Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Make Up with Mud de Yosikazu

Titre : Make Up with Mud

Auteur : Yosikazu

Éditeur vf : Meian

Années de parution vf :  Depuis 2022

Nombre de tomes vf : 6 (en cours)

Résumé : Qui décide de mon maquillage ? Le  » visage idéal « , comment l’obtenir ? Si on s’intéressait au coeur plutôt qu’à l’apparence ? « Je veux que tu restes telle que tu es ». Voici ce que le petit ami de Miku lui a toujours dit, faisant d’elle une novice du maquillage, bien qu’elle ait déjà 25 ans. Néanmoins, comme ils ont des projets de mariage, elle compte arrêter de travailler dans un futur proche et pense donc que ce n’est pas quelque chose d’important…
Seulement apparaît, un jour devant elle, un garçon adorant se maquiller. Miku est à la fois impressionnée et émue par le maquillage que ce dernier a réalisé sur son visage, mais la réaction d’Haru n’est pas du tout celle qu’elle attendait… L’histoire d’une jeune femme qui reprend sa vie en main grâce au maquillage !

Mon avis :

Tome 1

Série coup de poing, critique à charge d’une société et des couples toxiques, Make up with mud m’a vraiment surprise. J’avais peur avant de le découvrir de tomber sur le cliché du « smut manga » dont il a tous les codes avec ses dessins et son personnages beau mais effrayant. J’ai à la place découvert une histoire forte, puissante et juste qui m’a rappelé l’excellent A l’ouest, les vagues, un roman de Brittainy C.Cherry. (D’ailleurs si vous aimez les romances qui ont du sens, lisez Brittainy C.Cherry !)

Dans le catalogue de Meian, j’étais habitué aux titres plein de souffle et d’aventure comme Kingdom, Angolmois ou Egregor, aux titres plus fun et léger pour Magica Madoka ou Escale à Yokohama et j’avais vu qu’il y avait aussi plusieurs titres assez fan service, mais je ne savais pas qu’ils avait aussi une gamme à dimension coup de poing dont Make up with mud est un excellent fer de lance. 

Dénonciateur fin de ce que peut être une relation toxique, il décrit avec beaucoup de justesse ce que peut être le quotidien d’une jeune femme enfermée dans ce type de relation sans s’en rendre compte et qui va avoir peu à peu le déclic le jour où elle va vouloir se maquiller et déclencher les hydres de son copain, tandis qu’étrangement un inconnu, lui, la complimente et l’aide à se sentir bien. Ce décalage entre les réactions des deux jeunes hommes va déclencher quelque chose en elle.

J’avais peur, je l’avoue, de tomber sur quelque chose d’outrancier et tape à l’oeil en commençant le titre, les Japonais ne faisant pas toujours dans la finesse, mais j’ai été surprise par la subtile écriture de Yosikazu et ses dessins fins et percutants qui mettent parfaitement dans l’ambiance. Avec un rythme lent et insidieux, il décrit le quotidien de Miku, jeune standardiste en couple depuis 6 ans avec Haru, jeune avocat, qui l’air de rien contrôle tout dans sa vie et l’a réduite à une poupée sous son joug. Pour Miku, cela semble normal. Pour nous, c’est effrayant de découvrir l’ampleur de son emprise petit à petit. 

Make Up With Mud #1

Ce genre d’histoire est absolument nécessaire. Il faut lire ce type de fiction pour ne pas tomber dans ce genre de relation toxique dans la réalité, car parfois on ne s’en rend même pas compte. C’est d’ailleurs ce qui arrive ici et la description de ce quotidien est saisissant. L’auteur met beaucoup de sentiment dans son oeuvre. Il accentue l’horreur du quotidien de Miku et le côté effrayant de son conjoint par un dessin inspiré des thriller et de l’horreur quand il s’agit de mettre en scène ce dernier. Et au contraire accentue la différence avec Yves, le lumineux jeune homme genderless (qui aime aussi bien s’habiller en homme qu’en femme et se maquiller tout en étant hétéro) que Miku rencontre. La dichotomie entre les deux est saisissante.

C’est donc une lecture addictive où on sent progressivement une tension monter. On est touché par le destin de cette pauvre Miku, qui sous ses apparences de jeune fille trop gentille pour son bien, est en fait une victime qui est capable de s’en sortir si on l’aide. La main tendue par Yves est belle. J’ai aimé les problématiques autour de ce jeune homme aimant le maquillage et les vêtements de femmes, car il évoque les tendances de body positive, sex positive et autres tendances à s’aimer soi-même indépendamment des critiques et regards extérieurs pour lutter contre notre société grandement toxique et patriarcale. 

Avec surprise, j’ai découvert un titre aux ambitions très féministes dans Make up with mud. Construit comme un jeu de quilles où chacune est sur le point de vaciller sur la pression de l’autre, il révèle combien on peut facilement tomber dans une relation toxique mais combien c’est dur d’en sortir. Il explique aussi combien c’est important de s’aimer soi-même et de ne pas toujours écouter les autres, mais sans jugement et avec la conscience de la difficulté de la chose. Titre coup de poing, c’est surtout un titre très juste sur certains ravages fait à la condition féminine. Je valide à 200% !

Tome 2

Suite du combat d’une femme pour sortir de la relation toxique où elle est prise avec son petit ami et fiancé, c’est une lecture pleine de rage et de colère pour celui qui y plonge. C’est dire la puissance d’évocation de Yosikazu.

Après un premier tome qui nous faisait découvrir la jeune Miku et l’enfer qu’elle vivait par consentement avec son petit ami Haru, l’auteur nous plonge encore plus profondément dans les secrets de cette relation sous emprise dans ce deuxième volume. La rencontre d’Yves par Miku étant vraiment l’élément déclencheur à sa prise de conscience et heureusement ! 

La façon dont Yosikazu met en scène le quotidien de Miku avec son petit ami qui la tient littéralement en laisse fait froid dans le dos. Ce type est révoltant, j’ai rare autant détesté un personnage dans une relation de couple à part Takumi dans Nana. Sous ses airs doux, il régente tout, la dénigre constamment et c’est aussi violent que des coups, l’autrice le montre bien à grand renfort d’effets graphiques. Il est bon de montrer que la violence n’est pas que physique mais aussi psychologique et que l’emprise de quelqu’un peut prendre bien des formes et s’insinuer partout.

J’ai donc été ravie, et peut-être un peu surprise que cela arrive si vite, que Miku se réveille et décide de se rebeller grâce aux révélations qu’elle a suite à sa rencontre avec Yves. Ce personnage aussi est très bien écrit. Outre le fait qu’il soit genderless, il est ultra positif et protecteur, mais il sait aussi rester à sa place et ne pas s’imposer, laissant Miku prendre ses décisions pour que cela vienne d’elle, mais veillant aussi sur elle. Il a la juste distance, je trouve et j’apprécie beaucoup car je trouve que quand on est dans la situation de Miku, si la réalisation de vient pas de nous, elle ne sert à rien, le risque est trop grand de rechuter.

L’écriture du mangaka est donc plein de finesse. Il orchestre aussi à merveille le rôle de la société et de la famille dans l’emprise que subissent souvent les jeunes femmes, surtout au Japon. On attend d’elles qu’elles soient parfaites, pures et soumises, à l’image des femmes d’autrefois. On veut qu’elles se marient jeunes et qu’elles « réussissent » dans ce mariage. On les encourage à dépendre de leur conjoint en leur souhaitant d’arrêter de travailler une fois marier. Tout est fait pour les placer sous le joug masculin, c’est terrible et parfaitement décrit ici de manière un brin insidieuse, je dois dire.

Ainsi la bulle monte, monte dans ce tome. De la rencontre des deux hommes de la vie de Miku, à ses fiançailles, en passant par le clash avec Haru et le retour chez ses parents d’une Miku qui souhaite se prendre en main mais a peur, l’atmosphère est étouffante et électrisante. On a peur à chaque instant de ce qu’il pourrait lui arriver, du mauvais choix qu’elle pourrait faire et qui pourrait lui être fatal. Que c’est bien écrit !

Surprise confirmée avec un deuxième tome tout aussi si ce n’est plus puissant que le premier, Make up with mud est vraiment une série coup de poing douloureuse à lire mais qui est nécessaire car il faut dénoncer ces comportements toxiques et leurs dangers. L’auteur le fait avec force, avec des dessins percutants, une narration stressante et des personnages qu’on adore ou déteste ! Je suis totalement prise dans l’engrenage.

Tome 3

Quelle série puissante ! Plus les chapitres passent plus elle me tort les boyaux. Je me retrouve à vivre les choses hyper intensément et à adorer, détester, soutenir, piétiner les décisions des personnages. C’est fort !

Nous avions laissé Miku après qu’elle ait quitté son fiancé toxique Haru mais ce n’est pas si facile que ça de rompre une relation de 6 ans pendant lesquels on a été sous l’emprise de son conjoint. Ainsi malgré l’aide d’Yves, son ami de qui elle s’est très vite rapprochée, c’est à elle d’avancer et assumer ses choix mais ce n’est pas simple. 

L’auteur montre encore une fois le poids de la société dans ce que vit notre héroïne mais également dans le passé de ses compagnons qui est réellement constitutif de ce qu’ils sont. Nous avons d’un côté un Yves, qui a été élevé dans une famille libérale, qui a appris à s’aimer et qui a été confronté ensuite au côté très fermé de la société japonaise, ce qui l’a blessé. Puis, nous avons Haru dont on découvre l’enfance perturbée par la relation tumultueuse de ses parents où son père, un modèle de masculinité toxique, a tenté de brider sa mère sous son regard, ce qui a terriblement mal influencé ce dernier, qui considère désormais qu’une femme forte et indépendante est impure et anormale… C’était terrible à lire.

L’auteur décrypte à merveille tous les mécanismes qui conduisent à considérer les femmes comme devant être soumise aux hommes, qui conduisent à décrier celles qui osent être indépendantes, ou encore ceux qui catégorisent les gens et les enferment dans des genres et comportements alors que rien ne devrait étiqueter comme ça les individus. C’est puissant. 

Ainsi même si Miku m’a beaucoup fait rager dans ce tome. J’ai aimé la voir lutter, prendre son indépendance, chuter puis se relever et s’affirmer. Rien n’est simple. L’auteur ne nous offre pas un schéma facile et prédéfini. Il met des obstacles que parfois les héros se prennent avant de se relever et de recommencer. C’est très chouette. Je n’ai pu qu’être touchée par cette femme qui pourtant au début était le cliché de la fille soumise qui m’agace tant. De la même façon, j’ai été émue qu’Yves se révèle plus fragile et avoue lui aussi porter un masque et se montrer plus fort qu’il ne l’est pour cacher ses failles. Ça sonne juste et bien plus humain. Ainsi les personnages peut-être un brin caricaturaux du début deviennent-ils de plus en plus au fur et à mesure que l’histoire avance. Bravo ! Il reste bien sûr encore beaucoup à faire.

Histoire résolument moderne, Make up with mud n’en finit plus de montrer la dureté de la quête d’émancipation de son héroïne. Raconté avec justesse, le titre met en lumière tout ce que notre société fait pour mettre à mal les êtres qui veulent sortir des cases. C’est rude, c’est âpre, c’est violent même mais indispensable. J’aime à croire que le chemin semé d’embûches de l’héroïne débouchera sur quelque chose de superbe pour elle. En tout cas, j’ai envie d’y croire et de l’encourager !

Tome 4

Après beaucoup d’incertitude, voici le tome où l’héroïne se prend définitivement en main et ne cède plus de terrain. Ça fait un bien fou de voir ça !

Les violences intraconjugales ne sont pas un sujet facile à traiter. Il existe énormément de nuances dans celles-ci et surtout dans les sentiments ambigus souvent des victimes. Depuis le début, Yosikazu traite cela avec beaucoup de finesse et de doigté sans jamais tomber dans les écueils du genre, mais également toujours avec une belle force.

Ainsi dans ce tome continue-t-elle de pointer du doigt notre société et ses réactions incrédules face à un homme bien sous tout rapport qui est en fait une pourriture de premier ordre. La famille de Miku est révoltante en cela. Mais notre héroïne a gagné en force grâce à Yves et s’affirme désormais, ne se laissant pas faire, faisant la sourde oreille à sa famille et avançant, ce qui n’a rien de simple quand on écoute les discours moralisant et culpabilisant de sa mère.

Ma bouffée d’air frais dans cette famille, c’est le petit frère de Miku, qui va d’ailleurs se rapprocher de Yves et faire preuve d’une belle ouverture d’esprit. Avec lui, on ouvre ainsi l’histoire vers un second volet : cela des nouvelles relations de Miku. Elle n’est plus avec son ex-, même si son ombre est encore pesante, va-t-elle ouvrir son coeur à une nouvelle histoire ?

J’ai aimé voir se mélanger dans ce tome les implications de la rupture, à travers le poids des menaces à distance de son ex-, même si on ne le voit pas, mais également l’ouverture que cela crée pour Yves qui, en la revoyant, voit bien qu’il a des sentiments pour elle qui ne s’éteignent pas. Ce fut très touchant de suivre ce personnage, conscient de ce qu’a vécu Miku, qui ne veut pas reproduire ce schéma et qui considère un peu trop ses propres sentiments négativement alors que ça n’a pas vraiment lieu d’être, du moins pas à 100%.

L’autrice cependant ne souhaite pas faire virer son histoire à de la romance et reconstruction à ce stade-là. Elle souhaite encore revenir sur la toxicité sur le long terme d’une telle relation et ainsi, elle introduit un nouveau personnage étrange : avocat qui pourrait aider Miku mais qui en même temps a un passif avec l’ex de celle-ci. Très mystérieux, il m’interroge. J’ai peur d’un côté qu’il soit aussi défaillant que Haruhisa mais de l’autre je me dis qu’il pourrait être l’instrument, non de la vengeance, mais de la juste rétribution de Miku. Affaire à suivre.

Nouveau tome palpitant, cette histoire de moeurs n’en finit plus de m’étonner par sa justesse dans un cadre pourtant terriblement glissant. Je suis frappée par le juste portrait de l’ambivalente famille de Miku. Yves est toujours mon coup de coeur. Il m’émeut par son parcours. Quant à Miku, quelle belle évolution ! Et en plus, un petit twist vient corser les choses avec le mystérieux Kitake. Je suis aux anges.

Tome 5

Quelle série toujours aussi surprenante. Dire que je ne misais pas dessus à sa sortie, imaginant à cause de ma mauvaise interprétation des couvertures quelque chose de racoleur alors que le titre est d’une finesse ravageuse. Une petite pépite à découvrir sur le droit des femmes et le droit à être libre !

Ce nouveau tome m’a ravie. Très centré sur le personnage de Yves, mon chouchou depuis le début, je ne m’en cache pas, il a permis d’explorer de nouveaux horizons. En nous présentant des pans du passé de la famille de Yves, Yosikazu élargit encore le spectre de sa saga sociale et c’est confondant de réflexions pertinentes sur la place de la femme, la vie de couple, la vision de l’enfant et j’en passe. J’ai adoré ! Découvrir Yves dans ses relations avec ses parents est pourtant complexe mais l’auteur parvient à rester juste et si une pointe de jugement se fait sentir envers ceux aux esprits trop étroits, l’auteur prend aussi la peine d’expliquer leur point de vue et leur origine, ce qui est tout à son honneur.

J’ai donc été emportée par le tourbillon Yves dans ce tome, ce jeune homme amoureux de Miku, qui aimerait désormais qu’elle se tourne vers lui, mais c’est plus compliqué que ça. Et j’ai beaucoup aimé que la rencontre avec son père fasse émerger les failles d’Yves également, car oui, il projette sur Miku et probablement sur d’autres femmes ce qu’il a vécu avec sa mère et il la voit comme une femme en détresse qu’il souhaiterait aider. Or, le propos ici est la liberté ou plutôt l’acquisition personnelle de la liberté, apprendre à se débrouiller seul et se libérer des chaînes de la société. L’auteur en explique à merveille la complexité, à la fois à travers le modèle de Yves que sa mère a toujours voulu laisser libre de ses choix, ce qui va de se percer les oreilles enfants, à l’appeler par son prénom et pas maman, jusqu’à se maquiller et s’habiller en fille ou garçon selon ses désirs ; mais également à travers le portrait de cette femme, étrangère mariée à un Japonais très traditionnel, qui a peut-être fini étouffée par cela. J’ai hâte de rencontrer cette femme de visu et non plus dans les souvenirs de son fils.

Ce point était utile. Cependant, avouons que pendant ce temps-là l’histoire n’avance pas. Nous sommes toujours face à la problématique de ce jeune avocat louche qui a proposé son aide à Miku pour se séparer de son fiancé et toujours avec sa famille qui n’accepte pas cette séparation. L’auteur a donc laissé le règlement de tout cela à plus tard pour le meilleur et pour le pire. Seule petite avancée, Miku continue de penser enfin un peu plus à elle, à se faire plaisir, à faire ce qu’elle aime et Yves ose la pousser dans ses retranchements pour continuer, un peu égoïstement, à la faire avancer. Cela donne très envie de découvrir la suite.

Tome qui offre une petite pause dans l’oeuvre de déconstruction – reconstruction de son héroïne au sortir d’une relation toxique, il propose de nous aider à élaborer une théorie sur ce qu’est vraiment la liberté dans nos société et ce qu’elle coûte. C’est âpre mais lumineux, sombre parfois mais poignant, et piloté par le personnage d’Yves et sa famille, ce fut un petit coup de coeur. J’ai adoré découvrir ce qui a forgé son caractère et continue de le faire. Celui-ci est vraiment mon personnage de coeur dans la série, malgré ses failles, ça se confirme.

Tome 6

La superbe déconstruction reconstruction de Miku se poursuit avec un tome centré sur le nouveau couple qu’elle forme avec Yves et ses aspirations pour celui-ci. Elle pose joliment les mots sur ce que devrait être chaque relation de couple.

Après cette avancée tellement attendue dans l’histoire, je me demandais comment l’autrice allait gérer le virage. Elle le fait comme on aurait pu s’y attendre avec tendresse, humour et force quand même, nous offrant des moments à la fois doux et mignons et d’autres plus sérieux, totalement nécessaires.

J’ai beaucoup aimé suivre les premiers temps, forcément maladroits, du nouveau petit couple. Yves est mignon tout plein avec son impatience difficilement maîtrisée et Miku avec sa grande naïveté. On est à fond dans les clichés du genre, il faut l’avouer, mais comme on les aime bien, ça passe plutôt bien et on ne peut s’empêcher de craquer pour eux. Pour autant, ce n’est pas seulement mignon car derrière cela, il y a aussi des questions plus profondes : on nous parle de ces proches au sens large qui peuvent être jugeant et ne pas accepter un nouveau couple après une séparation, on nous parle de l’importance dans le couple d’écouter mais aussi de se parler, communiquer et échanger. C’est important. Ainsi, j’aime beaucoup les bases de cette nouvelle relation qui montre l’évolution de Miku qui ne veut plus se contenter d’être passive dans son couple.

L’histoire avance ainsi à grands pas et pas seulement de leur côté. L’autrice s’intéresse également aux personnages secondaires de son histoire et ça fait du bien. Je ne l’aime toujours pas mais je trouve intéressant de continuer à suivre l’ex de Miku et de découvrir de quelle famille compliquée il vient, ce qui peut éclairer sur son comportement, vu les modèles qu’il a eu. J’ai aussi apprécié de voir Yves se livrer à Miku et lui révéler l’histoire de sa propre famille, même si nous, nous la connaissions déjà. C’est une belle preuve de confiance. On a ainsi les portraits de deux jeunes hommes qui n’ont pas eu des vies familiales de tout repos, mais l’un a choisi (si on peut dire) de se conformer à ce qu’il a connu, tandis que l’autre au contraire cherche à lutter contre, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Toute la différence est là.

Très beau et puissant manga sociétal, Make up with mud continue de m’apporter ma dose de récit contestataire sur la vision que la société porte sur les couples et les gens qui sortent du cadre. C’est bénéfique d’entendre des discours de gens qui luttent pour s’affirmer même si c’est dur. C’est important de les voir résister à la pression et bâtir une vie plus heureuse et fidèle à eux-même. On a besoin de ce genre de modèle pour dire non !

(Merci à Meian pour cette découverte coup de poing !)

> N’hésitez pas à lire également les avis de : Les voyages de Ly, Millina Vous ?

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19 commentaires sur “Make Up with Mud de Yosikazu

  1. J’ai passé une commande chez Meian ce WE alors c’est trop tard pour cette fois mais je note sans hésiter cette courte série. La couverture et le titre ne m’auraient pas attirée alors que tout dans cette histoire me tente. Je trouve important d’évoquer ce terrible maux des relations toxiques, bien trop glorifiées à mon goût dans les livres, d’autant que cela semble fait avec une certaine intelligence !
    Je trouve aussi intéressant que soient décortiqué les mécanismes qui conduisent à considérer les femmes comme des choses à soumettre et que des obstacles soient, comme dans la vraie vie, placée sur le chemin de la liberté.
    Merci pour cette belle découverte !

    Aimé par 1 personne

    1. Avec grand plaisir !
      J’étais dans la même situation que toi, le titre avait un dessin en couv qui ne m’attirait pas et me rappelait certains shojo bas de gamme que j’avais pu voir passer y a quelques années. J’avais donc pas mal d’a priori… Mais l’avantage des partenariats, c’est qu’on peut sortir de sa zone de confort et ici j’ai été plus qu’agréablement surprise !

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  2. C’est une bonne série, j’ai lu les 3 tomes édités à ce jour.
    Le scénario est une belle surprise, et au final, il n’y a pas qu’un problème de maquillage, mais surtout d’emprise psychologique.
    Le tome 3 est un vrai révélateur du comportement du petit ami de l’héroïne.
    On voit dans chacun des tomes l’héroïne s’émanciper du regard des autres et de ce qu’on lui impose, même au travail ; pour enfin faire ce qui lui plait à elle, selon ses choix, même si elle se trompe.
    On ressent aussi la pression sociale de la société ; le fait de trouver un mari avec un gros salaire ; de devenir femme au foyer etc…
    J’ai adoré le tome 3, où le petit ami nous retourne le cerveau avec ses arguments, et on lui donnerait presque raison.

    Les dessins sont bons, même si parfois il y a de petites imperfections.

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    1. Tu as parfaitement résumé ce que j’ai ressenti à la lecture. Cet homme est terrifiant parce qu’il cache merveilleusement son sombre visage sous des propos qu’on nous a appris à accepter même s’ils sont révoltant au fond mais on les a tellement intégrés…

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  3. Ce n’est pas le genre de lecture vers lequel je me serais dirigée, mais ça semble très intéressant, voire indispensable, comme tu dis. Sais-tu combien de tomes sont prévus?

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  4. Une pépite que j’ai failli laisser passer. C’est grâce à une médiathèque près de chez moi que je l’ai découvert… et je suis devenue addict !
    Je n’aurai jamais pensé à une telle histoire. J’avoue que le titre en anglais ne m’avait pas fait percuter. j’avais juste vu le « make up » et non le « mud » associé.
    Et graphiquement tout ce que j’aime 🙂 .

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    1. On est deux à avoir failli le rater et à adorer finalement. Comme toi j’avais pas percuté avec le mud et n’étant pas particulièrement fan des dessins au premier coup d’œil, sans Meian je n’aurais jamais essayé. J’ai eu de la chance.

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