Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Du mouvement de la Terre d’Uoto

 

Titre : Du mouvement de la Terre

Auteur : Uoto

Traduction : Alex Ponthaut

Éditeur vf : Ki-Oon (seinen)

Années de parution vf : 2023-2024

Nombre de tomes vf : 6 / 8 (série en cours)

RésuméDans l’Europe de la fin du Moyen Âge, la religion régit la société et le moindre faux pas mène à la torture et au bûcher. Les sciences, au service du dogme, servent à prouver la centralité de la Terre et des Hommes, créations ultimes de Dieu. Gare à qui remettrait cette idée en cause… Le jeune Rafal, fils adoptif du maître de son école, prépare des études de théologie, la matière de l’élite. Brillant et bourré d’ambition, il compte bien réussir dans la vie… Pourtant, les certitudes du petit prodige s’écroulent au contact d’un homme, Hubert, tout juste sorti de prison. Son crime a un nom : l’héliocentrisme. Sous ses airs de repenti, Hubert continue son étude des astres, et sa ferveur déteint sur l’étudiant… À ses côtés, le monde de Rafal bascule. Tout concorde, c’est bien la Terre qui tourne autour du Soleil, et non l’inverse ! Pour la première fois de sa vie, il entrevoit la vérité sur l’univers… et par là même, sa beauté ! Il n’y a plus de retour en arrière possible : l’astronomie sera sa voie, quitte à mettre sa vie dans la balance… L’émotion de la découverte n’a pas de prix. Des générations d’hommes et de femmes ont sacrifié leur vie pour donner un sens à l’univers, en dépit du dogme religieux !

Mon avis :

Tome 1

Ce n’est pas un secret, je suis une férue d’Histoire. J’aime aussi beaucoup la science-fiction et tout ce qui a trait aux étoiles, donc l’astronomie. Quand ces deux passions sont réunies, je ne peux que me jeter sur l’ouvrage en question. Et avec Du mouvement de la Terre, Ki-Oon frappe fort pour plonger au coeur d’un grand moment de l’Histoire et des Sciences.

Comme avec Ranking of Kings, l’éditeur s’est affranchi des codes. Souvent les éditeurs cherchent le titre aux jolies dessins qui vont faire le buzz grâce à des personnages classes, et ils en oublient l’histoire. Ki-Oon, lui, n’a pas besoin de cela pour le choix de ses titres. Dans Du mouvement de la Terre, tout comme dans Ranking of kings, ce ne sont pas les dessins mais l’histoire qui porte le récit et nous fait ainsi oublier les maladresses formelles de son auteur.

Celui-ci, Uoto, est un jeune artiste en pleine ascension. Ancien étudiant en sciences et plus particulièrement en Histoire de la science à l’université, il s’est pourtant tourné vers le manga. Et c’est après s’être rodé sur d’autres styles d’histoire qu’il revient à ses premiers amours avec ce thriller scientifico-historique dans un Moyen Âge européen en pleine ébullition. Il y allie ainsi ses deux passions, celle de la mise en scène cinématographique lui rappelant les films qu’il aime tant et l’Histoire de la science qu’il a étudié autrefois. Une belle réussite ! Certes les dessins ne sont pas parfait, ils sont même souvent imprécis et maladroits, mais l’histoire, elle, est terriblement puissante !

Dès les premières pages Uoto nous plonge dans un Moyen Âge plus vrai que nature où Inquisition et religion tienne la dragée haute dans la vie des gens. Il nous entraîne dans la vie d’un jeune garçon sur le point d’entrer à l’université : Rafal, fils adoptif d’un ecclésiastique, qu’on pousse à abandonner l’astrologie, sa passion, pour étudier la théologie. Mais au détour d’une rencontre avec un homme à la foi ancrée dans l’Héliocentrisme, tout va changer pour lui.

Avec une très belle efficacité, Uoto, va nous conter dans cette longue introduction, le basculement de la foi vers la science chez un jeune homme en pleine croissance où la religion a pris bien trop de place au détriment de l’expérience et où la peur lui fait renoncer à bien des rêve. J’ai énormément aimé le parcours de ce jeune homme malgré le manque de finesse dont l’auteur fait preuve avec lui, forçant un peu trop le trait, que ce soit dans ce sourire qu’il porte comme un masque pour se protéger, ou dans cette bravoure absurde dont il fait preuve à la fois. Rien n’est crédible et pourtant ça fonctionne. Pourquoi ?

Parce que l’auteur nous emporte totalement dans le récit de cette science en butte à la religion chrétienne symbolisée par cette Inquisition toute puissante, injuste et extrêmement violente. On est saisi par les horreurs que subit le peuple quand celui-ci essaie de la contredire pour faire avancer ses connaissance et cette injustice nous prend aux tripes, nous lecteurs du XXIe siècle. On se retrouve donc forcément à soutenir ceux qui tente de braver celle-ci, de la contourner pour défendre leurs idéaux. Ce rôle d’outsiders est en plus parfaitement porté par Hubert, ce scientifique, faux repenti, qui va ouvrir les yeux à Rafal sur le monde qui l’entoure. La rencontre de ce mentor et son disciple est parfaitement mise en scène dans un classique du genre plein d’émotion. C’est court, bref, rapide et pourtant inoubliable. De la même façon, l’antagoniste est magistralement représenté dans ce mercenaire aux ordres de l’Inquisition qui accomplit un travail à faire froid dans le dos. Tortures, bûchers et autres interrogatoires musclés sont parfaitement rendus ici et on sent bien la violence et l’implacabilité de l’époque.

Impossible alors de ne pas se sentir happé par ce récit où un jeune homme découvre qu’on lui ment, sous prétexte de religion, sur le monde qui l’entoure et qui va voir sa foi mise à rude épreuve mais surtout sa connaissance faire un bon en avant. Si on aime un tant soit peu l’Histoire comme moi, c’est passionnant à vivre et l’auteur le fait très bien avec une vulgarisation scientifique très aisée à suivre pour le néophyte (et un peu succincte pour l’amateur plus éclairé mais passons). C’est extrêmement fluide et on comprend bien les enjeux de cette révolution scientifique, les sources dans lesquelles elle puise et les transformations qu’elle va provoquer, ainsi que les résistances qu’elle provoque inévitablement. Ce sera donc passionnant de poursuivre les changements qu’elle va provoquer et de découvrir quels acteurs vont entrer dans la bataille à venir.

Voici un très beau démarrage pour ce thriller scientifico-historico-religieux où Uoto fait preuve d’une belle efficacité pour mettre en scène cette révolution à venir dans un Moyen Âge religieux très réaliste, parfaitement croqué dans sa violence et sa fermeture mais aussi son désir de renouveau. J’ai très hâte de poursuivre l’aventure !

(Merci à Ki-Oon pour riche aventure)

> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : L’Apprenti Otaku, Vous ?

Tome 2

Ce n’est pas donné à tout le monde de proposer un nouveau départ à chaque tome, c’est pourtant ce qu’Uoto semble parti pour faire avec Du Mouvement de la Terre où il va nous faire suivre plusieurs générations d’hommes (et j’aurais aimé de femmes) frappés par la révélation scientifique que la Terre tourne autour du Soleil.

Avec autant de brio historique et narratif que dans le tome 1, l’auteur nous emmène dans une fresque historique immersive réussie où on replonge complètement dans l’époque invoquée, celle où l’Eglise résiste encore vaille que vaille aux découvertes faites par de courageux scientifiques bien vite mis aux bans de la société et éliminés pour cacher ce secret.

Dans ce tome, après les découvertes du précédent, nous repartons de zéro avec un nouveau duo ou plutôt deux nouveaux duos. Le premier est constitué de deux spadassins, aux ordres des puissants, ces hommes de main éliminent ceux qui dérangent, mais surtout l’un d’eux est fasciné par le ciel où il trouve un réconfort tandis que le second en a une peur bleue après en avoir été détourné par l’Eglise. Ces deux hommes nous permettent de vraiment nous immerger dans les pensées de l’époque et le poids de l’institution ecclésiastique dans les pensées au quotidien. C’est frappant, marquant et surtout très douloureux, quand on voit l’obscurantisme dont ils font preuve et la pression qu’ils mettent aux gens, les enfermant dans leur mode de vivre et de pensée basé sur le châtiment, alors qu’eux-mêmes sont loin d’être irréprochables. L’auteur fait parfaitement revivre ce Moyen-Âge aux doctrines religieuses toutes puissantes et tellement crispant pour le regard d’un lecteur moderne, encore plus s’il est athée comme moi !

La narration se veut donc pesante à l’image de l’époque qu’elle décrit. Elle est toutefois parfois un peu redondante et ronflante, les dessins qui n’ont rien de charmant d’Uoto n’aidant pas. Heureusement l’espoir vient de ce ciel qu’on observe et des théories qu’on y puise. Clairement, c’est la science et la soif de connaissance qui font tout ici et d’où partent à chaque fois les aventures vécues par nos héros qui vont dynamiser la lecture. Et j’en suis heureuse car juste les discours sur cette méchante pensée doctrinale ecclésiastique, ça m’aurait vite agacée et barbée. J’ai donc apprécié de partir à l’aventure avec Grasz et Okszy et retomber sur quelque chose de connu pour les lecteurs du tome 1.

Le tome à peine fini qu’on sent déjà l’histoire repartir avec cette fois un autre duo qui va faire le lien entre les recherches des débuts et celles de la suite grâce au fascinant personnage du frère Badeni, dont la silhouette déjà interpelle et dont on découvrira le passé tragique ainsi que la foi inégalable en la science, bien loin des normes de son époque et sa caste. Il fascine au premier regard et on sent que sa passion va nous conduire loin, ce qui rend déjà le lecteur impatient de découvrir la suite de ses aventures avec Okszy dans le prochain tome.

Sans schéma prédéfini, comme lorsque les hommes cherchaient encore quel était le bon dessin pour comprendre la géographie de notre ciel et de notre monde, Uoto continue de nous embarquer dans sa quête de connaissances dans un monde terriblement hostile à celles-ci. C’est dur mais c’est marquant. C’est pesant mais ça peut être libératoire. Les hommes passent mais les connaissances restent et se transmettent. Voici une série éclairante et démystifiante où les leçons de l’Histoire devraient nous guider pour le futur à nous aussi si on les écoute bien.

Tome 3

Cette fois pas de remise à zéro, on garde les mêmes personnages et on approfondit l’aventure. Quel plaisir de plonger dans ce passé si complexe qui a mené à l’écriture de notre propre perception du monde.

Maintenant que je me suis habitués aux dessins maladroits mais pseudo réaliste de l’auteur, je peux me concentrer totalement sur l’histoire de cette pénible écriture de notre histoire scientifique contre la main mise arriérée et anti-scientifique de l’Eglise. C’est lent, on patauge pas mal, on avance peu car il y a beaucoup d’entraves mais c’est passionnant et éclairant.

Dans ce tome en plus, on ne repart pas de zéro mais on continue de suivre le moine Badeni et son acolyte aux très bons yeux Okszy qui vont tenter de trouver l’aide de quelqu’un calé en mathématiques. Ils vont pour cela faire la connaissance de Jolenta, une femme versée en science, mais justement une femme… Et à travers elle va venir se poser la question de la place des femmes alors, de la façon dont les hommes ont emprisonné le savoir et empêché celles-ci de s’en approcher ou de le revendiquer, les invisibilisant. Car il y a eu des femmes savantes mais l’Histoire en a retenu très peu, les hommes préférant se mettre eux en avant et les accuser de sorcellerie plutôt que de travailler avec elle. Étant sensible au sujet, j’ai beaucoup aimé le voir aborder ici, même si ce fut rapide.

Puis revient sur le tapis la question de l’écriture de cette histoire scientifique. On réalise encore une fois le poids du passé et des théories de certains savant qu’on peine à remettre en question tant cela bouleverserait tout. Ainsi l’histoire du Comte Piast et de son oncle est éclairante et émouvante, mettant parfaitement en valeur ces tensions qui torturent ceux qui ont mis le doigt sur quelque chose. J’ai beaucoup aimé. C’était touchant et réaliste. Alors certes, on n’avance pas beaucoup avec notre propre histoire, nos propres recherches et interrogations mais ce genre de pause est salutaire également pour peindre l’époque où tout cela se déroule et rendre le récit plus crédible.

La quête de vérité n’est pas un long fleuve tranquille et l’auteur Du Mouvement de la Terre nous le conte merveilleusement dans cette aventure complexe qu’est la découverte et l’affirmation de l’héliocentrisme. Entre question de la place de la femme dans les sciences et l’Histoire, paradoxe des changements de théories scientifiques et bouleversements intérieurs, ce tome fut encore une fois magistral, bien qu’un peu lent et faisant peu avancer notre propre histoire, mais il faut ça pour peindre un décor aussi crédible.

Tome 4

Arrivée à mi-chemin, cette exploration de la construction de la pensée scientifique à travers les questions du géocentrisme et de l’héliocentrisme est toujours aussi passionnante et fascinante.

Malgré un dessin qui reste plus que moyen, Uoto parvient à nous passionner pour les événements et sur les pensées qu’il décrit, prouvant par là que l’habit ne fait pas le moine. Ce nouveau tome qui, pour une fois, ne présente pas de nouveau personne, nous amène plutôt en plus dans la philosophie de la science et alors qu’on aurait pu croire cela rébarbatif, sous sa plume, c’est fascinant.

Au coeur de ces pensées, se trouve le singulier duo Okszy (l’homme du peuple ignorant) et Badeni (le moine savant). Tout les oppose mais c’est ensemble qu’ils font avancer la science. Badeni est un homme moralement détestable : égoïste, pédant, orgueilleux, qui se croit supérieur aux gens du peuple et veut les garder dans l’ignorance. Okszy est la figure du héros lui : bon, généreux, curieux et plein de bonne volonté, avec l’intention de partager avec le plus grand monde. Ils personnifient à merveille cette opposition entre « science » chrétienne et science laïque.

J’ai beaucoup aimé l’ensemble des réflexions sur tome qui montrent comment s’est construite la pensée scientifique, au-delà des théories comme l’héliocentrisme, juste avec l’évolution de ce qu’on pensait sur la transmission du savoir. Badani malgré ses allures de révolutionnaire reste un homme de son temps qui ne conçoit la science qu’égoïstement, tandis qu’Okszy qui semble plus consensuel est celui qui révolutionnera vraiment cette philosophie avec son envie de partage universel. Ensemble, en échangeant, ils définissent un nouveau dogme : la quête de vérité doit se faire dans le partage et la confrontation d’idées différentes. Il faut accepter l’ouverture mais aussi la contradiction, c’est ce qui différencie science et foi : la remise en question.

Cependant ce tome n’est pas que réflexions philosophiques, comme la couverture nous le promettait, il nous ramène aussi auprès de notre terrible chef Inquisiteur, qui est toujours aussi impitoyable. C’est lui, l’air de rien, qui va venir rythmer le tome, entre accueil de petits nouveaux dans son ordre à l’aide d’une séance de torture, et surtout révélation sur son identité laïque, puis action finale venant enflammer l’histoire d’un dernier rebondissement bien senti. Cet homme est effroyable mais c’est un vrai moteur ici et la critique de l’Eglise à travers lui, bien que grossière, est pertinente. Oui, l’Inquisition était terrible et injuste. Oui, l’Eglise se drape d’une aura de sainteté et ne respecte même pas ses dogme comme le célibat. C’est d’une vaste hypocrisie.

Oeuvre de son temps, Du Mouvement de la Terre est une merveilleuse oeuvre de vulgarisation de la pensée scientifique. Après s’être attardé sur de la théorie pure avec géocentrisme et héliocentrisme, elle s’intéresse désormais à l’histoire et à la philosophie de la science, ou comment la transmission de la connaissance s’est faite à partir d’un petit groupe de savants. Des confrontations rudes et bouleversantes mais passionnantes sur un fond historico-religieux glaçant mais pertinent. On adore !

Tome 5

Malgré des dessins qui manquent de hauteur par rapport à l’oeuvre écrite par Uoto, c’est avec émerveillement et puissance que nous continuons à suivre ces hommes et femmes qui font l’Histoire de notre Terre.

Uoto nous offre à nouveau ici un tome charnière, qui va venir clôturer l’histoire d’un groupe de chercheurs pour ouvrir celle de d’une nouvelle génération. Mais la clôture ne se fait pas sans mal et nous allons souffrir avec eux.

Même si l’auteur tome un peu, beaucoup, quand même dans la caricature de ce qu’était l’Inquisition, on ne peut nier que nous avons tremblé et été horrifié par le destin qui attendait Okszy et Badeni, ces passionnés de vérité qui sont malheureusement tombés sur plus forts et têtus qu’eux. C’est brutal, sans concession et inéluctable. L’auteur e nous épargne rien de cette torture et il est assez dur d’assister au scène, nous aussi impuissants derrière notre livre. C’est froid, empirique et sans la moindre possibilité de dialogue ou d’échanges pour se comprendre. Les rouages mis en place sont implacables et montrent bien la résistance des institutions passées pour préserver leur pré-carré. La fin de cet épisode est donc particulièrement douloureux dans tous les sens du terme.

Heureusement comme à chaque fois dans cette aventure, une fenêtre se ferme dans la nuit pour qu’une nouvelle s’ouvre dans la lumière. Ce n’est pas sans émotion que j’ai assisté à cette ouverture en deux temps. En premier avec la jeune chercheuse directement formée par Badeni et Okszy qui va réussir à s’en tirer par la plus grande des chances, et qui va ainsi nous offrir, avec son père, la scène la plus forte peut-être de ce tome, après celle de l’exécution de nos amis sous les étoiles. Et puis, il y a la grande surprise finale où le génie de Badeni pour continuer la lutte nous explose au visage. C’est clairement le genre de passe passe scénaristique tiré par les cheveux, mais c’est également tellement jouissif de découvrir un si beau pied de nez aux autorités pour poursuivre la recherche de vérité. Impossible d’y résister !

Malgré un dessin qui manque vraiment de panache (pour ne pas dire plus) par rapport à la force de l’oeuvre, l’immersion fut une fois de plus totale dans ce récit d’aventure pour faire percer la vérité et la transmettre malgré les freins puissants des autorités. Ce fut une lecture douloureuse mais pleine d’espoir, avec un côté inéluctable mais une grande force de résilience. Ainsi malgré une narration classique et parfois un peu plate de beaux moments s’échappent et se dessine dans l’adversité.

Tome 6

De bonnes idées ne peuvent pas tout me faire pardonner et ici bon sang que c’était narrativement indigeste (ou presque) à lire…

Nous avons quitté nos idées héliocentristes après un énième revers où l’Eglise l’avait emportée pour le cacher, nous tentons de raccrocher les wagons avec un petit bond dans le temps et surtout un changement de personnages qui nous fait perdre l’ensemble de nos repères. Et je n’aime pas perdre ainsi mes repères.

J’ai passé le tome à attendre le moment où cette nouvelle aventure, ces nouveaux personnages allaient prendre sens avec ce qu’on avait déjà vécu et quand c’est arrivé ce fut la déception devant tant de grosses ficelles et facilités. C’est bien beau de vouloir tourner le cadrant ailleurs, encore faut-il qu’il soit orienté correctement pour que cela fusse intéressant. J’ai trouvé ce tome terriblement longuet avec parfois des dialogues/monologues qui n’en finissaient pas et parlaient un peu dans le vide pour dire de bons gros poncifs avec des pseudo allures philosophiques et engagées. Je n’y ai pas cru une seconde… Je ne sais pas si c’est dû aux clichés ambulants qu’étaient les nouveaux personnages et le trop bref contexte dans lequel ils évoluaient mais ça n’a pas pris une seconde sur moi.

Je suis donc passée à côté de ma lecture ici… Heureusement les dernières pages me laissent l’espoir de raccrocher les wagons par la suite avec des retrouvailles avec un personnage connu qui a bien changé et qui mène désormais un groupe de rebelles contre l’Eglise et l’ordre qu’elle essaie d’instituer. J’avoue qu’à l’inverse du reste du tome assez flou et insipide, ce vent de révolte où on clame son envie de progrès et de partage des connaissances me parle bien plus, surtout si on réintroduit nos thèses chéries et qu’on me parle d’imprimerie. Affaire à suivre donc.

Parfois on attend trop d’une oeuvre qui a su nous séduire intellectuellement et la forme nous fait trébucher et tomber, c’est ce qui m’est arrivé ici. J’ai trouvé les dessins particulièrement ratés, la narration insipide et maladroite, trop inutilement bavarde. Ce fut un coup pour rien. Heureusement le final relève la donne et pousse à lire la suite car relançant l’intrigue dans la direction connue et appréciée. Attention aux auteurs à ne pas trop sortir de certains sentiers balisés sans être en cordé, ça peut causer de lourdes chutes comme ici ^^!

(Merci à Ki-Oon pour cette plongée dans l’histoire de notre passé scientifique)

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