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Les Chroniques de la guerre de Lodoss : La Couronne du Serment de Ryo Mizuno et Atsushi Suzumi

Titre : Les Chroniques de la guerre de Lodoss : La Couronne du Serment

Auteurs : Ryo Mizuno et Atsushi Suzumi

Éditeur vf : Meian

Année de parution vf :  Depuis 2023

Nombre de tomes vf : 3 (en cours)

Résumé : La légende du chevalier de Lodoss est à nouveau en marche !
Cent ans se sont écoulés depuis l’histoire de Lodoss l’île maudite.
Lodoss est en paix grâce à la  » couronne du serment « , mais l’héritier du trône de Flaim, qui a pour ambition d’unifier l’île, a rompu le traité inviolable et la guerre est sur le point d’éclater à nouveau. Lyle, le quatrième prince de Marmo, essaie d’obtenir l’aide de la  » vierge éternelle  » pour lutter contre Flaim, mais… Quand Lyle, un prince né en ces temps tourmentés, et Deedlit, la légendaire haute-elfe, se rencontrent, c’est le début d’une nouvelle aventure et la naissance d’un nouveau  » chevalier de Lodoss « .
La nouvelle adaptation d’une oeuvre légendaire tant attendue en manga !
Adapté de l’une des épopées de fantasy les plus mythiques du Japon, ce volet des Chroniques de la guerre de Lodoss nous plonge une nouvelle fois en plein coeur d’un tourbillon de complots et d’action ! La guerre gronde, sous la plume d’Atsushi SUZUMI, qui nous offre un spectacle dynamique, détaillé et d’une grande expressivité !

Mon avis :

Tome 1

Pour qui est trentenaire comme moi, Lodoss est une saga culte qui a bercé notre enfance, notamment grâce à ses OAV, mais c’est une vaste fresque comprenant romans, mangas, animé, jeux vidéos et bien d’autres produits dérivés. Quel bonheur du coup d’y replonger grâce à cette histoire spin-off !

Se déroulant des années plus tard, nous retrouvons l’île de Lodoss en proie à une vive agitation, mais non à cause d’une menace extérieure cette fois, mais plutôt parce que l’un des 6 rois ne veut plus respecter son serment de paix. La guerre est donc de retour mais elle sera différente cette fois ! 

Reprenant les éléments cultes de la saga, les auteurs de cette nouvelle aventure, nous replongent dans ce qui en a fait tout la saveur. On retrouve en mode clin d’oeil ce que sont devenus les royaumes qui ont lutté pour leur liberté autrefois à travers les descendants des héros connus. On retrouve également la richesse politique, ethnique, magique et religieuse de ce lieu, et c’est un vrai bonheur.

Le premier tome est très très riche en informations car il doit refaire toute la mise en place, mais pour les amateurs d’héroïc fantasy, c’est un pur bonheur. On reparle de la Couronne du serment, on revoit les différents royaumes dont ceux de Marmo et Flaim, au centre de cette nouvelle histoire, on reparle de Deedlit et de Parn. On retrouve également les idéaux de paix et d’équilibre de Marmo qui accueille en son sein aussi bien les croyants de la lumière que de l’obscurité, ce qui en fait un modèle décrié par les autres royaumes. Les personnages croisés sont nombreux et il faut tout assimiler mais c’est prometteur. On a des intrigues politiques, religieuses, guerrières, humaines. On a des plans, des trahisons, de l’espionnage. On a de l’émotion et des souvenirs. Tout y est !

J’ai adoré repartir sur les chemins à travers cette nouvelle épopée qui n’en est qu’à ses débuts mais démarre déjà fort quand on voit tout ce qui est mis en place. J’ai aimé découvrir ce nouveau jeune héros plein d’enthousiasme qu’est Lyle, 4e prince de Marmo, bien entouré de personnages féminins qui auront leur rôle à jouer, comme voleuse, magicienne, elfe. Je trouve ses aînés encore plus charismatiques, notamment le prince Zaïed dont on suit les premiers pas comme agent double, qui est à la fois guerrier et stratège. Tout se met parfaitement et richement en place pour que l’on vive une histoire classique mais passionnante.

La génération 90 va être plus que ravie de pouvoir replonger dans l’univers de Lodoss à travers les riches promesses de cette suite. Certes il faut aimer l’heroïc-fantasy classique, épique, faite de bons sentiments, avec des elfes, des magiciens, des nains, avec un mélange de politique, religion et affrontements. Ce n’est pas une série originale mais c’est une série réconfortante car elle joue à merveille sur notre nostalgie pour nous emmener à l’aventure !

(Merci à Meian pour cette aventure épique)

Tome 2

J’avais beaucoup aimé replonger dans l’univers des Chroniques des guerres de Lodoss qui avaient bercé mon adolescence. Le plaisir est toujours intact mais quelques défauts sont apparus que je ne peux plus ignorer.

Parlons d’abord de l’univers. C’est un réel plaisir pour qui connaît celui d’origine de le retrouver ici avec son ambiance si particulière, ses clins d’oeil aux anciens personnages, sa teinte très classique d’héroïc fantasy avec ses conflits politiques, sa magie, ses créatures, ses duels à l’épée. Les auteurs ravivent les dynamiques d’autrefois avec ces rois emprisonnés, ces royaumes en guerre, le poids des alliances qui se font et se défont et surtout le rôle de jeunes héros, pas tout à fait au point, pour venir secouer tout ça et réinstaurer la paix.

J’aime cette dynamique. Elle est lumineuse. Elle repose sur de belles valeurs. Elle rend le récit entraînant. Elle donne envie de soutenir le jeune Lyle dans son ambition de devenir le nouveau Chevalier de Lodoss. La lecture est ainsi fort plaisante. On tourne les pages sans s’en rendre compte et on est de tout coeur avec lui dans sa quête, même si celle-ci semble le dépasser.

Le hic, c’est que tout va bien trop vite. Les auteurs pratiques en plus les infos dropping à outrance avec des pages bien lourdes plein d’infos pas forcément utiles à ce moment-là, que j’aurais préféré intégrées dans une vraie intrigue dynamique. Il y a aussi une grosse part de naïveté dans tout ça. Tout semble bien facile aux héros, les accords se nouant vite, les obstacles s’évanouissant tout aussi facilement. On n’a pas le temps de s’attacher vraiment à lui ou aux autres car tout va bien trop vite et il n’y a pas de difficultés réelles à surmonter où on aurait pu le voir grandir. Là il semble plus victime de ce qui se passe qu’acteur réel malgré le rôle que l’autrice le pousse à revendiquer.

Ainsi, même s’il y a de l’action, même si les passes d’armes sont chouettes, le récit est bien trop survolé. On a un héros propulsé Chevalier de Lodoss du jour au lendemain, une elfe légendaire qui ne sert que de décor, un roi qui se fait délivrer en moins de deux et dont les talents surprennent, tout comme la décision finale. Et le pire, c’est qu’on ne cerne pas vraiment l’ennemi dans tout ça. Cela reste aussi flou et peu incarné. Le premier tome avait pris le temps de poser des bases même si le rythme n’était pas mollasson pour autant. Ici en voulant accélérer, les auteurs vont bien trop vite et on sent qu’ils survolent leur sujet et ne sont pas loin de passer à côté.

Même si j’aime l’univers, si je suis contente de retrouver l’ambiance de l’héroïc fantasy lue par les japonais telle que je l’ai découvert dans mon adolescence, je suis un peu déçue par ce tome où tout va bien trop vite, où tout est trop survolé, au point de perdre de sa saveur. Il faut calmer les choses, prendre le temps de détailler au sein d’une intrigue les différents enjeux politiques et humains. Rien ne sert de courir !

Tome 3

Je m’excuse d’avance mais je vais être un peu sévère avec ce tome que les japonais nous refilent et qui fait à peine 130 pages dont plus de la moitié est du remplissage et le reste une histoire qui va tellement vite qu’on dirait un résumé. C’est abusé !

Quand j’ai replongé dans l’univers de Lodoss, j’étais plutôt ravie de découvrir une nouvelle génération, de nouveau personnages, de nouveaux enjeux, le tout dans un univers connus avec des dynamiques déjà vues. Ça fleurait bon la nostalgie. Ensuite, le développement fut un peu rapide mais j’avais encore espoir surtout après avoir retrouvé un certain personnage, sûrement mon côté naïf. J’ai été totalement refroidie ici.

Seules les 60 premières pages sont réellement consacrées à l’histoire qu’on connaît et en si peu de pages comment ne pas aller juste à l’essentiel, il n’y a pas trop le choix. C’est donc ce que propose les auteurs, une histoire résumée, qui conclut à vitesse grand V le pan qui s’était ouvert. A la clé, des scènes qui nous font tomber un peu le livre des mains devant leur grandiloquence théâtrale précipitée, et de grandes déclarations un peu creuse. Tout cela ne ressemble qu’à une vaste et longue introduction au final, car on n’a encore rien vu de la guerre promise. En plus, la série est notée comme terminée avec juste ces 3 tomes et ce depuis 2021 au Japon… Peut-on espérer une suite ?

Le reste du tome est consacré au passé. Nous avons droit à deux chapitres sur le résultat de la précédente guerre et la résolution de son conflit et ses tensions entre les différents rois, reines, magiciens, magiciennes et peuple. Ce sont malheureusement des choses déjà connues et dites en bien moins de pages. On aurait préféré que celles-ci sont consacrées au développement de l’intrigue inédite de cette saga. A la limite, seul le chapitre mettant en scène les tensions entre Elfes et Elfes noirs est un tantinet intéressant car il évoque un sujet peu traité : le racisme entre peuples proches et la difficiles cohabitations suites à leurs préjugés ainsi les tensions inévitables et la montée en tension. C’est malheureusement réglé bien trop rapidement pour avoir une quelconque portée mais il y avait du potentiel.

Je ressors donc aussi déçue que j’avais été enthousiaste aux débuts de ma découverte de cette saga qui me promettait une replongée en enfance. Le potentiel était là, les idées aussi, c’est la formalisation et la réalisation qui pêche, notamment dans ce dernier tome par le grand manque de pages qui lui est consacré. Pour développer une intrigue, il y a besoin de place, et tromper le lecteur en lui fournissant juste une sorte de résumé, ce n’est pas honnête. Je suis déçue par cette proposition des Japonais sur une de leurs licences cultes…

(Merci à Meian pour cette replongée dans l’un des univers de mon adolescence)

2 commentaires sur “Les Chroniques de la guerre de Lodoss : La Couronne du Serment de Ryo Mizuno et Atsushi Suzumi

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