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Mix de Mitsuru Adachi

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Titre : Mix

Auteur : Mitsuru Adachi

Éditeur vf : Delcourt/Tonkam

Années de parution vf : Depuis 2014

Nombre de tomes vf : 17 (en cours)

Histoire : Otomi, 12 ans, Tôma, 13 ans, et Soichiro, 13 ans, sont frères et soeurs au collège Meisei. Ces deux derniers sont réputés pour leurs qualités au baseball. Mais ce n’est pas ce qui intéresse Ichiban Natsuno, nouvel élève de l’établissement, qui s’étonne de leur histoire familiale. Les deux ados sont nés le même jour mais ne sont pourtant pas jumeaux. Quel mystère cache leur famille ?

Mon avis :

Tome 1

Nouvel Adachi sur le baseball reprenant le décor de Meisei mais cette fois côté collège. Que dire ? L’auteur utilise encore les mêmes ficelles mais avec moins de fraicheur qu’avant. On retrouve son humour et son fan service habituel qui prêtent à sourire. Les héros rappellent ceux de ses précédentes séries. Et malgré toutes ces redondances, j’accroche à ce shonen sportif mais à voir sur la longueur.

Tome 2

Il ne m’a pas beaucoup plus. L’histoire avance peu et en dehors des gags habituels d’Adachi on s’ennuie. L’histoire avec la soeur est prévisible, de même que celle du « lanceur » pistonné. Pas grand-chose de neuf ici. Une certaine routine s’est installée.

Tome 3

J’ai retrouvé ici ce que j’aime dans les titres de l’auteur même s’il n’est pas à son meilleur niveau. J’ai aimé les constants clins d’oeil à Touch, notamment avec l’apparition d’un ancien personnage de la série dont le fils est la copie conforme ^^ L’intrigue autour du lanceur pistonné trouve sa conclusion ici et heureusement parce qu’on tournait en rond. De même, j’ai été contente de voir la fin de leurs années collège balayée aussi vite parce que ça commençait à m’ennuyer. Par contre, j’ai espoir pour la partie « lycée » avec l’arrivée du nouvel entraîneur, de sa fille et du batteur, ça devrait bouger un peu plus.

Tome 4

Ce tome est dans la même veine que le précédent. J’ai aimé retrouver, dans une moindre mesure, les frissons des matchs de baseball d’Adachi même si ce n’est qu’un préambule. J’ai aimé les petites phrases qui font mouches et se moquent gentiment des personnages. L’évolution de l’histoire et des personnages est assez classique mais ça fonctionne bien. Après, ça avance quand même un peu trop lentement malheureusement, et je pense que c’est plutôt faute de mieux que je lis et apprécie cette série ^^

Tome 5

Toujours un régal à lire. Décidément j’aime les petits moments simples que nous compte Adachi. La fin du match contre Seinan ne recèle aucune surprise mais annonce un avenir prometteur pour Toma. Par la suite, le ressort comique des chapitres suivants est amusant. Je n’avais pas vu venir le passé commun à Haruna et Toma, ni ce sur quoi ça déboucherait. J’ai aimé les références à Touch grâce à « ces amis d’enfance ». Quant aux dernières pages, elles donnent l’espoir d’un changement de donne dans l’équipe pour la suite, mais est-ce que ce ne sera pas un pétard mouillé ?

Tome 6

Même si je continue à aimer la lecture de chaque tome, je ne peux m’empêcher de trouver la série redondante et largement en dessous d’autres comme Touch ou Cross Game. On sent vraiment trop que l’auteur recycle les blagues, les rebondissements narratifs, etc. Au final, ce qu’annonçait la fin du tome 5 ne s’est pas produit. On est reparti sur une simple rivalité Meisei-Kenjô (ex-Sumi dans Touch), en plus avec à nouveau un batteur super fort… Bref, rien de surprenant. Après même sans surprise, j’aime toujours la tension qu’on ressent lors des matchs, les plans que les uns et les autres imaginent et les performances individuelles. Mais je dois dire qu’en dehors de ses moments purement sportifs, le reste m’a peu intéressée ici.

Tome 7

Mon avis évolue peu sur cette série. J’y vois toujours les mêmes défauts mentionnés plus haut. Dans ce tome, j’ai bien aimé le match mais il manquait cruellement d’intensité. Seules les petites interventions d’Otomi étaient amusantes. Pour le reste, je n’accroche plus tellement, le récit est vitesse automatique, Adachi n’invite plus rien mais recycle, à l’image de ses allusions aux anciennes équipes rencontrées par Meisei dans Touch. Je me demande vraiment où il compte aller ainsi.

Tome 8

Je continue à lire cette série par habitude et ce n’est pas que ce soit mauvais mais c’est déjà vu et revu chez l’auteur et surtout on sent vraiment qu’il s’ennuie en écrivant cette série. Il se caricature lui-même dans la position du mangaka sans idée nouvelle et c’est exactement ça malheureusement. C’est dommage parce qu’il y a parfois de très bons chapitres comme le premier qui met en parallèle la relation entre les deux frères et celle entre Soichiro et Haruka de façon drôle et amusante. En dehors de ça, l’équipe avance dans le tournoi comme on s’y attend et j’attends qu’ils rencontrent enfin une petite difficulté.

Tome 9

Encore un tome tout tranquille, un tome de transition avant la demi-finale à laquelle va participer Meisei. Il n’y a pas d’emballement. Je n’ai pas ressenti une envie folle de tourner les pages mais j’aime toujours autant cette tranquille assurance avec laquelle l’histoire avance. Il se dégage vraiment quelque chose de nostalgique des titres d’Adachi et c’est ce qui me plaît. Je m’amuse toujours autant des relations entre les deux frères, mais aussi du rapport qu’ils entretiennent avec leur popularité ainsi qu’avec leur entraîneur. J’ai également aimé découvrir comment Toma en était arrivé à avoir ce style de lancer, c’est mignon.

Tome 10

Suite et fin du match épique de Meisei pour la demi-finale. Heureusement que j’aime le baseball et les petites phrases parce que sinon je me serais ennuyée comme un rat mort. Adachi signe un tome assez plat avec un match interminable. Lui-même avoue qu’il se répète, c’est dire ! Après moi, comme j’aime bien ce sport, ça passe mais ce n’est pas l’euphorie non plus. Heureusement, on a droit à quelques phrases humoristiques du mangaka et pas mal de dérision de sa part. On sent vraiment le manque d’inspiration. C’est dommage parce qu’on sent régulièrement qu’il y a de quoi faire avec ses personnages comme lorsqu’on parle de l’évolution de Tôma au fil du match ou de la façon dont Sô gère la stratégie. Je ne sais pas où Adachi veut nous conduire, mais ce serait bien qu’il se réveille.

Tome 11

Après plus d’un an sans nouveau tome en France, voici enfin le retour de Mix. L’univers de l’auteur m’aura manqué, du coup j’attendais ce tome avec impatience, malheureusement j’avais oublié qu’on était dans une série mineure de celui-ci… Une fois de plus, il ne se passe pas grand-chose. Meisei est en phase de reconstruction et de recherche de joueur à la hauteur des deux frères pour pouvoir les épauler. Mais même ceci, l’auteur le rend mou et c’est bien dommage. Il y a aussi énormément de non-dits autour du passé familial des héros et si on devine certaines choses, on aimerait qu’elles soient plus posées et développées pour vraiment faire monter l’émotion parce que pour le moment c’est bien trop plat. En fait, le titre me donne plus envie de relire Touch qu’autre chose pour le moment, et ce ne sont pas les private jokes incessants de l’auteur sur lui-même et son métier qui arranger les choses. Bon sang comme j’aimerais qu’Adachi se secoue !

Tome 12

Avec Adachi, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Sans surprise, dans ce douzième tome, il reprend donc encore une fois les mêmes ingrédients avec un scénario basé sur beaucoup de non-dits et beaucoup de références à sa série phrase : Touch. Pour celui qui ne l’a pas lu, je pense qu’on passe à côté de beaucoup de choses.

Dans ambiance toujours tranquille et farniente, on retrouve nos héros entre rendez-vous au parc, balades à vélos, recrutement de nouveaux joueurs, entraînements, découverte du passé et de la situation familiale de certains. C’est sympathique à lire car fait avec la subtilité, le tact et l’humour que maîtrise l’auteur, mais la tension narrative est quasi inexistante de bout en bout. Il n’y a qu’à la toute fin où l’on nous promet un drame qui pourrait nous remuer un peu mais qui n’a pas lieu et qui se solde plutôt par une rencontre inattendue dont on se demande le but.

C’est un tome assez plat, qui parait en plus encore une fois un an après le précédent, alors dur dur de ressentir de la passion à sa lecture, comme c’était le cas dans H2 ou Touch, ses autres titres sur le baseball. C’est sympa de retrouver les héros parce qu’on les aime bien mais honnêtement il ne se passe pas grand-chose et on a l’impression que l’auteur se complaît dans ce faux rythme. Mais lecteur, on aimerait bien que l’action reparte, que l’équipe redémarre, que certaines tensions sous-jacentes explosent. Même si c’est le style de l’auteur, c’est trop tranquille ^^!

Après un an d’attente, je m’attendais à avoir un tome un peu plus important dans l’intrigue générale, il n’en est rien. C’est à nouveau une lecture sympathique mais où l’auteur recycle trop les éléments scénaristiques qu’il aime et qu’il a déjà bien usés par le passé. Du coup, on se retrouve avec un tome un peu trop plat, dommage.

Tome 13

Sortant toujours à un rythme spasmodique et ayant un scénario toujours aussi fin, Mix est pourtant à chaque un joli moment de lecture un peu hors du temps me rappelant l’époque lointaine où je découvrais l’auteur dans l’adaptation animée de son titre phare : Touch.

Pas de grande nouveauté dans ce tome. Nous retrouvons nous deux frères amateurs de baseball sur les terrains, se préparant pour LE grand tournoi auquel ils aimeraient participer en enchainant les matchs. Mais l’auteur montre bien que le sport n’est qu’un prétexte pour parler de leur petite vie et surtout du passé de leur école, car clairement quand on les voit jouer, les enjeux sont assez faibles ici. Ce sont tous les deux de futurs grands joueurs, il n’y a pas de surprise ni de tension ici. On s’amuse plutôt de ce que ça provoque chez leurs adversaires et c’est vivifiant.

En parallèle, c’est plutôt l’arrivée d’un ancien personnage de la première série, le boxeur ami de Tatsuya, qui anime les chapitres de ce tome. Avec lui, nostalgie oblige on repense aux anciens personnages, à leur vie de lycéen mais aussi à leur vie après les cours dans le café du coin par exemple. C’est vraiment top pour l’ancien lecteur chez qui les souvenirs se raviveront, lui donnant envie de le relire pour retrouver ces personnages à l’histoire tellement attachante. L’auteur est donc particulièrement doué dans son utilisation de cette forme de fan service.

Pour le lecteur qui n’a pas lu Touch en revanche, ça doit être agaçant d’avoir ces pièces de puzzle incompréhensible sous les yeux. L’histoire principale en plus n’avance pas. On a l’impression qu’Adachi recycle sans cesse les mêmes morceaux de son scénario. Alors oui, il se dégage une certaine fraîcheur de la nonchalance des héros, des petites anecdotes sur leur enfance et vie de tous les jours, et les interactions chaleureuses entre chacun d’eux sont mignonnes et pleine d’un humour pince sans rire typiquement japonais, mais est-ce que ça comble la faiblesse du scénario ? Je ne sais pas…

Ma fibre nostalgique a fonctionné à fond dans cette nouvelle lecture toute douce, qui fut un beau moment reposant et chaleureux, plein de nostalgie, parfait à cette époque de rentrée des classes. Mais il serait peut-être temps pour l’auteur de dégager une vraie ligne scénaristique et de la faire avancer, plutôt que de se répéter sans cesse.

Tome 14

Quel bonheur de retrouver la plume d’Adachi après tout ce temps et Delcourt-Tonkam nous gâte en sortant deux tomes en même temps, en plus de la réédition des premiers et des oneshots de Short Program pour ceux qui ne les auraient pas lus.

J’ai vraiment adoré retrouver l’univers de ce conteur et ce metteur en scène hors paire. Ayant relu récemment Touch, la série précédent celle-ci, je me suis rendu compte combien celle-ci était différente, ne proposant pas le même rythme, ni les mêmes intentions. Touch parlait de deuil, de rivalité fraternelle, de recherche de soi, alors que Mix est plus un titre lambda sur le lycée avec le baseball en fond. Il n’a pas la même saveur mais il reste fort plaisant à lire.

Par exemple, ici, j’ai beaucoup aimé assister à un match de Meisei. Cela n’a pas la même tension que les matchs de son aîné, mais c’est chouette de replonger dans cet univers fait de home-run, but sur balles, fausses balles, etc. Que ce soit lors d’un match d’entraînement contre un club rival ou à l’intérieur même du club, on prend plaisir à les voir jouer et tenter de nouvelles choses, sous le regard toujours cocasse des personnages extérieurs que ce soit des entraîneurs ou les filles de l’histoire.

Adachi reste un grand conteur de l’adolescence et il se régale à travers ces personnages à montrer ce temps si cher à ses souvenirs. On se plaît donc à retrouver cette narration hors cadre montrant les culottes et jambes des lycéennes, ce qui est un peu sa marque de fabrique. On se régale surtout à voir naître une rivalité plus forte entre les deux « frères », avec le réveil de l’un d’eux, qui n’est plus aussi mature et détaché qu’avant, ce qui provoque de belles disputes aux tensions prometteuses pour le jeu de l’équipe. D’ailleurs, cela se concrétise très vite, dès ce premier tome, et cela promet peut-être de rebattre les cartes, ce qui serait intéressant.

Mix propose donc autre chose que Touch, un récit lycéen plus simple où l’auteur met ses héros en situation de tension quant à leur place dans l’équipe mais aussi dans la famille et dans la vie en général. Ce n’est pas aussi puissant et impactant mais ça reste intéressant grâce à la narration si particulière de l’auteur dont le sens du rythme et de la nonchalance fait mouche chez moi.

Amateurs d’histoires lycéennes tranquille avec un beau découpage, un narrateur qui aime nous interpeler et une ambiance qui peut nous rappeler nos années lycées, n’hésitez pas à découvrir Mix et Adachi, et si vous aimez, jetez une oeil aux nouvelles de Short Program dans lesquelles vous trouverez la même saveur, l »humour et l’émotion en plus. Et si vous êtes vraiment fan, tournez-vous vers son chef d’oeuvre : Touch pour comprendre tout son génie.

Tome 15

Adachi aime décidément déjouer nos attentes et alors que je m’attendais à un virage dans la série avec une rivalité plus affirmée des frères, je me retrouve plutôt avec une relation consolidée et une plongée dans leurs histoires familiales.

Le mangaka, qui conte toujours aussi bien les moments éphémères de l’adolescence avec cette narration en apesanteur, offre ici un tome plein de référence à Touch, série précédente se déroulant à Meisei. C’était déjà le cas dans le tome précédent, ç’a l’est à nouveau ici et les nombreux clins d’oeil et rappels fonctionnent à merveille pour la lectrice nostalgique que je suis.

Pour autant, il n’oublie pas sa propre histoire et mêle à merveille et de front le développement de la fratrie Tachibana avec toute la complexité due à ce remariage et le récit du passé de leurs parents, en particulier du père de Soichiro qui a également été un grand lanceur. Sous des dehors assez légers, Adachi revient ainsi régulièrement sur des drames qui ont été fondateurs dans la série aussi bien pour celle-ci en propre que pour les personnages. Il est fascinant de voir comment il met cela en scène de la manière drôle et légère qu’on lui connaît alors que ce sont de vrais traumatismes.

Il est cependant à regretter, une fois de plus, que les enjeux du baseball soient aussi restreints. Ainsi on a beau aimer la peinture de l’adolescence de l’auteur, il reste frustrant de voir ce sport si peu mis en valeur au final et juste prétexte à illustrer des relations complexes au sein d’une famille recomposée. Je ne dis pas que je n’aime pas l’analyse et le portrait qu’il fait des frères Tachibana, de leurs relations entre eux et avec leur soeur, mais j’aimerais quelque chose en plus, car comme le dit lui-même l’auteur, on tourne un peu en rond.

Alors oui, Adachi est et reste un grand conteur. Oui il m’amuse à régulièrement dialoguer avec nous dans ses titres. Oui, j’aime son portait des années lycée et de la participation à un club de baseball. Oui, j’aime les multiples références au grand temps des frères Uesugi, mais j’aimerais bien parfois avoir quelque chose de plus et ici, je croyais l’avoir perçu avec la mini-rébellion de Soichiro mais ce fut bien vite oublié, dommage.

Mix est donc avant tout un titre pour combler mon manque d’Adachi désormais que ses principales séries sont chez nous. J’aurais bien aimé que les éditeurs se penchent maintenant sur ses plus anciennes qui restent inédites comme Hiatari Ryoko (Une vie nouvelle) ou Slow Step. Avis aux membres de Delcourt-Tonkam s’ils me lisent 😉

Tome 16

Après avoir quasiment mis la série en pause chez nous, Delcourt-Tonkam se rattrape vraiment cette année et sort même cette fois 2 tomes en même temps de celle-ci ! Et j’ai envie de dire tant mieux tant l’auteur étire celle-ci à l’infini, se parodiant parfois lui-même pour combler les vides…

Mix, c’est l’histoire d’un spin-off dans l’univers du titre culte de son auteur : Touch! alors Adachi s’en donne à coeur joie faisant clin d’oeil sur clin d’oeil, mais ne va-t-il pas un peu trop loin, créant une limite assez floue entre le génie de la reprise et celui de la fainéantise ?

Adorant Touch, je prends plaisir à voir celle-ci régulièrement citée, que ce soit dans ses anciens personnages, anciens moments clés ou juste dans l’ambiance, mais parfois je trouve aussi que l’auteur ne se foule pas. Ici, il se sert comme jamais de la série, montrant à plusieurs reprises des extraits de celle-ci, en rappelant son drame fondateur, en jouant sur l’amnésie d’un de ses personnages présent ici, ou encore en reprenant les mêmes matchs pour le championnat des héros actuels. Ça fait un peu beaucoup.

Il donne ainsi l’impression de mouliner un peu dans le vide quand on connaît sa carrière. Cependant quand on est néophyte, c’est un plaisir de suivre son ton bon enfant fait d’ambiance estivale nostalgique, à grand renfort de mise de sa célèbre scène muette avec des éléments clés de l’été : cigales, maillots de bain, boissons fraîcheur… Ça fleure bon l’été à la japonaise. Il y a aussi un humour typique d’Adachi qui prête à sourire, que ce soit quand il se moque de lui-même et sa fainéantise ou quand il utilise à outrance un gentil comique de répétition sur ses personnages, notamment les plus anciens. Tout cela crée une connivence joyeuse avec le lecteur.

On prend donc plaisir à continuer à suivre le parcours de nos deux frères baseballeurs même si ici le rythme est assez lent. Entre discours quasi philosophique avec leur patriarche, match rondement mené leur permettant de travailler leur défense et d’entraîner les petits nouveaux, ou brefs passages dans leur quotidien et celui de leur entourage, la façon d’Adachi de combler les blancs et d’étirer son histoire ne la rend pas moins sympathique. Il aurait été bien que Delcourt-Tonkam soit à la hauteur de cela avec moins de coquilles et une traduction de meilleure qualité.

La suite des aventures de balles de nos faux frères jumeaux respirent toujours autant la nostalgie, celle de cette saison typique dans ce jeu qu’est le baseball, et celle d’une série passée culte pour l’auteur et ses lecteurs. On pourra se plaindre du manque d’imagination d’Adachi ou au choix saluer son génie de la reprise pour continuer à nous séduire et nous amuser avec tendresse. A vous de choisir 😉

Tome 17

Je me questionnais un peu dans le tome précédent sur le but de l’auteur de reprendre autant son précédent univers et de faire autant appel au passé, la réponse est ici avec une superbe mise en abyme qui permet à sa nouvelle équipe de se transcender.

J’ai été ravie de voir dans ce tome, un Adachi encore hyper à l’aise dans sa narration qui a pourtant l’air terriblement simpliste. Mais ce magicien de la vie lycéenne et surtout du sport lycéen transcende tout cela pour nous offrir de superbes moments.

En utilisant depuis plusieurs tomes la légende de Meisei, il fait monter une espèce de tension, nous faisant craindre le pire pour eux : accident, défaite, que sais-je. Mais en fait il s’en sert plutôt comme levier pour susciter l’émotion et faire naître une nouvelle génération qui va écrire sa propre légende en se défiant de celle de ses aînés. C’est très bien écrit, très bien mené.

Pour cela, il crée dans un tome un mélange parfaitement équilibré entre moments de tension, moments sportifs et émotion du quotidien. Il développement notamment une trame toute mignonne autour de la famille, que ce soit de l’attachement d’Otomi envers Toma (qui est peut-être plus que familial au passage vu les allusions, mais c’est fait de manière si drôle et adorable), ou celui de Ryo et son grand frère, où on retrouve des questionnements intéressants sur les familles recomposées et les liens qui s’y font. C’est émouvant, et c’est sans parler du volet adulte où l’auteur évoque avec subtilité la douleur de la perte de l’être aimé et le bonheur de retrouver quelqu’un pour sortir la tête de l’eau et revivre. Il est doué le bougre pour évoquer des sujets durs comme ça l’air de rien, avec un tendre humour et pourtant beaucoup d’émotion.

Il en va de même sur le terrain car nous sommes après tout dans une série sur le baseball ! Meisei enchaîne les matchs contre les équipes qui racontent quelque chose sur leur passé, Eishin en tête. Il est beau alors de voir les joueurs actuels se défaire de ce passé pour écrire leur propre histoire et nos deux frères avec leurs coéquipiers le font très bien grâce à leur amour de ce sport et la confiance qu’ils ont su gagner. Ça nous laisse alors le temps d’admirer la mise en scène sur et hors du terrain de l’auteur, cet échange de coups sûrs et d’apprentissage, ce mélange de nouveauté et de clins d’oeil à autrefois, notamment encore grâce au nom des équipes comme Seinan et Kenjo (ex Sumi) ou au nom des personnages comme Nishimura et Harada. Fan de Touch, je me régale de ces références encore une fois, surtout qu’elles semblent désormais avoir un but, ce que je cherchais un peu avant.

Côté édition, si je salue depuis deux tomes la présence de la page couleur d’ouverture absente autrefois (était-elle dans l’édition japonaise ?), je regrette toujours cette traduction remplie de coquilles et autres maladresses. Symptôme de cela, une page repris sur le rabat de la jaquette a une traduction différente de la page qu’on retrouve telle quelle dans le volume… Oups. Ça gâche un peu le plaisir.

Amateur de sport et de tranche de vie lycéenne, Mix est vraiment un titre qu’il fait bon lire où on apprécie de suivre ces personnages attachants qu’on voit peu à peu écrire leur propre histoire, une histoire différente de celle de leurs aînés dont on leur rabâche les oreilles. C’est beau, c’est tendre, c’est amusant. C’est du Adachi !

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