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Higo no Kami : Celui qui tisse les fleurs d’Ichiko Tanno

Titre : Higo no Kami : Celui qui tisse les fleurs

Auteur : Ichiko Tanno

Éditeur vf : Vega/Dupuis

Année de parution vf : Depuis 2024

Nombre de tomes vf : 2 (en cours)

Histoire : Il y a des choses qu’on ne voit pas. Il y a le « royaume des esprits » où résident les dieux et les mauvais esprits. Le « monde actuel » où vivent les humains, et le « faux royaume » qui se trouve dans les profondeurs de la terre…
Dans le « royaume des esprits », se dresse un grand et magnifique arbre appelé « L’arbre divin des défunts ». En raison d’un certain incident, Sera, une déesse de la protection dont le devoir est de garder l’arbre divin, doit maintenant descendre dans le monde présent et commencer un voyage pour rassembler toutes les graines de l’arbre divin qui ont été dispersées. Dans chaque endroit où elle se rend, elle observe de nombreux événements dignes de potins dans lesquels elle entre en contact avec la tristesse, les souvenirs et le désir… des sentiments que de nombreux humains et dieux ont embrassés.

Mon avis :

 Tome 1

Quand on affectionne le Japon, souvent on affectionne aussi son côté ancien, traditionnel, ésotérique, ses croyances dans les esprits et autres créatures. Higo no Kami parle à ces fans-là avec son aura de Mushishi revisité et modernisé. 

Dans les années 2000, Yuki Urushibara nous avait offert LE manga de pérégrination dans la campagne japonaise à la recherche d’esprits à soigner. Découvert sur le tard, j’ai été subjuguée et émerveillée par la poésie et la délicatesse de ce titre. J’ai donc été ravie de voir Ichiko Tanno s’en inspirer pour sa propre petite histoire de soigneur d’esprit, Higo no Kami – celui qui tisse les fleurs, un shojo actuellement en 3 tomes au Japon dont le 2e sort chez nous cette semaine.

La recette est simple, assez classique même, mais parfaitement maîtrisée. Nous suivons un duo mystérieux composé de Sera, dieu protecteur d’un arbre sacré, et de Matsurika, une petite créature à l’allure de fillette, qui ensemble parcourent la campagne japonaise et aident les gens ayant des soucis avec les esprits qu’ils croisent sur leur chemin. Le cadre est beau, onirique même, mais toujours un peu sombre et dramatique. Les dessins de l’autrice, dans la pure veine shojo du magazine Lala, sont fins et lumineux grâce aux grands yeux limpides des personnages et leur chevelure presque vivantes.

Même si un peu archétypal et lisse, j’ai aimé suivre les aventures de Sera dans ce premier tome. Chaque chapitre nous emmène à la rencontre d’une personnage en proie à de sérieux problèmes qui trouvent racines dans les esprits tutélaires du Japon, des esprits sans forcément un nom ou une identité connue et reconnue, mais plutôt des esprits anciens et méconnus, qui tourmentent les gens depuis toujours.

Tel un oneshot, le premier chapitre est assez indépendant mais pose de suite les bases d’une ambiance qui se veut mystérieuse et sombre. Les histoires suivantes reprendront cela mais avec en fil rouge l’ajout d’un nouvel élément à la troupe : un jeune esprit de renard. Les histoires se suivent et se ressemblent dans leur dramaturgie et les mensonges et trahisons vécues. Il y a toujours un peu le même schéma avec ce mystérieux voyageur aux pouvoirs mystiques qui vient en aide à ceux dans le besoin qui sont englués dans leurs problèmes. Il agit et résout tout assez facilement à mon sens, ce qui m’a fait trouver l’ensemble un peu lisse et facile comparé à la profondeur d’un Mushishinotamment du côté des personnages qu’on suit, qui sont transparents à l’image de Matsurika qu’on oublie bien vite au vu de son absence de rôle dans l’histoire.

Mais en même temps, c’est beau. Le rendu est vraiment sombre et dramatique à souhait, avec un joli côté presque théâtral. Quand Sera passe à l’action, c’est très bien dessiné et même envoûtant avec un beau sens du mouvement. On plonge vraiment dans le Japon ancestral et ses traditions, mais aussi ses problématiques sociétales d’alors comme la peur des esprits et de ceux prétendant les voir, les légendes et autres, qui ici s’incarnent souvent dans des figures d’enfants marginaux et atypiques, rejetés, qui ne demandent qu’à ce qu’on pose le regard sur eux. Sera est là pour ça. C’est donc aussi un peu émouvant.

Nouvelle aventure pour nous emmener dans la campagne japonaise et ses vieilles traditions, Higo no Kami est aussi une histoire fantastique gentiment sombre qui dénonce la marginalisation des gens différents et invite à aller les comprendre. Reste que l’ensemble est un peu lisse, se cachant surtout derrière la beauté des dessins et le charisme du mystérieux héros Sera, et qu’on aimerait peut-être un peu plus de réelle profondeur pour se hisser à la hauteur d’un Mushishi.

(Merci à Vega/Dupuis et Sanctuary pour cet enivrant moment)

> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : SunRead, Vous ?

Tome 2

C’est chouette les histoires belles, mystérieuses et un brin ésotériques portées par de beaux dessins. C’est encore mieux quand elles ont une histoire qui tient la route et qui se déploie. Ici, c’est un peu vide de ce côté-là…

J’avais bien aimé l’ambiance à l’ancienne du premier tome et ses pérégrinations dans la campagne japonaise avec sa touche de fantastique, un peu à la MushishiJ’attendais le même dépaysement dans ce tome et je suis restée cruellement sur ma faim.

Les dessins sont toujours aussi beaux, fins et enchanteurs. Ils me transportent vraiment dans un autre monde fait de magie ancestrale et naturelle, d’esprits protecteurs et autres créatures d’un autre temps et autre lieu. Eux, ils sont magiques, ça ne change pas. Mais un manga peut-il se reposer uniquement sur ses beaux dessins et son ambiance ? Non.

C’est pourquoi j’ai été déçue par ce tome où concrètement il ne se passe pas grand-chose. On en termine avec l’affrontement entre Sera et sa redoutable ennemie, nous dévoilant un versant bien plus sombre de ce dernier, et ensuite on file au royaume des esprits et là… il ne se passe rien ou presque. L’autrice nous balance plein de nouveaux personnages sans prévenir. Elle nous parle du rôle de Sera comme protecteur de l’arbre sacré mais sans en dire grand-chose de plus. Elle truffe ses pages de petits moments rigolos et tranche de vie, mais l’ensemble ressemble à du gros remplissage un peu vain. L’ennui pointe sérieusement le bout de son nez.

Alors non, il ne suffit pas pour un titre d’être beau et d’avoir une ambiance mystérieuse ainsi qu’un héros stylé, il y a besoin d’un scénario qui raconte quelque chose et ce à chaque tome. Ici, l’autrice se cache derrière un bel habillage pour cacher le vide de son histoire et c’est bien dommage. J’espère que cela va à nouveau avancer dans le prochain tome où ça restera un titre bien anecdotique. 

4 commentaires sur “Higo no Kami : Celui qui tisse les fleurs d’Ichiko Tanno

  1. Le résumé et ta description me donneraient envie de me lancer, mais encore une série en cours? Je vais attendre et on verra si l’envie est toujours là quand la série sera terminée ^^

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