Livres - Fantasy / Fantastique

La Musique du Silence de Patrick Rothfuss

Titre : La Musique du Silence

Auteur : Patrick Rothfuss

Traduction : Colette Carrière

Éditeur vf : Bragelonne

Année de parution vf : 2014

Nombre de pages vf : 155

Histoire : Rares sont ceux qui connaissent l’existence du Sous-Monde, une toile brisée d’anciennes galeries et de pièces laissées à l’abandon qui s’étend dans les profondeurs de l’Université.
Protégée par ce labyrinthe sinueux, confortablement installée au coeur même de ces lieux désolés, vit une étrange jeune femme.
Le silence et les ténèbres semblent être ses seuls compagnons sur le chemin qu’elle se fraie dans cet univers souterrain. À moins qu’elle ne perçoive autre chose. Comme une complainte des oubliés, mêlant douceur et amertume à son existence…
Son nom est Auri. Et sa vie est peuplée de mystères.
Parmi les nombreuses rencontres de Kvothe, la plus attachante est sans nul doute celle d’Auri. Cette jeune femme, au caractère à la fois sauvage, enfantin et précieux, reste voilée de mystère. Le regard qu’elle porte sur le monde semble percevoir bien plus que celui du commun des mortels. Bientôt elle reverra Kvothe et il faudra lui offrir un présent. Il est temps de se mettre en quête.
Laissez-vous entraîner dans le Sous-Monde et découvrez l’univers du personnage le plus touchant du Nom du vent.
Cette édition contient une douzaine d’illustrations intérieures réalisées par Marc Simonetti, illustrateur attitré de Patrick Rothfuss.

Mon avis :  

Après mon coup de foudre pour la plume et l’univers de Patrick Rothfuss dans Le nom du vent, bien que sachant la saga en jachère depuis près de 10 ans, je ne me voyais pas aller jusqu’au bout du bout. Il me fallait lire cette novella singulière consacrée à la non moins étrange Auri, personnage fascinant de l’histoire.

Pourtant, je ne suis pas une adepte des textes courts en fantasy et cela se confirme ici. Je suis ressortie assez frustrée de cette lecture même en sachant à quoi m’attendre grâce aux avertissements préalables de l’éditeur. Mais si j’ai aimé retrouver sa plume, j’ai trouvé l’ensemble un peu plat et fade par rapport aux promesses faites en 4e de couverture. Je déconseille donc de la lire et je recommande juste aux lecteurs de découvrir La musique du silence après avoir lu les deux tomes déjà sortis dans cet univers : Le nom du vent et La peur du sage (découpé en 2 parties chez nous). Cela n’aurait en revanche aucun sens, je trouve, de lire cette novella indépendamment du cycle, si jamais quelqu’un était tenté de découvrir l’auteur par ce biais.

Nous retrouvons ici, dans un décor et un récit très intimiste et sobre, l’étrange Auri, personnage singulier déjà du  Nom du vent, qui est une ancienne école de l’Académie de magie où évolue le héros, qui a vrillé et vit dans un grand isolement désormais dans des recoins cachés et secrets de celle-ci. Je m’attendais un peu, je l’avoue, à aller à la découverte de ces lieux mystérieux et isolés en sous-sol où elle semble évoluer. Je pensais que l’auteur, l’ayant choisi pour seule héroïne ici, alors faire vivre ce décor et l’incarner, un peu comme Brian Catling fait vivre son étrange forêt dans Vorrh. Déception.

C’est un récit assez plat qu’on découvre ici, même s’il y a toujours le plaisir de retrouver la plume de l’auteur, qui se lit comme on boit du petit lait, mais il n’y a pas l’incarnation du décor telle que je l’attendais. Nous suivons juste Auri dans ces anciennes pièces autrefois habitées, aujourd’hui abandonnées et silencieuses, où elle tombe de temps en temps sur un objet ou une pièce de décor qui semble l’animer. Mais alors que l’auteur aurait pu faire un récit angoissant, un récit frissonnant, voire même juste un récit étrange et fantastique, il se contente de cette visite et je n’ai trouvé que de forts rares passages proposant réellement quelque chose qui en valait la peine en terme d’imaginaire. Et je ne parle pas d’émotion, on nous parle d’une héroïne percevant quelque chose dans cet immense et hétéroclite lieu abandonné, entendant comme une complainte… Cela aurait dû provoquer une émotion. Je n’ai rien ressenti.

Je suis restée extérieure à ma lecture et j’en suis la première déçue car Auri est un personnage que j’appréciais et que je pensais voir autrement ici. Certes on découvre sa manière très particulière de penser dans sa folie, qui la rapproche d’une féérie et d’un merveilleux étrange, qui détonne et marque, mais ça reste faible pour moi, quand tout semble être comme dans du coton et qu’on n’en fait rien. On ne la confronte pas à quelque chose qui permettrait de donner à cette pensée plus d’épaisseur et de rugosité. Il y a peut-être juste les ultimes lignes qui signalent un éveil, mais c’est bien trop tard pour moi.

Je suis ainsi un peu passée à côté de ma lecture et je me suis en plus sentie fort mal à l’aise face à la personnalité de l’auteur dépeinte par lui-même dans la postface. Il se présente presque comme quelqu’un de humble ayant voulu proposé un petit texte différent, mais dans son discours j’ai cru percevoir un égo démesuré où on me faisait comprendre que si je n’aimais pas c’est que vraiment je n’avais aucun goût et que seul les initiés étaient à la hauteur de la chose. Très peu pour moi… Si le monsieur a une aussi haute opinion de lui-même, pas sûre que ça passe avec moi ^^!

Je ressors donc un peu déçue de cette lecture totalement dispensable dont j’attendais vraiment autre chose. Pas un raccord à la saga de Rothfuss, du tout. Mais plutôt une histoire réellement singulière prenant et plongeant ses racines dans le fantastique, faisant vivre une aventure extraordinaire à son héroïne dans un décor qui aurait été vivant et incarné. Ici, je suis terriblement restée sur ma faim face à ce texte joliment écrit mais plat. C’est un peu triste de terminer sur une note pareille. Plus j’avance dans ma rencontre avec l’auteur, plus j’ai l’impression qu’il a des fulgurance à la hauteur du vide abyssal du reste. Dommage.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Blackwolf, Droemmarsgatan, Vous ?

14 commentaires sur “La Musique du Silence de Patrick Rothfuss

  1. Je comprends ta déception devant ce texte qui semble fade… Quant à ce que tu mentionnes de l’auteur, ça ne donne pas trop envie de le découvrir même si je tenterai de lire la vo pour voir s’il n’y a pas des nuances dans ce qu’il a voulu dire.

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  2. Merci pour cet avis qui me conforte dans ma décision de bouder Rothfuss. Je suis d’accord à 200% avec ta conclusion, ce mélange de fulgurances et de vide abyssal, c’est exactement ce que, pour ma part, j’avais ressenti en lisant Le Nom du Vent.

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  3. L’aspect noir et blanc, façon crayonné, de cette couverture me plaît bien. Oui, je sais, je te parle souvent des couvertures mais c’est plus fort que moi. 🤭 Le titre lui est intriguant, cette espèce de contradiction Musique/silence, pourtant associés, j’aime beaucoup. Mais quand je vois que tu es ressortie frustrée, ça freine mes ardeurs 😇 Mais merci de préciser qu’il est plus judicieux de lire les deux autres titres avant celui-ci. Cela dit, vu ton retour global, je veux rester prudente et passer mon tour.

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    1. J’aime aussi beaucoup, j’avoue, ça me semblait trouver bien écho au personnage mis en valeur ici. (Il faut parler des couvertures !)
      Oui, le titre était plein de promesse, mais il est à la fois peu lisible pour des gens n’ayant pas lu la saga, je pense, et dispensable pour ceux-ci. Pas la meilleure pioche xD

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