Livres - Fantasy / Fantastique

Blood Song d’Anthony Ryan

Titre : Blood Song

Auteur : Anthony Ryan

Éditeur vf : Bragelonne (Poche)

Année de parution vf : 2022 – 2023

Nombre de tomes vf : 6 (série terminée)

Histoire : Vaelin Al Sorna, héros légendaire du Royaume Unifié, accomplit son dernier voyage. Sur le navire qui l’emmène vers sa condamnation, il raconte à un jeune chroniqueur impérial les événements qui l’ont conduit à cette tragique conclusion.
Vaelin aurait dû succéder à son père, le célèbre Seigneur de Guerre, mais il était promis à un autre destin. Confronté dès l’enfance au quotidien rude d’un combattant de la Foi, il n’aura désormais pour seule famille que l’Ordre qui l’a recueilli dans ses rangs. C’est là, entre les maîtres sans pitié et les épreuves initiatiques mortelles, qu’il se liera à vie à ses frères d’armes, et à celle qu’il n’a pas le droit d’approcher. Devenu le fer de lance d’un royaume gouverné par le sang, Vaelin est redouté sur tous les champs de bataille. Mais c’est pourtant son humanité qui fera de lui à la fois un héros et un traître…

Mon avis :

Tome 1 : La voix du sang, partie 1

Titre totalement passé inaperçu chez moi malgré sa sortie en librairie entre 2014 et 2016 en grand format, il fait partie de ses victimes de délit de faciès. En effet, déçue par une certaine fantasy à la Marc Lawrence qui ne me correspondait pas, j’ai cru en voyant les couvertures de Blood Song qu’il en irait de même avec Anthony Ryan, j’ai eu cruellement tort.

Je remercie pour cela Armance du compte insta Around the corner, pour m’avoir fait changer d’avis. Son envie enthousiaste sur la saga qu’elle a dévoré à toute vitesse en audio-books a clairement été communicative et je risque d’en faire de même, peut-être à un rythme plus réduit, aimant faire durer le plaisir ^^

Blood Song, ce sont donc trois gros tomes grands formats découpés en six plus petits tomes poches avec des couvertures à couper le souffle dans ce format. Merci Mikaël Bourgouin pour ce superbe travail. Nous allons y suivre le jeune Vaelin Al Sorna, héros légendaire du Royaume Unifié, qui va nous conter son destin depuis le moment où son père l’a offert au Sixième Ordre afin de faire de lui un combattant de la Foi, jusqu’à sa chute comme traître et la condamnation où on l’emmène.

Récit d’apprentissage, celui-ci ne se perd pas en circonvolutions. Là où dans un Scholomance que j’ai lu (et pas aimé) récemment, l’autrice délaye et délaye sans fin les années d’apprentissage de son héroïne, ici l’auteur taille dans le gras et nous offre un récit au rythme épique et trépident et ce dès les premiers chapitres. On n’est pas là pour faire dans le contemplatif, on est là pour faire vibrer le lecteur à travers la destinée de son futur héros.

Le choix de suivre un récit qui se fait en mode récit de vie par un héros plus âgé qui revient sur son parcours est quelque chose qui me plaît énormément depuis ma découverte de L’Assassin Royal adolescente et cela ne se dément pas ici. Cela apporte toujours une teinte particulière au récit.

Ici, Anthony Ryan nous présente donc dans ce premier tome les premières années de Vaelin comme membre du Sixième Ordre ou plutôt comme apprenti qui va devoir y faire des choix. Offert par son père, qui le grand Seigneur de Guerre du royaume au service de l’empereur, notre héros va vivre cela comme un abandon et apprendra ainsi à surmonter ce sentiment pour devenir celui qu’il souhaite être. Entre classique quête d’apprentissage visant à se forger un caractère et mystère de l’univers où nous sommes tombés, la lecture sera vive et passionnante.

Vaelin est rapidement un héros auquel on s’attache. Il est émouvant mais aussi courageux, réfléchi et vif. Certes l’auteur le bourre d’archétypes, tout comme les camarades et professeurs que le destin mettra sur sa route mais cela contribue à faire de ce moment une lecture rassurante dans une fantasy où on peut se glisser comme on se glisse dans nos petits chaussons. On ne voit pas le temps passer quand on suit les premières années et l’entraînement du héros ainsi que les amitiés et inimitiés qu’il se forge. Mais surtout, on est totalement immergé dans une intrigue avec de nombreuses zones d’ombre.

Car en effet, ce n’est pas seulement l’histoire de Vaelin qui nous est contée mais à travers elle, celle du Royaume Unifié, avec ces fameux Six Ordres et un septième caché et mystérieux. Un Royaume Unifié avec un Empereur qui fait des choix discutables qui auront des répercutions sur la famille de Vaelin et de ses amis, ce qui nous amènera à nous intéresser à la politique de ce dernier. Sans compter que bien des mystères et secrets entourent le passé et le présent de la famille de Vaelin et auront des conséquences pour lui et ses choix. Enfin la question religieuse est prégnante avec ses violences face à de pseudo hérétiques qui conduisent à une écriture très sectaire de la Foi enseignée. C’est tout ce mélange qui rend la lecture de ce premier tome passionnante et addictive.

Tout comme Armance, j’ai donc dévoré allègrement ce premier tome, avec fougue, passion et entrain. Je me suis très vite attachée à Vaelin, qui est le genre de héros que j’aime suivre dans des sagas au long cours, comme ce fut le cas dans Codex Alera avec Tavi. Ici le cadre est plus classique mais il regroupe énormément de thèmes que j’aime en fantasy avec ces politiques et religieux corrompus et cette jeune génération qui veut ruer dans les brancards. J’ai hâte de les voir ruer dans les brancards même si cela les conduira à une destinée funeste.

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis : Armance, BlackWolf, Blog Ameni, Chiwi, Chut Maman Lit, Dragon Lyre, Herbefol, Joyeux Drille, Lihyn, Phooka, Psylook, Zina, Vous ?

Tome 2 : La voix du sang, partie 2

Après avoir lu avec tant d’allégresse les débuts de l’apprentissage de Vaelin dans l’univers impitoyable du Royaume unifié et après le terrible coup que lui avait porté son souverain, je ne pouvais pas en rester là ! Cependant est-ce moi, est-ce Anthony Ryan, j’ai trouvé cette seconde partie de La voix du sang terriblement addictive, certes, mais terriblement maladroite dans son empilement de poncifs. Oups.

Etant la suite d’un unique volume paru aux Etats-Unis et consacré aux premières années de Vaelin jusqu’à ce qu’il forge sa légende, cette suite nous replonge donc sans avertissement préalable dans la suite de ses aventures auprès du souverain du Royaume Unifié et de sa fille, la fourbe Lyrna. Anthony Ryan sait comment conduire son lecteur sans transition au coeur de l’action et il ne s’en gêne pas. Il rebondit ainsi d’un chapitre à l’autre sur les déconvenues qu’il arrive à son héros pour le plonger toujours plus loin dans les guerre du royaume et nous entraîne voir comment celui-ci va vers un conflit d’ampleur.

Pas de soucis côté plume, si vous avez aimé le premier tome, vous retrouverez la même gouaille, la même simplicité aussi et le même côté « allez, nous les mercenaires, on part en guerre ». Anthony Ryan ne fait pas de chichi. Et en même temps, c’est peut-être ce que je lui reproche, j’aurais aimé qu’il fasse quelques chichis, qu’il fignole un peu sa plume, ses personnages, son univers, ses royaumes, ses prophéties, les forces qui s’opposent, etc. J’ai eu l’impression dans cette suite que l’auteur avait acollé côté à côté un ensemble d’épisode dont le titre aurait été : « Gloire et déchéance de Vaelin ». Un peu facile.

SI on aime la fantasy simple et épique avec un travail au minima sur l’univers, ça passe allègrement, car on a de la bataille, de la trahison, de l’engagement, de l’amour contrarié, des personnages très très vilains, des personnages très très soi-disant ni blanc ni noir (mouais), mais bon sang que c’est classique ! On voit tout venir, il n’y a pas de vrai petit twist venant surprendre. Seul le héros est vraiment développé et encore dans les archétypes du genres. J’ai eu l’impression de voir passer les autres, même ceux qui l’entourent à de rares exceptions près, et ces exceptions on les perd bien trop rapidement. Bref, c’est addictif mais c’est trop simple et facile.

L’ambition de l’auteur est de travailler à la légende de Vaelin. Franchement, je n’ai pas trouvé qu’il appuyait assez sur son rôle dans les engagements guerriers du royaume pour justifier cela. Il y a beaucoup de moments de guerre et de bataille et pourtant pas une seule scène (ou presque) n’est réellement écrite pour forger cette légende, comme le fait un Yasuhisa Hara dans Kingdom par exemple. C’est dommage. Heureusement, on suit en parallèle, et je trouve cela bien plus intéressant, la façon dont les puissants en coulisse manoeuvre pour utiliser ce dernier à leurs propres fins et contre lui-même bien sûr, à coup de chantage et autre. C’est une dynamique sournoise qui me plaît bien plus au final et qui correspond bien avec le fait que ce récit n’est au final que celui d’aveux lors d’interrogatoire d’un héros devenu ennemi public n°1.

La lecture se fait donc sans déplaisir. J’ai apprécié de suivre Vaelin dans ses campagnes, de le voir parfois (souvent) dévier des ordres qu’on lui donne, mais de se retrouver au coeur du conflit entre son Royaume et l’Empire voisin, ou entre l’Eglise et sa Foi, ou encore entre le dogme actuel et le dogme caché. J’ai surtout beaucoup aimé le voir développer et commencer à utiliser son pouvoir qui donne son nom à la série avec cette voix de sang qu’il entend et qui le guide. Celle-ci a un vrai potentiel scénaristique si elle est correctement utilisée ensuite. De même, la relation complexe qu’il entretient avec Lyrna, fille et héritière du souverain, est fort intéressante et pertinente pour la suite. Il y a du potentiel dans ce premier gros tome d’une saga en comptant 3 en vo + des suites dans le même univers.

Série somme toute assez classique, elle a les qualités de ses défauts et vice versa. Elle se lit extrêmement bien au point d’être un vrai page turner, mais elle a également un côté trop épisodique avec un empilement maladroit de séquences qui auraient demandé d’être plus approfondies pour avoir un vrai impact. Ainsi le dessin de ce héros qui devrait devenir LE plus grand guerrier de son royaume est un peu faiblard. Je n’ai pas l’impression de clore le volume sur un homme craint de tous. Mais en même temps, il y a plein de potentiel autour de sa magie, de ses relations avec les hautes sphères, de ses aventures sentimentales, etc. Je compte donc sur la suite pour trancher entre bon classique ou divertissement facilement oubliable.

Tome 3 : Le seigneur de la tour, partie 1

Après une première partie déjà aventureuse et épique mais un peu trop rapide où Vaelin, le personnage principal, était transformé en héros bien trop rapidement, Anthony Ryan revient avec une suite qui prend plus le temps où il fait gonfler gonfler l’intrigue. Bien plus palpitant !

Lisant un demi-tome (par rapport à la vo) par mois, j’ai eu quelques difficultés en premier lieu à resituer l’intrigue et les personnages. Il faut dire que dans ce nouveau volet, l’auteur nous offre un récit choral qui redistribue les cartes et surtout nous propose de voir les protagonistes différemment de lors de notre première rencontre. Ainsi nous allons écumer le royaume aux côtés de personnages vu sous un tout autre jour tandis qu’on sent que quelque chose de grave se prépare sans savoir quoi.

Je m’attendais dans ce tome à ce que Vaelin mène encore la danse, ce ne fut pas le cas. Presque personnage secondaire de ce début, on le voit peu et il fait figure de héros déchu qui se fait discret et tente de reprendre en main sa vie. A la place, nous suivons surtout la princesse Lyrna, soeur et conseillère du nouveau roi, envoyée comme ambassadrice chez les Lornaks, qui va y démontrer tout son génie en se liant avec l’une d’eux : Davoka et en dialoguant avec leur cheffe et prêtresse La Mahlessa. De nouveaux jeux politiques vont éclore et avec les points de vue et aventures également de Reva, nièce de Sentes, vassal de Cumbraël, et de Frentis, ancien frère du 6e ordre réduit en esclavage magique par une femme Kuritaï pleine d’ambition.

Cette première moitié de tome se veut moins tout feu tout flamme qu’a pu l’être la série. L’auteur prend le temps de nous refaire faire le tour des personnages, lieux et enjeux, de découvrir les nouveaux jeux d’alliances mésalliances et les nouvelles tensions. Mais une atmosphère étrange s’empare de nous, celle d’un entre deux ère, l’ancien roi du Royaume unifié ayant disparu et le nouveau faisant un peu office de bouche-trou. Ainsi, c’est avec plaisir qu’on suit un Vaelin en quête d’une forme de rédemption, faisant plus face à son famille et ses pouvoirs. C’est avec intérêt pour suit les menées de Lyrna, et avec dégoût qu’on assiste à celle de la femme réduisant Frentis en esclavage. Tout semble dénué de lien au début mais petit à petit des passerelles fort intéressantes naissent pour nous conduire à une fin de demi-tome juste explosive qui redistribue totalement les cartes et donne envie de se jeter sur la suite.

L’univers ainsi a beau somme toute être fort classique avec ces nobles qui se tirent dans les pattes, ces royaumes aux tentions liées aux différences de moeurs, sa magie assez discrète et sa propension à se battre de manière sanglante. La lecture, elle, se révèle fort plaisante car on laisse des personnages à un certain stade de leur vie, avec une certaine aura, et on le retrouve pour les redécouvrir totalement différemment. Vaelin et Frentis n’ont plus rien de héros, Lyrna n’a plus rien d’une folle ambitieuse. Le travail d’Anthony Ryan sur ses personnages vaut donc bien plus que celui qu’il fait sur son univers, c’est par le regard complexe qu’il porte sur eux qu’il nous fidélise et nous donne envie de poursuivre pour découvrir leurs destinées.

Après un début in medias res un peu compliqué pour quelqu’un qui avait laissé passer du temps après le précédent demi-tome, j’ai vite rembarqué totalement dans l’aventure, prenant plaisir à cette fantasy politico-sanglante d’inspiration européo-médiévale. Ce n’est pas tant l’univers, sa magie et ses tensions nouvelles qui m’ont plu, que l’atmosphère pesante et étrange ressentie et le regard neuf posé sur ses personnages principaux, ce qui était surprenant à plus d’un titre. Maintenant, je me dis qu’il serait peut-être mieux de laisser passer moins de temps entre mes lectures pour être encore plus longée dedans 😉

Tome 4 : Le seigneur de la tour, partie 2

Le constat est malheureusement sans appel à la fin de ce 4e tome, je décroche. Pas que la série soit mauvaise mais elle ne me correspond pas. J’ai l’impression d’être dans de la fantasy qui est là pour étourdir le lecteur à coup de batailles mais qui est bien vide à côté et ce n’est pas ce que je recherche…

Je sais que le découpage français n’est pas pour rien dans mon appréciation, mais je pense qu’en plus ce tome, celui du milieu en VO, pêche en cela et fait malheureusement office de trait d’union entre deux moments plus denses et prenants. Mais du coup, c’est long, lent, douloureux et pénible à lire.

Dans ce tome, c’est simple, en dehors de la période d’esclavage de Lyrna, rien n’a trouvé grâce à mes yeux côté intrigue. J’ai trouvé que l’auteur survolait son sujet, n’approfondissant rien, si ce n’est les combats qu’il nous sert à tout va et encore, ce sont loin d’être les plus immersifs que j’ai lus, mais ils occupent une place certaine dans le tome. Cependant, depuis le début, je ne suis pas convaincue par la menace d’invasion qui plane, je la trouve trop lointaine, faute de dialogue entre les parties. Je ne suis pas non plus convaincue par l’aura et la réputation qu’on cherche à donner à Vaelin, il a toujours cette figure de jeune premier à mes yeux et fait donc bien trop jeune pour le costume qu’on cherche à lui faire endosser. Du coup, ça m’empêche d’entrer dans l’histoire et de vibrer à ses côtés. Il faut dire que les développements de personnages sont plus que légers, comme leur psychologie et le décor de l’histoire.

Alors que reste-t-il ? De belles promesses rarement tenues. Une lecture facile qui ne restera pas longtemps en mémoire. Peut-être est-ce d’ailleurs pour ça que ça ne prend pas avec moi depuis le début. Je n’ai pas forcément envie d’épiloguer sur ce tome que j’ai traversé un peu comme un calvaire, attendant, cherchant que quelque chose m’accroche en dehors des tourments de Lyrna, seul personnage et ligne scénaristique un temps soit peu réussi à mes yeux ici. Le reste fut d’un ennui et survol total. Pardon pour les fans. L’aventure va donc s’arrêter là pour moi avec cette série et cet auteur.

Tome 5 : La reine de feu, partie 1

A venir

Tome 6 : La reine de feu, partie 2

A venir

 

 

6 commentaires sur “Blood Song d’Anthony Ryan

    1. Sans l’avis d’Armance, je ne l’aurais pas tenté non plus et pourtant, je l’ai préféré de loin à d’autres du genre. C’est classique oui mais efficace et on ne perd pas de temps !
      Alors avec plaisir et j’espère que tu aimeras ^-^

      Aimé par 1 personne

  1. C’est vrai que les couvertures sont somptueuses!
    Ce 1er tome est resté dans ma WL un moment, mais je l’en ai finalement retiré, je pense que j’ai déjà lu suffisamment de fantasy du même genre et ça ne m’attire plus tellement…
    Je te souhaite d’apprécier autant les tomes suivants 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Quelles couvertures ! Elles font leur effet c’est clair 😃 Tu sembles avoir passé un très bon moment dans cet univers, et même si la construction du personnage se veut déjà vu, l’auteur semble avoir trouver les bons mots pour t’embarquer dans l’aventure 🙂 Je te souhaite d’aimer tout autant les tomes suivants. 😉

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire