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Les saisons de Masako Yoshi : Haru Ru Ru Ru / Toutes folles de Pantsu / Goodbye Santa Claus

Titres : Haru Ru Ru Ru / Toutes folles de Pantsu / Goodbye Santa Claus

Auteur :  Masako Yoshi

Traduction : Sebastien Descamps

Éditeur vf : BlackBox

Année de parution vf : 2021

Nombre de pages  : 164 chaque

Le retour de Masako Yoshi, première autrice publiée par Black Box, pour trois oneshots remplis de douces et tendres histoires courtes pleines d’humour au fil des saisons.

Mon avis :

Haru Ru Ru Ru (1983)

Des amoureux, des couples mariés, des enfants, tous en proie à divers tourments… Ce recueil, tournant autour du printemps, rassemble des histoires où joie et chagrin se mêlent tout en douceur.

Masako Yoshi est la première autrice à avoir été publiée par la jeune maison d’édition BlackBox à l’époque avec Comment ne pas t’aimer, une histoire en deux tomes. Malgré une édition très amateure et une histoire un peu passe partout, j’avais passé un joli moment et j’avais très envie de retrouver la douceur et l’humour de l’autrice dans de nouvelles histoires un peu vintage me rappelant mon enfance puisque celles-ci ont été publiée dans les années 80. J’ai donc été ravie de voir l’éditeur revenir vers elle pour trois oneshots.

Le premier et plus ancien de deux-ci Haru ru ru ru est sous-titré à juste titre Petits contes de printemps et va mettre en scène différents petits couples présents ou à venir dans des histoires toutes mignonnes et touchantes. De longueurs différentes, chacune est différente et l’autrice s’amuse bien avec ses personnages et avec nous, même quand l’histoire est poignante. Elle a ce je ne sais quoi pour nous accrocher en moins de deux à l’histoire de ces personnages, on ne peut plus banals pour la plupart, qui pourraient être nous. Que les histoires soient très réalistes ou un brin fantastiques, elles font mouche à chaque fois par leur tendresse.

Le dessin, la narration et la composition de l’autrice sont très marqués années 80, ça tombe bien, c’était ce que je souhaitais et cherchais. Je me suis ainsi amusée et faites plaisir en retrouvant les décors et ambiances des dessins animés de mon enfance, avec les cafés à la Cats Eyes, les Love Hotel à la Nicky Larson, ou encore les appartements à la Juliette, je t’aime. C’était une vraie plongée nostalgique dans ces années 80 disparues.

Bien sûr les histoires sont inégales, tous les personnages présents en couverture n’ont pas une histoire passionnante ou du moins elles ne m’ont pas touchée de la même façon. J’ai été amusée par ce jeune couple se cherchant un endroit pour leur première fois mais étant toujours dérangés. J’ai été touchée par cette jeune épouse qui veut quitter son mari parce qu’elle a l’impression qu’il ne s’intéresse plus à elle. J’ai trouvé désopilante l’histoire du papy ayant perdu ces 3 derniers cheveux. Bien que tendre et pleine d’imagination, celle de ce petit garçon qui veut enfin sa chambre à lui m’a moins parlé, elle est partie un peu trop loin. Je préfère les histoires simples et romantiques comme cette jeune fille dont la main ne peut s’empêcher d’écrire le prénom du garçon qu’elle aime ou celle de cette jeune lycéenne à deux doigts de perdre son amoureux parce qu’elle est trop capricieuse et compte trop sur son amour à lui. Enfin, j’ai trouvé cocasse la rencontre d’une jeune entraîneuse de bar et de l’un de ses clients qui était tout autre chose.

Il y a à chaque fois un sacré sens du rythme chez l’autrice pour rendre ses histoires tour à tour passionnantes, tendres ou amusantes à suivre. Elle sait aussi bien décrire une émotion poignante, qu’inventer une chute poilante. J’aime décidément beaucoup.

Ainsi, j’ai été ravie de retrouver Masako Yoshi le temps de ces huit histoires très différentes les unes des autres qui permettent de découvrir toute la palette des histoires qu’elle est capable d’imaginer pour nous ravir, nous amuser et nous toucher. Nostalgiques des animés des années 80, vous trouverez peut-être votre bonheur ici comme moi sous son trait plein de rondeur, de bonhommie et de malice.

Toutes folles de Pantsu (1986)

Wataru, un étudiant un peu superficiel, habite avec sa demi-sœur par alliance, Miwa, qui tient une boutique de lingerie…

Masako Yoshi est la première autrice à avoir été publiée par la jeune maison d’édition BlackBox à l’époque avec Comment ne pas t’aimer, une histoire en deux tomes. Malgré une édition très amateure et une histoire un peu passe partout, j’avais passé un joli moment et j’avais très envie de retrouver la douceur et l’humour de l’autrice dans de nouvelles histoires un peu vintage me rappelant mon enfance puisque celles-ci ont été publiée dans les années 80. J’ai donc été ravie de voir l’éditeur revenir vers elle pour trois oneshots.

Ce oneshot-ci est un peu différent des autres et est mon préféré de la nouvelle fournée car c’est une histoire longue s’étalant sur l’ensemble du tome mêlant, comme sait si bien le faire l’autrice, humour, tendresse et douce romance.

On y suit le jeune Pantsu, surnom venant des culottes vendues dans le magasin de sa belle-soeur chez qui il habite. Celle-ci est la jeune veuve de son frère, mort il y a quelques années, et à peine plus vieille que lui de 10 ans. Il l’adore et est totalement sous son charme sans parvenir pour autant à lui dire, mais tout changera le jour où une drôle de visiteuse passera dans la boutique.

Titre tendre et humoristique, Toutes folles de Pantsu, est une histoire où l’autrice s’amuse vraiment des déboires de son héros. Comme le titre le laisse présager, elle joue énormément des maladresses de ce héros qui ne parvient pas à avouer son amour et qui est encore un petit garçon sentimentalement parlant. Ainsi, il a beau avoir du succès, il ne voit que sa belle-soeur qu’il aime infiniment et même quand une fille de son âge vient le taquiner et le draguer, il ne voit rien.

L’histoire est vraiment très amusante. On s’amuse des nombreux décalage de celle-ci : magasin de culotte, gymnastique matinale en pleine rue, drague maladroite des garçons, jeune fille fugueuse, écrivain ringard amoureux d’une belle fille plus jeune que lui… L’autrice joue de nombreux clichés de l’époque avec beaucoup de saveur. Les années 80 offrent à nouveau un très joli décor pour les nostalgique de l’époque avec cette fac comme on la voyait dans Juliette, je t’aime, ces plages où les jeunes aiment se rendre comme dans Max et compagnie ou Ranma 1/2, où juste ces rues pleines de vie qu’on a mainte fois croisées dans ces titres. C’est plein de charme.

L’histoire est également émouvante car elle parle d’une jeune femme qui a perdu son mari trop tôt et élève seule son enfant, d’un jeune garçon qui vit un amour impossible, d’un mari d’âge mûr dont la femme l’a quitté ou encore d’une adolescente déboussolée par des parents qui n’ont jamais été vraiment des parents. Certes tout cela est raconté avec beaucoup d’humour et de dérision mais l’émotion point également derrière et c’est touchant.

Je me suis rapidement attachée au maladroit Pantsu. J’ai ri avec ses potes. J’ai adoré la loufoque Yukari qui aime tant changer de prénom et a un caractère bien trempé. J’ai été touchée par Miwa, cette jeune veuve, si émouvante et fragile. D’ailleurs, je suis assez fan de la façon dont Masako Yoshi dessine les femmes. Les cheveux vaporeux de Miwa me rappellent ceux des premières héroïnes d’Ai Yazawa dans Marine Blue par exemple et la coupe au carré de Yukari est également pleine de charme, de même que leurs petites bouilles en forme de coeur. C’est une esthétique très années 80 qui je prends plaisir à retrouver.

Alors que sa couverture était celle qui m’inspirait le moins, Toutes folles de Pantsu fut finalement mon oneshot préféré dans la nouvelle fournée des oeuvres de Masako Yoshi arrivées jusqu’à nous. L’autrice est démontre qu’elle est aussi douée sur un format très court, qu’un peu plus long comme ici. Son sens du rythme, son humour, mais également sa tendresse ont su trouver un joli débouché ici pour une belle histoire classique mais portée par des personnages drôles et touchants à la fois. Je reprendrai volontiers un verre de cette simplicité !

Goodbye Santa Claus (1986)

Mamoru et Takeru sont jumeaux. Mamoru est le « bon garçon », celui qui fait de son mieux pour répondre aux attentes de ses parents et de ses proches. Takeru, lui, prend la vie comme elle vient… Une histoire de Noël réconfortante.

Masako Yoshi est la première autrice à avoir été publiée par la jeune maison d’édition BlackBox à l’époque avec Comment ne pas t’aimer, une histoire en deux tomes. Malgré une édition très amateure et une histoire un peu passe partout, j’avais passé un joli moment et j’avais très envie de retrouver la douceur et l’humour de l’autrice dans de nouvelles histoires un peu vintage me rappelant mon enfance puisque celles-ci ont été publiée dans les années 80. J’ai donc été ravie de voir l’éditeur revenir vers elle pour trois oneshots.

Dernier oneshot de la fournée 2021, Goodbye Santa Claus est un nouveau recueil de cinq histoires courtes toutes plus charmantes les unes que les autres à part peut-être une à côté de laquelle je suis totalement passée. L’autrice, dans des histoires un brin plus longue que dans Haru ru ru ru, y mélange encore plus réel et imaginaire pour un résultat vraiment charmant où l’émotion est souvent au rendez-vous.

Pourtant la couverture ne me vendait pas du rêve avec cet enfant un peu bedonnant semblant faire la tête mais dès qu’on tourne direction la 4e de couv, on découvre deux charmants petits jumeaux qui seront les héros de la première histoire. Avec eux, ambiance hivernale au rendez-vous autour de la figure du Père Noël et de son mythe, prétexte pour l’un d’eux pour affirmer sa différence avec l’autre en cherchant toujours à faire plaisir à son entourage. En effet, dur dur d’être jumeaux quand rien ne vous distingue, c’est ce que vit Mamoru, qui en a marre et veut se distinguer. Avec tendre et parfois un peu de frayeur, nous allons suivre ce jeune bambin dans ses tentative pour s’affirmer. C’est mignon tout plein, même si j’aurais pas mal de choses à redire sur ses parents, comment souvent dans les mangas… Mais j’ai trouvé la question de l’identité assez bien traitée. La fin est peut-être juste un peu trop brutale.

La deuxième histoire m’a, elle, bien moins plu. Elle a ce côté loufoque qu’ont parfois les histoires japonaises faisant appel au fantastique. On se retrouve avec une apprentie geisha qui va chercher du travail dans un onsen reculé peuplé d’animaux humanisé et va y faire la rencontre d’un homme mûr assez mystérieux, aux allures de Snufkin de Moomins. C’était étrange, décousu et beaucoup trop loufoque pour moi malgré la tendresse qui s’est peu à peu dégagée de l’histoire et des rencontres faites par l’héroïne. Pas fait pour moi.

J’ai de loin préféré l’histoire suivante, toujours dans le registre du fantastique, mais avec un petit air à la XXXHolic vraiment émouvant. Un vieux monsieur tient une drôle de boutique avec des objets mystérieux et propose aussi de vendre aux gens les mensonges dont ils ont besoin, ce que fera une jeune femme qui souhaite se séparer de son amour depuis qu’elle a découvert qu’il était marié. Sous des dehors savoureux et un brin amusant, cela cache une histoire courte pleine d’émotion et de tendresse qui va droit au coeur, le tout avec un concept charmant.

Enfin, les deux dernières histoires vont ensemble, nous comptant une romance ou du moins une amorce de ce qui pourrait en devenir une de deux points de vue très différents aux noms très amusants : « L’instant salade » et « L’instant Godzilla ». La première est contée du point de vue de Togawa, une jeune lycéenne belle et un brin forte tête en apparence, qui rêve de l’homme derrière lequel elle attend le bus tous les jours. C’est une bluette adolescente charmante sur les fantasmes qu’on se fait parfois et ce qu’on est prêt à faire pour se rapprocher de quelqu’un qu’on ne connaît pas encore. En plus, il y a un charmant décalage entre le caractère romantique de Togawa et son côté un peu rude avec les autres ^^! La seconde est contée du point de vue de Hamamoto, un garçon du club de rugby totalement sous son charme qui la poursuit un peu. C’est amusant de voir ce grand gaillard se ramollir complètement en sa présence et la suivre jusqu’à la bibliothèque pour l’observer, sous le regard stupéfait de ses camarades qui ne comprennent pas ce changement.

Dans les deux histoires nous avons un portrait charmant de l’adolescence et de ce que nos sentiments nous poussent à faire à cet âge-là. On est attendri par Togawa qui va jusqu’à lire le même roman que son mystérieux homme du bus, de même que par Hamamoto qui est bien plus romantique que ce que son côté rugbyman bourrin le laissait penser. Ils sont mignons tout plein tous les deux. Je me suis amusée des rebuffades de Togawa et de l’endurance de Hamamoto. C’est en plus très joliment mis en scène avec de jolis parallèles et un dessin tout en rondeur.

Ce nouveau recueil de oneshots fut encore une lecture pleine de charme, de tendresse et de douceur où le fantastique ne m’a pas toujours parlée mais où l’émotion a su me trouver, que ce soit au détour d’un sapin de noël, d’une source d’eau chaude, d’une vieille boutique ou des cerisiers d’une cour de lycée. J’aime beaucoup le portrait des années 80 offert par Masako Yoshi et les ambiances touchantes et émouvantes de ses histoires.

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