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The Heroic Legend of Arslân de Yoshiki Tanaka et Hiromu Arakawa

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Titre : The Heroic Legend of Arslân

Auteurs : Yoshiki Tanaka & Hiromu Arakawa

Éditeur vf : Kurokawa

Années de parution vf : Depuis 2015

Nombre de tomes vf : 19 (en cours)

Résumé : À la frontière de l’Orient et de l’Occident se trouve le prospère royaume de Parse tenu d’une main de fer par le redoutable roi Andragoras. Avec sa frêle carrure et son maniement approximatif des armes, difficile pour le jeune prince Arslân de revendiquer son statut d’héritier du trône. Alors âgé de 14 ans, il va prendre part à sa première bataille afin de repousser l’envahisseur dans la plaine d’Atropathènes. Un jour marqué du sceau de l’infamie qui fera basculer à jamais son destin et celui du royaume de Parse.

Mes avis :

Tome 1

Nouvelle série d’Hiromu Arakawa, qui en plus se passe dans un monde un peu fantastique, je ne pouvais que tester ! Et j’ai eu raison. Cette série présente un univers dense mais assez facile à suivre pour l’instant, un univers aussi cohérent et qui rappelle énormément la Perse antique, jusque dans les détails de la vie quotidienne (costumes, décors, coutumes). En plus, on retrouve certains dadas de l’auteur, comme la peinture d’une vie quotidienne foisonnante et amusante, qui cache une réalité bien plus dure. L’humour est toujours là pour détendre l’atmosphère quand c’est nécessaire.

En cela, le premier chapitre est une belle démonstration. Il plante le décor : personnages, relations, enjeux, et est porté par une narration très vive. ça part un peu dans tous les sens et en même temps, on ne se perd pas. Les personnages sont nombreux mais leur présentation progressive facilite la compréhension, ainsi que leur design qui les différencie bien. Par contre, celui-ci se rapproche énormément de son autre série FMA et du coup, on a parfois un peu des copiés-collés… dommage. L’histoire est intéressante, les auteurs ayant choisis de revisiter les guerres de l’Empire Perse. Le premier chapitre présente l’Empire en tant de paix, avec ses avantages (la richesse) aussi bien que ses inconvénients (l’esclavage). Ce chapitre est frai et amusant (notamment l’épisode où Arslan se fait enlever). Mais on y sent déjà la dureté de la suite. Les relations entre Arslan et son père ont l’air très mauvaises, de même que celle de celui-ci avec sa femme. Les différents généraux sont juste présentés pour le moment, mais ils promettent. Ceux qui sont déjà proches d’Arslan m’ont amusée, leur figure tutélaire me rappelle celle des aînés d’Ed dans FMA.

Mais l’histoire démarre véritablement par la suite avec la guerre qui s’annonce. Les scènes de batailles sont parfaitement retranscrites, très vivantes et parfaitement lisibles. On suit facilement les avancées des uns et des autres. On ressent aussi très bien la boucherie que c’est, ainsi que les sentiments des différents protagonistes, notamment ceux qui sont  mis face à la trahison de ceux en qui ils ont confiance. Cela donne lieux à de beaux moments. La tension monte peu à peu et la toute fin du tome met vraiment en appétit. Des mystères existent : qui est l’homme masqué ? que va devenir le roi ? quelles sont les intentions de Narsus ? pourquoi a-t-il été banni ? est-il le père d’Arslan ? et bien d’autre.

Cette série fait vraiment un très bon démarrage pour moi.

A noter : Kurokawa a vraiment soigné cette édition avec une très belle couverture avec des effets dorée qui conviennent très bien à l’histoire. La traduction est fluide et agréable à suivre, un grand soin est à nouveau apporté aux SFX. Et merci pour les pages couleurs du début du tome ainsi que pour l’interview très intéressante qui clôt le tome.

Tome 2

Je suis plus perplexe après la lecture du deuxième tome et je ne serai, du coup, pas aussi élogieuse sur la série. Déjà, j’ai eu beaucoup de mal à re-rentrer dans la série. J’ai trouvé le début très lent et trop bavard. L’humour était lourd et ne faisait pas mouche chez moi la plupart du temps… Je n’ai pas accroché avec les deux nouveaux personnages : Narsus et son serviteur, Elam. Bref, je me suis ennuyée près de la moitié du tome avec eux, ce qui est un comble vu qu’ils sont quand même censés être dans le clan des héros.

Par contre, j’ai énormément apprécié l’autre partie, celle qui se passe autour de la prise de la capitale du royaume de Parse. Les scènes de bataille, de siège, de combats sont vives et percutantes. Elles sont l’occasion de belles démonstrations de courage et de jolies passes d’armes. Les personnages sont tous plus intrigants les uns que les autres, que ce soit la Reine de Parse, l’Homme masqué de Lusitanie ou même Kahllahn dont on se demande bien pourquoi il a trahi. De ce côté de l’histoire, il n’y a pas un temps mort et on est sans cesse sur le qui vive. J’ai aussi bien aimé le personnage de Ghib, mais je ne sais pas si on le reverra à présent, ce serait pourtant intéressant. Le roi de Lusitanie m’a amusée lui aussi, il y a un tel décalage entre lui et son armée de soldats + son armée de fanatiques. Du coup, je serais curieuse d’en apprendre plus sur leur royaume et leur peuple, ainsi que leur famille royale. L’engouement et la curiosité que je ressens pour eux est bien la preuve que j’ai bien plus aimé cette partie que la précédente qui ne m’a laissé aucune envie de les retrouver…

Du coup, me voici avec un avis un peu mitigé après la lecture de ce tome. J’attends que par la suite l’intrigue autour du prince s’améliore grandement.

Tome 3

Ce tome m’a redonné du plaisir. L’auteur est enfin parvenue à me rendre plus intéressante la troupe qui entoure Arslan, à la fois parce que ce dernier était un peu plus en retrait, mais aussi parce que de nouveaux personnages s’y sont ajoutés, rendant le groupe plus dynamique. J’ai donc aimé les suivre cette fois. En plus, leur pan de l’histoire rejoint celui des troupes du roi de Lusitanie. Il y a un beau mélange entre les deux histoires et c’est cela que j’attendais, alors j’en suis ravie. Nous continuons à voir les conséquences de la chute du royaume de Parse et de la prise de la capitale mais de plus loin cette fois. Ils ne sont pas au coeur de ce tome comme ils l’étaient dans le précédent. Toutefois, il est intéressant de voir la folie qui gagne de plus en plus le grand chef religieux, folie qui ne touche pas tous ceux qui l’entourent heureusement. Alors il me tarde de voir l’évolution qu’il y aura de ce côté-là. Par contre, j’ai trouvé trop évident la révélation finale qui concerne le chef masqué des Lusitaniens. Il y avait longtemps que je me doutais de quelque chose de ce genre, dommage. Cependant, c’est ce pan de l’histoire qui continue à m’intéresser le plus, car c’est plus sérieux et plus sombre que du côté de la troupe d’Arslan. Celle-ci bien que s’étant agrandie reste composée de joyeux lurons, et il y a encore un peu trop de légèreté chez eux pour vraiment m’intéresser, même si Daryun et Narcis sont tout de même impressionnants quand ils s’introduisent en ville. J’aime bien leur duo, il est à la fois efficace et drôle, alors que du côté des jeunes c’est trop mollasson.  Après j’espère que leur idée de rejoindre le restant des troupes du roi dans le prochain tome donnera un peu de sérieux et d’intérêt à leur troupe. Affaire à suivre !

Tome 4

Même si le ton de la série continue à varier entre le sérieux et l’humoristique, je dois dire que j’ai bien aimé ce tome. L’histoire a l’air d’être partie sur de bons rails. La petite troupe d’Arslan est plus intéressante à suivre dans ses déboires pour trouver des soutiens de taille aussi bien auprès d’Hodeyr que pour se rendre à Peshawar. J’aime voir la cohésion du groupe et le fait qu’au final aucun ne se sente au-dessus des autres en dépit de son statut. J’ai aussi aimé comment Narcis essaie de mettre un peu de plomb dans la cervelle d’Arslan mais sans rien lui imposer. Enfin, le gardien de Peshawar a l’air d’être un personnage intéressant et il me tarde qu’ils le rejoignent.

L’autre partie de l’histoire, avec les Lusitaniens et en particulier Hilmes, est toujours aussi intéressante. J’aime aussi bien voir Hilmes conspirer pour récupérer ce qui lui est dû, même si les épreuves qu’il a subies l’ont rendu à moitié fou au final, que voir le Roi sous la coupe de Boidin, incapable de résister aux folies de celui-ci. J’espère vraiment qu’à un moment donné, le frère du roi va réussir à le renverser et à se débarrasser de Boidin & Co, parce qu’avec l’arrivée des Templiers, ça ne sent pas très bon.

En résumé, voici un tome où il se passe pas mal de choses et où les camps continuent de se dessiner et d’élaborer des plans pour renverser les autres.

Tome 5

 Avec ce tome, j’ai enfin trouvé que l’auteur maîtrisait son sujet. En alternant les points de vue, on a pu suivre l’ensemble des acteurs de l’histoire, ce qui a grandement allégé la narration.  Je n’ai pas vu le temps passer et j’ai beaucoup apprécié les aventures qui arrivaient aux uns et aux autres. Les groupes formés étaient très bien trouvés. J’ai aimé voir Daryun face au fils d’un Kalh avec la prêtresse pour l’aider, ils forment un duo redoutable et sont en plus sur la piste de l’homme au masque d’argent et de sa véritable identité. J’ai aussi été amusée de voir Narsus se trouver une compagne de voyage inattendue, ça promet de bons moments de rigolades, et lui aussi reçoit un indice concernant l’homme au masque d’argent. Tout commence à se recouper petit à petit. Pendant ce temps, à la capitale tout va de mal en pis et le roi et son frère se mettent à dos l’armée des fanatiques religieux. On sent bien que tout s’accélère en ce moment dans l’histoire côté lusitanien et en même temps, ça n’avance pas beaucoup pour Arslan. D’ailleurs, le fait de ne pas beaucoup le voir a sûrement un lien avec le fait que j’ai beaucoup aimé ce tome ^^ Je préfère effectivement largement voir les adultes au premier plan que notre jeune héritier…

Tome 6

J’ai à nouveau dévoré ce tome. Je trouve que le fait que l’intrigue se recentre sur Arslan et sur son « cousin » Hilmes profite grandement à la série. Je suis également ravie de découvrir qu’Arslan n’a pas juste sa petite bande avec lui mais toute une armée sous les ordres de Kishwahd à Peshawar même si ça risque d’être plus compliqué que prévu. Je me suis également amusée des traits d’humour d’Hiromu Arakawa, notamment autour de Narsus, ça allégeait bien l’atmosphère parfois un peu pesante. Les deux camps se font enfin vraiment face et chacun sait bien qui est son ennemis. Le moment où Arslan apprend le secret qu’ils lui cachent tous sur sa famille est assez terrible. C’est un moment plein de tension comme je les aime aussi. Vraiment que ce soit dans les montagnes à fuir leurs ennemis ou dans la forteresse à imaginer des plans contre eux, je me suis régalée.

Tome 7

Même si je continue à passer de très bons moments avec les aventures d’Arslan, je commence à regretter que l’histoire se concentre sur lui et qu’on ne voie plus trop ce qui ce passe à Ecbatana. A part un bref passage de l’homme masqué, on n’a rien vu sur cette partie-là de l’intrigue. Le restant est tout de même très intéressant à suivre. J’aime voir chacun des proches d’Arslan à l’action : les pièges de Narsus, le bras armé de Daryun, le charme de Ghib, l’adresse de Faranghis ou encore la bonhommie d’Alfrid. C’est intéressant de voir Arslan faire alliance avec l’un des frères du pays voisin, ça pourra être un prochain allié pour reconquérir son trône. Dans ce sens, le nouvel homme qu’il s’attache risque d’avoir son rôle à jouer lui aussi, ça ne me surprendrait pas. J’ai vraiment aimé voir Arslan grandir dans ce tome, prendre des responsabilités, commander des hommes, et ne pas juste être balloté au fil des événements. Mais j’ai aussi été triste de le voir peu à peu se retirer dans sa coquille suite aux dernières révélations sur son identité. Ce tome est riche en action et manoeuvres politiques mais permet aussi aux personnages de se développer, vivement le suivant.

Tome 8

Ici aussi, l’histoire continue à se lire sans déplaisir mais cette parenthèse avec le royaume de Sindora commence sérieusement à me lasser. J’ai l’impression qu’on s’est trop éloigné de la trame principale même si j’imagine que c’est pour trouver de futurs alliés. Les batailles sont bien faites, bien rythmées, bien dessinées, avec de la stratégie mais assez prévisibles. Les deux frères ennemis sont caricaturaux au possible. L’échéance qui tombe avec le réveil de leur père ne m’a pas surprise non plus même si elle était intéressante en permettant de mettre en avant Daryûn, un personnage que j’affectionne beaucoup. Du coup, on parle pas mal de loyauté dans ce tome mais aussi de droit/capacité à régner. Ça pose des jalons pour la suite ce qui n’en rend la lecture que plus frustrante. Vivement qu’on retourne à Ecbatana.

Tome 9

L’arc avec le royaume de Sindora prend enfin fin ici pour un apport assez infime au final je trouve si ce n’est une nouvelle recrue pour Arslan. Je suis donc assez contente de le laisser dernière moi pour revenir à la Parse. Ce tome se laisse encore lire avec plaisir. L’histoire coule toute seule. C’est limite un peu trop simple et facile. Celui qui devrait être le héros n’est qu’une figure de proue et ne sert toujours pas à grand-chose pour l’instant. C’est le moment des grandes manoeuvres politiques et pour cela il vaut mieux laisser les adultes expérimentés aux commandes. Du coup, les seconds couteaux sont sous la lumière et j’en suis ravie. On voit enfin plein de Narsus, de Daryun ou encore de Kishwahd, qui vont enfin commencer à réfléchir à un plan pour reprendre leur pays mais aussi pour mener les réformes d’Arslan à bien et on sent que ça ne va pas être simple. On se tourne aussi à nouveau vers les envahisseurs d’Ecbatana qui ont de plus en plus de soucis que prévu, notamment avec les religieux. C’est l’occasion de reparler d’Hilmes et de l’ancien roi qui cache encore bien des mystères. La série suit tranquillement son cours et j’y prend plaisir mais j’aimerais parfois avoir le petit truc en plus ^^

Tome 10

La série continue son bonhomme de chemin, restant toujours aussi plaisante à suivre avec les méandres des stratégies des uns et des autres. Dans ce tome, j’ai trouvé agréable de voir l’autrice mettre en avant d’autres personnages qui ont le devine viendront renforcer à un moment donné l’un des deux camps.

Le tome s’ouvre assez classique sur Arslan et sa fine équipe. Je trouve intéressant de les suivre dans la constitution de leurs forces, la distribution des rôles et des titres et ainsi l’élaboration d’une partie de leur stratégie. C’est bien aussi de ne pas montrer que des soldats en guerre mais aussi ce qu’il se passe en arrière-plan, et de découvrir de nouveaux personnages dans l’ensemble des strates constitutives de son armée. J’ai également aimé voir en parallèle l’évolution d’Hilmes qui s’assume de plus en plus, ça promet une belle rivalité.

Après ce début somme toute assez classique, il fallait un peu plus d’action, c’est ce que nous offre surprenamment les aventures de Qbad et du frère d’Alfreed dans un territoire encore inconnu à nos yeux. Avec eux, c’est une nouvelle opposition au culte à Bodin et sa troupe qui se dessine, mais surtout c’est la découverte d’une nouvelle famille royale en errance dont la chef semble liée à Hilmes et va donc probablement venir complexifier l’histoire. Il y a donc pas mal de promesses ici, en plus de juste la petite guérilla avec les Lusitaniens.

On se retrouve avec un tome 10 assez équilibré ma foi entre stratégie, développement des personnages et action. C’est fort appréciable.

Tome 11

La lente parution de la série continue à jouer en sa défaveur. L’histoire a beau être séduisante, j’ai à chaque lecture l’impression qu’elle manque de souffle et parfois de consistance. J’aime suivre les aventures d’Arslan pour reconquérir son pays mais est-ce parce que c’est un shonen, je trouve que ça va très vite, que les auteurs utilisent trop facilement l’humour pour déjouer des situations dramatiques et donc l’ensemble que le ton n’est pas assez mature.

Je le regrette d’autant plus qu’ici entre le départ d’Arslan pour marcher sur la capitale, sa campagne et ses retrouvailles mouvementées avec Etoile, il y a matière à faire mieux. Son départ me semble bien rapide, tout comme sa séparation d’avec Ghib, qui est une vaste mascarade, soit dit en passant. La marche vers la capitale ensuite est rapide. Il y a bien quelques escarmouches mais toujours résolues très facilement au final. Ça n’enlève rien aux qualités de mise en scène des auteurs qui livrent des combats très bien dessinés et avec de bons petits rebondissements (prévisibles…) mais c’est un brin frustrant quand même que ça aille aussi vite. Enfin, les retrouvailles avec Étoile donnent lieu à une belle réflexion sur la religion et la foi, mais là aussi c’est asséné de manière tellement brusque que ça en devient gênant. Je ne comprends pas pourquoi une telle précipitation surtout alors que la série a pris bien son temps pour des choses beaucoup moins importantes…

Je retiendrai donc surtout de ce tome les belles scènes d’affrontement qui ont régalé mes yeux grâce à l’ensemble des gros bras qui entourent le Prince, ainsi que le discours d’Arslan face à Étoile, qui bien que brutal, correspond totalement à ce que je pense. J’aurais juste aimé qu’on laisse la chance à une telle histoire d’être plus mature, plus sombre, peut-être grâce à une publication en magazine seinen, parce qu’ici elle est bien fade et je ne suis pas sûre de la garder en mémoire quand je l’aurai terminé…

Tome 12

Je me plains souvent de la lenteur de ce titre, de son manque de dynamisme parce qu’on est à fond sur de la stratégie et pas assez sur de l’action à mon goût, mais ce tome me contredit totalement et j’en suis ravie. Les auteurs nous surprennent avec bonheur. Le tome se partage en deux parties très différentes mais complémentaires qui m’ont chacune fait vibrer et m’ont apporter leur dose d’adrénaline.

Dans un premier temps, direction Ecbatâna où chacun tente d’avancer ses pions avec plus ou moins de réussite. Tout d’abord Hilmes révèle qui il est mais ça ne suffit pas à prouver que ses prétentions sont justifiées, il faut donc partir à la recherche d’une épée légendaire, que seul le vrai roi Parse peut saisir. Une future quête que je suivrai de près. Mais le plus intéressant est ailleurs. Le frère du roi, qui se croit malin, veut rendre visite à l’ancien roi pour le narguer, pas de chance, cela se retourne contre lui de la manière la plus inattendue. C’est brutal et bluffant. J’ai adoré ce moment d’une violence totale dans tous les sens du terme. Le charisme de ce personnage est presque étouffant et cela renverse tous les pions qui étaient sur le plateau, du roi Lusitanien en passant par Tahaminé. J’ai hâte, hâte de suivre cela car je sens qu’on va apprendre plein de choses sur ces personnages assez discrets ma foi par le moment.

Le second temps, lui, se passe sur les chemins de Parse. Alors que l’armée d’Arslan se dirige tranquillement vers la capitale, tout en prenant soin des lusitaniens qu’ils ont capturé, un événement vient ici aussi bouleverser les plans de chacun. J’avoue que ça m’a terriblement agacée au début parce que ça repousse à nouveau l’affrontement que j’attends. Cependant, c’est l’occasion d’assister finalement à de belles manoeuvres tactiques qui cette fois auront une incidence directe dans le récit sans attendre : une bataille très intéressante. Les auteurs y mettent en valeur, la belle Faranghîs et on découvre ce que donne le terrible Qbad sur un champ de bataille. Alors même s’il n’y a pas vraiment de souffle épique, la vivacité et l’implacabilité des personnages compense bien cela.

Grâce à ces deux bouleversements de l’intrigue, j’ai passé un très bon moment. Le changement de plans d’Arslan a rendu son aventure moins monotone. Le renversement de situation à Ecbatana titille énormément ma curiosité quant à la suite et il me tarde également d’assister à la quête d’Hilmes. Cela présage du très bon pour la suite.

Tome 13

Les auteurs de cette adaptation manga du long récit d’Arslan parachèvent dans ce tome d’installer leurs nouvelles dynamiques et c’est passionnant à suivre.

Après plusieurs tomes passés à râler à cause de mon manque d’implication dans l’histoire que je mettais sur le dos du rythme de parution assez lent de la série, je dois avouer que j’adhère désormais bien plus au récit. C’est probablement parce que celui a su trouve le bon équilibre entre intrigue politique et guerrière, ce qui me ravit.

Dans ce nouvel opus, le duo d’auteurs nous prend la main pour nous emmener vers une redistribution des cartes. Du côté d’Arslan, celui-ci a dû rebrousser chemin pour aider son peuple dans l’arrière-pays, le faisant passer en priorité par rapport à ses visées de reconquête. Le problème c’est qu’il est désormais un peu coincé avec le problème Turanais et qu’il doit vaincre ces derniers avant de pouvoir repartir. C’est intéressant de voir la construction du monarque chef de guerre mais également chef d’un peuple dans ce conflit.

Dans la capitale, le Roi Parse est désormais libre, mais toujours encerclé par les Lusitaniens, une situation qui semble inextricable, jusqu’à ce qu’une solution s’ouvre. C’est peut-être l’une des lignes scénaristiques qui m’a le plus plu, à la fois par l’humour et la cocasserie des personnages, surtout côté lusitanien, mais aussi par le potentiel politique que revêt la future relation Andragoras – Arslan. Clairement, la famille royale Parse est compliquée et cela offre des possibilités qui font rêver pour la suite, sans parler du charisme d’Andragoras et de la fourberie de Tahaminé.

Reste, Hilmes, la cédille entre les deux, qui va bien semer la zizanie dans sa quête de légitimité en allant chercher une épée légendaire qui va réveiller une créature non moins légendaire. J’ai beaucoup aimé ces scènes-là. Non pas parce qu’Hilmes m’intéressait, je l’ai trouvé fort caricatural ici donc pas très intéressant, mais plutôt par le mystère et la mythologie derrière la créature qu’il réveille. Et puis, il faut dire que voir notre cher Ménestrel le titillait avec quelque chose de savoureux.

L’ensemble est encore une fois narré avec beaucoup de talent, l’autrice passant d’une scène et d’un personnage à l’autre avec brio, les transitions se faisant à peine sentir. C’est à la fois drôle, tendu et épique selon les situations. La mise en scène des combats est superbe en général, pleine de vivacité et d’impact. Elle sait donner du corps et du charisme à ses personnages, mais également les rendre très drôles pour certains. C’est vraiment une conteuse née et les pages défilent sans qu’on s’en rende compte. On est vraiment dans un récit d’aventure et une mythologie hyper maîtrisés maintenant.

Tome 14

Raconté toujours brillamment par Hiromu Arakawa, Arslan s’empêtre cependant dans un rythme hyper lent qu’il se traîne comme un boulet, parution lente ou rapide, rien n’y change. La série n’est pas mauvaise mais traîne beaucoup trop en longueur pour me passionner malgré mon attachement aux personnages.

Ce tome est la personnification même de ce problème de rythme. On passe tout le monde à suivre les affrontements contre les forces tûrannes qui assiègent Peshawar. C’est hyper longuet même si c’est truffé de scènes de bataille, de stratégies ou autre chausses-trappes. Ça donne dont l’illusion d’être dynamique et ça se lit facilement, mais quand on referme le tome on se rend compte qu’on n’a presque pas avancer et ça pèse avec déjà 14 tomes derrière soi.

Alors oui, c’est sympa de voir Narsus jouer les stratèges et se défaire de celui qui se croyait le plus malin chez les Tûrans. C’est amusant de voir aussi les gros bras d’Arslan affronter ceux d’en face et d’assister à la déconfiture de ses derniers. Mêmes les petits échanges jaloux entre proches d’Arslan qui cherchent à s’attirer les faveurs de l’élu de leur coeur, soit Narsus pour les uns et Faranghis pour les autres, sont savoureux. Mais tout ça manque de peps et d’envergure. C’est plat et je le regrette vraiment.

En effet, le discours de Narsus expliquant que tout ça sert à mettre en lumière les talents de meneur et de rassembleur d’hommes d’Arslan est vraiment bon. Arslan change en effet des héros qu’on a l’habitude de voir grâce à cela mais on le savait déjà et je ne vois pas l’intérêt de passer un tome à nous le montrer sans faire avancer l’histoire d’un iota alors que tant d’éléments intéressants ont eu lieu précédemment avec le père et le cousin d’Arslan.

Ainsi, ce nouveau tome est une énième transition ou tome filer (au choix) dont on aurait très bien pu se passer. J’aime l’ambiance, l’univers et les personnages d’Arslan mais j’en ai un peu marre de ronger mon frein à attendre qu’une dimension épique vienne nous souffler. C’est fatiguant à force que ce soit si plat.

Tome 15

Mes avis sur la série sont souvent un peu en dents de scie, mais je dois avouer que je me suis régalée ici avec un tome riche en événements et rebondissements fleurant bon l’aventure et les nouveaux départs.

Depuis le début de la série, l’autrice, qui adapte ici une série de romans, aime prendre son temps. Quand on se rend compte de ce qui a eu lieu sur 14 tomes, on se dit parfois que ce n’est pas grand-chose et pourtant, c’est beaucoup. On le voit enfin ici lorsqu’au détour d’une arrivée surprise tout ce qu’a accompli Arslan nous saute au visage et là on se dit que ça valait le coup de prendre 14 tomes pour nous le raconter. Le petit prince des débuts n’est plus ou est loin et une vraie bête politique l’a bien heureusement remplacée épaulée de toute une galerie de sacrés personnages !

L’autrice peut donc se permettre ses tours et ses tours, ses moments où elle s’arrête le temps d’un chapitre sur l’exil d’Hilmes en Maryam et sa relation avec une certaine princesse, ses moments où elle revient sur Étoile, la soldate lusitanienne qu’Arslan avait croisé enfant, ses moments où on se rend compte à quel point la politique lusitanienne à Ecbatana ne tient plus qu’à un fil. Cela n’a l’air de rien et pourtant cela fait tout, nous montrant qu’il est nécessaire de développer aussi les personnages moins principaux pour qu’ils nourrissent l’ensemble de l’histoire afin d’en faire une fresque solide et crédible. On aime.

C’est cependant le coeur de l’histoire qui nous fera le plus vibrer. Comment résister quand on assiste au retour en grande pompe et terrifiant du Roi, père d’Arslan ? C’était glaçant. On a senti alors les pages se figer et notre sans se glacer dans nos veines. Cet homme est vraiment effrayant et l’aura qu’il lance sur les troupes d’Arslan est saisissante. Naturellement, c’est LE grand moment du tome, celui où on voit que malgré tout ce qu’il a accompli, Arslan reste soumis à un certain code qui l’oblige à écouter son père et roi et à faire ce qu’il désire. Alors oui, on déteste le roi qui se montre particulièrement froid et cruel, mais cela interroge aussi sur sa relation à son « fils » et ce qu’il souhaite vraiment pour son royaume. On comprend que les alliés d’Arslan se soient senti aussi mal car nous même spectateurs, nous avons pris cette violence de plein fouet. Quoi de plus naturel ensuite que de voir l’histoire se relancer avec un nouvel exil du prince et une nouvelle mission inimaginable ?

Arslan est donc l’une de ces séries d’héroïc-fantasy aventurière toujours prenante où la politique est parfaitement utilisée comme ressort scénaristique pour durcir le ton, dynamiser le récit et le faire partir dans une nouvelle direction. L’autrice qui a de la bouteille sait comme nous manœuvrer et passer ainsi d’une intrigue à l’autre pour peu à peu enrichir son univers, c’est magistral et passionnant !

Tome 16

Petit tome de traverse qui offre une pause dans la saga pour mieux la relancer par la suite dans toute sa complexité, mais pour le moment c’est une respiration sympathique à défaut d’être marquante.

Petit coup de mou du coup pour moi à la lecture de ce tome terriblement conventionnel et prévisible où les auteurs se contente de thématiques et dynamiques vues et revues… Arslan se rend dans la ville portuaire de Ghiran où l’attend un ancien ami de Narsus. Entre mise en péril avec les attaques de pirates, un gouverneur corrompu et le besoin de rallier les marchands de la ville pour asseoir son pouvoir et sa légitimité le jeune prince a fort à faire.

Le hic dans cet amoncellement de péripéties, c’est que tout ça semble écrit à l’avance et que les surprises sont bien minces. On assiste donc à une suite d’aventure qui se suivent de manière sympathiques mais prévisibles où au final les héros brillent comme d’habitude en employant les mêmes méthodes. C’est donc sans relief. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée mais je n’ai pas vibré et j’ai eu l’impression de suivre une aventure téléphonée.

Pourtant le retour du discours sur l’abolition de l’esclavage est pertinent et ça fait plaisir de voir un Arslan qui évolue et ose punir sévèrement ceux qui le méritent. On prend aussi plaisir à voir ses compagnons passer à l’action, se battre, imaginer des plans, l’aider sur la voie de la reconquête en se mettant les marchands dans la poche. Arslan avancer vers le but qu’il s’est fixé et ses fidèles lui sont toujours aussi proches. J’aurais juste aimé poursuivre dans la dynamique engagée où on suivait plusieurs points de vue plutôt que de marquer cette pause dans sa mission.

Tome haut en couleur pour l’ensemble des aventures qu’il propose à Ghiran, cette fille portuaire agitée, la lecture se révèle malheureusement un peu fade car tout y est prévisible et les bons sentiments et jolis discours du héros n’y feront rien. C’était une respiration peut-être souhaitable mais qui ne m’a pas emballée.

Tome 17

Avec une certaine bonhommie, pour ne pas dire une habitude devenue classique, nous reprenons les aventures d’Arslan et des différents personnages de son univers qui semblent tous vouloir converger en ce moment vers un moment guerrier, qui j’espère sera à la hauteur.

Cela donne une lecture sympathique, amusante même à plusieurs moments avec une autrice qui aime briser un peu à sa façon le 4e mur, en ridiculisant ses personnages à des moments clés de tension, mais une lecture qui du coup manque d’impact et ne parvient pas à réellement s’emballer.

J’ai lu récemment L’Apprenti Otaku qui disait ne pas aimer la façon dont Arakawa écrivait les scènes d’action, j’ai pu partager un peu son sentiment ici. Je me suis amusée de la façon rocambolesque, inspiré peut-être des romans de cape et épée ou du cinéma chinois, dont les scènes étaient mises en scène. C’était drôle et cocasse de voir des héros ennemis converger pour sauver une demoiselle en détresse, elle-même instrumentalisée par le grand méchant du moment, avant que tout ne se retourne bêtement contre lui et qu’il en prenne plein les dents. Cela a un côté cartoonesque qui me plaît et m’amuse, et en même temps, je me dis qu’à ce stade-là de l’histoire il devrait y avoir une tension à couper au couteau et ce n’est pas le cas. Ce n’est pas le cas parce que l’autrice désamorce trop tout, tout le temps, avec son humour et c’est dommage…

Pour autant on passe de bons moments à suivre d’autres personnages qu’Arslan cette fois. Ça décentre bien l’histoire et permet de se familiariser aussi avec les autres camps qui auront bientôt leur mot à dire. J’ai donc aimé cette première partie en mode mission de sauvetage où tout dérape. C’était drôle à souhait. J’ai aimé également les petits interludes auprès des compagnons d’Arslan qui se reposent en attendant la prochaine offensive mais où l’autrice glisse quelques pressentiments de menaces plus mystiques, au milieu de retrouvailles familiales hautes en couleur. Enfin, voir de la division dans le camp du père du héros est jouissif quand on sait comment il a traité ce dernier et surtout cela augure pour la suite, les secrets restant secrets et les autrices distillant des réponses plus qu’au compte-goutte.

Ce 17e tome, déjà !, d’Arslan fut à nouveau une lecture sympathique mais avec terriblement peu d’enjeu au final. J’ai plus pris plaisir à décortiquer la manière dont elle écrivait et rythmait son histoire qu’à réellement suivre les aventures assez banales des personnages. Pour qui aime lire de la fantasy historique comme moi et est habitué en romans à des auteurs comme Guy Gavriel Kay, Emmanuel Chastellière, Pierre Pevel et j’en passe, cela fait pâle figure… Est-ce qu’Arslan ne restera au bout du bout qu’un divertissement sympathique jusqu’à son final ?

Tome 18

On peut dire ce qu’on veut mais quand Hiromu Arakawa décide d’accélérer enfin le tempo de son histoire, elle ne le fait pas avec le dos de la cuillère ! Tome épique par excellente, tome archi entraînant également, bien que toujours aussi classique, celui-ci m’a enthousiasmée.

Je me suis souvent plein de la lenteur d’Arslan depuis que je lis la série, je suis ravie de voir l’autrice passer à la vitesse supérieure. Certes, ce ne sont que des batailles et autres affrontements mais je n’ai plus la sensation de faire du surplace et les différents camps se dessinent parfaitement dans cette urgence qu’elle nous fait bien sentir.

L’autrice joue donc de toute sa science de la mise en scène et de l’ellipse pour nous concocter un tome hyper vivifiant à lire. J’ai adoré sa façon de mettre en scène des batailles avec un rythme soutenu et percutant. Elle choisit à merveille les scènes clés à garder et mettre en avant pour ne pas s’attarder de trop. Alors oui, c’est concis, mais c’est explosif. C’est comme si elle avait taillé dans le gras d’un immense tableau de bataille pour n’en garder que la substantifique moelle et qu’elle avait fait exploser l’ensemble ensuite. C’est excellent. Cela donne un super sens du rythme et le lecteur se régale puisqu’il n’a que d’excellentes scènes !

L’autrice nous propose ainsi une lutte acharnée entre les deux armées en jeu et leurs chefs. C’est un portrait caricatural totalement assumé de chacun. Ce sont des hommes virils qui savent dirigés mais l’un est mieux suivi et servi que l’autre, ce qui permet de renverser la vapeur. J’ai aimé vivre cette confrontation à leurs côtés, dans la fureur des champs de bataille, dans la rage des ordres mal compris de l’arrière. C’est bouillonnant et en même temps, ça reste drôle et léger avec les mésaventures que certains vivent, mais aussi par le choix de cette caractérisation exagérée du chef de guerre – homme viril ou chef de guerre – chef religieux mais qui n’y croit plus trop. Elle nous offre dans ce classicisme des personnages également en contre-emploi, Andragoras n’étant pas un modèle de vertu paternelle et Ghisqâr pas un modèle de piété et de chef charismatique.

Ce fut donc hyper plaisant de les voir s’affronter, d’être au milieu des combat, de suivre rapidement les avancées et pertes de chaque camp, d’avoir des généraux ou ducs qui brillaient ou s’éteignaient sur les champs de batailles, de voir les plans de chacun fonctionner ou être déjoué, et même d’avoir la chance de croiser Arslan qui ne devrait pas être là, mais ça permet de tout raccrocher et se diriger tous ensuite vers la prochaine étape du conflit.

Je ne misais pas grand-chose sur Arslan, m’ennuyant bien souvent en le lisant malgré l’amour que j’ai pour l’autrice et son art de la mise en scène. Je suis ravie de m’être trompée grâce à ce tome vivifiant et bouillonnant. Bravoure, sens de la guerre, dérives, humour, tout y est ici pour passer un très chouette moment dans cette guerre au rythme endiablée maintenant qu’elle est relancée. J’ai hâte de voir ses prochaines manoeuvres.

Tome 19

Les volumes et les arcs se suivent et se ressemblent dans cette série avec une écriture en creux de l’héroïsme qu’on attend habituellement de ce genre d’histoire qui surprend et prend à contre-poil. Soit on adore, soit on s’ennuie un peu.

Je suis malheureusement dans la deuxième catégorie. Je trouve encore et toujours que la série a énormément de potentiel mais que celui-ci n’est pas exploité, soit à cause de la narration d’Arakawa, soit à cause de l’autrice d’origine, je ne saurais dire, même si je penche pour la première explication connaissant la dame. Elle a un peu le chic pour résumer trop son action, couper quand ça devient épique, tel un pied de nez. Parfois c’est génial, c’est le cas avec Hilmes et la salle du trésor dans ce tome. Parfois ça rend la série plate, c’est le cas avec la bataille qu’engage Arslan dans la seconde moitié. Du coup, je n’arrive pas à ressentir le souffle qu’il devrait y avoir dans ces guerres de reconquête.

Alors ça reste une lecture très agréable et appréciable car Arakawa sait y faire pour conter une histoire. Celle de vengeance qu’elle développe ici est fort plaisante à suivre. J’ai aimé son découpage entre les différents acteurs et l’articulation qu’elle fait entre les deux rivaux de la nouvelle génération : Hilmes et Arslan. J’ai beaucoup aimé suivre le premier quand il a repris la ville plein d’espoir. Ça m’a encore plus plu lors de la chute qui a suivi qui a tout fait retomber et m’a permis de mieux cerner ses ambitions dues à ses traumas. Je trouve l’autrice fine et maligne de ne pas nous conter un long fleuve tranquille où la violence et la conquête résoudrait tout. C’est plus complexe et le rapport au peuple est intéressant, soulevant bien des loups. C’est un versant politique et psychologique fort intéressant avec un classique schéma de revanche mais un personnage, Hilmes, complexes et des personnalités autour encore plus dans leurs ambitions.

En revanche vers Arslan, le classicisme devient un peu trop fort à mon goût. Ce héros n’en est toujours pas un la plupart du temps. Il est trop fade, trop fragile dans sa gentillesse qui frôle parfois la stupidité. Ainsi, alors qu’il part en guerre, qu’il se prépare à affronter l’autre armée, en plus d’Hilmes, qui menace son royaume, quelque chose manque. Il ne fait pas peur. Il n’est pas craint. Il n’y a pas non plus de vivacité politique foudroyante et à la limite se sont plus les hommes et femmes qui l’accompagnent qui font l’histoire que lui. Cela déstabilise. On peut adorer le pas de côté de l’autrice, j’avoue trouver ça assez malin et original, ou bien détester parce que le héros ne brille pas, j’avoue que ça me frustre.

Il y a pourtant du plaisir à voir l’échiquier avancer. Quel plaisir de voir Hilmes se révéler et faire avancer son plan. Quelle sensation aussi de voir les armées en branle se préparer à attaquer et tout ravager, puis se faire surprendre et attaquer. C’est chouette que les lignes bougent et que tout le monde fasse quelque chose. C’est juste la façon dont c’est raconté qui ne me convient pas.

Dans ce tome Arakawa nous fait donc miroiter de belles batailles qui au final ne prennent pas l’ampleur voulue. Génie pour déstabiliser son lectorat et imposer une lecture différente des récits épiques ? Ou narration qui manque de vivacité et de profondeur, voire d’audace dans le feu de l’action ? Mon coeur est partagé. J’aime l’univers, j’aime les personnages, j’aime les intentions, mais je reste frustrée.

4 commentaires sur “The Heroic Legend of Arslân de Yoshiki Tanaka et Hiromu Arakawa

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