Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Chihayafuru de Yuki Suetsugu

16

Titre : Chihayafuru

Auteur : Yuki Suetsugu

Éditeur vf : Pika (shojo)

Années de parution vf : Depuis 2013

Nombre de tomes vf : 44 / 50 (en cours)

Résumé du tome 1 : En sixième, la petite Chihaya fait la connaissance d’Arata, un nouvel élève qui vient de Fukui. C’est un jeune garçon mature et peu bavard qui cache un talent tout particulier : il excelle à un jeu appelé karuta, qui regroupe les cent poèmes traditionnels du Hyakunin Isshu. Chihaya est très impressionnée par sa capacité à ramasser les bonnes cartes en une fraction de seconde, avec une ardeur inégalée. Mais de son côté, Arata est cloué sur place par la disposition naturelle que semble présenter Chihaya vis-à-vis de ce jeu…

chihayafuru-3005339

Mes avis :

Tome 1
Un coup de coeur pour ce titre. Je ne savais pas si j’allais aimer du fait du thème : le Karuta. Mais j’ai été séduite par le dynamisme des matchs, la fraicheur et l’engagement des personnages, et leur belle amitié. Un titre où j’ai retrouvé tous les éléments que j’aime dans un bon manga sportif, le tout desservi par un dessin classique mais  très beau. A suivre !

Tome 2
Un 2e tome toujours aussi entraînant et rafraîchissant dans l’univers des shojos mangas (ça me rappelle un peu Crimson Hero). Certes on voit se profiler certaines romances, mais c’est toujours l’amitié et la passion du jeu qui sont les moteurs de l’histoire. Chihaya est très touchante de par sa grande naïveté, elle garde son coeur d’enfant. Il me tarde de les retrouver dans la suite.

Tome 3
Toujours aussi fort. Cette série sait vraiment retenir mon intérêt. Les matchs sont passionnants, les personnages plein de vie et de passion, je ne peux pas m’empêcher de les suivre. Après, certes on devine rapidement ce qu’il va se passer mais peu importe, j’aime ! On voit enfin le groupe prendre forme et le jeu devient ainsi moins individualiste. Que du bonheur !

Tome 4
A nouveau un très bon tome centré cette fois sur le retour d’Arata et une Chihaya plus fragilisée que d’habitude. On a aussi droit à de jolis moments avec  Mashima même s’il est un peu plus en retrait, comme si les deux garçons ne pouvaient pas être au 1e plan en même temps dans un tome. Mais j’aime toujours, l’auteur a une jolie vision de la famille, du sport et de l’amitié. J’en redemande !

Tome 5
Un tome tout en tension avec la rencontre tant attendue avec La Queen qui montre combien Chihaya est loin du compte, ça relativise pas mal les choses. La fin promet une certaine remise en question de sa part. Et le retour d’Arata est bel et bien consommé. J’attends juste de voir s’ils font se retrouver à jouer ensemble ou s’affronter. Bref, un très bon shojo de sport et d’aventure.

Tome 6
La machine est bien huilée et continue à bien fonctionner, même si j’ai ressenti un petit coup de mou dans ce tome au niveau de l’action. On est en effet dans un tome de transition où Chihaya se remet en question et cherche une nouvelle voie pour progresser dans le karuta. Du coup, le tome est très, trop centré sur elle malgré les efforts que fait l’auteur pour mettre Kana en avant par exemple.

Tome 7
Un léger mieux dans ce tome même si ça reste encore trop concentré sur Chihaya. Au moins, on a les retrouvailles de tout le monde avec Arata, et l’apparition d’un nouveau personnage qui a l’air bien excentrique. Les matchs sont rythmés et intéressants à suivre. Vivement le prochain tome pour voir la fin de celui en cours.

Tome 9
2e tome consécutif où je décroche, l’auteur gère mal les transitions entre les arcs de son histoire et du coup on s’ennuie. La nouvelle donne du club ne m’intéresse pas, de même que les nouveaux personnages. Tout ça manque d’intensité, de matchs ou d’entraînements. J’espère qu’elle va vite redresser la barre !

Tome 10

Un léger mieux ici, les matchs sont plus intéressants et surtout on se concentre enfin un peu sur Taichi, le pauvre avait été oublié en chemin. Ici on le voit face à ses doutes et l’auteur en tire une belle leçon sur les efforts et la persévérance. En tout cas, le petit univers qu’elle a créé fonctionne très bien. On retrouve de temps à autre des personnages rencontrés les tomes précédents, donnant l’impression d’un vaste puzzle qui se met en place. Espérons qu’elle continue sur cette lancée.

Tome 11

Un tome plein d’intensité avec des duels passionnants mais quel dommage que la compréhension du jeu me gâche le plaisir et me bloque. Je pense que c’est réellement un vrai problème ici, alors que dans Hikaru no Go je n’ai jamais ressenti cette gêne. Après, je trouve les matchs quand même assez répétitif, de même que le questionnement des personnages qui avance peu. On commence un peu à tourner en rond, du coup, je ne lis plus la série avec le même plaisir. La fraicheur du tome 1 a clairement disparu.

Tome 12

J’ai retrouvé un peu du plaisir des débuts dans ce tome, d’abord parce que la plupart des personnages sont réunis ici et que bien que certains apparaissent peu, ça donne une belle dynamique à l’ensemble. En plus, il y a plusieurs matchs assez drôles et pêchus dont on se doute assez facilement de l’issue, mais du coup y a pas de tension trop lourde qui appesantirait la narration. J’ai au contraire retrouvé des personnages lumineux, frais et drôles. Je me suis vraiment amusée à la lecture de ce tome et je n’ai pas vu tourner les pages, je l’ai même trouvé trop court. J’ai aimé le côté avec les matchs du club, ils sont vraiment solidaires et un bel esprit d’équipe. J’ai aussi aimé la prise de conscience d’Arata et ça m’a plu de le voir jouer enfin avec d’autres joueurs. Par contre, je ne me rappelais pas qu’il connaissait la Queen et si ça n’a jamais été dit, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, ça fait trop de coïncidence, il n’y avait pas besoin de ça pour savoir que c’était un cador. Mais au final, je ressors contente de ma lecture.

Tome 13

Bon l’auteur replonge dans ses travers et on s’ennuie à nouveau avec ce tome. Les matchs n’en finissent pas. Ils manquent complètement de rythme et d’intérêt. En plus, le point de vue est en quelque sorte renversé puisqu’on s’intéresse plus à l’équipe adverse qu’à celle de Chihaya. Celle-ci réfléchit trop et n’agit pas assez, elle tourne en rond et rumine trop tout ce qu’on lui a dit à droite à gauche. Bref, je n’ai pas aimé ce tome et je commence à en avoir un peu marre de retrouver le même schéma. On en est quand même au volume 13 et il en reste plein derrière, il faudrait que ça se bouge et que ça arrête de délayer.

Tome 14

Soyons honnête, au niveau du rythme ce n’est toujours pas ça. L’histoire avance toujours au ralenti mais par contre avec ce tome on gagne vraiment en intensité. La demi-finale de l’équipe de Chihaya est passionnante même si elle est un peu expédiée. La rencontre de Chihaya avec Megumu était vraiment intéressante et ça m’a fait plaisir de voir leur équipe aussi unie. Quant à la finale qui vient de débuter elle promet vraiment tant les styles des deux équipes sont différents. J’aime que l’équipe de Fujisaki soit un peu farfelue tout en étant très sérieuse. J’aime les méthodes d’entraînements réfléchis et raisonnées de leur responsable. Mais surtout j’aime les duos qui ont été formés entre eux et l’équipe de Chihaya, chacun risque de permettre à l’autre de se dépasser. Pour le moment, on se concentre sur Chihaya qui affronte Rion dont le style un peu similaire au sien est déstabilisant. Du coup, je suis très frustrée de quitter ce tome en plein tension sans avoir la suite sous la main…

Tome 15

Le tournoi par équipe reprend de plus belle dans ce tome et la tension que j’avais ressenti dans le précédent est à son comble ici. J’ai vraiment adoré ces moments de doutes qui parcourent le volume. Tout reste vraiment indécis jusqu’au dernier moment et je ne sais pas si je dois me réjouir ou pas du résultat. J’ai aimé la philosophie qui sous-tend tout cet épisode en équipe et Chihaya y apporte une jolie conclusion face à Arata à la toute fin. J’espère qu’on retrouvera son adversaire Rion qui m’a bien plu. C’était intéressant de voir le match entre les deux surtout vis-à-vis de ce qui était en jeu pour chacune d’elle et de l’évolution que ça promet. Maintenant, j’attends de voir quelle va être la prochaine étape. Toujours en équipe ou en individuel cette fois ?

Tome 16

J’avais un peu mis la série en pause y a quelques mois et j’ai vraiment repris de plus belle. Je n’ai pas vu ce tome passer tellement il était intéressant et bien construit. J’ai beaucoup aimé la dynamique mise en place entre le tournoi en équipe et celui en individuel, les deux se complètent à merveille. Voir Chihaya grandir comme joueuse est aussi très touchant. Elle se donne vraiment à fond pour ce sport et en cela ses matchs individuels alors qu’elle est blessée en sont une belle preuve. Ils sont aussi très intéressants à suivre parce que sa blessure lui permet de découvrir une nouvelle façon de jouer qu’elle arrive à mettre en pratique de suite dans ses matchs. Celui qu’elle joue contre la Queen était inévitable et le résultat n’a rien de surprenant mais par sa passion, elle a réussi à la marquer. Enfin, je suis bien contente du retour d’Arata dans la partie, parce qu’il était un peu l’arlésienne de la série. J’espère que ça donnera une nouvelle dimension à la série.

Tome 17

Je me répète mais voilà encore un super tome bien prenant. On commence avec la finale de Taichi qui montre bien à quel point il a évolué et qu’il est maintenant vraiment dangereux. Puis on repart sur la finale d’Arata et de la Queen dont je regrette un peu de ne pas l’avoir suivie de façon plus classique parce que j’ai l’impression d’avoir loupé des choses. Après c’était original de l’interrompre ainsi puis de ne montrer que la fin avec quelques flashbacks. Par contre, je n’ai pas tout compris au niveau des explications sur leur technique mais les deux sont vraiment redoutables et j’espère les revoir jouer l’un contre l’autre. Quant à la dernière partie, c’est intéressant de voir Chihaya poursuivre son entraînement en allant dans de nouvelles directions. Je suis contente qu’elle se rapproche Mme Sakurazawa et qu’elle se mette aussi à réfléchir sur son jeu en demandant de l’aide à Arata. Le triangle amoureux et de kurata entre elle, Arata et Taichi se met progressivement en place pour mon plus grand plaisir !

Tome 18

Après un début assez calme, ce tome montre tout son intérêt dès qu’un nouveau tournoi commence. Enfin un tournoi individuel, où on va pouvoir voir les talents et faiblesses de chacun. Du coup, c’était intéressant de voir Chihaya travailler malgré sa blessure et palier à certaines de ses faiblesses avant d’affronter des poids lourds dans ce tournoi. J’ai aussi aimé voir le cheminement de ses pensées concernant son avenir, c’est une jolie réponse qu’elle apporte mais elle a aussi de jolis modèles pour cela comme le rappelle la couverture qui leur est consacrée. Le tournoi promet d’être intéressant en tout cas parce que les trois amis ont tous progressé. Du coup, même si on a l’impression que ça sort de nulle part, il me tarde de voir Chihaya affronter cette ancienne Queen et j’espère bien voir les garçons s’affronter aussi ^^

Tome 19

Un tome passionnant comme je m’y attendais avec le tournoi qui a commencé la dernière fois. J’ai beaucoup aimé le match entre Chihaya et l’ancienne Queen. Voir Chihaya s’améliorer au fil de celui-ci faisait bien monter la pression et j’espère bien qu’on reverra son adversaire. Maintenant, elle commence à s’approcher du niveau de la Queen actuelle, du coup je suis ravie qu’elle affronte Taichi en finale parce que lui aussi a bien progressé. Il est vraiment devenu plus intéressant et a volé la vedette à Arata depuis qu’il prend le karuta au sérieux alors ce n’est que justice qu’il soit en finale. J’espère bien qu’il va donner du fil à retordre à Chihaya et en attendant je suis sûre que ça va être plein d’émotion et de tension.

Tome 20

Un nouveau tome encore fort intéressant qui s’ouvre par la finale entre Chihaya et Taichi, une finale très intense mais beaucoup trop courte à mon goût. L’auteur ne fait pas assez monter la pression pourtant il y avait de bonnes idées comme la stratégie d’organisation des cartes de Taichi et des moments très intéressants comme quand Chihaya le remarque enfin. C’est dommage de ne pas avoir plus exploité tout ça. La seconde partie est un peu en-dessous. Chihaya prend une drôle de décision qui lui ressemble pourtant et Taichi arrive à surprendre tout le monde. Ça me plaît assez de le voir tout mettre de côté pour se lancer dans ce nouveau tournoi et j’espère qu’on aura la chance de voir de beaux matchs parce que c’est clairement l’élément qui m’intéresse le plus dans l’histoire, l’auteure ne sachant pas trop créer un monde autour de ceux-ci.

Tome 21

J’ai à nouveau beaucoup aimé l’entame de ce tome. C’était plaisant de voir la suite du tournoi pour sélectionner les représentants qui vont ensuite affronter le Roi et la Reine. J’ai aimé voir Taichi mis sur le devant de la scène avec le docteur Harada, ça changeait. C’était aussi agréable et surprenant de voir Arata douter et être en difficulté. Après, je trouve que la mangaka ne creuse toujours pas assez sa personnalité. Là, on effleure à peine ses sentiments envers Taichi. A l’inverse celui-ci est bien défini et c’est toujours intéressant de le suivre. Une fois les représentants sélectionnés, la suite est plus classique et moins intéressante. On sent bien qu’on fait du remplissage en attendant. C’est tout de même une bonne idée de voir Taichi et Chihaya essayer d’imiter le style d’un autre pour aider le docteur Harada mais aussi pour se perfectionner. J’aime que l’auteure parle de plus en plus des différents styles de jeu. J’attends maintenant les prochains match avec une certaine impatience.

Tome 22

Un tome sous pression où l’on suit avec passion les matchs d’Arata et du Docteur Harada ainsi que ceux d’Inokuma et Megumu. Ceux de ces dernières sont un peu anecdotiques. On sent parfaitement qu’elles ne sont pas des personnages clés de l’histoire vu qu’elles sont juste là pour combler en attendant que Chihaya puisse elle aussi prétendre au titre de Queen. Par contre, les matchs d’Arata et du Docteur Harada sont passionnants à suivre. Tous les deux donnent tout ce qu’ils ont. On sent que c’est vraiment très important pour les deux de gagner. Le docteur Harada se révèle. Il souhaite vraiment enfin gagner ce titre qui lui a longtemps échapper. J’ai adoré ce personnage qui était resté trop longtemps en arrière-plan. C’était intéressant de découvrir son passé. De même, Arata veut à tout prix gagner. Il s’appuie sur tous ses atouts mais je le trouve encore un peu trop lisse, notamment quand il cherche à imiter son grand-père, ça ne le fait pas, ce n’est pas très crédible et c’est fort dommage qu’il en arrive là. En tout cas, ça transpirait de tension et c’était vraiment excellent à suivre. J’ai même su apprécier les petites touches d’humour apportées par les anciens rivaux du docteur Harada ou par le Roi en titre qui drague Chihaya ^^

Tome 23

Encore un tome riche en rencontres et en enseignements. Il s’ouvre sur la conclusion du match entre le docteur Harada et Arata et j’ai été ravie du résultat et de la joie qu’elle a procuré à tous. La déclaration d’Arata qui a suivi m’a moins plu tant elle tombait un peu comme un cheveu sur la soupe. Du coup, tout ce qui a tourné autour de lui et Chihaya ensuite m’a agacée parce que pour moi le plus important c’est leur amitié autour du karuta. Par contre si son retour permet la reformation du trio, j’en serai ravie. Justement du côté du karuta, aussi bien Chihaya que Taichi se rendent compte de leurs limites ici, ce qui fait qu’on les voit chercher à dépasser le problème et ça donne lieu à de jolies scènes d’entraînement. J’aime de plus en plus Taichi dans sa posture de joueur de karuta parce que c’est quelqu’un de très réfléchi. Du coup, j’ai aimé le voir chercher à analyser le jeu de Suo et l’interroger à ce sujet. Du côté de Chihaya, même si j’aime sa combativité, elle m’a un peu agacée ici avec ses moments de décrochage à cause d’Arata, mais elle semble quand même avoir trouvé quelque chose d’intéressant dans le jeu de Suo, reste à voir si elle saura le mettre à profit. Ce tome est donc plein de promesses pour la suite de l’histoire mais fait plutôt oeuvre de transition ici.

Tome 24

Un tome centré sur les matchs pour l’accession aux titres de Queen et King, je suis fan. J’ai beaucoup aimé suivre ces deux matchs en parallèle qui permettent de mettre en avant des personnages secondaires que j’aime bien et que j’ai apprécié de découvrir un peu plus. Voir les tenants du titre se faire malmener, puis se reprendre, et voir leurs challengers toujours aussi combattifs face à eux m’a énormément plu. Après, il n’y a pas de moments dantesques comme on a parfois, c’est plutôt assez tranquille. En fait, on s’intéresse plus à leur background, comme la relation de Shinobu à sa grand-mère, ou le mystérieux proche de Suô. C’est plus intimiste mais pas déplaisant.

Tome 25

A l’image de la couverture, ce tome est en grande partie consacrée à Suo, un personnage qui était encore assez mystérieux jusqu’à présent. S’il conserve son aura de mystère, on en apprend pas mal sur lui et sa situation familiale ce qui permet de mieux de comprendre. J’ai beaucoup aimé son duel face au Dr Harada. Chacun était vraiment sérieux et a tout donné mais dans son propre style. L’inconvénient, c’est qu’on a peu vu le duel entre Shinobu et Haruka alors qu’il aurait mérité le même traitement. En tout cas, le titre aura été âprement disputé des deux côtés et ainsi la Queen et le King seront redescendus de leur piédestal et seront devenus plus humains pour nous.

Maintenant, une nouvelle phase s’annonce dans laquelle notre trio qui a été reconnu par les tenants du titre vont devoir livrer nombre de duels eux aussi afin de pouvoir les défier. J’ai aimé voir Taichi faire cavalier seul, ça montre sa détermination. La déclaration d’Arata m’a surprise, elle, je ne pensais pas qu’il oserait. Quant à Chihaya, il va falloir qu’elle mûrisse vite parce qu’elle m’agace pas mal quand même. Rendez-vous au prochain tome pour la suite des tournois dans lesquels ils sont engagés.

Tome 26

Tout d’abord quelle superbe couverture qui met parfaitement Taichi en avant, Taichi qui est au centre de ce tome. J’ai été très touchée par ce personnage depuis les débuts de la série. C’est l’un des plus réussis pour moi, loin devant Arata. Il est complexe derrière sa tête de beau gosse et se pose de vraies questions existentielles. Dans ce tome, tout se mélange un peu pour lui : sa passion croissante pour le karuta, son amitié/rivalité avec Arata, ses sentiments pour Chihaya et la pression sociale quant à son avenir. Résultat, on le sent clairement perdu et cela perturbe tout le monde. J’étais ravie au début de le voir affronter Arata mais l’autrice a choisi d’en faire une ellipse et c’est bien regrettable. Ensuite, ses amis étant inquiets, ils se mobilisent tous pour lui sous différentes formes mais ça ne suffit pas à enrayer le malaise. Il fallait que Taichi crève l’abcès avec Chihaya pour ça et c’est fait avec toute la justesse et la douceur dont la mangaka est capable, le temps d’un moment hors du temps superbement représenté avec tous les codes des shojos ^^ Malheureusement, la réalité le rattrape brutalement ensuite, faisant tout éclater et donnant très peur pour la suite du club ainsi que pour la stabilité de Chihaya qui se laisse souvent et facilement déstabiliser. C’est donc un tome plus intimiste que d’habitude où le karuta est un peu en retrait.

Tome 27

Que ce tome fut dur. L’autrice ne choisit vraiment pas la voie de la facilité pour ses personnages. On pourrait croire qu’après avoir vaincu tant d’adversaire, acquis tant de capacités au karuta, avoir réussi à se faire tant d’amis, notre trio de héros irait bien et ne pourrait que continuer son ascension. C’est oublier un peu trop vite les affres de l’adolescence où le moindre grain de sable vient tout compliquer surtout quand il s’agit de sentiments et d’avenir. J’ai beaucoup aimé l’audace de ce tome, du coup, de parler crument de ceci.

Tout commence avec Taichi qui part à la dérive et prend une décision radicale concernant le karuta. Cela vient bouleverser toute l’équipe et en particulier Chihaya. Celle-ci reste un long moment sous l’effet du choc de la nouvelle. J’ai beaucoup aimé le rendu de cela, c’était fin et progressif. Elle est encore plus bouleversée qu’après la déclaration d’Arata, ce qui montre peut-être la profondeur de son attachement à Taichi ou bien la réalisation de combien elle a pu le blesser avec le temps. En attendant, impossible de se concentrer sur le karuta, elle se tourne donc plutôt vers ses études où elle montre là aussi tout son talent même si elle fait peine à voir. Taichi, lui, fait une rencontre importante à ses cours de soutien en la personne de Suo, qui lui remet un peu les idées en place. Décidément quel charisme dans ce personnage ! Mais surtout, celui qui va les secouer, sans surprise, c’est Arata. Celui-ci a été séduit par le charme de l’équipe que ses amis avaient formée et il a voulu reproduire la même chose. Il va donc se lancer un défi à lui-même mais également à eux ! Rendez-vous dans les prochains tomes pour voir si l’électrochoc aura fonctionné ^^

Pendant ce temps-là, j’ai aimé voir l’autrice mettre en avant les autres membres du club de Chihaya et Taichi. En effet, ceux-ci ne se laissent pas abattre et décide de reprendre le club en main. Mais la mangaka montre que ça n’a rien de facile de s’imposer, de diriger un club, surtout quand on n’est pas un leader né ou un génie dans le sport qu’on pratique. J’ai trouvé cette leçon très joliment menée. Du coup, je suis impatiente de voir ce que va donner le club « nouvelle formule » dans la suite de la série.

Tome 28

Ce tome était un peu comme Chihaya, en pleine recherche. Du coup, je ne peux pas dire qu’il est mauvais mais j’ai lu bien mieux dans la série. Je l’ai trouvé extrêmement bavard mais malheureusement pas pour les bonnes choses. On est encore une fois trop noyé sous des détails ayant lieu au karuta, à la façon d’y jouer, aux nouvelles règles, etc, et ça plombe complètement le rythme.

J’étais enthousiaste à l’idée du renouveau de l’équipe du lycée de Mizusawa mais c’était lourd dans ce tome. Je comprends que ce soit nécessaire d’apporter du sang neuf, mais l’absence de Taichi se fait lourdement sentir. Chihaya est transparente pendant les 3/4 du tome et les autres peinent à prendre le relais. Je les ai trouvés au mieux agaçants. J’attendais autre chose de la série et ici ça a clairement manqué de souffle. Espérons que ce ne soit qu’un tome de transition avant que la série reparte de plus belle.

Tome 29

J’avais eu du mal avec le tome précédent, alors j’y allais un peu à reculons avec celui-ci et au final ce fut une belle surprise ! En effet, nous assistons à une belle renaissance, une renaissance du club de Chihaya suite au départ de Mashima, mais également un bel hommage à Maigrichon, qui a lui aussi fait renaître son club suite à tous ses efforts. On sent que ce n’est pas facile, qui rien n’est joué, qu’il faut travailler dur et faire des concessions voire des sacrifices mais ça paye.

Du coup, l’autrice développe bien ces personnages. Je trouve que ça commence à donner une nouvelle carrure à Chihaya, moins centrer sur elle-même et qui commence à s’intéresser aux autres aussi. Elle grandit et ouvre les yeux. Enfin ! Quant à Maigrichon, il a enfin son quart d’heure de gloire. La mangaka nous présente tous les efforts qu’il a accompli et ce depuis longtemps pour pouvoir former une équipe aussi soudée que la leur et c’est magnifique. L’envers de la médaille, c’est que les matchs passent un peu au second plan.

Pour terminer, en périphérie, il y a également deux histoires forts intéressantes qui seront des enjeux importants par la suite, je n’en doute pas : l’entraînement de Taichi auprès de Suo, et l’idée de la grand-mère de Shinobu de faire en sorte que celle-ci devienne la première professionnelle du karuta. Ce sont des moments intenses mais dans lesquels l’autrice sait ajouter une pointe d’humour bienvenue.

Ce 29e tome (OMG, et ce n’est pas fini !) fut donc une belle surprise.

Tome 30

Alors que je rongeais mon frein depuis plusieurs tomes comme Chihaya, en fait depuis le départ de Mashima, j’ai vraiment commencé à sortir la tête de l’eau ici et surtout à retrouver l’esprit d’équipe qui m’avait tant plu auparavant. L’autrice a donc parfaitement su gérer son récit et ce qu’elle avait à raconter, sachant nous plonger dans l’amertume et le désespoir quand ses personnages l’étaient et au contraire sachant nous faire remonter la pente quand c’est aussi le cas pour eux.

Ici, on a d’un côté Mashima qui poursuit son ascension et son entrainement perso aux côtés de Suo. Il découvre pourquoi celui-ci est un génie mais aussi qu’il existe de gros bosseurs pouvant l’égaler voire le surpasser. Je suis ravie de le voir ainsi passionné et plein d’espoir, et je croise les doigts pour qu’il retourne auprès des autres ou au moins auprès de Chihaya tant j’adore leur relation.

En parallèle, nous suivons un nouveau tournoi auquel participe l’équipe de Mizusawa, sachant que Chihaya & Co. sont en terminale… On comprend bien une fois de plus que ce n’est pas pareil sans Mashima, qu’il faut faire autrement et trouver une autre voie. C’est très beau. L’autrice nous fait bien sentir les difficultés mais aussi les petites réussites de chacun. L’esprit d’équipe est au centre de tout et on le sent bien, personnellement ça m’a touchée. J’ai aimé voir Chihaya changer pour soutenir ses amis. J’ai aimé voir ceux-ci prendre conscience de leurs qualités et prendre confiance en eux. C’est une très belle dynamique.

Cette lecture fut donc un vrai bonheur parce que le message de l’autrice est beau et que j’aime ses personnages même les plus discrets.

Tome 31

Comme je l’espérais, la série repart vraiment sur de bons rails et pour cela, l’autrice n’a pas hésité à les faire passer par un long et sombre tunnel. Ce fut dur et douloureux pour eux comme pour nous, mais quelle belle promesse pleine de lumière au bout !

Nous retrouvons Chihaya et son équipe en plein tournoi. Alors qu’ils avaient gagné l’an passé avec Taichi, c’est bien plus dur cette année sans lui. L’équipe a du mal à se remettre de son départ et cela s’en ressent dans son jeu. Chihaya a beau tout faire pour combler son absence, elle ne peut pas prendre sa place car cela se fait au dépend de qui elle est vraiment. C’est bien triste et il faut une rude défaite pour s’en rendre compte. Mais rien n’est fini puisqu’il reste encore la lutte pour la 3e place, une place que peu apprécient habituellement mais qui représente beaucoup ici. En plus, elle va les opposer à une équipe avec un joueur phare, joueur qui a lui aussi commis des erreurs et doit se « racheter », le tout sous le regard de quelqu’un qu’on attendait vraiment. C’est peut-être l’un des climax les plus porteur de sens et les plus intimes de la série. J’ai été très touchée.

L’autrice met tout ça en scène avec beaucoup de finesse, que ce soit dans la description des sentiments de ces adolescents mais également dans la transcription de leur esprit de compétition ou de leur recherche d’une voie à eux. C’est plein de sensibilité et de réflexion intéressante en même temps sur l’amitié, l’amour, l’apprentissage de la vie. J’aime beaucoup.

Ce tome fut encore une fois une belle lecture, pas facile, car ce n’est pas simple de voir une héroïne qu’on aime se renier et de se faire malmener ainsi, mais forte car quand toutes les pièces trouvent leur nouvelle place, c’est plein d’émotion. Un superbe shojo sportif sur l’apprentissage de la vie et l’amitié.

Tome 32

Après tout ce qui avait été mis en place dans les tomes précédents pour relancer le club et ses membres, il fallait que ça porte ses fruits et fasse grandir tout le monde. C’est ce à quoi on assiste ici.

Le tome s’ouvre par la clôture du match Chihaya-Arata sur le résultat qu’on attendait. Ils ont tout donné et ce fut un très beau match qui a permis à chacun de bien évoluer et de mieux se comprendre. Mais là n’est pas ce qu’on retiendra de suite, non, ce qui va importer au lecteur et le marquer : c’est le retour plein d’émotions de Taichi. Celui-ci arrive à la toute fin du tournoi, pour constater la victoire de son amie et assister à la victoire d’Hokuo et de Maigrichon qui avait tant envie de lui en montrer. C’est une jolie conclusion à cette époque de leur vie : le lycée, un moment compliqué et changeant où chacun se cherchait. On assiste à la révélation de certains, dans un rôle où on ne les attendait pas et la reconnaissance que l’on ressent envers eux est d’autant plus forte. C’est très beau, plein de belles valeurs et forcément ça touche.

C’est donc bel et bien une transition qui nous est offerte ici. L’autrice clôt le chapitre du lycée, de son club, de ses amis, de ses amours, pour se tourner vers de nouveaux horizons, peut-être plus individuels mais vécus aussi de façons collectives pour promouvoir un sport qu’ils adorent. J’ai beaucoup aimé la façon dont la mangaka présente le tournoi de karuta individuel comme également un travail d’équipe où il est important de sentir le soutien de ses coéquipiers de club et où chaque victoire individuelle sera une très bonne pub pour le dit club. Ça montre bien que tout est lié et qu’on a besoin des autres dans la vie. A nouveau des valeurs que je partage.

Et pourtant, pour autant, Yuki Seutsugu ne dénigre pas les âmes solitaires. Elle met en scène un très bel affrontement, lourd de sens, entre Chihaya et Shinobu. On découvre encore plus l’amour inconditionnel de celle-ci pour ce sport et sa difficulté à accepter d’autres passionnés. Mais elle a une révélation face à Chihaya et elle ressort magnifiée de son combat car elle a enfin trouvé une adversaire qui pourrait être à sa mesure. Shinobu commence donc à découvrir l’amitié et le partage, un grand pas pour cette solitaire. Cependant, je le répète, l’autrice ne dénigre en rien ceux qui aiment être seul par goût ou par la force des choses, et elle en montre aussi les points positifs et ne raille jamais ces personnages-là.

On ressort donc de ce tome avec la pêche, convaincu que la suite ne pourra qu’être lumineuse, entre le retour de Taichi dans le game, les amis du club encore plus liés, Arata qui mûrit et réalise la place qu’il pourrait avoir et Shinobu qui évolue tout en restant toujours aussi effrayante. On s’engage dans une nouvelle voie : la fin du lycée et les débuts de matchs plus individuels, ça promet de nouvelles émotions fortes.

Tome 33

Je m’attendais à vivre un tome plein d’émotions, j’en ai eu, mais pas forcément celles que j’attendais, ni avec ceux que je croyais…

Retour sur les matchs individuels de nos amis qui chacun dans leur catégorie essaient d’avancer. La force de l’autrice c’est de parvenir à manier tout un tas de personnages à la fois sans nous perdre pour autant et en nous faisant ressentir de l’attachement pour chacun. Les duels sont nombreux, les victoires et les défaites aussi, mais chaque joueur trouve quelque chose de positif qui le fera avancer dans ce qu’il vient de vivre et c’est assez magique.

Dans ce tome, je retiens en particulier le personnage de Brioche, l’éternel second en quelque sorte, qui est très joliment mis en avant, lui qui a toujours été là pour les autres. J’ai également beaucoup aimé l’esprit d’équipe qui est né au sein de Fujisaki et l’assurance que ses membres ont pris. Mais c’est surtout le parcours d’Arata et de la Queen qui sont ici à saluer.

En effet, l’autrice nous offre LE match tant attendu entre les deux. Je dois avouer que le match en lui-même n’a pas soulevé mon enthousiasme. Je l’ai trouvé assez plat et la mangaka nous a déjà offert bien mieux. Non, c’est l’évolution qu’il souligne chez chacun qui est intéressante. On a d’abord un Arata, qui a toujours été un grand jouer et qui été très individualiste à cause de ça, qui a compris, après avoir perdu contre Chihaya, que c’est dans l’équipe de son lycée qu’il peut puiser la force qu’il lui manque parfois. Il en prend vraiment conscience ici lors d’un moment où on le voit renaître sous nos yeux et c’est magique. La trajectoire de la Queen est plus douloureuse, elle. Elle ressemble beaucoup à Arata dans le sens où elle a toujours été seule, mais pas par choix de son côté, alors quand à ses yeux les cartes se détournent d’elle, c’est le drame. C’est à nouveau Chihaya qui va lui apporter la réponse et la pousse à se transformer. J’ai hâte de voir le résultat de ce bouleversement.

Alors au final, ce tome n’est pas le meilleur que j’ai lu de la série. Je n’ai pas trouvé les matchs transcendants. Mais en revanche tout le travail autour de l’ensemble des personnages m’a vraiment touchée et émue. L’autrice ne met pas seulement en vedette les héros de son histoire, mais elle sait aussi montrer les qualités de ceux plus discrets qui dans d’autres séries seraient restés dans l’ombre. Tout comme les joueurs prennent soin de leurs cartes de karuta, la mangaka prend soin de ses personnages avec la même attention.

Tome 34

La vie est un éternel recommencement et Yuki Suetsugu nous le démontre avec beaucoup de poésie dans un nouveau tome très mélancolique.

Alors que Chihaya vient de vivre des moments très forts dans le cadre de sa passion, elle est rattrapée par une réalité bassement matérielle : son orientation à la fin du lycée pour déterminer son avenir professionnel. L’autrice revient sur un sujet très important mais ô combien anxiogène chez les jeunes, peu importe le pays : que faire de sa vie ? Dans quelle branche s’engager ? Et dans le cas de nos héros, comment concilier travail et passion ?

Sous ses dehors drôles et enjoués, j’ai trouvé que l’autrice faisait à nouveau preuve de beaucoup de justesse et d’empathie, décrivant bien comment un jeune peut se sentir perdu et la pression parentale et sociétale qu’il peut ressentir. Chihaya fait vraiment tout ce qu’elle peut pour satisfaire sa mère mais elle ne veut rien lâcher car sa passion est la plus forte et c’est superbe !

Ainsi cette période charnière qu’est la fin de l’adolescence est très bien mise en scène. L’autrice fait en plus en sorte que cela coïncide ici avec la recherche d’ascension toujours plus puissante de sa protagoniste principale. On voit ainsi celle-ci en pleine recherche pour améliorer son jeu et atteindre son but : devenir Queen. Face à elle, son ami et rival, Mashima, fait de même. On revient ainsi avec eux et leurs modèles sur un aspect encore plus technique et poussé du karuta puisqu’on va analyser les différents styles reposant sur l’ouïe ou sur l’appréhension de l’espace. C’est fascinant.

Pour ce faire, l’autrice se sert avec brio du duo Queen et King, qui ont une relation ambigüe entre eux et vis-à-vis de leur passion. Ils ont tous les deux travaillé très dur, ce qui est beau. Mais en même temps, on découvre une facette beaucoup plus sombre derrière entre la famille négligente de Suo et la solitude terrible de Shinobu. L’autrice creuse ces deux personnages et leurs traumas de façon assez magistrale et en même temps très subtile, ce qui donne un récit doux-amer à l’âpreté vraiment belle et riche.

J’ai encore une fois été subjuguée par la narration de Yuki Suetsugu qui mêle ce moment charnière qu’est la fin de l’adolescence avec les démêlés qu’on peut avoir vis-à-vis de sa passion quand on cherche à progresser mais qu’on bloque. C’est puissant !

Tome 35

De l’art de continuer à rendre passionnante une série après 35 tomes, voilà ce que nous propose Yuki Suetsugu dans un tome où elle donne la part belle à des seconds couteaux des tournois précédents afin de montrer qu’ils sont eux aussi des adversaires redoutables.

Le trio de héros s’est enfin lancé sérieusement dans une dynamique de futurs affrontements plus matures en vue de devenir Grand Maître et Queen, mais en attendant ce sont toujours des adolescents et il ne faudrait pas oublier qu’ils ne sont pas les seuls en capacité de les challenger, c’est ce que l’autrice illustre ici. Nous retrouvons donc une Chihaya et un Taichi qui jonglent entre leurs études et le karuta avec des incidences sur l’un ou l’autre, c’est selon.

J’ai été frappé, dans le mauvais sens malheureusement, par l’évolution de Taichi que je n’aime pas du tout. L’autrice a brutalement voulu le présenter comme un nouveau méchant en devenir. Il est pétri de pensées négatives vis-à-vis de ses adversaires, de ses amis et du sport qu’il pratique. C’est triste parce qu’à côté sa rencontre avec Suo lui a plutôt ouvert tout un nouveau monde de perceptions. Alors que je ne comprends pas trop où l’autrice veut en venir…

Du côté de Chihaya, c’est plus logique. On retrouve la jeune fille un peu brouillonne et tout feu tout flamme des débuts. Elle se relance et commet à nouveau des héros, mais on découvre aussi combien sa passion a une place importante dans sa nouvelle vie et combien elle est brillante. Ses matchs sont ainsi passionnants à suivre, que ce soit le premier où elle doit remonter un sacré retard du à une négligence de sa part, où le second où elle doit affronter quelqu’un qu’elle considère comme un modèle. Voir sa nouvelle façon d’appréhender les choses offre parmi les plus belles pages de l’oeuvre.

L’autrice en profite ainsi pour nous croquer des héros vraiment à la hauteur, qui bien qu’ils passent rapidement entre nos pages, ne sont pas de simples faire valoir. J’aime l’importance qu’elle leur accorde. J’aime la passion qu’il fait transpirer chez eux pour ce si beau sport. J’aime la façon dont elle promeut celui-ci à travers eux.

Ainsi bien que ce soit un tome de transition moins palpitant que d’autres, il nous entraîne déjà sur la nouvelle voie choisit par notre trio d’amis-héros avec un certain classicisme pour l’une et une certaine maladresse pour l’autre. J’ai hâte de voir leurs prochains affrontements.

Tome 36

Alors que la série est quand même pas peu longue et qu’une pointe de lassitude pourrait venir, le fait qu’elle soit conçue comme une série sportive rend vraiment celle-ci passionnante dès qu’il y a des matchs où les personnages jouent et ce même si on n’y connait pas grand-chose en karuta.

En effet, Yuki Suetsugu a l’art et la manière pour rendre passionnant le moment où ses héros s’affrontent dans leurs parties de cartes. De leurs prises, de leurs réflexions intérieures, de leurs forces à leurs faiblesses, de leur jeu égoïste à leur jeu tourné vers leurs coéquipiers, tout est palpitant et ce tome en est encore une fois le parfait exemple.

C’est l’heure des demi-finales, Chihaya doit affronter Rion, tandis que Taichi lui se voit oppose à Sudo, deux solides adversaires qui vont mettre leur jeu à mal. Nous avons d’un côté Taichi, qui est en train de trouver son style en s’inspirant de numéro 1 des hommes : Maître Suo, mais il est encore plein de faille. Il a notamment un jeu fondamentalement égoïste alors qu’au fond c’est quand il était au sein d’un groupe qu’il était le meilleur. Chihaya, elle, se retrouve face à quelqu’un dont le ressenti rivalise peu à peu avec le sien. Cependant, elle va faire face et faire preuve de bien plus de stratégie que d’habitude montrant combien elle a évolué.

Leur match respectif, ainsi que ceux de leur maître et d’Arata que l’on suit également, vont tous être accrochés. Le niveau monte et ils ont beau être fort, parfois leur mental flanche. J’aime que l’autrice ne leur rende pas la tâche facile. J’aime les voir obligé de lutter, de s’accrocher, trébucher et se relever. J’aime voir ceux qui avait peur transcender cette peur pour se trouver ou retrouver. Les trajectoires de chacun des membres du trio phare de l’histoire ainsi que de leur maître sont magiques ici. J’ai été très émue par Taichi, celui qu’on avait un peu trop tôt mis de côté. J’ai également beaucoup aimé leur maître et sa force tranquille malgré les douleurs liées à son âge. Arata s’humanise de plus en plus, lui, alors qu’il avait un côté inatteignable. Quand à Chihaya, c’est son attachement à ses amis qui me séduit toujours.

Yuki Suetsugu nous offre ainsi à la fois des matchs palpitants et humainement vraiment enthousiasmant. Je l’avais cru un temps essoufflée, il n’en est rien et j’en suis ravie !

Tome 37

Nouvel acmé dans ce manga avec ce volume. Yuki Suetsugu clôt ici un chapitre qui avait été difficile, douloureux même, pour le jeune club de Shiranami, mais qui trouve une conclusion parfaite ! Puis, elle en ouvre un nouveau plein de promesse avec ces jeunes héros en pleine ascension.

J’ai adoré, été littéralement subjuguée, par la première partie du tome consacré aux matchs pour la qualification au tournoi pour affronter le Maître et la Queen. Ce ne sont pas tant les matchs, qui d’ailleurs ne sont montrés que partiellement, que ce qui se passe à côté qui m’a touchée en plein coeur. C’était LE moment pour voir tout ce que le club de karuta avait accompli avec l’ancienne mais aussi la nouvelle génération. C’était LE moment pour nous montrer l’évolution fulgurante de Taichi, ce personnage qui nous a tant fait souffrir par son errement et qui revient ici plus fort et émouvant que jamais après s’être découvert une nouvelle passion. La symbolique est forte dans les matchs qui égayent son chemin, notamment face au Dr Harada, tout comme la présence rassurante pas loin de Chihaya. Quel beau personnage ! Mais ce que j’ai aimé, c’est que malgré le focus sur lui, l’autrice n’oublie pas de montrer également la relève, avec la jeune Tamaru, une jeune tellement peu sûre d’elle, que c’est terriblement touchant de la voir enfin recevoir les compliments qu’elle mérite. Le titre respire vraiment la bienveillance et la douceur.

Après une partie aussi puissante et intense amenant les héros vers un nouvel acmé de leur vie, il fallait quelque chose de plus doux et reposant ensuite. L’autrice a parfaitement su négocier la transition, amenant ainsi le retour de Taichi dans le groupe avec beaucoup de douceur et de joie de vivre, mais aussi une petite touche de naïveté adolescente bienvenue. Sur le ton humoristique, on le voit donc réintégrer le groupe, se rapprocher à nouveau de ses amis, redevenir l’adolescent lumineux qu’il était. Ce n’est pas fait sans difficulté, Chihaya marche encore sur des oeufs avec lui, mais ça fait tellement de bien de le voir à nouveau respirer le bonheur, qu’on s’amuse par exemple de sa commande d’un hakama pour les compétitions, le tout payé par sa mère qui reconnaît ainsi enfin sa passion. Nous gagnons ainsi un nouveau Taichi, plus apaisé, plus en phase avec lui-même, qui a accepté son amour pour le karuta.

Ce retour en force de notre trio des débuts est vraiment salutaire. On entre ainsi dans une nouvelle phase où les trois amis vont partir à la conquête DU titre, évolution logique dans un titre « sportif » et pour laquelle il aura fallu bien des détours mais qui auront tellement été profitables à leur développement psychologique qu’on ne peut qu’adorer. C’est pourquoi les ultimes pages où l’on sent un vrai retour aux sources m’ont tellement émue.

Avec Chihayafuru, Yuki Suetsugu signe vraiment un josei sportif particulièrement bien écrit et mis en scène, surtout sur le long terme. Son histoire est magnifiquement séquencée avec des moments de grâce comme ici, qui marquent et émeuvent. Ce focus sur Taichi et sa révélation intérieure m’a fait vibrer et je pense que la prochaine étape de sa vie, couplée avec celles de Chihaya et son nouvel entraînement, et d’Arata qui se trouve enfin un rival à sa hauteur, va encore me faire vibrer !

Tome 38

Avec sa superbe couverture aux tonalités aquatique, ce tome 38 (déjà !) de Chihayafuru donne le ton. Nous allons plonger en eaux troubles.

Jamais nous n’avons été aussi proche des tatamis que dans ce volume où se voient s’affronter les candidats aux titres de Queen et de Maître. Avec Arata et Taichi d’un côté, Chiyaha et Momo de l’autre, les enjeux sont grands et la tension étouffante. L’autrice rend à merveille l’importance de ces matchs qui vont se jouer en 2 à 3 manches et offre de très beaux instants de jeu, vifs et pesants, mais aussi beaucoup de stratégie. C’était la première que celle-ci était autant présente dans la narration et j’ai adoré.

J’ai vraiment eu l’impression que Yuki Suetsugu abaissait mon centre de gravité pour me clouer au sol, au plus près du jeu. Ses choix de cadrages étaient parfaits pour cela, tout comme l’intensité et la vivacité de son trait pour rendre la vitesse et l’engagement des héros. C’était également, paradoxalement, à la fois sombre et lumineux à lire, lumineux parce que les héros semblent prendre un plaisir fou à jouer, sombre parce que certains ressentent beaucoup le poids de leur stratégie ou de celle de l’adversaire. Ainsi, on est vraiment impliqué à fond dans le jeu.

J’ai été fascinée par chacun des matchs qui s’est joué, que ce soit ceux d’Arata et Taichi ou ceux de Chihaya. Dans le premier cas, c’est la transformation de Taichi qui est saisissante. Cela n’a rien d’une surprise, on nous y préparait depuis un moment, mais le voir assumer sa part d’obscurité et de fourberie est excellent, tout comme c’est prenant de le voir tenter de trouver un jeu fait de lâcher prise. Les choix narratifs et graphiques pour nous le conter sont saisissants car plein de double sens et mettant aussi bien en avant le nouveau plaisir de Taichi à jouer et affronter Arata que son malaise profond dû au manque de confiance qu’il a originellement face à lui. Ça m’a fait un plaisir fou tant j’aime le personnage. Du coup, je suis partiale et j’ai été très agacée par Arata ici, que ce soit quand il se laisse déstabiliser ou quand il reprend artificiellement du poil de la bête. Je trouve la construction de ce personnage bancale depuis le début à cause de ses trop nombreuses absences de l’histoire.

En revanche, l’écriture et le développement de Momo, l’adversaire de Chihaya a fait mouche chez moi. J’adore la façon dont l’autrice y mêle une jeune femme fan des anciennes Queen et de tout ce qui touche au karafuta, à des considération stratégique sur les styles de jeu différents, notamment ceux moins flamboyants des joueurs n’ayant pas un ressenti ou une vitesse de fou. C’était excellent et très bien travaillé. L’ajout final de Shinobu et de la question des joueurs gauchers et de leurs particularités était encore plus génial. Je suis fan. Ainsi Chihaya a-t-elle une vraie adversaire qui lui donne maille à partir, et nous lecteur nous avons des matchs palpitants !

Je trouve que malgré sa longueur, la série tient parfaitement la route. Elle prend même une direction de plus en plus sombre et complexe avec des personnages qui assument leurs parts d’ombres, leurs jalousies, leurs détestations, mais également une place plus importante de la stratégie. Et pourtant, on les sent de plus en plus amoureux du karafuta et le plaisir qu’ils prennent à jouer fait plaisir à voir. Une superbe série riche et puissante émotionnellement.

Tome 39

Maintenant que l’on sait que la série se terminera au tome 50, les lectures des nouveaux volumes ont une toute autre saveur, une sorte de compte-à-rebours vers cet idéal à atteindre et cela a déjà commencé.

Dans ce tome, à la couverture juste magnifique avec cette alliance de bleu et de violet, c’est le duel Arata-Mashima qui est à l’honneur et l’évolution de Mashima en particulier. Personnage qui a toujours été mis en retrait par rapport à ses deux camarades avec qui il formait autrefois un trio de choc, il a un gros besoin d’accomplissement et de reconnaissance.

Beaucoup plus intéressant qu’un Arata au final assez lisse et linéaire, Mashima, lui, a eu des accidents de parcours et est un jeune homme qui se cherche. Il a cru trouver ce qu’il lui manquait auprès de Suo qui lui a énormément appris, mais au cours de ce match il va découvrir tout autre chose. J’ai beaucoup aimé le fin travail psychologique de l’autrice sur ce personnage et ceux qui l’entourent. On voit ainsi à quel point on ne se construit pas seul mais en équipe, à plusieurs. Ainsi Mashima réalise qui est son vrai maître, qui est celui par qui il voudrait être reconnu et quel est son véritable rêve. Cela fait une superbe évolution.

A l’inverse, j’ai beaucoup de mal avec Arata, cet espèce de roc inamovible en face. L’autrice a raté quelque chose avec lui pour moi. Il manque d’aspérité mais il manque de vie aussi. Il est un peu ce fantôme lointain qui nous manque ou qu’on espère toucher un jour. C’est assez particulier. Le choix de l’avoir éloigné des deux autres a été radical et préjudiciable, ce sera dur à rattraper car en face de lui, Chihaya et Taishi, par les doutes qu’ils ont vécu et auxquels on a assisté bien souvent, ont bien plus de présence.

D’ailleurs, même si ce n’est pas le sujet de ce tome, j’ai beaucoup aimé suivre également le match de Chihaya pour se qualifier même si je l’ai trouvé moins clair que celui de Taishi quant à ce qu’il lui a apporté, on sent aussi qu’elle progresse, qu’elle évolue, que son style change et s’affine. J’ai hâte de la voir un jour face à la Queen. Au passage, autour de celle-ci, il y a vraiment un discours très intéressant sur la place des femmes dans le sport, sur leur professionnalisation comme les hommes et sur leur égalité de traitement en terme de format de compétition aussi ou de sponsoring. J’aime que l’autrice introduise des pensées aussi modernes et essentielles !

Toujours aussi offensif mais peut-être encore plus psychologique, avec la sensibilité attendues au vue de la belle composition d’ouverture de Yuki Suetsugu, ce tome nous offre une émouvante évolution chez Taishi au cours d’un match endiablé face à Arata. Nos héros avancent et leur destin se précise.

Tome 40

Magique, nous entrons dans la dernière dizaine de la série avec ce tome. Pfiou 40 tomes et je n’ai pas vu le temps passer tant l’aventure humaine offerte par nos joueurs de karuta fut émouvante et passionnante !

Pourtant, épreuves ils ont eu et nous assistons à une phase clé ici dans ce tome avec l’affrontement entre Taichi et Arata. J’ai toujours énormément de mal avec ce dernier. Le choix de l’autrice de ne pas l’avoir développé dans les premiers tomes en l’excluant géographiquement des autres a beaucoup pesé. Ainsi même si elle essaie de nous toucher en nous racontant son rapport à ce sport, sa solitude par rapport aux autres enfants à cause de sa différence, ça ne prend pas avec moi. Je n’arrive pas à m’attacher à ce personnage et à m’intéresser à son évolution… C’est un des plus gros ratés de la série pour moi.

Série qui par ailleurs a pourtant de superbes qualités et de superbes personnages, Taichi, par exemple, son rival. Là, il y a eu une très belle écriture. On a suivi son évolution de garçon qui se met au karuta pour suivre son amie, celle qui l’aime, à garçon perdu quand elle ne répond pas à ses sentiments, qui s’éloigne de ce sport avant d’y revenir et de se découvrir une vraie passion pour lui, en se confrontant à lui-même. Taichi est un personnage beau et complexe qui a connu une très belle évolution et que j’aurais aimé voir gagner ce match même si au final l’enjeu est ailleurs et qu’on prend une énorme bouffée d’émotion en le voyant renouer avec son ami de toujours et comprendre que lui aussi est fan de ce sport, tout comme lui. Rien que ça, c’était magique !

Cette passion pour le karuta est vraiment le fil conducteur de la série, ce qui, à travers les personnages qu’on croise, est ce qui nous procure le plus d’émotion. A l’image de Shinobu qui veut tout donner pour vivre professionnellement du karuta, ou de Chihaya qui ne pense plus qu’à ce futur match, au point de se retrouver à s’entraîner en même temps qu’elle étudie, ce qui mène à des situations improbables xD Même les anciennes championnes n’ont pas décroché et pensent encore quotidiennement à ce sport au point d’offrir un entraînement de haut niveau à Chihaya pour l’aider dans sa quête et la soutenir, tout comme Shinobu, dans la reconnaissance de ce sport par l’ensemble de la communauté. L’autrice nous offre ici un message fort !

La magie du karuta m’aura donc une nouvelle fois touché dans ce tome, que ce soit à travers des personnages qui se trouvent grâce à ce sport et apprennent à s’aimer malgré leurs failles et faiblesses, où à travers une passion qui emporte tout et occupe tout l’espace, avec cette envie de promouvoir ce sport pour que tout le monde se rendent compte de sa puissance et sa magie. Yuki Suetsugu offre vraiment un cri du coeur à l’ensemble du peuple japonais pour que lui aussi redécouvre cet art traditionnel. J’espère qu’elle a été entendue, même partiellement, car elle y met beaucoup de force et c’est magnifique  à voir !

Tome 41

La série fête cette année ces 10 ans chez nous et ça me fait tout drôle de lire ces tomes à venir et celui-ci en ayant en tête que ce seront les derniers, la série s’étant achevée au Japon. Ce compte-à-rebours qui se met en place jusqu’aux grands matchs qu’on attend tous a une saveur toute particulière.

J’ai trouvé ce tome assez mélancolique. On y suit les entraînements de Chihaya et Shinobu en vue de leur match pour le titre de Queen et pour une fois l’autrice ne s’attarde pas vraiment sur une stratégie ou une technique mais va plutôt à la rencontre de l’âme du jeu, ce qui est très émouvant. Elle parle ainsi de la relation si particulière des joueurs avec ce sport et les cartes qui leur permettent de le pratiquer, ce qui est quelque chose d’assez unique, très joliment mis en scène ici sous le trait rond et un peu enfantin de l’autrice.

On sent combien ce match a un enjeu décisif. C’est après lui que court Chihaya depuis le début. Je n’ai donc pas été surprise de voir l’implication de tout le monde autour de celui-ci, que ce soit pour l’aider à s’entraîner ou pour la soutenir au quotidien et lui remonter le moral. Le Karuta fait désormais partie de la vie de chacun grâce à elle. Elle a réussi cet exploit !

Exploit que Shinobu aimerait renouveler dans un autre domaine, ce qui me permet d’aborder l’autre grand volet de ce tome : la médiatisation et la professionnalisation du karuta, en particulier du karuta féminin. J’ai trouvé passionnant et très juste la manière dont l’autrice écrit cela à travers le personnage de Shinobu pour qui ce sport est une passion et un art de vivre. J’ai aimé qu’elle lui confie à elle cette mission de le populariser et le faire connaître. C’est touchant de voir cette jeune fille tellement introvertie sortir de sa coquille pour aller sur les réseaux sociaux avec tous les pièges qu’on peut y rencontrer, juste pour promouvoir ce sport qu’elle aime tant. Son combat est juste. Elle l’exprime parfaitement lors d’une scène clé où elle démontre que cela devrait être un métier au même rang que les autres. Sa passion est communicative et c’est beau de la voir parvenir à convaincre sa mère tellement réfractaire au début.

J’ai donc beaucoup aimé la poursuite de ce virage amorcé déjà quelques tomes par l’autrice, qui elle aussi fait tout pour promouvoir ce sport traditionnel, au même rang que l’avait fait ses aînés avec le go ou le shogi, ces sports traditionnels par trop oubliés parfois, comme ce fut le cas pour les échecs remis au goût du jour uniquement grâce à la série Le jeu de la dame sur Netflix. C’est un but louable.

Le tome est ainsi truffé de petits moments savoureux et nostalgiques où on voit nos héroïnes se préparer à leur futur, à leur destin, que ce soit ce simple match au sommet ou plus loin encore. C’est très émouvant de les voir ainsi. Et même si ce tome a des allures de tome de transition, l’autrice parvient à transcender cela grâce au but qu’elle s’est fixée. Elle nous offre ainsi émotion, passion et fougue. Elle nous montre des personnages en constante évolution, à l’esprit combatif vif et à la passion flamboyante. Un modèle du genre !

Tome de transition inattendu, Yuki Suetsugu nous offre à la place un nouveau plaidoyer pour la médiatisation et la professionnalisation des joueurs de karuta, le tout avec une émotion et une justesse émouvante qui ne peuvent que toucher. Superbe !

Tome 42

Avec ce tome, Chihayafuru entre définitivement dans sa dernière phase, la phase de maturité où la maturation de l’ensemble des idées de la série va faire naître quelque chose de nouveau et on a hâte de voir ça !

Avec un titre comme Sounds of Life (chez AkIata) sur le marché, qui reprend le même crédo d’un club de jeunes lycéens passionnés autour d’un art traditionnel, je me rends combien le travail de Yuki Suetsugu est exceptionnel sur Chihayafuru. Le premier titre mentionné a beau faire le buzz, il n’a pas la qualité humaine de celui en présence. La narration josei de l’autrice apporte quelque chose de totalement différent, plus sincère, plus intérieur, qui me touche bien plus.

Dans ce tome de transition qui nous achemine lentement vers LES grands matchs qu’on attend : celui de Chihaya contre Shinobu d’un côté et celui d’Arata et Suo de l’autre, l’autrice parvient à nous faire vibrer d’un rien. Elle délaye, elle nous fait attendre et attendre, et pourtant l’émotion prend. On ne peut qu’être touchée par l’évolution de son héroïne et la façon dont elle a noué une relation intrinsèque avec le karuta et les gens qui l’ont pratiqué avec elle. Que ce soit autour d’une discussion autour des kimonos traditionnels, d’une grosse bourde à réparer, ou au cours d’une interview télé haute en couleur, l’autrice nous montre sa force et c’est percutant. Cette simplicité de narration me fascine.

Bien sûr, on ne peut pas dire qu’il se passe grand-chose en soi dans ce tome. C’est juste le cheminement de Chihaya et Arata vers la dernière marche qu’il leur reste et pourtant cela fait tout. Ils parachèvent ainsi leur parcours dans le karuta mais aussi humainement parlant, du moins dans le cas de Chihaya où on voit combien les rencontres ont été cruciales pour elle et tout ce qu’elle a noué avec, que ce soit ses camarades de lycée, ses amis proches ou sa famille. On ne peut que être fier du chemin parcouru.

Les derniers matchs se préparent donc avec émotion mais également avec force. L’occasion pour la mangaka de glisser à nouveau quelques phrases bien senties sur l’égalité homme-femme avec une poignante image des précédentes Queens qui auraient aimé vivre à l’époque de Chihaya et Shinobu pour avoir leur courage de faire bouger les choses. L’autrice insiste ainsi longuement sur le rôle des nouveaux médias et des réseaux sociaux pour déclencher quelque chose et faire bouger les lignes de ces vieux représentants du patriarcat. Excellent !

Peut-être pas un tome fondateur, ni un tome 100% divertissant comme d’autre, mais une très belle mise en abyme pour nous plonger dans l’attente précédent LE futur grand moment de la série. L’autrice prépare tous les jalons pour cela et fait monter tension et émotion avec des retournements drôles et cocasses, mais aussi des interventions revendicatrices bien senties. Quelle excellente conteuse elle fait !

Tome 43

La bataille pour le titre fait rage entre les femmes pour le titre de Queen et les hommes pour le titre de Maître et pourtant Yuki Suetsugu subjugue avant tout par sa capacité à faire vivre aussi l’arrière-plan. Quelle grande dame !

On pourrait croire à ce stade de l’histoire que ce sont les deux duels en train de se jouer qui allaient nous passionner. C’est le cas mais pas seulement. J’ai été estomaquée dans ce tome par la facilité de l’autrice à dévier notre attention vers des choses qui semblent plus banales mais qui font vivre l’histoire en fait, la colorent et lui donnent sa particularité. Que ce soit la mise en avant des récitants hommes et femmes avec leurs particularités à chacun, ou celle des chargées des cartes qui doivent présenter le jeu au public, et même celle des entourages des joueurs, chacun est fait judicieusement et avec émotion. On sent toute leur passion pour ce jeu et leur amour pour le candidat(e) qu’ils défendent. C’est splendide.

La transmission reste en effet au coeur de l’histoire. Certes le match de Chihaya et Shinobu manque encore un peu de relief. Chihaya n’est pas dedans, mais ce faisant, elle reçoit une leçon de la Queen actuelle, qui lui transmet ainsi sa force l’air de rien. Quant à Arata et Suo, on voit peu de cases sur leur jeu, mais Arata s’est totalement glissé dans la peau de son grand-père afin d’hériter de son jeu et malmener Suo. Et puis, il y a leurs entourages à côté, de la soeur de Chihaya venue expressément lui rapporter ses affaires, à la tante de Suo venue le voir, chacun à des soutiens. Parfois, ceux-ci en viennent à être un peu effrayés par leur enfant, que ce soit le père d’Arata qui exprime son malaise face au caractère de son fils ressemblant à celui de son propre père qu’il n’a jamais compris et qui pire l’a blessé, en passant par la famille de Shinobu, tellement transparente, qu’elle semble bien seule.

L’autrice sublime ainsi le jeu du karuta, animant les cartes à travers les prises des héros et faisant vivre la tradition dans les paroles des récitants et les mouvements de kimonos des concurrents. C’est superbe ! Quand on aime l’art, la tradition, la culture, on ne peut qu’être sous le charme de ce décor qui fait tant honneur à ce sport en perte de vitesse mais qui aurait tout pour reprendre du poil de la bête, si la série, plébiscité chez eux, fait des émules.

Je suis pour ma part ravie d’avoir eu la chance d’avoir une telle série en français, un sujet de niche que le talent d’une mangaka, encore un fois, a su subjuguer et porter aux nues. Ces ultimes échanges pour gagner le titre de Queen et Maître sont des modèles du genre. Entre force tranquille, abnégation, courage et héritage assumé, nos héros dévoilent leurs techniques avec fougue et passion et ce même si c’est parfois dur. Je suis donc ravie de poursuivre l’aventure à leurs côtés, aventure qui devrait encore durer quelques tomes à ce rythme.

Tome 44

A l’image de sa couverture, quel beau tome plein de délicatesse et d’Histoire, celle des cartes du karuta et des relations de nos challengeuses avec elles.

J’ai beaucoup le singulier tournant pris par le match Shinobu vs Chihaya. Jusqu’à présent, on s’est souvent focalisée sur des techniques de saisie, de défense du territoire ou de placement des cartes, mais rarement sur le contenu des poèmes et les personnages qu’ils mettaient en scène. Sachant que c’est LA technique de Shinobu pour développer un lien particulier avec elle, Chihaya compte bien jouer là-dessus et le lecteur découvre ainsi une toute autre façon de jouer.

Ce fut donc un match des plus singulier auquel on a assisté où la logique des choix de Chihaya pouvait même échapper à ceux s’y connaissant qui observait, car loin de se reposer comme d’habitude sur les sons, elle s’est reposait sur le sens des poèmes et leurs personnages. Inédit chez elle. Malheureusement, cela a aussi un peu fait d’elle la méchante de l’histoire et j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à sa démarche, à l’approuver dans le sens affectif. J’avais vraiment l’impression d’être face à une harceleuse s’en prenant à quelqu’un qui était à la fois plus intelligente qu’elle et plus faible aussi, comme dans ces cas de violence scolaire où les « forts » s’en prennent à ceux qui ont des bonnes notes. Je n’ai pas aimé.

J’ai cependant compris la démarche et j’ai trouvé intéressant aussi de la voir attaquer son adversaire sur ce qui est à la fois sa force et sa faiblesse. Cela nous a permis d’entrer plus intimement dans le karuta mais aussi de continuer à découvrir Shinobu, qui est vraiment un des personnages les plus intéressants de la saga. Là où nos jeunes challengers, en reste un peu à ça, on découvre chez la Queen et le Maître une toute autre profondeur liée à leur rapport au karuta bien différent de leurs cadets. C’était donc instructif à la fois de découvrir le contenu et les liens des poèmes, puissant de voir combien cela pouvoir déranger et perturber Shinobu et amusant de découvrir une autre façon de jouer et une héroïne prête à tout, même à changer de style et à passer pour la méchante pour gagner.

J’espère qu’on aura droit au même traitement en profondeur de l’affrontement Suo – Arata, car pour le moment celui-ci est un peu trop survolé alors qu’il est tout autant prometteur. Entre Arata qui joue un jeu qui n’est pas le sien en endossant le masque de son grand-père et Suo qui lutte contre son handicap grandissant, il y a de quoi raconter une fort belle histoire aussi et j’aimerais qu’on lui consacre le temps et les pages nécessaires. De même, c’est bien beau de mettre leurs camarades en soutien autour mais il faudrait aussi leur proposer une histoire comme elle le fait ici pour Brioche. Pitié, ne les oubliez pas, notamment Taichi, qui était quand même membre du trio originel, il ne reste que 6 tomes…

Offrant à ses lecteurs un combat aux formes inédites, Yuki Suetsugu nous régale de nouvelles passes de karuta surprenante où émotion, histoire, lutte et revanche se mélange sous le joli grain des personnages peuplant les cartes. Mignon, âpre et poétique, cette lutte acharnée n’a pas fini de nous passionner et on a déjà hâte de voir la prochaine manche. Il serait juste bon de ne pas oublier les garçons et personnages secondaires non plus, car la série est désormais une vaste fresque et pas juste l’histoire de Chihaya 😉

TB lecture

Laisser un commentaire