Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Black-Box de Tsutomu Takahashi

Titre : Black-Box

Auteur : Tsutomu Takahashi

Traduction : Julien Favereau

Éditeur vf : Pika (seinen)

Années de parution vf : 2022-2023

Nombre de tomes : 6 (série terminée)

Histoire : Un père en prison pour meurtre, un grand frère arrêté pour le même motif : Ryoga Ishida fait partie d’une “famille de tueurs”. Malgré l’agitation des médias qui le soupçonnent d’être lui aussi un assassin, Ryoga s’accroche à son talent et aux lettres que lui envoie son père pour faire ses premiers pas en tant que boxeur professionnel. Son but ? Devenir le plus grand des champions.

Mon avis :

Tome 1

Appréciant pas mal les mangas de Tsutomu Takahashi en ce moment et venant de découvrir avec bonheur le manga culte Ashita no Joe sur la boxe, j’étais curieuse de voir ce que pourrait donner la réunion des deux. Si je suis séduite par l’univers graphique de l’auteur, je dois reconnaître cependant qu’il manque le souffle et la complexité dramatique de Joe, qui ici sont remplacés par quelque chose de bien plus superficiel pour accrocher un public d’amateurs peut-être en manque de sensations fortes. C’est donc divertissant mais ça n’a pas la profondeur de son aîné mais je n’ai pas pour autant boudé mon plaisir.

Tsutomu Takahashi, je l’ai d’abord découvert en France avec ses titres Bakuon Rettou et Blue Heaven puis plus récemment quand il est revenu ces dernières années avec NeuN, Sidooh et Soul Keeper tout récemment. J’ai de suite adoré son trait très sombre et torturé qui donne l’impression que la Terre est l’Enfer de Dante et que les flammes du feu de l’Enfer lèche chaque partie de notre quotidien. C’est un trait qui colle à merveille avec ses titres où l’on sent la révolte souffler et c’est encore le cas ici.

Cependant Black Box n’ai rien d’original. Il reprend pas mal d’éléments phares de la série culte Ashita no Joe. On retrouve un héros en butte à la société pour lequel la boxe va être un moyen de s’émanciper voire de crier haut et fort sa colère. On retrouve un coach prêt à tout pour son poulain, un poulain qui suit un plan pour atteindre son but, et l’auteur va même jusqu’à singer certaines scènes phares comme lorsqu’il court au bord du fleuve au-dessus d’un pont rappelant celui en-dessous duquel s’entraîne Joe ou lors de certaines phases de combat où les images sont des copier-coller de celles de Joe… Les références sont flagrantes mais elles s’arrêtent là.

Contrairement à son aîné, Ryoga Ishida est en apparence bien plus sombre. Pour bien coller au style de l’auteur, que je trouve pour ma part volontiers provocateur mais du coup un peu superficiel quand on creuse et juste dans le « c’est cool d’être dark« , le héros traîne un lourd passé familial. Son père est en prison pour meurtre et son frère vient également d’être arrêté pour avoir tué quelqu’un. Alors forcément quand la presse apprend que le troisième rejeton de cette famille veut devenir pro dans la boxe, ça titille leur intérêt mais ça fait aussi craindre le pire. Avec la même dynamique de chien-chat, que son aîné Joe entretient avec une certaine fille de bonne famille qui va l’entraîner dans le milieu de la boxe, nous allons suivre les débuts du parcours du Ryoga à travers les yeux d’une jeune journaliste qui va suivre sa carrière et l’afficher dans son magazine.

Les premières étapes de la vie d’un boxeur sont respectées. On le voit s’entraîner, passer le concours de cat.C pour devenir pro, chercher un partenaire d’entraînement et se livrer à son premier match en tant que pro. Tout est validé et respecté. Le dessin de Takahashi comme promis fait des merveilles, même si j’aurais à dire sur certaines poses qui m’ont semblé plus venir de ses recherches sur le combat de sabres de Sidooh que des postures qu’on peut véritablement trouver chez des boxeurs… Mais l’intensité est là, on ressent toute la force des coups des boxeurs et toute la rage du héros.

Ce qui fait l’originalité du titre pour le moment, c’est plus le lien qu’on cherche à faire entre le passé familial de Ryoga et sa passion pour la boxe. On s’interroge sur ce que son père et son frère ont vraiment fait, sur leurs motivations et sur ce qu’en pense celui encore libre. On se demande d’où lui vient sa passion et jusqu’où elle va le conduire. On tremble un peu de ce que cette passion journalistique pourrait causer comme dommages. Bref, on est beaucoup dans la projection car le tome présent est surtout une introduction un peu lisse et prévisible.

Bien que je n’ai pas boudé mon plaisir en lisant ce premier tome de Black Box, je dois aussi reconnaître avoir trouvé en lui une pâle copie d’Ashita no Joe. L’auteur fait énormément d’emprunts ou de clin d’oeil, c’est selon, à l’oeuvre fondatrice de ce sport en manga. Manque de chance, c’est plutôt à ses dépends car on sent pour l’instant combien Black Box est lisse et consensuelle en comparaison. Tsutomu Takahashi fait du Tsutomu Takahashi mais dans le milieu de la boxe avec un héros plein de rage qui n’est pas sans rappeler l’un des frères de Sidooh dont on retrouve d’ailleurs clairement le style graphique. Donc bien que fort divertissant, il serait souhaitable que la série prenne son envol par la suite et se détache de ses aînés bien trop présents.

PS : J’adore les couvertures en mode affiche d’annonce de combat. Très stylé !

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : L’Apprenti Otaku, Vous ?

Tome 2

Avec toujours de grosses vibes à la Ashita no Joe, Black-Box se poursuit avec son héros rebelle qui doit faire avec sa chère journaliste qui colle à la culotte et un nouvel adversaire aussi singulier que similaire à lui dans son arrogance. Un mélange assez addictif, ma foi.

Le titre tient surtout aux dessins vifs et incisifs de Takahashi Tsutomu qui donnent corps à cette colère qui gronde dans le héros et aux feux de l’enfer qui le consument quand il se bat. On sent littéralement les flammes nous lécher quand on tourne les pages et le feu monter à chaque échange. C’est littéralement scotchant. Il se dégage vraiment quelque chose de ces longs corps énergiques qui frappent et frappent encore pour donner leur pleine puissance et qui même au repos dégage quelque chose de félin et brutal.

J’ai ainsi été ravie de voir arriver un rival à la hauteur de notre héros entêté, quelqu’un qui a autant de confiance en lui et d’arrogance que Ryoga mais qui ne joue pas dans la même cours. En effet, Reon est un kickboxeur, lui. Cependant leur rencontre fait des étincelles et nous offre de superbes planches, maintenant que Ryoga s’est fait remarquer et que peu de boxeurs veulent bien l’affronter tant il fait peur. Les deux voient leurs égos s’affronter et la mise en scène claque. Cependant même si c’est intense, j’avoue avoir plus vibré avec ceux de Joe dans la série éponyme car l’auteur prenait le temps de construire ses adversaires, ce qui n’est pas le cas ici, pour le moment.

Celle qui est peut-être la mieux développé avec Ryoga, c’est Kimura la journaliste, qui fascinée par lui, va venir s’inscrire à des cours à son club de boxe, le suivant encore plus et s’immisçant dans son quotidien. C’est une groupie d’un nouveau genre, mais qui tente également de comprendre Ryoga, un peu comme nous. Elle apporte la touche féminine de l’histoire, mais comme dans Joe, elle est plus figure de rejet que figure romantique, et j’aurais peut-être aimé que l’auteur se détache de son modèle.

Peut-être est-il de se défaire de l’aura d’Ashita no Joe, mais je trouve la série très présente dans chacun des développements de ce tome. Et si la série tient largement la route graphiquement parlant avec un mangaka aux traits sublimes et extrêmement vivants, c’est moins le cas pour une histoire archi classique et une écriture des personnages un peu beaucoup déjà vue. J’apprécie l’expérience mais je m’attendais à mieux.

Tome 3

Avec ces couvertures telles des coupures de journaux à sensation, Tsutomo Takahashi continue de nous raconter le destin passionnant de son jeune boxeur aux envies de revanche.

Ce nouveau tome est à nouveau très intense mais je ne peux m’empêcher de faire la comparaison avec Ashita no Joe, une comparaison malheureusement au désavantage de la série actuelle, tant l’ancienne avait une profondeur de ton absente ici. Car il ne faut pas être dupe, derrière le joli habillage que nous fait le mangaka dans Black Box, la série est bien tendre et naïve par rapport à son modèle. C’est même un peu surfait.

Cependant, je ne boude pas mon plaisir face à cette distraction actuelle où l’auteur a su écrire un héros intéressant et émouvant à sa façon dans sa quête de titre pour son frère mort. Il est vraiment à fleur de peau. Il est aussi quelqu’un capable de tout donner et d’aller loin pour sa passion. Je n’en dirai pas de même pour son adversaire, légèrement en carton pâte, lui, et même franchement glauque quand il viole sur sa copine parce qu’il est excité après son entraînement avec Ryoga. C’est abject et je ne vois pas trop l’intérêt d’une telle scène à part vouloir faire une scène choc pour s’affirmer auteur choc… L’écriture des personnages offre donc pour moi un entre deux, avec des choses que j’aime et d’autres beaucoup plus soumises à caution, mais surtout des figures qui claquent au premier abord mais semblent un peu pâles par rapport à leurs aînés.

Formellement, je suis quand même contente de voir l’histoire évoluer dans ce tome avec un adversaire clé clairement affiché, la recherche d’un entraîneur et de nouvelles techniques et la prévision d’un futur match. L’auteur ne perd pas son temps maintenant que nous sommes au milieu de la série. Chacun de ces éléments est mis en scène énergiquement avec un match d’entraînement explosif, un entraîneur qui est le cliché du héros déchu et alcoolo que la jeune génération va tenter de sauver, et un futur match qui s’annonce marquant au vu des personnalités des acteurs en jeu.
On plonge également encore plus dans le milieu de la boxe. L’auteur nous parle du déroulement des entraînements et de la façon dont ils servent à acquérir de nouveaux coups, des préparations des matchs, des différentes catégories de boxeurs ou encore des arrangements avant match… C’est très intéressant. Il cherche à donner du relief à tout ça en opposant traditionnellement l’outsider populaire qu’est Ryoga face au chouchou des médias qu’est le riche Reon. Classique mais efficace. Il se réfère en plus pour cela à des figures célèbres du milieu comme Tyson, qui ont eu des parcours achoppés également.
En plus, les dessins sont toujours aussi chouettes, affûtés et vraiment percutants. On sent bien toute la violence intrinsèque du titre et l’intensité des coups, ainsi que les corps brûlants des athlètes. J’aime beaucoup. C’est clairement le gros atout du titre.
Black Box est donc à la fois un titre que je prends énormément de plaisir à lire grâce à la narration et aux dessins percutants de Takahashi. Clairement sur le moment, je m’éclate. En revanche, dès que je laisse poser, je me rends compte que c’est une lecture plaisir uniquement dans l’instant et qu’elle n’a pas du tout le même impact que son aînée, et je n’arrive pas à me départir de cette comparaison ^^!
Tome 4
Derrière ces couvertures en mode pub à l’ancienne que j’adore, derrière cette énergie folle qui transpire à travers les pages que j’adore aussi, je suis bien embêtée pour parler de cette oeuvre et de ce tome en particulier, car il y a aussi de sacrées failles qui me dérangent…
Depuis toujours, Tsutomu Takahashi aime parler de la violence. Il en a même fait sa marque de fabrique mais je trouve que le monsieur va parfois un peu loin et clairement ici, il manque de nuance. Il montre un monde de la boxe archi violent et vulgaire, au point de le rendre ridicule et caricatural. A-t-il besoin pour exciter la rivalité entre Reon et Ryoga d’aller aussi loin et de faire promettre le seppuku d’un côté et un film porno de l’autre ? C’est de la provocation pure et simple, et j’ai un peu l’impression que c’est aussi là pour plaire à un certain lectorat amateur de vulgarité. Ce n’est pas mon cas.
Je n’ai pas non plus aimé la transformation qui s’opère chez Ryoga. L’auteur s’inspire toujours à mort d’Ashita no Joe, la référence en la matière, mais il est beaucoup moins fin que l’original. Il veut transcender le héros, le réinventer en boxeur parfait, mais la définition qu’il en a me dérange énormément. Pour lui, le boxeur parfait est un tueur. Là, je dis stop. Je pensais qu’on allait au contraire déjouer cette image qui colle à Ryoga dans cette saga et là, j’ai de plus en plus l’impression au contraire qu’on cherche à lui coller cette étiquette et à en faire une force de frappe pour lui. Je n’aime pas du tout. Je ne dis pas que la boxe n’est pas un sport violent, sans concession, mais c’est tellement premier degré ici que cela en devient ridicule. C’était tellement plus fin et puissant dans Ashita no Joe.
Ainsi même si le match est archi percutant, même si cette violence qui transpire de partout fascine et pousse à toujours vouloir lire la suite pour découvrir jusqu’où cela va, pour le moment je trouve le titre très putassier dans un sens, très racoleur et je le regrette. J’aime le côté très brut du décor, j’aime l’histoire passée de Ryoga qui lui donne un vrai relief, j’aime les dessins qui sont explosifs et enflammés, mais tout le reste est too much. Les valeurs ou plutôt l’absence de valeurs des personnages me dérangent profondément. On avait déjà eu un viol conjugal avec Reon, là on a la valorisation du meurtre, ça va loin.
Alors certes les matchs et les échanges sont percutants. L’auteur sait capturer l’attention du lecteur. Il a une narration très immersive et explosives. Mais ça ne suffit pas. D’ailleurs, je serais curieuse d’avoir l’avis de gens pratiquant vraiment la boxe sur ce titre. J’ai notamment l’impression que les positions des boxeurs pendant les matchs sont totalement fumées et pas du tout réalistes, même si elles font classe. Un beau dessin ne fait pas tout.
Je ressors donc assez mitigée de cette lecture, totalement sous le charme de l’ambiance graphique, je ne vais pas vous mentir, mais aussi totalement désarmée face au malaise que les propos tenus et les actions enclenchées me provoquent. J’ai du mal à adhérer à cette narration bien trop racoleuse et manquant de nuance, surtout face au poids lourd qui le précède dans ce sport et qui était un modèle d’écriture puissante mais pensée. Ici, j’ai l’impression que l’auteur cherche trop à faire plaisir à un certain lectorat et se fait plaisir avec des dessins classes mais qu’il a oublié de travailler vraiment son scénario. A voir dans les deux derniers tomes si je me trompe ou pas.
Tome 5
Décidément dans cette seconde partie de la saga, l’auteur tombe malheureusement dans ce que je craignais : la surenchère à outrance et je n’adhère pas vraiment même si l’ensemble reste percutant, notamment graphiquement parlant.
J’aime la polarisation entre Reon et Ryoga, c’est vraiment le moteur de l’histoire désormais et c’est bien trouvé, car c’est la rue contre les beaux quartiers, le peuple contre les stars, les gens qui se forgent à la seule force de leurs bras contre ceux portés aux nus par leurs relations. Cependant, il aurait fallu que l’auteur travaille ensuite un peu plus ses personnages car ceux-ci restent assez creux. On a un Ryoga défini par cette violence intrinsèque à sa famille, qui ne pense qu’à se battre et gagner, peu importe comment. Sa seule évolution consiste à avoir trouvé L’adversaire de sa vie. Quant à Reon, c’est le type du star système, défini par son génie et sa relation avec une starlette. Même après le drame qu’ils connaissent, on en reste là et c’est assez pauvre.
L’auteur aime vraiment jouer sur la surenchère dans cette série. Il en fait des tonnes pour montrer que la boxe n’est pas un sport de gentlemen mais de crapules. Le problème, c’est que c’est assez limitant. D’accord, ça fait vibrer de les voir s’exploser ainsi et risquer leur vie, mais cette violence gratuite et cette vulgarité qui en découle n’est pas à mon goût personnellement. Je trouve cela surjoué et assez pauvre ou plutôt facile. L’auteur m’avait habitué à plus de subtilité.
En revanche, je reconnais que c’est bandant d’assister à de tels matchs où on ne sait jamais ce qui peut et va se produire car nos héros sont des têtes brûlées imprévisibles. La mise en scène enflammées de l’auteur y contribue bien. C’est brûlant et la fluidité de son trait correspond à merveille à la fluidité des mouvements des boxeurs et des projections de sang qu’ils envoient sur le ring. C’est hyper percutant. On sent presque la chaleur de toute cette effervescence nous pénétrer.
Avec ce virage très cru et assez malaisant, Takahashi nous offre sa vision de ce sport ultra violent et de ses participants. Qu’on aime ou pas cette outrance, on ne peut que reconnaître la force de l’auteur pour nous happer et nous rendre captif de ce dérapage en direct avec ces deux hommes désormais aveugle au reste et ne pensant qu’à leur prochaine rencontre. Je suis mitigée par le récit mais estomaquées par la narration graphique percutante de l’auteur. Rendez-vous l’année prochaine pour le dernier tome !
Tome 6 – Fin
Mon avis n’aura que peu changé au final des tomes, Black-box est un titre ultra percutant graphiquement parlant mais assez faible dans ce qu’il raconte quand on a lu auparavant le chef d’oeuvre qu’est Ashita no Joe dont il s’inspire allègrement. Une lecture donc sympathique mais oubliable.
Ce dernier tome m’aura pourtant agréablement surprise dans une premier temps. Se débarrassant un peu de son habillage outrancier que je trouvais bien trop facilement vulgaire à en frôler le ridicule, avec la mise en scène de l’ultime affrontement entre Reon et Ryoga, l’auteur avait préféré faire sobre et miser une saine et calme tension avant ce match d’anthologie. J’ai donc apprécié cette entame de tome plus apaisée où le silence se faisait entendre tandis que chacun se préparait à la rencontre.
Quand cette bulle a éclaté et que le bruit est revenu, ce fut celui du ring accueillant les deux champions et j’ai trouvé une belle osmose entre les belligérants lors de leur entrée dans cette fosse de l’enfer. Tout était très symbolique, très « dantesque’, avec un retour au côté très brut et brutal de ce sport. Si on peut regretter une absence de génie technique, on peut admirer en revanche l’engagement de chacun. Les passes d’armes sont au rendez-vous comme promis et c’est beau et intense à voir. On sent les os craquer. On perçoit le vent dégagé par leurs coups.
Mais dans toute cette maestria graphique, il m’a manqué quelque chose : une intention. Quand je compare aux matchs de Joe (auquel l’auteur fait directement référence ici), à ce que ce dernier a vécu à plusieurs reprises sur le ring et à son destin tragique, c’est bien fade ici. Certes l’auteur a voulu parler du poids des médias sur ce sport et de la couleur outrancière qu’on a fini par lui donner pour attirer le chaland, mais ça ne m’a pas plus intéressée et impactée que ça. Certes il a voulu également évoquer ce star système à travers la famille de Ryoga d’un côté et la relation de Reon de l’autre, qui vont à chaque fois très loin, trop loin, pour faire de leur poulain un champion, mais là aussi ça ne m’a pas parlé. J’ai trouvé que l’auteur ne développait pas assez et pas comme il fallait tout cela. C’est trop rapide, à l’image du final, trop succinct, trop simpliste pour apporter réellement quelque chose. On reste en surface des choses et cela donne juste une teinte tape à l’oeil à cette histoire au lieu de lui apporter la profondeur qu’on pouvait attendre. Je suis déçue.
L’explosion des deux joueurs sur le ring fut donc un régal visuellement à suivre mais tout ce qui lui a amené là et ce qui ressortira de leur affrontement me laisse bien froide. Je m’attendais à plus. Ici, Tsutomu Takahashi se contente à peine d’effleurer son sujet et se réfugie derrière ses beaux dessins, qui sont excellents pour le thème, mais ça ne suffit pas. Si comme moi, vous aimez les mangas sportifs et si vous voulez vraiment une histoire humaine, une histoire sociale, une histoire de passion qui vous fera vibrer : allez lire Ashita no Joe, c’est d’un tout autre calibre !

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