qu’autre chose, rappelant chez moi les grandes heures du genkidama de Goku (DragonBall). On ne peut pas vraiment dire que ce soit brillant, au contraire, mais cela a le mérite de conclure une histoire qui tentait désormais à s’enliser et qui avait fait le tour de ce qu’elle avait à raconter.

Entre passé et futur, L’école emportée aura été un bon récit survivaliste palpitant à suivre, qui malgré des mécanismes éculés, aura été efficace pour montrer l’horreur dans laquelle une situation extrême peut nous plonger, adultes comme enfants. Il fut plaisant de voir un auteur des années 70 aller aussi loin dans la violence qu’il faisait commettre à de jeunes bambins. Il fut plaisant aussi de le voir développer cet univers horrifique en huis clos qui en inspirera tant d’autres. Ce fut juste lassant à la longue de le voir aller aussi vite, de le voir rester en surface dans le développement psychologiques des personnages, et d’avoir un univers au final aussi manichéen défini uniquement par l’horreur qui le peuple. La fin est à l’aune de cela, trop rapide, utilisant trop de grosses ficelles, sans véritable portée. L’oeuvre fut donc intéressante pour ce qu’elle a inspiré et suscité ensuite, moins pour ce qu’elle raconte elle-même au bout d’un certain temps.

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© Editions Glénat 2004

 

2 commentaires sur “L’École emportée de Kazuo Umezu

  1. Salut,
    Ah si toi aussi tu me mets du 7 Seeds à tout va, bref j’espère vraiment qu’on va avoir une réédition
    Tu as lu quoi de Junji ito ?
    Voilà, j’ai fini aussi, oui les deux derniers tomes étaient moins convaincants, trop rapides et WTF
    mais ça vaut le coup, surtout quant on pense que ça était écrit dans les années 70.

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    1. En même temps, ça y fait tellement penser ^^
      D’Ito, j’ai surtout lu Spirale et la Déchéance d’un homme, et j’ai tenté des bouts de Tomie et Gyo sans réussir à aller au bout ><
      Mais oui malgré ses faiblesses la série vaut vraiment le coup surtout quand on voit quand elle a été écrite. Elle est fondatrice.

      Aimé par 1 personne

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