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Souvenirs de la mer assoupie de Shin’ya Komatsu

Titre : Souvenirs de la mer assoupie

Auteur : Shin’ya Komatsu

Éditeur vf : IMHO

Année de parution vf : 2018

Nombre de pages : 111

Histoire : Après les saynètes surréalistes de Tohu-Bohu, Shin’ya Komatsu revient avec un nouveau recueil de rêves éveillés, situés cette fois dans une petite ville ensoleillée où le temps semble figé à l’heure de la sieste. On y suit avec émerveillement le quotidien de la jeune Lisa, qui telle une Alice du bord de mer semble dotée d’un talent naturel pour faire de curieuses découvertes : un violon en verre d’écume, un pilote de parapluie volant, un phare en mal d’escapades… Sous ses airs enfantins, le dessin de Komatsu fourmille de détails poétiques et transporte irrésistiblement le lecteur vers des rivages qui évoquent autant la Grèce que l’Italie fantasmée de Hayao Miyazaki. Ce récit tout en couleurs est suivi des Chroniques de la colline aux étourdis, qui dépeignent la vie d’une petite bourgade où les télévisions poussent en pot et où le soleil a des pannes d’oreiller.

Mon avis :

Avec sa couverture douce et poétique, Souvenirs de la mer assoupie est le premier titre que j’achète aux éditions IMHO je crois. J’ai d’emblée été séduite par l’ambiance promise et le format tout en couleur. Le voyage fut au rendez-vous et je suis ravie de vous en parler.

Dans ce court titre d’un peu plus de 100 pages tout en couleur, Shin-ya Komatsu nous embarque complètement dans son univers doux et loufoque où l’on suit d’abord les aventures d’une petite fille dans une ville aux accents de villes bordant la Mer Egée. A travers des histoires très courtes (environ 10-14 pages), nous suivons le quotidien fantasque de cette fillette dans cette ville portuaire à flan de colline. On y vit plein de petites aventures savoureuses qui mélangent ambiance méditerranéenne et japonaise à la Miyazaki.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance bonne enfant de ce titre où le rêve et l’aventure enfantine ont toute leur place. On suit l’héroïne s’émerveiller devant un tour de magie, poursuivre un parapluie volant, s’endormir dans le tramway pour se réveiller dans une ville peuplée de mirages aquatiques, parcourir la campagne à dos de phare, déménager alors que la mer monte à l’approche de la Lune ou encore découvrir le monde des profondeurs. C’est doux, charmant, poétique et ça émerveille.

Les dessins de Shin’ya Komatsu contribuent en grande partie à cette ambiance si atypique. Ils sont plein de rondeurs, de douceur et de rêverie. Ils foisonnent de petits détails qui enchantent le jeune comme le vieux lecteur, le replongeant en enfance. Le mélange entre Méditerranée et Japon se fait à merveille. Les planches montrant la ville donnent envie de s’y perdre, tout comme celles des paysages de campagne. C’est très dépaysant et rafraichissant. Je ne suis pas une fan de titres en couleur mais ici cela se prête à merveille et cela m’a ravie.

Reste les petites histoires courtes (sorte de yon-koma ?) présentes en fin de tome : Chroniques de la colline aux étourdis, qui avaient été publiées dans un journal. Elles sont assez drôles mais souvent il leur manque la poésie du titre principal et du coup, j’ai moins accroché à celles-ci, les trouvant presque de trop ici…

En ce qui concerne l’édition d’IMHO, si je suis un peu déçue du traitement de la couverture (en carton fin, sans rabat, avec un film protecteur qui s’est vite décollé chez moi…), j’aime beaucoup l’objet livre. Le format un peu plus grand qu’habituellement convient à merveille pour admirer les planches. Le papier est épais, bien blanc, de très bonne qualité. La traduction est de haute volée, fluide avec des petits jeux de mots savoureux. L’impression est nickelle et la retouche graphique aussi. C’est un très joli petit objet qui explique son prix (14€).

Je suis donc tombée complètement sous le charme doux, enfantin et onirique de Souvenirs de la mer assoupie et je rêve de mettre la main sur le premier titre de l’auteur : Tohu-Bohu qui était sorti chez nous en 2012 pour voir si on y retrouve la même poésie.

Ma note : 17 / 20

12 commentaires sur “Souvenirs de la mer assoupie de Shin’ya Komatsu

    1. Oui les dessins sont sublimes. Après si tu n’es pas BD (franco-belge, comics), tu peux peut-être essayer les mangas, ça n’a rien à voir niveau narration et donc expérience de lecture et ici on est loin du cliché manga = sexe et violence 😉

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  1. Effectivement, je conseille de lire « Tohu-Bohu » (relativement facile à trouver, même s’il n’est pas en fond dans les librairies), qui est un recueil de nouvelles issues de « Ax », plutôt qu’une histoire comme ici. Dans le genre, chez IMHO, il y a aussi « Promenades dans la ville de la boîte à biscuits ». Sinon, Shin-ya Komatsu est un auteur, pas une autrice.

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    1. Merci beaucoup, je note tous ces bons conseils. Je ne connaissais pas du tout Promenades dans la ville de la boîte à biscuits par exemple mais les dessins atypiques m’intriguent. Et je vais de suite corriger mon erreur sur le sexe de l’auteur… Il a vraiment une sensibilité très féminine ><

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