Hadès la Saga de Scarlett St. Clair

Titre : Hadès la Saga

Auteur : Scarlett St. Clair

Éditeur : Hugo Roman

Année de parution : 2023

Nombre de tomes  : 2 / 3 (en cours)

Histoire : Redécouvrez le monde fantastique des dieux et des mortels, à travers le regard d’Hadès.
Hadès, le dieu des Enfers, est connu pour sa règle inflexible, ses luxueuses boîtes de nuit et ses marchandages impossibles. Habitué à tout contrôler, il n’est pas préparé à découvrir que les Parques ont choisi Perséphone, déesse du Printemps, pour être sa future épouse et reine.
Malgré son attirance pour le dieu, Perséphone, une ambitieuse étudiante en journalisme, est déterminée à dénoncer Hadès pour ses méthodes cruelles et impitoyables. Elle le défie à chaque instant, alors même que l’attraction entre eux explose. Hadès se retrouve face à l’impossible : prouver que sa future épouse a tort. Malgré ses efforts, certaines forces souhaitent les séparer et Hadès se rend compte qu’il est prêt à tout pour son amour interdit, même à défier le destin.

Mon avis :

Tome 1 : Game of Fate

Marissa Meyer avait proposé le même exercice il y a quelques années, réécrivant son premier tome de sa célèbre saga Twilight à travers le point de vue d’Edward, Scarlett St. Clair fait de même avec Hadès dans Hadès & Perséphone et ayant eu beaucoup de mal avec le caractère de Perséphone qui m’a plusieurs fois gâché la lecture, j’ai cru trouver la solution ici pour plus apprécier l’univers de l’autrice.

Comme prévu, nous redécouvrons l’histoire du point de vue d’Hadès et l’autrice nous permet ainsi de découvrir un pan de l’histoire qui nous était inconnu et de voir ce qu’il se passait en coulisse de son côté également, ce qui est diablement plus intéressant que d’aller voir du côté de Perséphone qui joue les humaines. Au moins, avec Hadès, nous allons chez les dieux et ce qui se trame chez eux m’a bien plus intéressée que la vie de Perséphone. J’ai notamment beaucoup aimé suivre l’histoire d’Aphrodite et Héphaïstos pour lesquels Hadès cherche à jouer les conseillers matrimoniaux.

Cependant nous sommes vraiment dans une redite de l’histoire et au final ces moments ne sont pas si nombreux. A la place, on revit les scènes déjà écrites dans l’autre version de la série, mais avec comme des trous entre parfois, qui fait que sans avoir lu celle-ci, juste avec celle qu’on a sous les yeux, c’est beaucoup moins fluide et compréhensible. La relation entre Hadès et Perséphone est loin de couler de source ici et semble même encore plus bancale si on ne la connaît pas déjà, idem pour le personnage de Perséphone qu’on peine encore plus à cerner, tout comme l’évolution de ses sentiments. On a l’impression qu’elle se réveille d’un coup amoureuse de lui sans signe avant coureur. C’est assez perturbant.

Je ferai donc la même critique qu’à chaque fois avec ce genre de réécriture, il aurait mieux valu écrire directement une intrigue à deux points de vue d’entrée de jeu, cela aurait été mieux équilibré, plus profond, plus vivant et intéressant, que le résultat un peu bancal qu’on a ici avec ses points positifs et négatifs. Voilà pour cette relecture. Continuons pour ce qui est de l’histoire maintenant.

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Comme précédemment, nous sommes avec une lecture addictive qui se dévore même si on est dans une version policée et un brin plus mature d’un After-like avec la mythologie et les dieux grecs remplaçants les jeunes étudiants qu’on connaît mais avec le même schéma narratif de base qui vient ici se faire contrarier par un Hadès, dieu-narrateur.

Sur ce fond de romance archi classique, avec une héroïne humaine et étudiante, j’ai aimé voir l’autrice greffer des éléments de la mythologie grecque, surtout dans ce volume où c’est Hadès qui mène et donc où on en apprend plus sur les relations troublent qu’ils entretiennent les uns avec les autres et la façon dont ils interagissent avec le monde des humains. Mais j’ai peut-être trouvé cela moins approfondi que dans la saga précédente. L’autrice met moins en scène ses pouvoirs et ses oeuvres dans le monde humain.

Cependant tout comme dans Hadès et Perséphone, c’est plus cette mythologie et ce décor original de l’histoire qui m’ont plu que la romance. Je continue à trouver que celle-ci manque de développement, notamment du côté de nos amants. On a l’impression d’une relation superficielle guidée uniquement par le désir et la destinée et bien peu par les sentiments. Dans un premier temps, on n’entend qu’Hadès rabâcher que Perséphone est celle que les Moires ont désigné pour lui, puis dès qu’ils sont « ensemble », ils passent leur temps à coucher ensemble comme des lapins sans forcément parler. C’est assez pauvre niveau développement émotionnel et relationnel encore une fois.

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Bien qu’étant critique, je me retrouve une nouvelle fois à avoir dévorer cette romance – fantasy au décor tellement fascinant. C’est devenu classique maintenant d’associer mythologie et romance, c’est la mode, mais cela a toujours du charme quand c’est bien fait et ici découvrir l’histoire du côté d’Hadès apporte des petites choses en plus côté mythologie justement. Si les défauts sont les mêmes que dans Hadès & Perséphone, avec mon agacement envers celle-ci en moins, d’autres pointent le bout de son nez car l’autrice sait qu’elle a déjà raconté déjà une fois cette histoire. C’est donc dommage qu’elle n’ait pas directement conçue une histoire à deux points de vue, une partie des défauts aurait ainsi pu s’annuler, même si je ne nie pas que ça reste fort addictif et que je lirai volontiers la suite ><

Merci à Hugo Roman pour leur confiance

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Fantasy à la carte, Un zeste de littérature, Vous ?

Tome 2 : Game of retribution

Même peine et même sentence pour ce deuxième volet qui comme le premier a le mérite de nous présenter le point de vue d’Hadès qui apporte bien plus de mythologie à l’ensemble mais qui reste une lecture un peu superficielle du fait de la romance fort maladroite et du manque du point de vue de Perséphone. Il ne sera pas parvenu à me réconcilier avec le concept.

Je continue à trouver qu’il est dommage que l’autrice ait séparé les deux points de vue du couple principal au lieu de les réunir dans un seul et unique volume à chaque fois. J’ai à chaque fois l’impression de lire une histoire tronquée et ça m’agace. Quand je suivais Perséphone, c’était trop culcul, à cause de sa grande naïveté. Quand je lis Hadès, c’est trop froid, à cause de sa méconnaissance des émotions humaines. Quand je suivais Perséphone, c’était trop humain et étudiant, comme dans les New Romance archi connus désormais. Quand je lis Hadès, j’ai l’impression d’avoir de multiples scènes de sexe à chaque chapitre et de suivre le parcours du combattant pour inculquer les bonnes manières envers les femmes à un homme plus qu’obtus. Ce n’est pas simple…

Heureusement au milieu de toutes ces maladresses, il y a un enjeu intéressant dans cette version du tome 2. Tandis qu’avec Perséphone, on suivait l’évolution de ses relations à ses amies femmes et sa découverte de la sororité dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Avec Hadès, nous avons droit à une revisite des Travaux d’Hercule avec Hadès à la place sous les ordres d’Héra pour le punir de ne pas l’avoir aidé à renverser Zeus. J’ai apprécié de plonger à nouveau au coeur de ces mythes et de voir ceux-ci revisités par cette punition qui va le faire tuer des monstres mythiques ou récupérer des artefacts volés, dans une ambiances des plus délétères, lui n’ayant pas du tout envie de faire ça et Héra se réjouissant des tensions qu’elle crée ainsi entre Perséphone et lui.

Cependant, j’ai beau aimé la mythologie et le décor qu’elle apporte à l’histoire, celle-ci reste avant tout une romance new adult et c’est bien le problème pour moi. Je retrouve sans cesse les mécanismes des mauvais romans du genre, avec une héroïne trop naïve qui se plaint sans cesse de son homme, pas très éveillé aux droits des femmes, mais qui se réconcilie toujours sur l’oreiller. Il y a peu de discussions et ça ne vole pas haut. Il y a peu de développements dans leur couple et c’est archi cliché. Les plaintes perpétuelles de Perséphone sont vite fatigantes. J’aurais préféré plus de mythologie et moins de romance, enfin de parties de jambes en l’air, soyons honnête. Ça aurait peut-être permis que l’annonce finale tombe moins comme un cheveu sur la soupe, même si c’est moins pire que dans la version de Perséphone.

Une saga qui peine à me convaincre et j’en suis la première frustrée car l’aime l’utilisation moderne qui est faite de la mythologie et les tentatives d’éducation des hommes aux droits des femmes actuels. Malheureusement un schéma narratif bien trop éculé et maladroit vient un peu tout gâcher avec cette héroïne insupportable et la relation romantique qui en découle. Le dernier tome s’orientant plus sur une guerre titanesque, je me dis qu’il pourrait me plaire plus que ses prédécesseurs. Affaire à suivre !

Merci à Hugo Roman pour leur confiance